Sapotille Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 "Mais moi, j'aime pas que le loup mange la chèvre, à la fin", m'a dit mon petit fils qui sortait du CP, après avoir lu "La chèvre de Monsieur seguin " avec moi, cet été au bord de la mer...Et il m'a lu cela en mettant le ton !!! Pas la peine d'attendre le CE2 ou plus encore pour une lecture courante expressive... Pour ton petit fils, il y a le remède à son "chagrin" dans mon bouquin : "La pêche d'Ysengrin" ! Qu'est-ce qu'il morfle, le pauvre loup ! Finalement il a eu envie de relire l'histoire plusieurs fois, et il s'est habitué à cette fin tragique... C'est de cette façon que les horreurs que distille la télévision se banalisent !!!
LouisBarthas Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 (modifié) "Pour l'instant, Léo et Léa est en tout cas une des rares méthodes sur le "marché" qui peut se targuer de laisser très très peu d'élèves sur le carreau. Parce que 3 ou 4 élèves sur une classe de 25 qui passent au CE1 sans savoir lire c'est déjà beaucoup trop !!!" Moi, avec Léo et Léa et sans avoir fait de CP depuis 20 ans, ce sont tous mes élèves qui savaient lire : 100 % de réussite aux évaluations de CE1 de la rentrée suivante... Un seul élève m'a vraiment posé des difficultés, que j'ai résolues à l'aide de la gestuelle Borel-Maisonny, c'est imparable ! La notion de cycle, avec pour corollaire l'idée que l'apprentissage de la lecture peut se faire en 2 ans, est la pire des choses. La lecture doit être apprise en 1 an comme il en a toujours été jusqu'aux années 70. Une ancienne collègue ayant enseigné dans les années 60 m'a témoigné que lorsqu'un élève ne savait pas lire correctement en entrant au CE1, il était renvoyé dès le premier jour au CP. Aujourd'hui, ce sont plus de 80 % de mes élèves de CM qui ne savent pas lire en arrivant. Quand j'ai débuté, il y a 25 ans, c'était impensable. Je dois consacrer du temps à apprendre à lire à des enfants de 10 ans dont certains sont carrément analphabètes. Et je recommande aux parents d'acheter en grande surface une méthode Boscher, c'est ce qui leur est le plus facile. Une collègue qui faisait de la "globale"(en réalité, la lecture globale n'existe pas, les mots ne sont jamais lus comme des images) m'a avoué que les enfants dont elle avait appris qu'ils faisaient de la Boscher à la maison progressaient plus vite que les autres... Modifié 2 novembre 2009 par LouisBarthas
Zarko Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 Je crois que personne ne pourra démontrer (sans mentir) si telle ou telle méthode (ou manuel) est plus valable qu'une autre...Franchement, je pense même que cette question est secondaire. J'ai pris l'exemple de L&L, mais évidemment, on peut en trouver beaucoup d'autres. Soyons honnêtes et admettons que le milieu familial et culturel est de loin primordial. J'avoue que je ne connais pas le dernier manuel cité, mais je me demande où toutes ces histoires de "syllabique, global, naturel etc." conduiront si ce n'est dans un mur d'incompréhension et de discrédit...C'est assez drôle de voir que des bouquins qui se présentent sous une même "tendance pédagogique" vont vous présenter des pseudos phrases telle que "Mamie a fumé" quand d'autres vont puiser des textes dans "l'art d'être grand-père"...
Sapotille Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 "Mamie a fumé" Je ne vois pas où est le ridicule dans cette phrase... Tu penses qu'aucun enfant n'a jamais vu sa mamie fumer? Toutes les mamies du monde ont le droit de fumer. Maintenant, si elles ont des problèmes pulmonaires, ou des problèmes financiers vu le prix des cigarettes, c'est à elles de voir. Et il y a peut-être aussi des mamies qui fument la pipe... va savoir...
Sapotille Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 Soyons honnêtes et admettons que le milieu familial et culturel est de loin primordial. Ceci s'appelle du "déterminisme social" et c'est inadmissible... Tu as de la chance qu'Akwabon soit absente, sinon elle te "sauterait sur le poil" sans se gêner pour te dire sa façon de penser, et je sais que ce ne serait pas tendre!!!
Zarko Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 "Mamie a fumé" Je ne vois pas où est le ridicule dans cette phrase... Tu penses qu'aucun enfant n'a jamais vu sa mamie fumer? Toutes les mamies du monde ont le droit de fumer. Maintenant, si elles ont des problèmes pulmonaires, ou des problèmes financiers vu le prix.des cigarettes, c'est à elles de voir. Et il y a peut-être aussi des mamies qui fument la pipe... va savoir... C'est une façon de voir les choses...Je ne veux convaincre personne, mais j'ai du mal à accepter les discours qui prétendent qu'une méthode est plus performante qu'une autre...Dans quel contexte ? Avec quels élèves ? J'ai surtout l'impression que beaucoup se font enfumer par des éditeurs ou je ne sais quel courant prétendu "pédagogique"...Voilà la réalité !
Mogwli Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 Soyons honnêtes et admettons que le milieu familial et culturel est de loin primordial. Mais tu sais bien que la mission de l'Ecole de la République, c'est précisément de ne pas se coucher devant ces inégalités de départ et de rectifier le tir ! Et ce qui se joue au CP est de ce point de vue déterminant. Nous avons -entre autres- le devoir d'apprendre à lire à tous nos élèves au cours de cette année. Plus précisément, cela signifie que, à la fin du CP, chacun de nos élèves doit pouvoir se colleter à un texte inconnu sans appréhension, avec méthode et efficacité, quelle que soit son origine sociale. J'insiste sur le mot inconnu car celui qui a acquis la maîtrise et l'assurance qui lui permettent de s'aventurer dans des textes inconnus ne connaît plus de limites à ses progrès potentiels. Donc toute méthode qui permet aux maîtres de CP d'atteindre cet objectif et d'obtenir 100 % de lecteurs en fin d'année mérite qu'on s'y intéresse, quelles que soient ses voies parfois... surprenantes aux yeux de certains ! Et c'est pourquoi je défends les méthodes syllabiques !
Zarko Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 Soyons honnêtes et admettons que le milieu familial et culturel est de loin primordial. Ceci s'appelle du "déterminisme social" et c'est inadmissible... Tu as de la chance qu'Akwabon soit absente, sinon elle te "sauterait sur le poil" sans se gêner pour te dire sa façon de penser, et je sais que ce ne serait pas tendre!!! Et alors, le ciel va me tomber sur la tête ? C'est évident que le milieu social est déterminant Qui peut nier cette réalité ? C'est justement le devoir d'un système démocratique que d'essayer de combler cette différence énorme ! Et ce n'est pas en feignant de l'ignorer que l'on inversera la tendance ! Et pire, ce n'est pas non plus en répétant et refaisant chaque année de coûteuses évaluations nationales que l'on changera quoi que ce soit ! La carte des écoles en difficulté correspondant exactement à celles des quartiers économiquement sinistrés...et dire que la prétendue "gauche" n'est même plus capable de dénoncer cette escroquerie démagogique, ça montre bien l'état lamentable de notre société.
LouisBarthas Posté(e) 1 novembre 2009 Posté(e) 1 novembre 2009 (modifié) Je crois que personne ne pourra démontrer (sans mentir) si telle ou telle méthode (ou manuel) est plus valable qu'une autre...Franchement, je pense même que cette question est secondaire. J'ai pris l'exemple de L&L, mais évidemment, on peut en trouver beaucoup d'autres.Soyons honnêtes et admettons que le milieu familial et culturel est de loin primordial. J'avoue que je ne connais pas le dernier manuel cité, mais je me demande où toutes ces histoires de "syllabique, global, naturel etc." conduiront si ce n'est dans un mur d'incompréhension et de discrédit...C'est assez drôle de voir que des bouquins qui se présentent sous une même "tendance pédagogique" vont vous présenter des pseudos phrases telle que "Mamie a fumé" quand d'autres vont puiser des textes dans "l'art d'être grand-père"... Eh bien, ça continue... Je vois que 30 ans de fausses théories laissent des traces. Voilà ce que dit Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, dans "Les neurones de la lecture" (Odile jacob, 2007, page 301) et qui n'est pas remis en cause: "Les approches fondées sur la forme globale du mot et sa mise en liaison directe avec un sens ne fonctionnent pas aussi bien que la mise en liaison systématiques des lettres avec les sons. Quelle que soit leur origine sociale, les élèves dont l'attention n'est pas attirée vers le codage des lettres et des graphèmes souffrent d'un retard de lecture non négligeable (...). Contrairement aux affirmations des globalistes,à la fin de la scolarité, les enfants qui ont appris avec une méthode globale sont, non seulement moins performants dans la lecture de mots nouveaux, mais également moins rapides et moins efficaces en compréhension de textes. Voilà qui réfute l'idée que les méthodes grapho-phonologiques transforment l'enfant en machine à ânonner, incapable de prêter attention au sens. En réalité, décodage et compréhension vont de pair : les enfants qui savent le mieux lire des mots et des pseudo-mots isolés sont aussi ceux qui comprennent le mieux le contenu d'une phrase ou d'un texte. Bien entendu, apprendre à ânonner ne saurait constituer une fin en soi. Il est bon que la plupart des livres scolaires, aujourd'hui, fassent très vite appel à des petits textes signifiants (...). Mais la compréhension passe avant tout par la fluidité du décodage. Plus vite cette étape est automatisée, mieux l'enfant peut se concentrer sur le sens du texte." Ce sont les conclusions d'une étude de près de 500 pages sur le fonctionnement du cerveau pendant la lecture. Le meilleur livre sur le sujet que je connaisse, parce qu'il s'adresse directement aux instituteurs, est celui de J.N. Lalande que j'ai eu comme professeur à L'Ecole Normale de Toulouse dans les années 80 (et dont l'opposition avec E. Charmeux, qui professait à l'époque dans la même maison, est restée célèbre dans la région): "L'apprentissage de la langue écrite, du b.a.ba à la b.d" (PUF, 1985). Lalande disait la même chose en s'appuyant sur les travaux de la fin des années 70 de Geshwind et Sperry sur les circuits cérébraux. Dehaene ne fait que confirmer en approfondissant. Le cerveau n'est définitivement plus une boîte noire. Evidemment, on ne vous a jamais parlé de cela à l'IUFM... Modifié 2 novembre 2009 par LouisBarthas
Zarko Posté(e) 2 novembre 2009 Posté(e) 2 novembre 2009 Eh bien voilà une démonstration (de plus) qui confirme le décalage entre les "experts" et les gens de terrain ! Evidemment, on peut toujours se focaliser sur les performances possibles de l'intellect et de l'apprentissage en ignorant totalement l'environnement socio-culturel...A ce jeu là, on peut aussi délirer sur les neurosciences, les connexions neuronales créées avec telle ou telle situation d'apprentissage en oubliant le vécu quotidien ou culturel. Et c'est bien là le véritable schisme entre les décisions pédago-politico-médiatiques et la réalité. Tant qu'on continuera sur cette voie, on se perdra en chemin.
Invité vudici Posté(e) 2 novembre 2009 Posté(e) 2 novembre 2009 Eh bien voilà une démonstration (de plus) qui confirme le décalage entre les "experts" et les gens de terrain !Evidemment, on peut toujours se focaliser sur les performances possibles de l'intellect et de l'apprentissage en ignorant totalement l'environnement socio-culturel...A ce jeu là, on peut aussi délirer sur les neurosciences, les connexions neuronales créées avec telle ou telle situation d'apprentissage en oubliant le vécu quotidien ou culturel. Et c'est bien là le véritable schisme entre les décisions pédago-politico-médiatiques et la réalité. Tant qu'on continuera sur cette voie, on se perdra en chemin. Je te signale que le lien entre l'environnement socio-culturel et l'efficacité de la méthode a déjà été étudié: plus l'enfant est privé de stimulations de type lecture à la maison, plus les méthodes alphabétiques sont efficaces (les enfants qui baignent dans les livres à la maison arrivent au CP avec une certaine compréhension du principe alphabétique qui pallie en partie aux carences des méthodes à départ global, les autres non). Quand on sait que ce départ global fait appel à une autre partie du cerveau que celle qui sera utilisée pour lire vraiment... c'est plus qu'une perte de temps, c'est pousser des enfants dans une impasse.
Sophie 37 Posté(e) 2 novembre 2009 Posté(e) 2 novembre 2009 Eh bien voilà une démonstration (de plus) qui confirme le décalage entre les "experts" et les gens de terrain ! Pourquoi ? Les enseignants les plus virulents envers les méthodes syllabiques n'en ont jamais utilisées pour apprendre à lire à leurs élèves. Je suis même effarée quand je vois que beaucoup font l'amalgame entre syllabique et mixte (l'exemple de Goëlette avec Justine en est un exemple de plus). Leur expérience de la syllabique ne repose que sur les "on-dit" de l'IUFM ou sur des connaissances bien vagues genre "J'ai connu un môme qui a appris avec une méthode syllabique et qui déchiffre sans rien comprendre". Un peu facile !! Surtout qu'étudier le code ne suffit pas du tout à estampiller syllabique une méthode de lecture !!! Tout comme d'ailleurs étudier un texte avec des mots non déchiffrables ne suffit pas à estampiller globale une autre méthode ! Sachons de quoi on parle quand même !! Les gens de terrain (pour reprendre ta citation) qui sont le plus à même de juger et de porter des critiques quelles qu'elles soient sont ceux qui ont pratiqué les deux méthodes pour apprendre à lire à leurs élèves, et qui ont réellement constaté des différences (dans un sens comme dans l'autre). Comparer ses résultats avec Pierre, Paul ou Jacques ne suffit pas (on parlera de milieux différents, de l'effet-maître...). Alors, qui a utilisé lors de sa carrière une méthode mixte et une méthode syllabique (pas en même temps hein ) ? Quelles différences avez-vous constatées ? Laquelle a laissé le moins de gamins sur le carreau ? Laquelle continuez-vous d'utiliser maintenant ? Pourquoi ? Voilà de vraies questions qui appellent de vraies réponses ! De vraies expériences de gens de terrain !
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