Julieee Posté(e) 8 janvier 2009 Posté(e) 8 janvier 2009 Et bien voilà des réflexions (celles de JuliePie et d'Akwabon) qui me confortent dans l'idée que je ne suis vraiment pas faite pour ce métier et que j'ai tout intérêt à le quitter au plus vite (surtout pour le bien des élèves...) J'ai pourtant abordé ce métier avec enthousiasme, envie, conscience professionnelle, une foi que je croyais indestructible en la capacité de tous les élèves à progresser... Aujourd'hui, je me sens totalement désabusée et j'accepte de plus en plus mal de faire ce métier sans passion... La reconversion n'est pas simple mais j'y pense de plus en plus sérieusement. Suis-je la seule à me trouver en total décalage avec ces exemples qui sont très éloignés de mon quotidien? Je ne dis pas que je n'ai jamais entendu de réflexions d'élèves de ce niveau, je dis simplement que cela est rare, anecdotique. Ce que j'attends, c'est une réussite de la majorité des élèves pas celle d'une minorité d'élèves qui y seraient arrivés de toute façon, avec ou sans moi. Encore une fois le moral dans les chaussettes... C'est maintenant récurrent et de plus en plus invivable. Moi non plus, FRED RUN, je n'ai (pratiquement) jamais rencontré d'élèves de ce niveau. Au CE2, deux ou trois des miens peinent encore à reconnaître le verbe alors ...encore que , ces temps -ci, à force de dictée du jour quotidienne, c'est (enfin) pratiquement acquis pour tous. A lire les messages d'AKwabon et JuliePie on pourrait croire soit qu'elles sont dans un milieu privilégié où elles n'ont que des elèves très forts soit qu'elle ne font cours que pour les meilleurs ... Mais je ne pense pas. Je pense qu'elles utilisent admirablement bien le multi-niveau, qu'elles ont une très grande expérience, qu'elles ne parviennent pas à ce résultat au bout de 2 ou 3 séances mais à force de répétition et d'entraînement quotidien, et qu'elles ont peut-être aussi moins d'élèves en très grosse difficulté que nous, du fait de leur implantation géographique et du fait qu'une classe multi_niveaux est toujours moins chargée en effectif. Au lieu de me décourager, moi, ça me booste. La méthode Coué : elles y arrivent, je peux y arriver. Elles y arrivent avec des GS, je peux y arriver même avec E et C et A .... Mais, je l'ai déjà écrit sur le forum et dans ce post, j'aimerais parfois être une petite souris cachée derrière un placard de la salle de classe d'Akwabon pour la voir à l'oeuvre. A défaut, je lis et relis ses messages et j'essaie de m'en inspirer pour faire au mieux et approcher du savant dosage. J'en suis encore loin mais .....je me trouve en progrès. effectivement, tartinette, comme vous le dites je ne suis pas dans un milieu très privilégié : j'ai un CP CE1 à 25 dans une école classée en Plan de lutte contre l'illettrisme avec enfants du voyage (3 cette année qui arrivent en novembre (pratique pour le démarrage de la lecture) et repartent en avril-mai. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai choisi cette école : je veux montrer que l'enseignement auquel je crois (et adopté après 10 ans de bonnes et loyales applications de ce que j'avais appris à l'iufm (autrement dit de constructivisme et j'étais extrêmement bien notée je vous assure au point qu'on voulait faire de moi un maître formateur) et 3 ans de déprime (parce que je voyais bien que mes élèves ne progressaient pas autant qu'ils l'auraient pu ), je voulais donc montrer que cet enseignement basé sur d'autres programes et d'autres méthodes permettait à la grande majorité de la classe de réussir. Les élèves dont je parle étaient déjà dans mon cours double l'an dernier et ont donc déjà suivi des "programmes de l'ancien temps" qui reposent sur la progressivité de l"enseignement et un apprentissage de la lecture en suivant une méthode d'écriture lecture. De plus je pense vraiment que le travail en calcul et en particulier des problèmes avec les 4 opérations durant leur CP (et bien sûr à leur niveau) leur ont ouvert l'esprit et leur ont permis de développer leur rigueur. Leurs parents (pourtant en général peu enclin à faire faire à leurs rejetons 2 années de cours double) ont demandé leur "maintien" dans ma classe. Pourtant une mère collègue (proBrissiaud) était plutôt inquiète de voir sa fille "affectée" dans cette classe expérimentale en début de CP qui annonçait un appprentissage de la lecture avec une méthode autre que celle préconisée par l'EN et en plus un apprentissage du calcul avec les 4 opérations au programme . Pendant le rendez-vous que je viens d'avoir avec elle, elle s'inquiéte déjà de savoir si sa fille pourra continuer à bénéficier d'un tel enseignement l'an prochain. Contrairement à ce vous pensez FRED ce que je relate n'est pas une anecdote et pas rare, mais arrive tous les jours (ou presque ;-)) car les leçons, que ce soit en grammaire ou en calcul, permettent à chaque élève à son niveau à partir de son observation et de sa réflexion de découvrir la loi ou règle qui régit le fait grammatical ou mathématique exposé. Ensuite, d'autres exemples étayeront sa compréhension. Puis une leçon et des exercices assureront l'élève dans sa nouvelle connaissance qui sera reprise régulièrement. Ex : le nom, puis on voit le nom masculin ou féminin, puis le nom Mou F au singulier ou pluriel, puis le nom M ou F, S ou P sujet, etc. Et celui qui confondait les natures en les travaillant tous les jours un peu finit, je vous assure par dire un jour : - mais oui, mais c'est bien sûr ! En début d'année personne ne reconnaissait le verbe avoir ou être dans une phrase. au présent Maintenant je n'ai plus qu'une élève en difficulté. La partie "recherche" avant peut être collective ou individuelle mais a une progression rigoureuse. A tel point qu'en fin d'année dernière les élèves construisaient pratiquement seuls les dernières leçons à partir des premières questions posées. Donc mes élèves cherchent, observent, réfléchissent et... comprennent. Ils sont capables chacun à leur niveau de m'expliquer leur réponse. Il faut voir mes CP actuellement m'expliquer qu'on doit "faire la multiplication" parce qu'on a 5 fois 2€ et que "l'addition c'est long et quand on a pareil dans l'addition on fait multiplié et ça va vite". J'espère ne pas vous avoir ennuyés et ne veux surtout pas donner de leçon. Comme je vous le dis ma classe ext expérimentale, donc rien n'est figé et je cherche tous les jours comment faire réussir Dawson, Kessy et Mason (prénoms à la mode de mes élèves enfants du voyage comme on dit) comme je veux faire réussir Julien ou Clara.
tartinette Posté(e) 8 janvier 2009 Auteur Posté(e) 8 janvier 2009 [effectivement, tartinette, comme vous le dites je ne suis pas dans un milieu très privilégié : j'ai un CP CE1 à 25 dans une école classée en Plan de lutte contre l'illettrisme avec enfants du voyage (3 cette année qui arrivent en novembre (pratique pour le démarrage de la lecture) et repartent en avril-mai. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai choisi cette école : je veux montrer que l'enseignement auquel je crois (et adopté après 10 ans de bonnes et loyales applications de ce que j'avais appris à l'iufm (autrement dit de constructivisme et j'étais extrêmement bien notée je vous assure au point qu'on voulait faire de moi un maître formateur) et 3 ans de déprime (parce que je voyais bien que mes élèves ne progressaient pas autant qu'ils l'auraient pu ), je voulais donc montrer que cet enseignement basé sur d'autres programes et d'autres méthodes permettait à la grande majorité de la classe de réussir. Les élèves dont je parle étaient déjà dans mon cours double l'an dernier et ont donc déjà suivi des "programmes de l'ancien temps" qui reposent sur la progressivité de l"enseignement et un apprentissage de la lecture en suivant une méthode d'écriture lecture. De plus je pense vraiment que le travail en calcul et en particulier des problèmes avec les 4 opérations durant leur CP (et bien sûr à leur niveau) leur ont ouvert l'esprit et leur ont permis de développer leur rigueur. Leurs parents (pourtant en général peu enclin à faire faire à leurs rejetons 2 années de cours double) ont demandé leur "maintien" dans ma classe. Pourtant une mère collègue (proBrissiaud) était plutôt inquiète de voir sa fille "affectée" dans cette classe expérimentale en début de CP qui annonçait un appprentissage de la lecture avec une méthode autre que celle préconisée par l'EN et en plus un apprentissage du calcul avec les 4 opérations au programme . Pendant le rendez-vous que je viens d'avoir avec elle, elle s'inquiéte déjà de savoir si sa fille pourra continuer à bénéficier d'un tel enseignement l'an prochain. Contrairement à ce vous pensez FRED ce que je relate n'est pas une anecdote et pas rare, mais arrive tous les jours (ou presque ;-)) car les leçons, que ce soit en grammaire ou en calcul, permettent à chaque élève à son niveau à partir de son observation et de sa réflexion de découvrir la loi ou règle qui régit le fait grammatical ou mathématique exposé. Ensuite, d'autres exemples étayeront sa compréhension. Puis une leçon et des exercices assureront l'élève dans sa nouvelle connaissance qui sera reprise régulièrement. Ex : le nom, puis on voit le nom masculin ou féminin, puis le nom Mou F au singulier ou pluriel, puis le nom M ou F, S ou P sujet, etc. Et celui qui confondait les natures en les travaillant tous les jours un peu finit, je vous assure par dire un jour : - mais oui, mais c'est bien sûr ! En début d'année personne ne reconnaissait le verbe avoir ou être dans une phrase. au présent Maintenant je n'ai plus qu'une élève en difficulté. La partie "recherche" avant peut être collective ou individuelle mais a une progression rigoureuse. A tel point qu'en fin d'année dernière les élèves construisaient pratiquement seuls les dernières leçons à partir des premières questions posées. Donc mes élèves cherchent, observent, réfléchissent et... comprennent. Ils sont capables chacun à leur niveau de m'expliquer leur réponse. Il faut voir mes CP actuellement m'expliquer qu'on doit "faire la multiplication" parce qu'on a 5 fois 2€ et que "l'addition c'est long et quand on a pareil dans l'addition on fait multiplié et ça va vite". J'espère ne pas vous avoir ennuyés et ne veux surtout pas donner de leçon. Comme je vous le dis ma classe ext expérimentale, donc rien n'est figé et je cherche tous les jours comment faire réussir Dawson, Kessy et Mason (prénoms à la mode de mes élèves enfants du voyage comme on dit) comme je veux faire réussir Julien ou Clara. Serait-ce trop demander que d'avoir le fil conducteur de cette démarche de leçon ou en tout cas de la partie recherche qui semble être une démarche type ? JuliePie, , pour les leçons de pédagogie , je suis tout à fait preneuse. J'ai l'humilité de savoir que je ne sais (presque) rien.Alors, vous êtes loin de m'ennuyer (je parle pour moi en tout cas). La formation des maîtres, si elle ne doit pas dédaigner la théorie et les recherches, doit absolument s'appuyer sur l'expérience et la confrontation avec de "vrais" élèves dans de "vraies classes" et au quotidien. Alors, si des "expérimentés" qui réussissent surtout ceux comme JuliePie et AKwabon qui ont déjà testé plusieurs types de pédagogies et beaucoup lu par ailleurs peuvent nous faire ganer du temps en nous livrant leurs conclusions , ce serait ! JuliePie, c'est une classe expérimentale SLECC ?
Julieee Posté(e) 8 janvier 2009 Posté(e) 8 janvier 2009 Serait-ce trop demander que d'avoir le fil conducteur de cette démarche de leçon ou en tout cas de la partie recherche qui semble être une démarche type ?JuliePie, , pour les leçons de pédagogie , je suis tout à fait preneuse. J'ai l'humilité de savoir que je ne sais (presque) rien.Alors, vous êtes loin de m'ennuyer (je parle pour moi en tout cas). La formation des maîtres, si elle ne doit pas dédaigner la théorie et les recherches, doit absolument s'appuyer sur l'expérience et la confrontation avec de "vrais" élèves dans de "vraies classes" et au quotidien. Alors, si des "expérimentés" qui réussissent surtout ceux comme JuliePie et AKwabon qui ont déjà testé plusieurs types de pédagogies et beaucoup lu par ailleurs peuvent nous faire ganer du temps en nous livrant leurs conclusions , ce serait ! JuliePie, c'est une classe expérimentale SLECC ? Oui, il s'agit d'une classe SLECC déclarée auprès de mon IA. Vous pouvez trouver quelques unes de mes leçons à http://www.ruedesinstits.com/grammaire_CE1.htm Depuis j'ai quelque peu modifié ma progression mais l'esprit reste le même.
tartinette Posté(e) 9 janvier 2009 Auteur Posté(e) 9 janvier 2009 Serait-ce trop demander que d'avoir le fil conducteur de cette démarche de leçon ou en tout cas de la partie recherche qui semble être une démarche type ?JuliePie, , pour les leçons de pédagogie , je suis tout à fait preneuse. J'ai l'humilité de savoir que je ne sais (presque) rien.Alors, vous êtes loin de m'ennuyer (je parle pour moi en tout cas). La formation des maîtres, si elle ne doit pas dédaigner la théorie et les recherches, doit absolument s'appuyer sur l'expérience et la confrontation avec de "vrais" élèves dans de "vraies classes" et au quotidien. Alors, si des "expérimentés" qui réussissent surtout ceux comme JuliePie et AKwabon qui ont déjà testé plusieurs types de pédagogies et beaucoup lu par ailleurs peuvent nous faire ganer du temps en nous livrant leurs conclusions , ce serait ! JuliePie, c'est une classe expérimentale SLECC ? Oui, il s'agit d'une classe SLECC déclarée auprès de mon IA. Vous pouvez trouver quelques unes de mes leçons à http://www.ruedesinstits.com/grammaire_CE1.htm Depuis j'ai quelque peu modifié ma progression mais l'esprit reste le même. Merci.
Gelsomina31 Posté(e) 9 janvier 2009 Posté(e) 9 janvier 2009 Serait-ce trop demander que d'avoir le fil conducteur de cette démarche de leçon ou en tout cas de la partie recherche qui semble être une démarche type ?JuliePie, , pour les leçons de pédagogie , je suis tout à fait preneuse. J'ai l'humilité de savoir que je ne sais (presque) rien.Alors, vous êtes loin de m'ennuyer (je parle pour moi en tout cas). La formation des maîtres, si elle ne doit pas dédaigner la théorie et les recherches, doit absolument s'appuyer sur l'expérience et la confrontation avec de "vrais" élèves dans de "vraies classes" et au quotidien. Alors, si des "expérimentés" qui réussissent surtout ceux comme JuliePie et AKwabon qui ont déjà testé plusieurs types de pédagogies et beaucoup lu par ailleurs peuvent nous faire ganer du temps en nous livrant leurs conclusions , ce serait ! JuliePie, c'est une classe expérimentale SLECC ? Oui, il s'agit d'une classe SLECC déclarée auprès de mon IA. Vous pouvez trouver quelques unes de mes leçons à http://www.ruedesinstits.com/grammaire_CE1.htm Depuis j'ai quelque peu modifié ma progression mais l'esprit reste le même. MERCI BEAUCOUP!!
Julieee Posté(e) 11 janvier 2009 Posté(e) 11 janvier 2009 MERCI BEAUCOUP!! Il n'y a pas de quoi. Si certain(e)s d'entre vous sont intéressés par les autres leçons, signalez-le moi à contact (anti-spam)ruedesinstits.com, remplacer (antispam) par @. N'hésitez pas aussi à m'envoyer vos critiques. Merci.
midjie Posté(e) 11 janvier 2009 Posté(e) 11 janvier 2009 Dans le même esprit de partage des documents, je viens de mettre ma progression sur la division au CE1 ICI. Très intéressant, ton fichier je me demandais jusqu'où je pouvais aller avec mes CE1. Merci
tartinette Posté(e) 17 janvier 2009 Auteur Posté(e) 17 janvier 2009 Dans le même esprit de partage des documents, je viens de mettre ma progression sur la division au CE1 ICI. Très intéressant, ton fichier je me demandais jusqu'où je pouvais aller avec mes CE1. Merci Un petit up pour que les riches échanges que nous avons sur ce post ne se retrouvent pas en 2e page ....
Sapotille Posté(e) 18 janvier 2009 Posté(e) 18 janvier 2009 Sage précaution. J'ai une petite intervention dans les tuyaux, mais j'attends un peu, le moment n'est pas encore tout à fait propice... Le thème en serait : qu'est-ce qu'une progression spiralaire et comment organiser ses progressions en tenant compte des acquis des années précédentes dès la rentrée afin de ne pas se retrouver Gros-Jean comme devant un 19 janvier au matin... Celles et ceux qui passeraient par là peuvent m'aider ! Je pas comprendre, moi bête? Toi bien voir d'ici trois ou quatre jours... Alors toi comprendre. Bon ben nous attendre alors...! Ah! Ah! Akwabon nous tient en haleine !!! Patience! Patience!
Lena Posté(e) 18 janvier 2009 Posté(e) 18 janvier 2009 J'ai mon idée sur l'origine de la question... (j'ai commencé les éval cm2... )
Sapotille Posté(e) 18 janvier 2009 Posté(e) 18 janvier 2009 Je m'interroge beaucoup sur les progressions spiralaires et le fonctionnement en séquence tant demandéspar mon conseiller pédagogique. Mes élèves ne se souviennent que des choses vues, revues, rerevues.... si je ne les vois qu'une fois dans l'année, c'est peine perdue et si j'essaie de courir dans toutes les directions à la fois, je m'embrouille l'esprit... Voici le dignostic posé et bien posé... Et comme je suppose que tu n'es pas mariée avec ton conseiller pédagogique... cela te laisse une certaine marge de manoeuvre pour accommoder le tout à TA sauce.
tartinette Posté(e) 18 janvier 2009 Auteur Posté(e) 18 janvier 2009 Sage précaution. J'ai une petite intervention dans les tuyaux, mais j'attends un peu, le moment n'est pas encore tout à fait propice... Le thème en serait : qu'est-ce qu'une progression spiralaire et comment organiser ses progressions en tenant compte des acquis des années précédentes dès la rentrée afin de ne pas se retrouver Gros-Jean comme devant un 19 janvier au matin... Celles et ceux qui passeraient par là peuvent m'aider ! Je pas comprendre, moi bête? Toi bien voir d'ici trois ou quatre jours... Alors toi comprendre. Ah, un nouveau feuilleton qui promet d'être intéressant ....Moi, être pressée de le découvrir
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