Au bord de la dépression

[maiden]

Je sais qu'à mon époque (et ce n'est pas si loin, j'ai 25ans) nous avions un grand respect pour les professeurs et JAMAIS mes parents n'ont remis en cause l'avis d'un enseignant. Les pires élèves se contentaient de ne pas travailler et éventuellement de bavarder mais jamais je n'ai vu un élève manquer de respect à son prof et je n'étais pas dans un collège "bourgeois"...

Pourtant l'incivilité à l'école est vieille comme l'école.

Travailler en SEGPA sans l'avoir choisi, je comprends que ce soit très dur. Mais pour ces élèves aussi la vie est souvent difficile. Ce n'est pas pour autant que je suis laxiste mais je considère "normales" les incivilités et indispensable d'y remédier.

La SEGPA c'est aussi des élèves souvent très intéressants et qui peuvent progresser de manière spectaculaire.

Bon évidemment pour ça il faut une équipe qui tienne la route, on ne peut pas changer le monde tout seul.

.D'ailleurs je n'ai aucun retour des retenues que j'ai données et des rapports que j'ai faits. Auriez-vous quelques conseils à me donner?Merci beaucoup.

Pour les colles "sans importance", je vais voir les pions pour qu'ils me rendent le travail et me rendent compte d'un incident quelconque.

Par contre pour les colles "d'incivilité", je colle les élèves dans ma classe avec un travail à faire. Ca me fait une heure de boulot en plus, mais bon de toute façon le vendredi de de 16 à 17 je reste ranger ma classe et corriger des copies, donc ça n'est pas un sacrifice hebdomadaire !

Les rapports je n'en fais pas : je me rends avec l'élève chez le directeur, ou bien j'appelle la famille (ou l'éducateur PJJ ou autre). Je suis pour l'action directe.

[Emiliiiie]

hello,

Je n'ai pas tout lu mais je viens apporter mon soutien à Bazo pour être dans une situation similaire. Je suis T 1 dans un ITEP (INSTITUT THÉRAPEUTIQUE ÉDUCATIF ET PÉDAGOGIQUE) avec des élèves qui ont des troubles du comportement. Je me fais insulter à longueur de journée, mais le plus dur ce sont les crises à gérer: les tables volent parfois dans la classe, et depuis septembre, j'ai reçu : un claque, un coup de tête, des coups de pieds et hier je me suis fait griffer toutes les mains et à un endroit jusqu'au sang. Certains élèves ont été renvoyé quelques jours pour cela, mais la tendance générale des chefs est plutôt de dire "c'est leur problématique, c'est comme ça...". Aujourd'hui nous avons eu une réunion avec l'équipe de direction et on m'a clairement dit "si vous n'êtes pas contente, y a le mouvement". Je n'en peux plus. Et ce n'est pas que les jeunes, mais l'équipe est horrible: tout le monde se tire dans les pattes et ils commencent tous à être au bout du rouleau (notre équipe est constituée d'éducateurs techniques, d'éducateurs d'internat et d'enseignants, sans compter le chef de service....). Je trouve du soutien auprès de mes collègues qui ne sont pas dans le même service car elles travaillent dans la partie IME, mais heureusement qu'elles sont là.

Je n'arrive plus à gérer toute cette violence. Mes collègues me conseillent de m'arrêter, mais j'ai déjà été arrêtée 15 jours avant les vacances de février et je ne sais pas si c'est une solution.

[del20170202]

hello,

Je n'ai pas tout lu mais je viens apporter mon soutien à Bazo pour être dans une situation similaire. Je suis T 1 dans un ITEP (INSTITUT THÉRAPEUTIQUE ÉDUCATIF ET PÉDAGOGIQUE) avec des élèves qui ont des troubles du comportement. Je me fais insulter à longueur de journée, mais le plus dur ce sont les crises à gérer: les tables volent parfois dans la classe, et depuis septembre, j'ai reçu : un claque, un coup de tête, des coups de pieds et hier je me suis fait griffer toutes les mains et à un endroit jusqu'au sang. Certains élèves ont été renvoyé quelques jours pour cela, mais la tendance générale des chefs est plutôt de dire "c'est leur problématique, c'est comme ça...". Aujourd'hui nous avons eu une réunion avec l'équipe de direction et on m'a clairement dit "si vous n'êtes pas contente, y a le mouvement". Je n'en peux plus. Et ce n'est pas que les jeunes, mais l'équipe est horrible: tout le monde se tire dans les pattes et ils commencent tous à être au bout du rouleau (notre équipe est constituée d'éducateurs techniques, d'éducateurs d'internat et d'enseignants, sans compter le chef de service....). Je trouve du soutien auprès de mes collègues qui ne sont pas dans le même service car elles travaillent dans la partie IME, mais heureusement qu'elles sont là.

Je n'arrive plus à gérer toute cette violence. Mes collègues me conseillent de m'arrêter, mais j'ai déjà été arrêtée 15 jours avant les vacances de février et je ne sais pas si c'est une solution.

T'arrêter, ce n'est peut-être pas LA solution à terme, mais c'est peut-être UNE solution avant le bout du rouleau ! Vu ce que tu décris, je comprends que tu n'en puisses plus !

En tout cas, tu es T1 donc à titre provisoire, je te souhaite de tout cœur de meilleures conditions de travail l'an prochain

[ouksava]

idées ? ( qu'il m'est arrivé de pratiquer selon les contextes)

assurer la retenue toi-même, soit en même temps qu'un de tes cours avec une autre classe ( l'idéal : mettre un grand avec des sixièmes) , soit après les cours, seul dans ta classe, pendant que tu corriges ou prépares. C'est aussi l'occasion d'un entretien de "morale" Il ne faut pas lâcher : quand la retenue n'est pas faite, la doubler, et si ce n'est pas encore fait convoquer les parents ( au besoin refuser l'élève en classe tant que tu n'as pas vu les parents, c'est là qu'il faut travailler en lien avec la vie scolaire ou ton directeur : je l'ai fait deux mois avec un élève injurieux et insolent mais c'est une classe que je n'avais qu'une heure par semaine)

Je repère toujours, en début d'année, les créneaux possibles pour mettre les élèves de telle ou telle classe en retenue. C'est un peu pénible, car on se punit soi-même à faire du temps supplémentaire avec un élève qu'on n'a pas du tout envie de voir, mais çà peut être efficace.

Il est possible aussi de s'arranger avec un collègue pour lui envoyer un élève que tu a exclu de ta classe . A charge de réciprocité bien sûr.

Encore une fois,il n'y a pas de recettes miracles, ce qui marche avec un élève ne marche pas avec un autre.

Avec un autre, il faudra trouver d'autres sanctions que la retenue ...

Il m'est arrivé de téléphoner au parent,en classe , avec mon portable. Pareil : en début d'année, je relève les numéros de téléphone de tous les parents et j'essaie de tous les contacter systématiquement au moins une fois : surtout ceux qui ne sont pas venus à la première réunion en les prévenant que j'aurai besoin de leur soutien , pendant l'année, et qu'il m'arrivera de les appeler.

Si le parent est trop absent, ce peut être le directeur de la SEGPA qui prend le relais : donner une punition à faire signer par le directeur par exemple.

Je conseille de négocier bien sûr tout çà à l'avance : une réunion de synthèse peut servir à çà : comment sanctionner en équipe.

[ouksava]

[je répondais à Edes .

Pour Emiliiiie dans un ITEP, je reste sans voix. La situation est inacceptable, ingérable, personne n'a à accepter de se faire agresser. quelles qu'en soient les explications. La direction est responsable aussi .

Peut-être oui faut-il s'arrêter dans ces conditions ?

Il m'est arrivé une fois dans ma carrière d'aller déposer une main courante , devant l'insuffisance de réaction de la direction après une agression par un élève ( exclusion de 3 jours vécue comme des vacances) l'élève et sa famille ont ensuite été convoqués au commissariat où le jeune a eu un rappel à la loi : j'ajoute que je l'ai demandé expressément lors de ma déposition. Très efficace : plus aucun souci avec celui-là pendant deux ans.

Bon courage

[dhaiphi]

l'élève et sa famille ont ensuite été convoqués au commissariat où le jeune a eu un rappel à la loi : j'ajoute que je l'ai demandé expressément lors de ma déposition. Très efficace : plus aucun souci avec celui-là pendant deux ans.

Bon courage

Enfin quelque chose d'encourageant et apparemment d'efficace !