bigotna Posté(e) 3 mars 2008 Posté(e) 3 mars 2008 bonjour, je suis confrontée dans ma classe en temps que pe2 en stage filé 2é à un enfant trés timide. En grand groupe, il ne parle quasiment jamais, seulement sur demande explicite et d'une toute petite voix qu'on entend à peine; bien sur il ne s'exprime jamais spontanément au travail, il sait appeler s'il a besoin d'aide, mais je ne suis pas sure qu'il demande à ses voisins par contre, même s'il ne parle pas, il joue avec les autres en récré, l'autre jour il a participé de façon animée à une partie de foot la maitresse me dit qu'il est comme ça avec tous les adultes, elle compris pourriez vous me donner quelques idées pour établir le contact, voire le dialogue avec lui, voire d'autres façons de le faire interagir, si ce n'est pas par la parole et connaissez vous des "trucs" vis à vis des petits parleurs merci d'avance nb
bigotna Posté(e) 3 mars 2008 Auteur Posté(e) 3 mars 2008 désolé, j'ai oublié de préciser que je suis en grande section de maternelle
Erato Posté(e) 3 mars 2008 Posté(e) 3 mars 2008 Bonsoir! Tu peux essayer d'utiliser une marionnette: elle parlera pour l'enfant. Tu feras les questions et les réponses, puis, progressivement, tu feras les réponses. Tu peux également donner des réponses tout à fait autres que celles que tu attends de l'enfant; l'essentiel étant de le faire parler. Veille bien aussi à la position que tu occupes lorsque tu parles au petit bout de chou: sois bien en face de lui et à sa hauteur, veille à ne pas lui parler en étant derrière lui. Il faut aussi se rappeler qu'il y a des enfants qui n'ont pas envie de parler quand on le leur demande....il y a les introvertis et les extravertis! Vérifie aussi s'il entend bien! Erato
natachalala Posté(e) 3 mars 2008 Posté(e) 3 mars 2008 En PS, ce qui marche bien c'est de laisser à l'enfant la possibilité de parler à la maîtresse et rien qu'à la maîtresse, sans observateurs. Je prends un livre bien connu des enfants et je leur fait raconter (avec plus ou moins d'aide) l'histoire. Je fais passer les grands parleurs d'abord pour faire grandir la curiosité et l'envie chez les petits parleurs. C'est curieux comme il y a des enfants que je n'avais jamais (ou si peu) entendu parler et qui là, se lâchent (au moins un peu). Quand le contact est établi, j'essaye de l'entretenir... C'est peut être que des petits mots de ci de là, mais c'est toujours mieux qu'avant. Certains se transforment même en bavards... Bien sûr, ce sont des PS et ça ne peux pas forcément s'appliquer aux GS. Sinon, en décloisonnement (GS) j'utilise des jetons pour "rendre la parole visible". J'établis des règles : - on écoute les autres donc on ne répète pas - on lève la main (sans dire "moi je sais") - on attend d'être interrogé - on ne parle pas d'autre chose (de sa tante, de son vélo, etc...) Lorsqu'une règle n'est pas respectée alors je prend un jeton à l'élève (il a un capital de 2 à 3 jetons au départ) Lorsqu'un élève répond à une question en ayant respecté les règles (sa réponse peut être fausse, il n'est pas interdit de se tromper) il reçoit un jeton. A la fin de la séance, on compte les jetons : celui qui en a le plus à gagné. Si un élève n'a plus de jeton, il est mis à l'écart du groupe (ce que je n'ai jamais eu besoin de faire, il suffit juste de les "menacer de..."). D'une part cela évite aux grands parleurs de monopoliser la parole (parce qu'ils ne répondent pas avant les autres sans y être invité et parce que je peux mieux répartir la parole entre les enfants) mais cela rend les "petits parleurs" conscients de leur "absence de parole" (ils ne perdent pas de jetons mais ils n'en gagnent pas non plus). Parfois, le résultat avec les petits parleurs ne se fait pas sentir lors des premières séances (ils sont moins passifs car on sent une "tension", mais ils ne parlent pas pour autant), mais il fini toujours par y avoir un résultat positif (même s'ils ne gagnent toujours pas), même avec des enfants avec qui cela ne nous semblait pas possible.
pommedamour59 Posté(e) 4 mars 2008 Posté(e) 4 mars 2008 En PS, ce qui marche bien c'est de laisser à l'enfant la possibilité de parler à la maîtresse et rien qu'à la maîtresse, sans observateurs. Je prends un livre bien connu des enfants et je leur fait raconter (avec plus ou moins d'aide) l'histoire. Je fais passer les grands parleurs d'abord pour faire grandir la curiosité et l'envie chez les petits parleurs. C'est curieux comme il y a des enfants que je n'avais jamais (ou si peu) entendu parler et qui là, se lâchent (au moins un peu). Quand le contact est établi, j'essaye de l'entretenir... C'est peut être que des petits mots de ci de là, mais c'est toujours mieux qu'avant. Certains se transforment même en bavards...Bien sûr, ce sont des PS et ça ne peux pas forcément s'appliquer aux GS. Sinon, en décloisonnement (GS) j'utilise des jetons pour "rendre la parole visible". J'établis des règles : - on écoute les autres donc on ne répète pas - on lève la main (sans dire "moi je sais") - on attend d'être interrogé - on ne parle pas d'autre chose (de sa tante, de son vélo, etc...) Lorsqu'une règle n'est pas respectée alors je prend un jeton à l'élève (il a un capital de 2 à 3 jetons au départ) Lorsqu'un élève répond à une question en ayant respecté les règles (sa réponse peut être fausse, il n'est pas interdit de se tromper) il reçoit un jeton. A la fin de la séance, on compte les jetons : celui qui en a le plus à gagné. Si un élève n'a plus de jeton, il est mis à l'écart du groupe (ce que je n'ai jamais eu besoin de faire, il suffit juste de les "menacer de..."). D'une part cela évite aux grands parleurs de monopoliser la parole (parce qu'ils ne répondent pas avant les autres sans y être invité et parce que je peux mieux répartir la parole entre les enfants) mais cela rend les "petits parleurs" conscients de leur "absence de parole" (ils ne perdent pas de jetons mais ils n'en gagnent pas non plus). Parfois, le résultat avec les petits parleurs ne se fait pas sentir lors des premières séances (ils sont moins passifs car on sent une "tension", mais ils ne parlent pas pour autant), mais il fini toujours par y avoir un résultat positif (même s'ils ne gagnent toujours pas), même avec des enfants avec qui cela ne nous semblait pas possible. Merci pour la description de ce fonctionnement très intéressant! Je compte le mettre en place pour canaliser la prise de parole d'une élève particulièrement interventionniste! Une petite précision pratique: avant chaque séance de langage, tu distribues donc 2/3 jetons à chaque élève? Le fonctionnement n'est-il pas trop contraignant?
natachalala Posté(e) 4 mars 2008 Posté(e) 4 mars 2008 Merci pour la description de ce fonctionnement très intéressant!Je compte le mettre en place pour canaliser la prise de parole d'une élève particulièrement interventionniste! Une petite précision pratique: avant chaque séance de langage, tu distribues donc 2/3 jetons à chaque élève? Le fonctionnement n'est-il pas trop contraignant? En fait, je "pratique" les jetons quand cela me paraît nécessaire (l'organisation des décloisonnement est assez complexe : 2 classes dont une GS/MS et 3 maîtresses qui décloisonnent, certaines avec un groupe fixe certains jours; par conséquent il n'est pas toujours possible de faire des groupes de langage homogènes). Presque systèmatiquement avec certains groupes, avec d'autres c'est ponctuel (comprennent assez vite les règles). Bien sûr que le système est contraignant. C'est pas drôle de se transformer en distributeur de jetons et il faut être attentive à être juste : distribuer la parole équitablement, c'est à dire de toute façon plus aux grands parleurs (c'est pas la peine d'endormir tout le monde tout ça parce qu'on attend indéfiniment qu'un petit parleur "ose" prendre la parole) et ne pas oublier de rétribuer un élève (si ça n'est pas juste, les enfants ne voudront pas de ce système). Mais les bénéfices sont visibles, enfin je trouve, tant pour les "grands parleurs" que pour les "petits parleurs". Et de plus, même si c'est contraignant ça use moins que de répéter tout le temps la même chose (il faut lever le doigt, attendre que la maîtresse t'interroge, etc...) sans aucun profit la plupart du temps et de pouvoir enfin ouvrir un espace de parole possible pour les petits timides...
bigotna Posté(e) 4 mars 2008 Auteur Posté(e) 4 mars 2008 penses tu que ce soit utilisable en stage filé un jour par semaine ? Ton idée m'intéresse beaucoup, mais je ne sais pas si ça marchera en les voyant de manière si éloignée, et je pense qu'il faut déjà bien gérer la classe pour ça, non ?
bigotna Posté(e) 4 mars 2008 Auteur Posté(e) 4 mars 2008 et que pensez vous de partir d'un livre sur le sujet, style littérature de jeunesse , qui lance le débat en classe ? EST ce une bonne idée ? L'elève ne se sentira t'il pas stigmatisé ?
natachalala Posté(e) 4 mars 2008 Posté(e) 4 mars 2008 penses tu que ce soit utilisable en stage filé un jour par semaine ? Ton idée m'intéresse beaucoup, mais je ne sais pas si ça marchera en les voyant de manière si éloignée, et je pense qu'il faut déjà bien gérer la classe pour ça, non ? Essaye... Tu ne risques rien à essayer.
peewee84 Posté(e) 11 mars 2008 Posté(e) 11 mars 2008 Ce sujet tombe à pic: j'ai, même pas un petit parleur, un non-parleur dans ma classe de PS! Je n'ai jamais entendu le son de sa voix. Pour me rassurer, les collègues me disent que c'était pareil avec son grand frère! M'enfin bon, c'est pas une raison, j'aimerais tellement le sortir de son mutisme! En séance de langage, quand je lui demande quelque chose, il baisse d'abord les yeux, puis se met à pleurer, tout doucement. Je le rassure, lui dit que c'est pas grave et passe au suivant... Et c'est comme ça pour tout! Le seul contact que nous ayons, c'est le bisou lorsqu'il arrive le matin. C'est uniquement le rapport à l'adulte qui lui pose problème: il s'amuse avec les autres enfants, leur parle, leur sourie, mais toujours tout doucement... Dès que c'est l'adulte, c'est fini! Il se referme comme une huître! Comment faire ?! Je suis perdue et j'aimerais tellement l'aider!
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