dhaiphi Posté(e) 15 février 2008 Posté(e) 15 février 2008 J'adore etre devant les gamins et déconner avec eux.
Nounoursinho Posté(e) 15 février 2008 Posté(e) 15 février 2008 J'entendais par là : le fait d'avoir des fous rires avec eux et qu'il y ait de l'humour dans la classe. J'adore m'amuser avec eux en les piégeant, jouant sur leur naïveté. Ca les fait rigoler que le maître se place dans le dos d'un élève qui n'écoute pas sans que l'élève le sache. Pour les durs, je reconnais que ce n'est pas facile de les garder dans l'activité alors je leur donne de la copie sur des documentaires, ça les calme et ça peut les instruire. Si ça leur plait pas, c'est direction le directeur pour une remise en place.
Emma 78 Posté(e) 15 février 2008 Posté(e) 15 février 2008 Pour ma part, j'en suis à ma 4ème année et je trouve que les conditions de travail sont de plus en plus déplorables. Il y a une réelle dévalorisation de notre métier de toute part, on ne se sent pas soutenu. Certains parents ( pas tous, je ne généralise pas ) sont agressifs et remettent en cause nos compétences. Les enfants sont de plus en plus durs, et malgré des classes surchargées, on doit faire face à des intégrations. J'arrive tout de même à trouver des moments de plaisir dans ma classe mais si tout ce que j'ai cité ne s'améliore pas, il est clair que je ne serai pas PE toute ma vie. Je suis désolée si je chagrine quelques jeunes collègues par mes propos mais mon ressenti est vécu par de nombreux autres collègues
bulleuz Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Dans ma troisième année d'enseignement, mon (petit) bilan de mon métier est mitigé. Ni tout à fait blanc, ni tout à fait noir. De grands moments de bonheur mais aussi de grands moments de solitude, de remise en question. J'aime mon métier, je l'ai choisi, je prends plaisir à l'exercer. Mais cela n'empeche pas que sitôt gagnante au loto (on peut toujours rêver non? ), je finis l'année scolaire et bye bye l'Education Nationale. Je demande souvent aux anciens, comment ils ont fait pour "tenir" aussi longtemps dans le métier. La réponse est invariablement la même : les élêves, les conditions de travail, la relation avec les parents étaient "motivants". Cela a bien changé.......
ode Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Je viens de trouver ceci dans Le monde : ETAT DES LIEUX DE L'ENSEIGNEMENT Cette année, je suis heureuse, mes collègues et ma classe y jouent pour beaucoup. Evidemment, j'aimerais être payée davantage, évidemment j'aimerais plus de moyens (matériel, personnes ) pour mes élèves. J'aime mon travail meme s'il me prend un temps énorme. Et comme il a été dit précedemment, les lieux, les enfants, les parents, les collègues influent beaucoup sur nos conditions d'exercice... mais je profite tant que les conditions me sont favorables pour exercer en gardant la passion du métier. Euh, par contre si je gagne au loto, je pense que je ferais comme bulleuz
lireli Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Et comme il a été dit précedemment, les lieux, les enfants, les parents, les collègues influent beaucoup sur nos conditions d'exercice. Tout à fait En septembre 2008, ce sera ma 10ième rentrée, et la 5ième dans mon école actuelle. Franchement, je n'ai pas de raison pour me plaindre: gosses plutôt calmes, parents sympas dans l'ensemble avec une association dynamique, beaucoup de matériel ( par exemple la mairie vient de refaire toute la BCD et l'asso de parents nous a doté de 800 euros pour racheter des livres ), collègues super sympas, depuis cette année j'ai une atsem formidable. L'école est à même pas 10 minutes de chez moi. Pour le boulot: on travaille pas mal en équipe, et même si je bosse encore chez moi c'est plus que compatible avec mes bientôt 2 enfants. Au niveau salaire, même si je bosse chez moi et pendant mes vacances, je trouve que je ne suis pas si mal payée, surtout quand je vois le salaire de misère de mon mari dans le BTP et le nombre d'heures qu'il fait J'ai pas mal bossé comme caissière pendant mes études, et donc possibilité de comparer, et bien il n'y a pas photos
laetitiaiufmdouai Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Moi je suis contente! Il faut dire que çà ne fait pas longtemps que je suis PE! J'ai été recrutée sur LC et c'était mon plus beau cadeau de noël! Je ne fais pour l'instant que des courts remplacements! çà c'est un peu gênant car je n'ai pas le temps de m'habituer que je suis déjà partie! Et puis, j'ai eu des classes difficiles certaines fois! Mais bon! le principal c'est d'avoir été appellée et de ne pas repasser ce fichu concours! Quand c'est dur je relativise en me disant que beaucoup aimerait ête à ma place! Courage à vous tous! Moi c'est tout frais mais je comprend votre raz le bol pour certains!
JBB Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Ce travail d'artisan aura fait partie de ma vie. (je ne dis pas qu'il aura été toute ma vie). S'il avait été insupportable, je serais parti.Dans l'ensemble, le plus souvent, d'immenses satisfactions de voir les gamins progresser, heureux de venir à l'école (eux et moi), d'en sortir quelques uns de la mouise. Et puis, parfois des doutes, des échecs, des impasses. De toute manière, je ne me compte pas parmi les "rédempteurs", même si parfois lorsqu'on regarde "avant", "après", comme dans la pub, on se dit que le contribuable en a eu pour son argent... J'aime ce mot d'"artisan", c'est la définition que je donne de mon métier (maître E Clad fermée) aux stagiaires. J'ai entamée la 30 ième cette année sur le même poste, et je n'ai pas trouvé le temps de m'y em... J'utilise moi aussi les termes échecs, doutes succès même (c'est peut-être notre côté "hussard" qui ressort, mais à la réflexion, je crois que comme tu le dis "on essaie de les rendre heureux à l'école".) Pour les miens, les récalcitrants, j'essaie de leur faire s'apercevoir qu'ils ne sont pas plus c.. que les autres. Si ça accroche, si on leur donne l'envie de "faire" (autre chose que des c...ies, précision utile)(au niveau où ils en sont) à l'école, de les remettre au boulot , ils nous le rendent bien. Une rencontre ou une visite à l'école d'anciens élèves, c'est d'abord un sourire, le récit d'une ânerie faite, d'une remontée de bretelles, des nouvelles des familles, une invitation à un apéro de mariage... Des familles que l'on rencontre et qui sont contentes que leur gamin ait un travail, des enfants Alors heureux ? C'est vaste. Mélange de noir et de blanc qui ne donne jamais de gris, comme dans le "civil". Plus de moments joyeux, positifs, "progressifs", vivifiants, motivant l'espoir, que de moments éreintants, tristes, négatifs ou désespérant. Je me surprends à être plus patient qu'en début de carrière et à apprécier... Et à faire moins de co... qu'en début de carrière, mais il faut dire qu'on débutait à 20 ans... Je ne termine pas cette tâche fourbu ou aigri car l'échange que j'ai eu avec les mômes, une grande majorité de parents, presque tous les collègues que j'ai connus et pas mal de municipalités avec qui j'ai travaillé a toujours été enrichissant pour eux et pour moi. Bien d'accord, je rajouterais aussi les deux IEN que j'ai connu dans ma carrière, qui ne m'ont jamais cherché des poux... mais il faut dire que le travail comme le mien dans l'ex AIS est tout à fait atypique par rapport au votre. C'est quand même bien d'avoir des supérieurs qui fassent confiance, avec qui on s'entende et avec qui on puisse discuter... Si, si, il faut dire quand ça va... Je termine cette tâche déçu par nos représentants de haut niveau et notre Etat-employeur, voire certains intellectuels. Je serai heureux, vraiment heureux cette fois, lorsque je n'aurai plus à me creuser la tête pour prendre du recul, pour contrer leurs absurdités, pour déjouer leurs délires et même leur perversité. Je serai heureux lorsqu'ils ne se serviront plus de moi à travers mon métier et au travers des élèves et des parents. Je pourrai me mettre enfin librement à régler mes comptes. Ah ! (pêle-mêle) tous ces grands débats, les moyens, les débats idéologiques, les syndicats tout puissants, les réformes, les non-dits propres à notre profession, de l'Institution, de ces intellectuels ou politiques dont les enfants n'ont jamais fréquenté l'Ecole Publique ou même jamais mis les pieds, mais qui maniaient le verbe si habilement qu'à coup d'idées belles et généreuses, on "enfumait", parents, enseignants... Maisçà, ça continue encore non ? A l'heure où la retraite va sonner (deux années sups certainement, mais ça ne m'inquiète pas, si mes conditions de travail ne sont pas bouleversées), si je suis à ma fenêtre (comme Gabin, je l'ai déjà faite celle là), je m'interroge un peu moins, je constate la pauvreté des réponses ou des demi réponses aux questions posées à l'Ecole des politiques, les querelles de chapelle (terme mal venu) dans notre profession. Encore une fois avec cette réforme, faute de s'être mis d'accord sur ce qu'on peut demander à l'école, non pas en terme d'utopie, mais de réalisable, on risque d'aller dans le mur... Je sauterai du train avant... avec dans la musette, la satisfaction du devoir accompli ? Peut-être bien finalement. Après tout, aux innocents les mains pleines... Et place aux jeunes ... JBB
Invité Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 ...A l'heure où la retraite va sonner (deux années sups certainement, mais ça ne m'inquiète pas, si mes conditions de travail ne sont pas bouleversées... Pour moi ça sonne à plein tube, et...je ne vais pas plus loin. Je suis certain maintenant que je ne suis pas fait pour "gagner plus"...
cowgirl Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Bon, ce n'est peut-être pas l'endroit mais je ne trouve pas que ça a sa place non plus en "humour"....sauf pour rire jaune http://www.archive-host2.com/membres/up/19...Instituteur.mp3 c'est juste pour un peu plus de légèreté dans le débat
JBB Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Pour moi ça sonne à plein tube, et...je ne vais pas plus loin.Je suis certain maintenant que je ne suis pas fait pour "gagner plus"... Salut paxfra ! Ecoute les orgues, elles jouent pour toi, ..... Scélérat ! Il n'est pas question de "gagner plus pour gagner plus", mais d'avoir de quoi assurer le nabot collégien.... JBB
Invité Posté(e) 16 février 2008 Posté(e) 16 février 2008 Pour moi ça sonne à plein tube, et...je ne vais pas plus loin.Je suis certain maintenant que je ne suis pas fait pour "gagner plus"... Salut paxfra ! Ecoute les orgues, elles jouent pour toi, ..... Scélérat ! Il n'est pas question de "gagner plus pour gagner plus", mais d'avoir de quoi assurer le nabot collégien.... JBB Pas de malentendu JBB, je comprends bien et je me suis posé la question car je suis à peu près dans le même cas que toi, et d'autres potes autour de moi aussi, et je comprends bien le problème. Je disais ça car c'est la formule que j'ai utilisée auprès d'huiles officielles (pas essentielles) et certains ont apprécié la boutade...d'autres moins. Non, comme je le disais précédemment, j'arrive au bout avec plein de satisfactions que je ne veux pas voir gâchées par l'emballement de la machine auquel nous assistons doublée de l'incapacité et de l'irresponsabilité de ceux qui nous gouvernent. Les années qui viennent, je ne les supporterai pas professionnellement et humainement par rapport au cadre politique (même au sens noble du terme, si il l'est encore à notre époque). Mon pouvoir d'achat va en prendre un coup c'est certain, je n'ai aucun patrimoine, l'objection de conscience m'a valu une année de retard par rapport à l'âge, il me manque donc quelques annuités qui font tout dégringoler rapidement avec la décote. Tant pis. Les gamins, aucun problème, "faire la classe" le pied. Mais je ne veux pas que les élèves (et mon entourage) se coltinent ma colère, ma révolte, ma déception que je ne pourrai plus esquiver. Je dois quitter la scène car je ne pourrai plus interpréter le rôle qui doit être de qualité. Je respecte totalement la décision (qui n'est pas tout à fait un choix n'est-ce pas ?) de prolonger, et je te souhaite sincèrement à toi et à d'autres bonne suite... Ne comptez pas sur moi pour aller prier pour le salut de votre âme, faut pas exagérer tout de même. Par contre je continuerai de me bouger pour vous, pour les gamins, pour cette école que j'ai aimée une base essentielle de la démocratie (et non de la démagogie).
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