Dominique Posté(e) 9 juin 2008 Posté(e) 9 juin 2008 Et pour la paysanne qui vendait en été, sur le marché de Budapest, de la dentelle faite par toute sa famille durant les soirées d'hiver? La Roumanie c'est aussi des enfants, parfois très jeunes, omniprésents aux carrefours les plus fréquentés de Bucarest où ils se faufilent entre les voitures à l'arrêt pour mendier et d'autres qui hantent les passages souterrains où ils reniflent de la colle. (Source : http://www.legrandsoir.info/spip.php?article5857) Parlent-ils aussi un français à rêver ?
Sapotille Posté(e) 9 juin 2008 Posté(e) 9 juin 2008 La Roumanie c'est aussi des enfants, parfois très jeunes, omniprésents aux carrefours les plus fréquentés de Bucarest où ils se faufilent entre les voitures à l'arrêt pour mendier et d'autres qui hantent les passages souterrains où ils reniflent de la colle.(Source : http://www.legrandsoir.info/spip.php?article5857) Parlent-ils aussi un français à rêver ? Il y a les mêmes "en couleur" à Dakar et sur toute la surface de la terre... Quant au français que tous ces gosses parlent... Sourimini disait: Il faut aussi remonter au temps de la construction de l'école publique et laïque... L'école du peuple ! Quelques âmes charitables et sociales ont pensé qu'un pays serait plus grand et plus riche avec un peuple doté d'un minimum de connaissances de bases... On est donc progressivement sorti du préceptorat réservé aux enfants des classes dominantes. Alors évidemment ce qu'on fait pour la masse et en grand nombre... c'est forcément moins bien que ce qu'on peut faire pour un petit nombre . Si déjà; pour des millions d'enfants dans le monde, on était capable de ça, ce serait plutôt bien. Et chez nous, malgré des conditions sociales parfois bien difficiles, un enfant doit pouvoir trouver le havre de paix dont il a besoin pour s'épanouir dans le cadre scolaire comme tous ses camarades. Il devrait être possible à chaque "canard boiteux" de la vie de pouvoir "déposer ses valises" à la porte de la classe et d'entrer dans ce monde où tous sont égaux en droits et en devoirs...
Dominique Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Et chez nous, malgré des conditions sociales parfois bien difficiles, un enfant doit pouvoir trouver le havre de paix dont il a besoin pour s'épanouir dans le cadre scolaire commes tous ses camarades.Il devrait être possible à chaque "canard boiteux" de la vie de pouvoir "déposer ses valises" à la porte de la classe et d'entrer dans ce monde où tous sont égaux en droits et en devoirs... Tu as raison de dire que l'enseignant se doit d'essayer de faire en sorte que chacun puisse "déposer ses valises" à la porte de la classe. Mais il ne faut pas tomber dans l'angélisme et croire que tout élève peut effectivement "déposer ses valises" à chaque fois qu'il entre en classe. Certaines blessures sont trop profondes. Et tu as raison de dire qu'il est important que chaque élève puisse avoit le sentiment qu'à l'intérieur des murs de la classe il a les mêmes droits et devoirs que les autres. De là à parler de véritable égalité quand on connaît les conditions de vie de certains .... L'école peut effectivement permettre à des élèves de milieux défavorisés de "s'en sortir" mais c'est de moins en moins le cas et on ne peut répondre à la question d'elpissou ("le système scolaire peut-il bien fonctionner dans une société qui ne fonctionne pas bien ?") en se contentant de citer tel ou tel cas particulier de personne qui, malgré des conditions difficiles, arrive à "s'en sortir". Se dire que les conditions de vie des élèves peuvent avoir une influence sur leur attitude en classe n'est pas nier les différences individuelles et le fait que certains élèves auront, malgré ces conditions difficiles, envie d'apprendre. Mais ne tombons pas dans l'excès inverse. Les conditions de vie, quand elles deviennent très difficiles, ont une influence importante sur les personnes qui les subissent et en particulier sur l'attitude des élèves en classe. Tu dis que l'école doit permettre d'oublier un peu les conditions de vie difficiles et s'évader du quotidien. Tu as raison... mais l'école ne doit pas être non plus l'opium du peuple ...
Sapotille Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Mais il ne faut pas tomber dans l'angélisme et croire que tout élève peut effectivement "déposer ses valises" à chaque fois qu'il entre en classe. Certaines blessures sont trop profondes.Et tu as raison de dire qu'il est important que chaque élève puisse avoir le sentiment qu'à l'intérieur des murs de la classe il a les mêmes droits et devoirs que les autres. De là à parler de véritable égalité quand on connaît les conditions de vie de certains .... Je ne suis pas naïve au point de croire qu'il y a une véritable égalité... je voudrais juste refuser la fatalité... Les discours que l'on entend ou que l'on peut lire du style "J'ai 24 CE1, 15 sont en difficulté, mais vous comprenez, le "milieu" est défavorable, je suis dans une école ZEP" sont trop nombreux. Plutôt qu'invoquer la fatalité, les enfants tireraient sans doute un immense avantage si on parvenait à considérer "ce milieu difficile" comme un défi à relever...
elpissou Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Mais il ne faut pas tomber dans l'angélisme et croire que tout élève peut effectivement "déposer ses valises" à chaque fois qu'il entre en classe. Certaines blessures sont trop profondes.Et tu as raison de dire qu'il est important que chaque élève puisse avoir le sentiment qu'à l'intérieur des murs de la classe il a les mêmes droits et devoirs que les autres. De là à parler de véritable égalité quand on connaît les conditions de vie de certains .... Je ne suis pas naïve au point de croire qu'il y a une véritable égalité... je voudrais juste refuser la fatalité... Les discours que l'on entend ou que l'on peut lire du style "J'ai 24 CE1, 15 sont en difficulté, mais vous comprenez, le "milieu" est défavorable, je suis dans une école ZEP" sont trop nombreux. Plutôt qu'invoquer la fatalité, les enfants tireraient sans doute un immense avantage si on parvenait à considérer "ce milieu difficile" comme un défi à relever... C'est vrai qu'on entend moins souvent ce genre de discours en centre ville ! Je crois que les gens qui ont fait le choix d'enseigner en milieu dit difficile veulent relever ce défi ! Mais on ne me fera pas croire que le métier est le même qu'en centre ville, que les enfants vont apprendre de la même façon en maintenant des effectifs aussi élevés qu'ailleurs. Parceque les seuils de fermeture et d'ouverture en ZEP sont de la poudre aux yeux : nous avions fait le calcul il y a quelques temps : les écoles de ZEP étant bien souvent des écoles de grande taille en terme de nombre de classes, on s'aperçoit que finalement le nombre d'élèves par classe est le même voire plus élevé que dans une école de centre ville de 5 classes. Dans mon département, nous avions fait l'analyse : les plus grosses écoles du département étaient en ZEP. Donc ces enfants n'ont jamais eu droit à cet ajout de moyens, il n'ont eu finalement rien de plus que les autres.. Alors quand j'entends parler de l'inefficacité de l'ajout de moyens en ZEP, je fais des bonds ! Tu sais Sapotille les défis on a envie de les relever, mais je t'avoue que parfois et surtout cette année quand on voit tout ce qui nous tombe dessus et qui va à l'encontre de ce qu'il faudrait pour nos élèves on a du mal à ne pas baisser les bras. En plus en ce qui me concerne, je suis dans un groupe scolaire "Canada ZEP" : ça a la couleur de la ZEP, le goût de la ZEP, mais pas le label ni les moyens ... Alors, chaque année, il faut se battre pour maintenir des classes, expliquer le contexte socio économique, remobiliser les parents qui ont bien d'autres soucis en tête.... C'est épuisant et décourageant... Heureusement que l'équipe y croit et qu'on est soudés !
Sapotille Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Heureusement que l'équipe y croit et qu'on est soudés ! Je ne connais pas du tout les ZEP, mais dans notre zone extra rurale et frontalière avec des enfants de langues maternelles aussi diverses que le suisse-allemand, l'allemand, le turc, l'alsacien et l'anglais et son lot de familles "tuyau de poêle" et ses classes à minimum 3 niveaux, nous avons aussi eu un certain nombre de défis à relever et de bonnes doses de découragement aussi... Malgré tout, il faut continuer à être soudés et à y croire.
dhaiphi Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Je ne suis pas naïve au point de croire qu'il y a une véritable égalité... je voudrais juste refuser la fatalité...Les discours que l'on entend ou que l'on peut lire du style "J'ai 24 CE1, 15 sont en difficulté, mais vous comprenez, le "milieu" est défavorable, je suis dans une école ZEP" sont trop nombreux. Plutôt qu'invoquer la fatalité, les enfants tireraient sans doute un immense avantage si on parvenait à considérer "ce milieu difficile" comme un défi à relever... Bien sûr, tout seul, sans sans l'aide du RASED, sans l'aide des services sociaux, sans moyens supplémentaires, sans l'aide et le soutien des parents, sans volonté politique, etc... Bon courage !
lyne47 Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Je ne suis pas naïve au point de croire qu'il y a une véritable égalité... je voudrais juste refuser la fatalité...Les discours que l'on entend ou que l'on peut lire du style "J'ai 24 CE1, 15 sont en difficulté, mais vous comprenez, le "milieu" est défavorable, je suis dans une école ZEP" sont trop nombreux. Plutôt qu'invoquer la fatalité, les enfants tireraient sans doute un immense avantage si on parvenait à considérer "ce milieu difficile" comme un défi à relever... Bien sûr, tout seul, sans sans l'aide du RASED, sans l'aide des services sociaux, sans moyens supplémentaires, sans l'aide et le soutien des parents, sans volonté politique, etc... Bon courage ! Et à 30 par classe ...
Sapotille Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Bien sûr, tout seul, sans sans l'aide du RASED, sans l'aide des services sociaux, sans moyens supplémentaires, sans l'aide et le soutien des parents, sans volonté politique, etc...Bon courage ! Et à 30 par classe ... Si jeunes et déjà si découragés... Quel dommage...
lyne47 Posté(e) 10 juin 2008 Posté(e) 10 juin 2008 Bien sûr, tout seul, sans sans l'aide du RASED, sans l'aide des services sociaux, sans moyens supplémentaires, sans l'aide et le soutien des parents, sans volonté politique, etc...Bon courage ! Et à 30 par classe ... Si jeunes et déjà si découragés... Quel dommage... C'est vraiment gentil de me dire qu'à 45 ans je suis encore jeune !! Cela faisait longtemps que l'on ne m'avait pas dit des choses aussi gentilles ... M'ci ! Bon, plus sérieusement .. Sans RASED, sans aide de services sociaux, sans, sans, sans ... Et de plus en plus avec moins de ...., moins de ..., moins de .... Il y a des moments de grand, grand découragement ...
JBB Posté(e) 11 juin 2008 Posté(e) 11 juin 2008 Bien sûr, tout seul, sans sans l'aide du RASED, sans l'aide des services sociaux, sans moyens supplémentaires, sans l'aide et le soutien des parents, sans volonté politique, etc...Bon courage ! Et à 30 par classe ... Si jeunes et déjà si découragés... Quel dommage... Pas jeune, pas découragé, réaliste, on va "gérer" avec les moyens que l'on nous donne (dixit l'IEN à propos de l'affectation d'une vingtaine de "candidats" pour 10 places dans deux Clad)... Juste réaliste... A moins qu'un nouveau module "rédemption" dans la future formation des "Masterisés", et dans ce qui reste de notre formation continue soit à l'étude... Une seule remarque : les situations de difficulté scolaire sont très diverses, dans les cas gravissimes (les miens), c'est un véritable handicap et une souffrance pour les "clients". Dans ces cas désespérés, tout arrive à l'école et faut faire avec... Méthode ou pas méthode, le "client" est roi et c'est lui qui décide (bien malgré lui) avec ses embrouilles "cervicales", ce qu'il apprend ou plutôt ce qu'il est capable d'apprendre... JBB
yacco Posté(e) 12 juin 2008 Posté(e) 12 juin 2008 Faux, Le RASED intervient en maternelle ... Evidemment, le manque criant de personnel RASED fait que ces interventions se raréfient ... Chez nous, la maitresse E intervient ainsi que le psychologue scolaire ... Quand au fait d'orienter des enfants vers des spé ... Je ne suis certainement pas une spé, ni une apprentie sorcière et je n'ai aucune compétence quand à émettre un diagnostic mais lorsque quelque chose me semble gratouille chez un enfant, je vois avec les parents après en avoir parlé avec le psy scolaire, les maitres du RASED - si possible - , avec le médecin scolaire (ce qui est difficile vu leur surbookage ... Et je préfère proposer - après en avoir discuté avec l'équipe - un bilan vers un spé lorsqu'un souci me préoccupe parfois pour rien ( et c'est tant mieux )que de passer à coté d'un souci ... Et c'est bien parce que je ne suis certainement pas habilitée à poser un diagnostic mais bien parce que parfois, je m'interroge ... A tort ou à raison ... Je préfère avoir l'avis d'un spé que de passer à coté d'un souci ... Et je suis ravie d'entendre : " Il n'y a pas de souci !" Je le répéte, je n'ai aucune compétence pour poser un diagnostic mais parfois, j'ai des interrogations ... Les réponses ne sont pas de mon domaine ... Je ne pense pas être la seule enseignante de maternelle a avoir cette démarche ... Bon, je crois bien que nous ne n'avons pas la même définition de l'école ... Oui, j'aime la maternelle ... J'aime sa créativité, sa joie de vivre ... Et j'aime enseigner dans la joie et offrir du plaisir d'apprendre ... Je n'aime pas les carcans et ceux qui veulent m'en imposer ... Tout en gardant le cap ... Oui, l'école maternelle est utile ... Tout les enfants ne sont pas dans des milieux "favorisés" ... Non, les programmes de maternelle n'étaient pas flous mais, effectivment ... Non directifs ... Tu le remarques toi-même, les interventions du RASED se raréfient, et dans mon école, elles sont TOTALEMENT absentes. Je l'ai d'ailleurs dit à mon IEN lundi dernier, mais elle nous a fait comprendre que cela ne dépendait pas d'elle... Quant à la détection des élèves en difficulté, peut-être me suis-je mal fait comprendre mais je n'ai pas dit que les enseignants devaient porter un jugement ou un diagnostic sur tel ou tel élève. Je disais juste que rien,absolument rien, ne nous qualifiait plus qu'une ATSEM ou un animateur à voir que quelque chose mérite d'être signalé chez tel ou tel enfant. Au bout d'un moment, l'expérience nous permet d'être plus averti sur certaines choses, mais c'est tout...
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