zavata Posté(e) 22 mars 2008 Posté(e) 22 mars 2008 Bonjour, Je vous transfère un message que j'ai trouvé sur un autre post mais qui me semble très intéressant. Voici quelques extraits du rapport qui concerne le concours: Ces constats sur le dispositif de recrutement et de formation actuel conduisent à examiner deux scénarios d’évolution, l’un proposant des changements modérés, l’autre une transformation radicale : • le premier scénario maintient le système des concours en le faisant évoluer : on réforme les concours, on joue sur l’articulation entre recrutement et formation, on déconcentre les concours, on renforce la formation professionnelle ; • le second abandonne le système actuel et distingue diplôme et recrutement : on adopte le modèle de la plupart des pays européens. Dans les deux scénarios, il faudra se soucier de diversifier et d’ouvrir les concours. Maintenir le système actuel des concours en le faisant évoluer Sans bouleverser le système actuel de formation et de recrutement, plusieurs améliorations sont concevables et ont été proposées. a) Réformer les concours Sans changer la place des concours, il pourrait ainsi être utile et opportun de : • simplifier les épreuves des concours du second degré ; • regrouper certains concours ; • développer la bivalence dans le second degré. Simplifier les épreuves des concours Les services se sont employés, depuis quelques années, à élaguer les maquettes des concours. Elles comportent aujourd’hui, pour la voie externe, de l’ordre de six à sept épreuves pour l’agrégation et de quatre à cinq épreuves pour un concours de type CAPES, et, pour la voie interne, de l’ordre de quatre épreuves à l’agrégation et de deux épreuves pour un concours de type CAPES. En principe, la simplification pourrait aller plus loin, notamment pour les agrégations, mais elle a sans doute atteint ses limites en termes d’acceptabilité et se heurte désormais à des situations acquises. Une épreuve de concours est la pointe de toute une construction institutionnelle comprenant une filière disciplinaire, des centres de formation et des formateurs spécialisés, une histoire et une culture propres de l’épreuve, un prolongement dans les programmes scolaires. Ainsi, trois des épreuves écrites de l’agrégation externe d’histoire portent par tirage au sort sur les quatre grandes périodes qui fondent les études universitaires d’histoire. De même, il a été longtemps difficile de ne pas ouvrir de concours dans certaines spécialités professionnelles, parce qu’il y avait des centres de formation au concours avec des équipements lourds et coûteux. Certaines épreuves de concours pourraient être remplacées par la reconnaissance des acquis des expériences professionnelles (RAEP), inspiré de la VAE, qui permettrait de faciliter les passages du privé au public. Ainsi, en lieu et place d’une reconnaissance formalisée par concours, serait mise en oeuvre une valorisation de l’expérience professionnelle (sous forme de grilles de lecture par exemple) : le ministère de l’Intérieur l’a fait pour un recrutement exceptionnel d’attachés. Cette démarche est possible pour uneévolution et une ouverture des concours internes. Mais la traduction n’en est pas simple, compte tenu d’une part de la masse des concours à retravailler, d’autre part de l’incertitude sur la pertinence de ce type d’outil pour le recrutement d’enseignant. En effet, si des outils du type VAE permettent de bien mesurer la maîtrise d’une pratique professionnelle, il n’est pas certain qu’ils puissent mesurer la capacité d’un candidat à transmettre un savoir. Changer de système en distinguant certification et recrutement Les scénarios envisagés jusqu’ici ont préservé la tradition française du recrutement par concours et de la formation professionnelle « consécutive » que le recrutement par concours implique, tout en faisant évoluer les modalités des concours et de la formation professionnelle. Mais beaucoup de pays comparables à la France, et la plupart des pays européens, ont adopté la formation « simultanée » : après une sélection, la formation disciplinaire et la formation professionnelle se déroulent parallèlement, dans le même temps ; la formation par l’université et le recrutement par l’employeur se distinguent nettement. Une fois munis de leur diplôme – du genre Master professionnalisé d’enseignement –, les candidats à un emploi enseignant sont alors recrutés par une autorité, le plus souvent locale, généralement après des entretiens ou des tests. Dans certains pays (Royaume-Uni, Belgique, Québec), à la suite de la délivrance du diplôme par les universités, les candidats à un emploi enseignant doivent encore obtenir une certification à enseigner (Brevet, Certificat d’aptitude). a) Le diplôme Si la France adoptait un tel scénario, les universités formeraient en cinq ans les futurs enseignants. Aux côtés des crédits disciplinaires, les IUFM, écoles internes après leur intégration aux universités, ou d’autres organismes dans les universités sans IUFM, délivreraient les crédits pédagogiques et didactiques (à partir de cours et de stages) nécessaires à l’obtention d’un Master d’enseignement. Ces Masters tiendraient compte des caractéristiques propres aux différents métiers de l’enseignement. Ainsi, la polyvalence du maître du premier degré demanderait l’acquisition de connaissances indispensables dans plusieurs disciplines, connaissances qui peuvent aujourd’hui faire défaut au terme d’une formation universitaire dans une seule discipline. Ces cursus nouveaux devraient prévoir une formation bi-disciplinaire à vocation d’enseignement pour ceux qui se destinent au second degré, quitte à ce qu’une majeure se dégage afin de renforcer l’enseignement d’une seule discipline au lycée. Dans le secteur de l’enseignement technologique et professionnel, les Masters d’enseignement devraient être l’occasion dedépasser cette distinction pour former des professeurs plus « polytechniques », capables d’enseigner dans les deux filières et pouvant passer de l’une à l’autre, après une formation d’adaptation à l’emploi. Plus généralement, ces Masters devront être conçus de façon à donner un spectre large d’options et de parcours qui seront être utiles à l’enseignant pour évoluer dans sa carrière. Une variante de ce scénario consisterait à concevoir des éléments de professionnalisation à l’enseignement en sus des Masters des diverses disciplines. L’avantage serait d’éviter de produire des diplômés d’un Master d’enseignement qui ne seraient pas recrutés comme enseignants ; l’inconvénient serait une formation professionnelle moindre à l’enseignement. La commission estime que : • le choix le plus tranché serait celui d’un Master professionnalisé permettant d’acquérir une pratique authentique du métier ; • un spectre large de « métiers de la formation » serait souhaitable ; • les relations avec les universités devraient être régulées par un cahier des charges précis sur les profils attendus ; • l’employeur devra aussi se préoccuper des flux d’étudiants admis en M1, puis en M2, pour que les viviers soient suffisants, mais non excessifs, dans certaines régions et / ou disciplines ; • les conditions dans lesquelles les IUFM seront intégrés aux universités représentent un élément déterminant – encore impossible à apprécier – pour la réussite d’un tel scénario. http://media.education.gouv.fr/file/Commis...02-08_23188.pdf Il faut savoir qu'une réforme ne se met pas en place en 1 an donc même si le scénario du master est voté ça prendra 3-4 ans avant de le mettre en place. Il ne faut pas anticiper rien n'est encore décidé. C'est un rapport en cours d'étude. A suivre!!! Ce rapport fait 271 pages (ils ne lésinent pas sur le papier au Ministère ! ). Je suppose que peu d'entre vous seront disposés à ingurgiter un tel pavé. Néanmoins, je vous conseille quand même d'y jeter une coup d'oeil car les grandes lignes de notre avenir professionnel se trouve là-dedans. En gros, nous nous dirigeons à un grand pas vers un modèle à l'anglo-saxonne avec la fin du statut de fonctionnaire, le recrutement sur entretien d'embauche avec CV et lettre de motivation par le directeur de chaque école qui deviendra un chef d'établissement avec le pouvoir hierarchique inhérent à la fonction. Si après cette instructive lecture, il y en a encore qui hésitaient à changer de métier, là vous n'hésiterez plus !
Tahoney Posté(e) 22 mars 2008 Posté(e) 22 mars 2008 Voilà pourquoi on nous rabache chaque semaine, à la télé, qu'il n'y a pas mieux que le modèle Finlandais. Ils nous rappellent sans cesse comment sont recrutés les personnels. Seulement, ils oublient de rajouter qu'il y a moins de 20 gosses par classe (le plus souvent une quinzaine) et DEUX enseignants par classe (ou plutôt un enseignant et son "stagiaire" qui s'occupe des enfants en difficultés) Mais bien sûr, nous le savons tout, c'est uniquement parce que ce sont les chefs d'établissements qui recrutent que les résultats excellents !
nlimousin Posté(e) 24 mars 2008 Posté(e) 24 mars 2008 Ce principe de stagiaire me fait penser qu'au lieu de faire suer des PE2 dans des cours magistraux, ne seraient ils pas mieux dans une classe à assister un enseignant ? Ou fonctionner un jour par semaine en deux 1/2 groupes, un par l'enseignant, un par le PE2 ?
del-12-01-10 Posté(e) 24 mars 2008 Posté(e) 24 mars 2008 Voilà pourquoi on nous rabache chaque semaine, à la télé, qu'il n'y a pas mieux que le modèle Finlandais. Ils nous rappellent sans cesse comment sont recrutés les personnels. Seulement, ils oublient de rajouter qu'il y a moins de 20 gosses par classe (le plus souvent une quinzaine) et DEUX enseignants par classe (ou plutôt un enseignant et son "stagiaire" qui s'occupe des enfants en difficultés) Mais bien sûr, nous le savons tout, c'est uniquement parce que ce sont les chefs d'établissements qui recrutent que les résultats excellents ! Exactement la réflexion qu'on s'était faite avec ZHOM !
Dominique Posté(e) 24 mars 2008 Posté(e) 24 mars 2008 Ce principe de stagiaire me fait penser qu'au lieu de faire suer des PE2 dans des cours magistraux, ne seraient ils pas mieux dans une classe à assister un enseignant ? Ou fonctionner un jour par semaine en deux 1/2 groupes, un par l'enseignant, un par le PE2 ? Je comprends bien que certains "cours magistraux" puissent être jugés inutiles. De là à rejeter toute réflexion d'ordre "théorique", il y a une marge. Ce serait un comble que la formation des enseignants devienne une des seules où on ne serait pas amené à faire un lien entre théories et pratique.
lilimai Posté(e) 24 mars 2008 Posté(e) 24 mars 2008 Ce principe de stagiaire me fait penser qu'au lieu de faire suer des PE2 dans des cours magistraux, ne seraient ils pas mieux dans une classe à assister un enseignant ? Ou fonctionner un jour par semaine en deux 1/2 groupes, un par l'enseignant, un par le PE2 ? Je comprends bien que certains "cours magistraux" puissent être jugés inutiles. De là à rejeter toute réflexion d'ordre "théorique", il y a une marge. Ce serait un comble que la formation des enseignants devienne une des seules où on ne serait pas amené à faire un lien entre théories et pratique. Ceci dit, cela pourrait être intéressant en parallèle d'une solide formation théorique, de proposer un système de tutorat où l'enseignant stagiaire travaillerait toute l'année dans une ou plusieurs classes avec des enseignants. Pour l'avoir vécu, au canada, j'ai trouvé appréciable et hyper formateur de travailler quelques semaines avec l'enseignante d'accueil, avant de prendre les élèves toute seule. Du coup en semaines de responsabilité, les élèves me connaissant, pas de discipline à faire... Pour revenir au changement du mode de recrutement, cela ne me choque pas plus que ça... Je serais prête à jouer le jeu, mais sans contrepartie et en l'occurrence, la revalorisation des salaires... A titre de comparaison, toujours au Canada, plus un professeur des écoles est diplomé, plus son salaire sera élevé. Un enseignant qui aura un doctorat par exemple gagnera environ 8000 dollars par mois (5000 euros)!
zavata Posté(e) 24 mars 2008 Auteur Posté(e) 24 mars 2008 Ce principe de stagiaire me fait penser qu'au lieu de faire suer des PE2 dans des cours magistraux, ne seraient ils pas mieux dans une classe à assister un enseignant ? Ou fonctionner un jour par semaine en deux 1/2 groupes, un par l'enseignant, un par le PE2 ? Je comprends bien que certains "cours magistraux" puissent être jugés inutiles. De là à rejeter toute réflexion d'ordre "théorique", il y a une marge. Ce serait un comble que la formation des enseignants devienne une des seules où on ne serait pas amené à faire un lien entre théories et pratique. Ceci dit, cela pourrait être intéressant en parallèle d'une solide formation théorique, de proposer un système de tutorat où l'enseignant stagiaire travaillerait toute l'année dans une ou plusieurs classes avec des enseignants. Pour l'avoir vécu, au canada, j'ai trouvé appréciable et hyper formateur de travailler quelques semaines avec l'enseignante d'accueil, avant de prendre les élèves toute seule. Du coup en semaines de responsabilité, les élèves me connaissant, pas de discipline à faire... Pour revenir au changement du mode de recrutement, cela ne me choque pas plus que ça... Je serais prête à jouer le jeu, mais sans contrepartie et en l'occurrence, la revalorisation des salaires... A titre de comparaison, toujours au Canada, plus un professeur des écoles est diplomé, plus son salaire sera élevé. Un enseignant qui aura un doctorat par exemple gagnera environ 8000 dollars par mois (5000 euros)! En quoi le fait d'être ultra diplômé est un signe de compétence ? Je ne comprends pas pourquoi la différence de salaire entre les enseignants devrait se faire uniquement sur le niveau des diplômes. L'accumulation de diplômes n'est pas du tout une garantie d'efficacité pour les élèves, en tout cas dans le primaire.
Pavi33 Posté(e) 2 avril 2008 Posté(e) 2 avril 2008 Ce rapport fait 271 pages (ils ne lésinent pas sur le papier au Ministère ! ). Je suppose que peu d'entre vous seront disposés à ingurgiter un tel pavé. Néanmoins, je vous conseille quand même d'y jeter une coup d'oeil car les grandes lignes de notre avenir professionnel se trouve là-dedans. Juste pour faire remonter, pour inciter à lire ce rapport.
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