zavata Posté(e) 29 avril 2008 Posté(e) 29 avril 2008 Bonjour, Actuellement encore en vacances, j'en ai profité pour bouquiner. J'ai trouvé particulèrement irritant que notre Ministre cite régulièrement la Finlande comme modèle éducatif suite au fait qu'ils remportent les meilleurs résultats depuis plusieurs années aux évaluations PISA. J'ai donc voulu en savoir un peu plus et j'ai lu : La Finlande : un modèle éducatif pour la France ? de Paul Robert aux Editions ESF. Ca se lit facilement et rapidement. Conclusion : les différentes réformes que nous pondent notre cher gouvernement sont totalement à l'opposé de celles mises en place par le gouvernement finlandais depuis presque 20 ans. Quelques petites anedoctes qui, je l'espère vous donneront envie de lire le livre en entier : - il n'y a pas d'inspecteur, ni d'admisnistration mais les écoles participent à des évaluations nationales sans esprit de classement, ni de compétition - il n'y a pas d'école maternelle mais un jardin d'enfants pour les enfants de 1 à 6 ans. Les enfants sont encadrés néanmoins par des enseignants et des auxiliaires de puériculture. - il n'y a aucune note jusqu'à l'âge de 13 ans - il n'y a aucun cours magistral - l'enseignant ne se prend pas pour "Dieu le père" dans sa classe mais accompagne chaque élève dans sa "quête de savoir". En revanche, il est très bien considéré par ses élèves et les parents. - les enseignants sont aidés dans leur classe par des assistants d'éducation, qui sont en fait des étudiants en passe de vouloir devenir enseignant. (Exemple : 7 assistants d'éducation pour 13 enseignants pour une école de 250 élèves !!!) Je suis sûre que le dernier point vous laissera rêveur. Néanmoins croire que seul l'apport de moyens humains supplémentaires suffirait à relever le niveau de certains de nos élèves est une illusion. Il faudrait également un changement de mentalité radical chez beaucoup d'enseignants en France car la manière dont le rôle de l'enseignant est perçu en Finlande est diametralement opposé à celui de chez nous.
Dramstein Posté(e) 29 avril 2008 Posté(e) 29 avril 2008 Caractéristiques de l’enseignement finlandais * aucune sélection * gratuité pour tous (dont transport, repas, ...) * scolarité de neuf ans * de manière facultative peut être adjoint en fin de scolarité une année complémentaire * enseignement à proximité du domicile * pas d’examen ; un certificat est délivré après accomplissement du cycle * qualifie pour l’enseignement du second degré * suivi par pratiquement l’ensemble des enfants finlandai * redoublements et abandons extrêmement rares * Soutien des élèves en difficultés pendant toute la scolarité * correspond à la scolarité obligatoire * Opportunité égale d’éducation quelque soit l’âge, le sexe, la situation économique ou la langue maternelle . * Direction centralisée et exécution locale (communes) * Système d’éducation presque entièrement publique * Apprentissage précoce des langues * Coopération entre école et parents * 6,2% du PIB pour l'Education nationale Tâche de chaque enseignant finlandais : * Guide les élèves dans leur scolarité * Aide l’élève à améliorer ses compétences dans les apprentissages et l’aide et le soutien dans ses apprentissages. * S'occupe également de la surveillance (pas d'éducateurs) et de l'administration de la classe. * Soutien les élèves dans leur croissance, leur développement et leur capacité à entreprendre et prévenir les problèmes. Enseignement fondamental L’enseignement fondamental est un enseignement de culture générale dispensé à l’ensemble des classes d’âge. Il est destiné à l’enfant de sa septième à sa seizième année. L’école fondamentale dure donc neuf ans et correspond à l’accomplissement de la scolarité obligatoire. En 2000, les enfants de sept ans étaient au nombre de 65 000. (ISCED 1 et 2) L’objectif de l’enseignement fondamental est de soutenir les élèves dans leur croissance vers une pleine humanité et une citoyenneté éthiquement responsable tout en leur donnant les connaissances et les compétences nécessaires dans la vie. L’enseignement doit faire progresser la culture et l’égalité dans la société et améliorer les possibilités des élèves de participer à une formation ultérieure et, plus généralement, de se développer eux-mêmes au cours de leur vie adulte. Loi sur l’enseignement fondamental, 628/1998L’enseignement fondamental, régi par une loi particulière de 1998, est un enseignement général gratuit commun à toute une classe d’âge. La scolarité, d’une durée de neuf ans, est destinée aux enfants de sept à seize ans. Les enfants entrent à l’école l’année de leurs sept ans révolus. L’élève a, dans certaines limites, la liberté de choisir dans quelle école il souhaite accomplir sa scolarité. Si, pour quelque raison de santé ou autre, un élève ne peut fréquenter l’école, la commune du domicile est tenue d’organiser sa scolarisation sous d’autres formes.Le filet des écoles fondamentales couvre l’ensemble du pays. En particulier, la densité des écoles pour les six premières classes est organisée de telle sorte qu’aucun élève ne soit contraint à des trajets trop longs. Pour tout trajet supérieur à cinq kilomètres, le transport scolaire est gratuit.Chaque enfant résidant en Finlande est soumis à une scolarité obligatoire de dix ans à compter de l’année de ses sept ans. L’obligation cesse dès que l’élève a dix sept ans révolus ou qu’il a accompli le cursus de l’école fondamentale, selon ce qui arrive en premier. Elle ne signifie pas la présence obligatoire à l’école : les élèves ont en principe la possibilité d’acquérir les connaissances et compétences correspondantes par d’autres moyens. Cependant, dans la pratique, la quasi totalité des Finlandais vont à l’école fondamentale pendant neuf ans. Dans l’enseignement fondamental, les groupes sont formés par classes d’âge. Pendant les six premières années, il y a en général un enseignant principal qui enseignent la plupart des matières, ou toutes. Durant les trois dernières années, l’enseignement se fait habituellement par matières si bien que les enseignants sont spécialisés selon celles-ci. Dans l’enseignement fondamental sont intégrés aussi l’orientation pédagogique de l’élève et, en cas de besoin, un enseignement spécifique de soutien.Le programme de l’enseignement fondamental inclut au moins les matières suivantes : langue maternelle et littérature, seconde langue nationale (suédois ou finnois, selon le cas), langues étrangères, connaissances de l’environnement, instruction civique, religion ou morale (enseignement non confessionnel), histoire, sciences sociales, mathématiques, physique, chimie, biologie, géographie, éducation physique et sportive, musique, dessin, travaux manuels et ménagers. La définition des objectifs généraux au niveau national et la répartition horaire des différentes matières ou combinaisons de matières dans l’enseignement et l’orientation pédagogique de l’élève sont du ressort du gouvernement. La direction nationale de l’enseignement définit les objectifs particuliers et les principaux contenus de l’enseignement en arrêtant les fondements des programmes scolaires. Sur ces bases, chaque établissement détermine concrètement, au niveau local, son programme d’enseignement. Caractéristiques de l’enseignement fondamental L'Express du 25/10/2004Finlande L'école sur mesure par Julie Joly «Ici, l'élève est un client», prévient d'entrée de jeu Claude Anttila. Cette professeur aujourd'hui rattachée à la direction nationale de l'Education a enseigné trente-six ans au lycée français d'Helsinki et, pour elle, pas de doute: «Le modèle finlandais est le meilleur au monde.» Les résultats d'une récente étude internationale menée par l'OCDE (enquête Pisa) ne la contredisent pas: à 15 ans, le niveau des élèves finlandais surpasse de loin celui de tous leurs camarades. Premiers en lecture et en langues, ils sont aussi les plus éveillés et les meilleurs en maths. Comment cela? «Si un enfant a des difficultés, nous estimons que c'est notre faute, c'est à nous de trouver une solution», explique le directeur de l'Office général de l'enseignement, Kari Pitkanen. Pas de notes, pas de redoublement, pas de programme obligatoire: jusqu'au bac, les élèves sont suivis individuellement. Un psychologue est présent dans chaque établissement. Les élèves dyslexiques sont suivis par un orthophoniste au sein même de l'école. Mieux, en cas de difficulté dans une matière, ils sont aidés gratuitement par un professeur en dehors des cours - un soutien dont bénéficie près de 1 élève sur 6 chaque semaine. Mais ce n'est pas tout. Depuis 1972, la gestion de l'éducation (hors université) est entre les mains des communes. Résultat: les enseignants sont embauchés directement par les écoles, sur dossier et sur entretien. Le comité de gestion des établissements, constitué d'élus, de professeurs et de parents d'élèves, participe aux recrutements. Et les intéressés ne s'en plaignent pas: non seulement leur salaire de base a été augmenté de près de 20% en trente ans, mais la mise en concurrence leur permet de négocier individuellement leurs primes... Car, c'est une autre particularité nationale, ici, chaque directeur d'établissement gère son budget de manière autonome. Mieux encore, il peut choisir le nombre d'heures de cours alloués à chaque matière. «Nous n'avons pas de programme strict à suivre, mais des résultats à atteindre», explique Kari Pitkanen. En clair, si une classe a atteint les objectifs fixés plus tôt que prévu, le cours peut être arrêté durant d'année et remplacé par d'autres, dans des matières plus difficiles. Cela implique évidemment une grande souplesse d'organisation. Mais aussi de dépasser les susceptibilités de chacun. Or là encore, le modèle scandinave semble avoir une nette avance sur d'autres... «Nous ne connaissons pas le corporatisme, assure Claude Anttila. Ici, quand un prof est absent, un autre le remplace au pied levé, quitte à chambouler son emploi du temps. De même, nous ne faisons pas de distinction entre surveillants et enseignants. Tous les profs sont chargés de veiller sur les élèves entre les cours. Et, s'ils veulent suivre des formations, ce qu'ils font chaque année, ils s'organisent sur leur temps libre.» Autant de bonne volonté n'est pas sans contrepartie… Entièrement gratuit (manuels, cantine et transports inclus), public à 99%, l'enseignement primaire et secondaire finlandais est aussi l'un des plus chers d'Europe: jusqu'au bac, l'éducation d'un élève coûte plus de 10 000 € aux contribuables. En France, la somme dépasse 12 000 €…
Tahoney Posté(e) 29 avril 2008 Posté(e) 29 avril 2008 Bonjour,Actuellement encore en vacances, j'en ai profité pour bouquiner. J'ai trouvé particulèrement irritant que notre Ministre cite régulièrement la Finlande comme modèle éducatif suite au fait qu'ils remportent les meilleurs résultats depuis plusieurs années aux évaluations PISA. J'ai donc voulu en savoir un peu plus et j'ai lu : La Finlande : un modèle éducatif pour la France ? de Paul Robert aux Editions ESF. Ca se lit facilement et rapidement. Conclusion : les différentes réformes que nous pondent notre cher gouvernement sont totalement à l'opposé de celles mises en place par le gouvernement finlandais depuis presque 20 ans. Quelques petites anedoctes qui, je l'espère vous donneront envie de lire le livre en entier : - il n'y a pas d'inspecteur, ni d'admisnistration mais les écoles participent à des évaluations nationales sans esprit de classement, ni de compétition - il n'y a pas d'école maternelle mais un jardin d'enfants pour les enfants de 1 à 6 ans. Les enfants sont encadrés néanmoins par des enseignants et des auxiliaires de puériculture. - il n'y a aucune note jusqu'à l'âge de 13 ans - il n'y a aucun cours magistral - l'enseignant ne se prend pas pour "Dieu le père" dans sa classe mais accompagne chaque élève dans sa "quête de savoir". En revanche, il est très bien considéré par ses élèves et les parents. - les enseignants sont aidés dans leur classe par des assistants d'éducation, qui sont en fait des étudiants en passe de vouloir devenir enseignant. (Exemple : 7 assistants d'éducation pour 13 enseignants pour une école de 250 élèves !!!) Je suis sûre que le dernier point vous laissera rêveur. Néanmoins croire que seul l'apport de moyens humains supplémentaires suffirait à relever le niveau de certains de nos élèves est une illusion. Il faudrait également un changement de mentalité radical chez beaucoup d'enseignants en France car la manière dont le rôle de l'enseignant est perçu en Finlande est diametralement opposé à celui de chez nous. J'avais déjà vu un reportage sur l'école là bas. Tout ce que tu cites était bien expliqué (et en plus, on avait les reportages vidéo, ça donnait encore plus envie !). Mais le truc qui passerait difficilement chez nous : tout décentraliser, recrutement par les établissements (tous les enseignants de l'école participent au choix !) pour une pédagogie commune... D'un côté ça laisse rêveur, d'un autre, ici, on aurait peur qu'il y ait des abus, et des "écoles ghettos" contre des "écoles modèles". ça marche bien là bas parce qu'il y a moins de différences culturelles, moins de niveaux sociaux différents, parait-il...
tiniouu Posté(e) 29 avril 2008 Posté(e) 29 avril 2008 André Ouzoulias, dans sa série de conférences, commence, en intro par expliquer le système scolaire finlandais, et surtout, sa numération :l'équivalent de dix-un: 11 , quatre-dix-six:46, etc...et la transcription: du pur phonie graphie....Du coup, pas d'orthographe (vous voyez l'épine en moins!!!!) et pas de problèmes de soixante-dix, quatre-vingt-dix, de tirets, de "s", etc.... Tout ça, ça fait déjà un sacré allègement... Après, culturellement, bcp moins d'immigration (qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit), pas de zep (il paraît qu'ils HALLUCINENT quand on expliqle une zep....) Bref, il explique ça très simplement, et quand on a fini, ben, on veut tous muter en FInlande...D'ailleurs, il nous dit en rigolant que si son se met au finnois maintenant...on a peut-être des chances d'aller bosser là-bas avant la retraite.... Bref...comparons ce qui est comparable...mais qui ne le sait pas pense que les instits sont bien meilleurs là-bas...N'est-ce pas le but d'ailleurs????? Comment on dit "Nous aussi, on est super bon" en finnois?????
Xtophe Posté(e) 29 avril 2008 Posté(e) 29 avril 2008 Ce qui apparaît clairement, c'est que, dans le système finlandais, tout est fait pour favoriser le bien-être de l'enfant, et ne pas le stresser. En France, on a toujours eu le chic pour mettre aux gamins une pression monstrueuse dès leur plus jeune âge: évaluations à tout va, notation, classements, comparaisons, inspections... En tout cas, il est clair que la société finlandaise n'a pas les mêmes problèmes sociaux que la notre à résoudre: niveau de chômage, précarité et pauvreté beaucoup plus faibles (pas de ZEP donc), pas ou peu d'immigration. On ne peut comparer que ce qui est comparable !! Je ne connais pas les chiffres exacts, mais le niveau du salaire moyen n'est certainement pas le même... Quant aux compétences linguistiques des élèves, on les retrouve dans quasiment tous les petits pays d'Europe qui ont une langue ne dépassant pas les frontières du pays. A l'inverse, quand on parle une langue à portée internationale (comme pour nous, et encore plus pour les Anglais), on est beaucoup moins porté à faire l'effort d'en parler d'autres...
Dominique Posté(e) 30 avril 2008 Posté(e) 30 avril 2008 Voir aussi cet article d'Andé Ouzoulias : http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers...uesmentent.aspx (dont le paragraphe intitulé "Il faut relativiser les performances finlandaises").
tiniouu Posté(e) 30 avril 2008 Posté(e) 30 avril 2008 Merci d'avoir partagé cette référence..... J'aime beaucoup la façon d'écrire d'Ouzoulias...(La même que lorsqu'il parle...) Simple et claire.... Voir aussi cet article d'Andé Ouzoulias :http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers...uesmentent.aspx (dont le paragraphe intitulé "Il faut relativiser les performances finlandaises").
midjie Posté(e) 30 avril 2008 Posté(e) 30 avril 2008 Voir aussi cet article d'Andé Ouzoulias :http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers...uesmentent.aspx (dont le paragraphe intitulé "Il faut relativiser les performances finlandaises"). Merci pour ce lien. Enfin une voix raisonnable et qui argumente bien...
dhaiphi Posté(e) 30 avril 2008 Posté(e) 30 avril 2008 Voir aussi cet article d'Andé Ouzoulias : "Mais le pire, ici, n’est pas qu’une fois de plus (pensons à M. de Robien…), un ministre de l’éducation nationale cède au populisme en passant son temps à discréditer l’institution qu’il représente et à la faire passer pour une « fabrique de crétins ». Le pire est qu’il cherche à manipuler l’opinion pour justifier une révision complète des programmes de l’école primaire, lui faisant courir les risques d’un bouleversement général inspiré par des considérations purement idéologiques, sans diagnostic fiable, sans expérimentation préalable, en prenant pour cobayes les élèves les plus en difficulté en français oral et écrit, en maths et en sciences, qui seraient les premières victimes de cet aveuglement." Conclusion d'un exposé clair et argumenté.
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