yacco Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Dans les programmes 2007 actuellement en vigueur pour le cycle 2 on trouve dans la liste des compétences à acquérir en fin de CE1 :- Avoir compris et retenu quelques caractères d'espaces différents plus vastes et plus éloignés (pas très précis tout ça !) - Savoir que cette croissance, pour être harmonieuse, doit reposer sur une bonne hygiène de vie : alimentation, hygiène corporelle (y compris des dents) (tiens ! je croyais que c'était aux parents de leur apprendre cela) - Utiliser le dessin dans diverses fonctions (expression, enregistrement...) (pas facile à évaluer...) Et dans les programmes 2007 actuellement en vigueur pour le cycle 3 on trouve dans la liste des compétences à acquérir en fin de CM2 : - Connaître les conséquences du mode de vie sur la santé (importance de l'hygiène corporelle, d'une alimentation équilibrée, du sommeil et des risques liés au tabagisme et à la consommation d'alcool et à celle des drogues) (tiens ! je croyais que c'était aux parents de leur apprendre cela) - Réinvestir dans d'autres disciplines les apports des arts visuels (pas facile à évaluer...) etc. Oh, là, bien loin de moi l'idée de vouloir défendre les programmes de l'élémentaire contre ceux de la maternelle, et je trouve que ceux de l'élémentaire étaient également flous. D'ailleurs, est-ce que je me trompe ou en 2008 on part sur d'autres programmes ? J'apprécie ton humour Dominique... mais je crois que d'une façon générale l'école a oublié sa mission première : apprendre à compter, calculer, lire, écrire. Aujourd'hui, on fait de l'APS, de l'APR et bien d'autres choses qui ont peut-être une place trop grande dans nos écoles. Du coup, à vouloir enseigner tout, y compris ce qui relève de l'éducation parentale, les collègues courent pour boucler le programme d'histoire-géo, de maths et autres...
yacco Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Nous en sommes même arrivés à un point où « aucun pays en Europe ne songe aujourd'hui à s'inspirer de notre "modèle" en matière de petite enfance. Aucun. » Les phrases entre guillemets sont extraites du fameux livre. L'auteur du fameux livre cite-t-il sur quelle enquête sérieuse et sur quels résultats statistiques sérieux il s'appuie pour pouvoir affirmer : "aucun pays en Europe ne songe aujourd'hui à s'inspirer de notre "modèle" en matière de petite enfance. Aucun. » ? Non... mais tu m'accorderas que parmi tout ce que nous dit l'institution, on n'a pas toujours les enquêtes sérieuses qui vont avec. Et s'il y a eu enquête, a-t-elle été faite si sérieusement que cela ? Par exemple, la grammaire implicite dont les mérites nous ont été vantés en animation pédagogique il y a 3 ou 4 ans pour le cycle 2, et bien... on n'en entend plus parler. La tendance actuelle serait même à faire de la grammaire explicite... Je connaissais une prof d'anglais de collège qui pestait parce que certains élèves ne savaient pas reconnaître un verbe ou un adjectif dans une phrase.
yacco Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Pauline Kergomard (1838 - 1925) est considérée comme la fondatrice de l'école maternelle en France. Je ne vois donc pas, en essayant de suivre l'argumentation de l'auteur, comment il peut dire que l'outil a pu un jour être un "outil magnifique" ... Il fait référence à ce qu'avait essayé de mettre en place Marie Pape-Carpentier avant 1881 (cf p.50 du fameux livre).
Betba Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Bien qu'ayant eu des TPS (à l'époque, on les appelait PS comme leurs aînés qui avaient trois ans révolus) pendant des années dans des classes très chargées, je ne peux pas te suivre dans cette direction.Et ma fille, auxiliaire de puériculture, qui a fait successivement des stages en crèche et en école maternelle pourrait te le confirmer : cela n'a rien à voir et les "2 ans" scolarisés sont beaucoup dégourdis et socialisés que leurs camarades "garderisés"... En même temps, est-ce un but en soi que des enfants de 2 ans soient "dégourdis et socialisés". Mes enfants ne sont jamais allés à l'école et sont aussi dégourdi ste socialisés, la différence, c'est que ça prend le temps que ça doit prendre et que personne ne décide pour eux de ce qu'on met derrière les mots "dégourdis et socialisés". Ma fille ainée a été un an à l'école, en PS et - franchement - ça ne lui a servi à rien du tout mais j'imagine bien que ça doit être utile à d'autres. Et juste pour rebondir, ici, il y a un jardin d'éveil et le prix est fixé en fonction du quotient familial donc ça peut être quasi gratuit Ces deux remarques faites, je ne suis pas spécialement en accord avec la suppression de l'école maternelle... même si je pense que l'école en général gagnerait à être bien plus souple qu'elle ne l'est
Dominique Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 D'ailleurs, est-ce que je me trompe ou en 2008 on part sur d'autres programmes ? C'est une question ? Remarque : tu citais des livrets scolaires de maternelle faits à partir des programmes de 2002. Je t'ai répondu en citant des compétences des cycles 2 et 3 des programmes 2007 (les programmes actuels). mais je crois que d'une façon générale l'école a oublié sa mission première : apprendre à compter, calculer, lire, écrire On croirait lire la prose du SLECC ... (qui, lui, bien entendu, a des méthodes miraculeuses pour apprendre à savoir lire, écrire, compter et calculer ...) Il fait référence à ce qu'avait essayé de mettre en place Marie Pape-Carpentier avant 1881 (cf p.50 du fameux livre). Merci pour cette précision qui permet de mieux comprendre l'argumentation de l'auteur car, effectivement, Pauline Kergomard et Marie Pape-Carpentier n'avaient pas la même opinion sur l'intérêt du jeu à l'école maternelle. L'auteur préfère ce que disait Marie Pape-Carpentier. On peut être d'un avis contraire et préférer ce que disait Pauline Kergomard.
Dominique Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Ma fille ainée a été un an à l'école, en PS et - franchement - ça ne lui a servi à rien du tout mais j'imagine bien que ça doit être utile à d'autres. C'est précisément parce qu'elle est utile à d'autres (moins "favorisés") qu'il faut défendre l'école maternelle ...
yacco Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Merci pour cette précision qui permet effectivement de mieux comprendre l'argumentation de l'auteur car, effectivement Pauline Kergomard et Marie Pape-Carpentier n'avaient pas la même opinion sur l'intérêt du jeu à l'école maternelle. L'auteur préfère ce que disait Marie Pape-Carpentier. On peut être d'un avis contraire et préférer ce que disait Pauline Kergomard. Tiens, ça me rappelle ce que disaient les sophistes : l'homme est la mesure de toutes choses. Ce qui est vrai pour l'un n'est par forcément vrai pour l'autre, et toutes les opinions se valent. Si je devais être sophiste, je dirais que la prose du SLEEC vaut aussi bien que celle qui est dispensée dans les futurs feux IUFM.
Betba Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Ma fille ainée a été un an à l'école, en PS et - franchement - ça ne lui a servi à rien du tout mais j'imagine bien que ça doit être utile à d'autres. C'est précisément parce qu'elle est utile à d'autres (moins "favorisés") qu'il faut défendre l'école maternelle ... Surement. Difficile pour moi d'avoir un avis sur le sujet. Je suis juste certaine que les 100% d'enfants de 3 ans scolarisés ne sont pas tous "défavorisés"
Dominique Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Si je devais être sophiste, je dirais que la prose du SLEEC vaut aussi bien que celle qui est dispensée dans les futurs feux IUFM. Avec une petite différence quand même : le SLECC parle d'une seule voix et prône une seule méthode alors que, contrairement à ce que certains affirment, il n'y a pas un discours unique tenus par tous les formateurs de tous les IUFM de France et de Navarre. Quant à savoir s'il faut se réjouir de la disparition éventuelle des IUFM, on verra à l'usage ... (le remède est parfois pire que "le mal" ...). Pour ce qui est du projet de nouveaux programmes, que je ne défends pas, il ne faudrait pas oublier ces extraits du dit projet : « Les programmes nationaux de l'école primaire définissent pour chaque domaine d'enseignement les connaissances et compétences à atteindre dans le cadre des cycles ; ils indiquent des repères annuels pour organiser la progressivité des apprentissages en français et en mathématiques. Ils laissent cependant libre le choix des méthodes et des démarches, témoignant ainsi de la confiance accordée aux maîtres pour une mise en œuvre adaptée aux élèves. » « Ces programmes sont précis et détaillés en matière d'objectifs et de contenus à enseigner tout en étant ouverts en termes de méthode afin de respecter strictement le principe de la liberté pédagogique inscrit dans la Loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école. Il appartient aux enseignants et aux équipes d'école de s'emparer résolument de cette liberté nouvelle. Le rôle de l'enseignant est en effet d'aider ses élèves à progresser dans la maîtrise des objectifs fixés par les programmes et progressions nationaux : il lui revient de choisir les méthodes les plus adaptées aux caractéristiques individuelles et aux besoins spécifiques de ses élèves. Le professeur des écoles ne saurait être un simple exécutant : à partir des objectifs nationaux, il doit inventer et mettre en œuvre les situations pédagogiques qui permettront à ses élèves de réussir dans les meilleures conditions.» « Les programmes qui suivent tentent d'autant moins d'imposer le choix d'un mode d'apprentissage aux dépens d'un autre que chacun s'accorde aujourd'hui sur l'utilité d'un apprentissage structuré des automatismes et des savoir-faire instrumentaux comme sur celle du recours à des situations d'exploration, de découverte, ou de réflexion sur des problèmes à résoudre. L'accès au sens et l'acquisition des automatismes ne sont pas antinomiques : c'est aux enseignants de varier les approches et les méthodes pour lier ces deux composantes de tout apprentissage. Ce que ces programmes excluent absolument, c'est l'affirmation selon laquelle un seul modèle pédagogique devrait être privilégié en toutes circonstances et dans des classes forcément différentes. Ils invitent les enseignants à réfléchir librement aux meilleurs moyens d'atteindre les objectifs de réussite que la Nation a fixés à son école. » « La connaissance des nombres et le calcul constituent les objectifs prioritaires du CP et du CE1. La résolution de problèmes fait l'objet d'un apprentissage progressif et contribue à construire le sens des opérations. Conjointement une pratique régulière du calcul mental est indispensable. De premiers automatismes s'installent. L'acquisition des mécanismes en mathématiques est toujours associée à une intelligence de leur signification. » « Du CE2 au CM2, dans les quatre domaines du programme, l'élève enrichit ses connaissances, acquiert de nouveaux outils, et continue d'apprendre à résoudre des problèmes. Il renforce ses compétences en calcul mental. Il acquiert de nouveaux automatismes. L'acquisition des mécanismes en mathématiques est toujours associée à une intelligence de leur signification. » « La résolution de problèmes joue un rôle essentiel dans l’activité mathématique. Elle est présente dans tous les domaines et s’exerce à tous les stades des apprentissages. » Ceci dit, j'ai l'impression qu'on est en train de faire dévier le fil de discussion ...
sourimimi Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 La maternelle joue un rôle important dans la prévention de l'échec ( RASED ou orientation vers orthophonie, psychomotricien .... ) et elle prépare les élèves progressivement à l'entrée au primaire ... Comme se plaisait à dire une inspectrice " La maternelle est la propédeutique du primaire " ...Je plains réellement mes collègues de primaire si la maternelle venait à disparaitre ... Faux... le RASED intervient très peu en maternelle car il n'arrive même pas à subvenir aux besoins de l'élémentaire. D'ailleurs, il y aurait beaucoup à dire sur les RASED en général.... Quant à l'orientation vers des spécialistes, dites-moi quelle formation vous avez reçue pour détecter les élèves en difficultés... aucune, chacun se base sur son bon sens et son expérience, et le fait d'avoir le CRPE n'a rien à voir dans tout ça. En Angleterre (je sais, ce n'est pas un pays où tout est parfait), les élèves sont scolarisés à partir de 5 ans et apprennent à écrire, combiner les sons (=déchiffrage), calculer mentalement et parfois savent même poser une addition en colonne à la fin de l'année scolaire. Or, ce n'est pas le cas de la plupart des élèves de grande section en France. Pourquoi ? Parce que les programmes de maternelles sont très flous, que la pédagogie du jeu est omniprésente et tend vers l'animation. Encore une fois, je sais que certains collègues passent des heures à préparer, mais sont-ils tous dans l'enseignement, dans la transmission de savoirs ? En réagissant sur ce fil, je savais qu'on allait traiter mes propos "d'âneries". Mais ce n'est pas grave... :D Non les programmes de maternelle ne sont pas flous... Ils ne sont pas directifs ! ce n'est pas la même chose ! Ils n'indiquent pas français pendant tant d'heures parce que justement en maternelle on n'enseigne pas forcément matière par matière mais en globalité ! Je dirais que l'enseignement de maternelle est à la fois basique et à longue portée . Basique, dans le sens , comme le dit Dominique, où on aborde les fondamentaux. A longue portée, dans le sens où on n'a pas le nez perpétuellement vissé sur le guidon des techniques que l'on doit enseigner mais en regardant au loin le futur citoyen qu'on est entrain de conduire sur le chemin de ses apprentissages. Une pédagogie ouverte sur le monde, sur l'avenir, sur l'expérience, sur la vie... et bien loin des séances de formatage qu'on a bien l'air de vouloir nous donner en modèle MCD
yacco Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Attention, je suis attaché à la liberté pédagogique des enseignants, elle me semble essentielle. Mais je crois qu'il y a tout de même des pédagogies qui fonctionnent mieux que d'autres, et il ne faut pas se voiler la face là-dessus. Je suis persuadé que les méthodes d'apprentissages semi-globales ont fait beaucoup de mal, et les vieux instits qui s'en servaient ne respectaient pas tout à la lettre le guide du maître et démarraient l'année de CP avec de la syllabique. Et si les IUFM étaient si ouverts d'esprit que ça, pourquoi n'a-t-on pas pu y entendre les arguments du SLEEC ou ceux des pédagogies explicites de la 3ème voie ??? Désolé, je crois que les théories constructivistes y étaient fortement ancrées au point de devenir la vérité en matière de pédagogie. Mais il est vrai que c'est un autre débat. Sur ce, excusez-moi mais je vais prendre l'air, puisqu'aujourd'hui il ne pleut pas trop.
Dominique Posté(e) 8 juin 2008 Posté(e) 8 juin 2008 Désolé, je crois que les théories constructivistes y étaient fortement ancrées au point de devenir la vérité en matière de pédagogie. Je t'accorde que les théories constructivistes y sont fortement ancrées. Mais ça ne veut pas dire que tous les formateurs sont des partisans du tout constructivisme. Et si les IUFM étaient si ouverts d'esprit que ça, pourquoi n'a-t-on pas pu y entendre les arguments du SLEEC ou ceux des pédagogies explicites de la 3ème voie ??? C'est drôle. Je suis en train de préparer une intervention dans un stage de préparation au CAFIPEMF dans lequel j'ai précisément l'intention de présenter tout aussi bien "les théories de l'enseignement explicite" que "les théories constructivistes" ...
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