"Lecture au berceau"

[Moustache]

Ben alors Dominique, tu pourrais nous faire aussi profiter de cet excellent lien que tu donnes ailleurs :

http://media.radiofrance-podcast.net/podca..._20117497-0.mp3

(adresse courte : http://redir.fr/gxucb)

(enregistrement sous forme de fichier mp3 de la chronique de la chronique de Caroline Eliacheff diffusée le 1er avril 2008 sur France Culture et initulée "La lecture au berceau")

Que j'aime entendre un peu de bon sens dans toute cette cacophonie !

Merci pour cette découverte.

[pepite100]

Y aurait-il une retranscription papier de cette chronique ?

[Moustache]

Il suffit de demander... merci la reconnaissance vocale (à vérifier quand même avec la version audio )

La lecture au berceau.

Est-ce qu'on apprend mieux à lire quand on commence dès quatre ans ? C'est la conclusion qui se dégage de la lecture des nouveaux programmes de l'école primaire que propose le ministre de l'éducation nationale. Il s'agit désormais officiellement, parce que en pratique s'est déjà souvent le cas, d'initier les enfants à la lecture dès la moyenne section de l'école maternelle, de leur apprendre à lire en grande section pour qu'il sache déjà lire en arrivant au CP.

Et alors ? Me direz-vous. Aucune recherche scientifique ne justifie une telle anticipation de l'enseignement du déchiffrage, personne n'a été consulté, pas la moindre institutrice maternelle et pas le moindre des spécialistes dans ce domaine qui pourtant n'ont jamais été aussi nombreux. Pourtant la simple observation d'une classe de grande section permet de constater que si il y a quelques élèves qui sachent lire, la plupart ni arriverait pas.

Va-t-on les évaluer selon ces normes, qui ne conviennent tout simplement pas à la majorité des enfants de cinq ans. Dans les années 70, l'école maternelle française était considérée comme la meilleure du monde, notamment sur le plan de la pédagogie active. Les choses se sont gâtées en 1989 où l'on a introduit un livret de maternelle calqué sur l'école primaire et engageant résolument la pédagogie vers une recherche de l'efficience. Sous prétexte de servir l'enfant, ce livret aboutit à l'effet inverse. Il donne à l'enseignant un pouvoir de jugement sur les élèves, fondé uniquement sur ses capacités à faire ce qu'on attend de lui, capacité strictement codifiée sous le nom de compétences. Coller des gommettes à 3 ou 4 ans devient ainsi un travail et si l'enfant trouve ça idiot et préfère faire autre chose, on note sur son livret un défaut de concentration.

Des ronds bien alignés constituent un travail bien fait, alors que le tissage de papier, qui combine plusieurs aptitudes, n'a aucune valeur puisqu'il ne laisse pas de traces écrites sur le livret. Croyez-vous qu'on allait changer le livret, pas du tout, c'est au contraire la pédagogie qui a changé, le livret est devenu un instrument de contrôle de la relation maître - élève et un instrument de liaison maître – parents, fondé sur un conditionnement précoce des enfants à des exercices contraints, alors que le métier qu'ils exerceront n'existe probablement pas encore.

Nos spécialistes d'aujourd'hui insistent sur l'acquisition du langage et ils ont raison, puisque tous les enfants n'arrivent pas en maternelle avec le même bagage linguistique, mais comment prétendre l'assurer si l'enseignant n'écoute pas l'enfant pour le guider et l'encourager dans son expérience, mais pour le juger à travers une grille de progression définie par avance.

La plupart des enfants atteignent naturellement vers l'âge de six ans, le niveau requis pour entrer au CP quelques mois, parfois bien moins, leur suffisent alors pour apprendre à lire, et quand ce n'est pas le cas, cela relève d'une prise en charge rapide, hors du cadre scolaire.

L'apprentissage précoce de la lecture est la pire des réponses à une ambition légitime : la maîtrise du langage oral, de la lecture et de l'écriture, parce qu'elle oublie tout bonnement la maturation organique et psychologique des enfants. Ce n'est pas parce qu'on a découvert les compétents des tout petits qu'ils marchent et parlent plus tôt qu'au siècle précédent. Quand on les aura conditionnés précocement à la soumission scolaire et à la compétition, que restera-t-il de leur curiosité, de leur intelligence, et de leur confiance.

Et que restera-t-il de leur enfance.

Caroline Eliachef – France Culture – 01-04-08

[Maternellecolor]

Une simple réflexion : Je suis maman ,enseignante de surccroit et bien que je veuille ce qu'il y a de mieux pour mes enfants, je n'ai jamais essayé de faire de forcing avec eux en maternelle pour la lecture: Tout simplement je ne les sentais pas prêts et même pas motivés: C'est tellement bien d'écouter sa maman lire une histoire et y prendre du plaisir ensemble tout simplement .

Ceci étant , et même si mes deux enfants ont éprouvé des difficultés à l'école (en lecture en particulier ), je constate juste qu'ils adorent l'école et qu'elle leur offre jusqu'à aujourd'hui l'espoir de réussir dans ce qu'ils aiment faire (pas forcément du français ,des maths ou du sport parce que et fort heureusement il n'y a pas que ça dans la vie ).

Je me dis juste en voyant tout ce qui se trame ces derniers temps qu'ils risquent fort de trouver l'école bien rébarbative car dans l'histoire le plaisir d'apprendre je le cherche encore.( J'ai très peur surtout pour mon garçon qui est trop jeune pour comprendre, peur pour son avenir car il est très sensible et le gavage il aime pas trop: c'est un passionné comme sa mère ).

Enfin bref, c'était juste pour apporter mon témoignage en tant que maman trop heueuse que je suis d'avoir des enfants qui galèrent parfois mais qui aiment toujours l'école (mais pas les heures sup: garderie, cantine...et oui, on ne fait pas toujours ce que l'on veut dans la vie ).

[lul]

[Moustache]

Ben alors Dominique, tu pourrais nous faire aussi profiter de cet excellent lien que tu donnes ailleurs : (...)

Oups... j'ai vu le message de Dominique sur une liste de diffusion, et je n'avais pas remarqué qu'il l'avait déjà donné ici, dans ce post : http://edp.ipbhost.com/index.php?showtopic...p;#entry2826146

Désolé.

[lul]

Ne sois pas désolé mous', ton message a toute sa place ici et puis tu as rendu à César...

[pepite100]

Il suffit de demander...

Merci Mous !