Sapotille Posté(e) 20 mai 2008 Posté(e) 20 mai 2008 Ca m'a intrigué , du coup, j'ai posé la question à mes enfants : Emma (8 ans et demi, "devrait" être en CE2) m'a dit "ben tu divises 507 par 12 mais je ne connais pas le résultat" et Titouan (6 ans et demi, en "CP") "je dessine 12 pirates, 507 pièces et je relie pour partager équitablement mais ça va être long". Et une fois que les enfants ont atteint la maturité pour raisonner ainsi, qu'est-ce qui nous empêche de leur apprendre à faire une division, ce qui peut être considéré comme "la clé" qui permet d'ouvrir la porte...
Betba Posté(e) 20 mai 2008 Posté(e) 20 mai 2008 Ca m'a intrigué , du coup, j'ai posé la question à mes enfants : Emma (8 ans et demi, "devrait" être en CE2) m'a dit "ben tu divises 507 par 12 mais je ne connais pas le résultat" et Titouan (6 ans et demi, en "CP") "je dessine 12 pirates, 507 pièces et je relie pour partager équitablement mais ça va être long". Et une fois que les enfants ont atteint la maturité pour raisonner ainsi, qu'est-ce qui nous empêche de leur apprendre à faire une division, ce qui peut être considéré comme "la clé" qui permet d'ouvrir la porte... Oui, mais encore faut-il qu'ils arrivent à ce type de raisonnement Parce que oui, une fois que c'est fait, diviser, c'est facile... même si je ne leur ai pas encore montré la potence, ce qui ne les empêche pas de savoir diviser (de même qu'Emma sait multiplier mais elle multiplie "en ligne" et pas en colonne).
FRED RUN Posté(e) 20 mai 2008 Posté(e) 20 mai 2008 Cela n'est pas du tout étonnant. Si il suffisait qu'un élève ait un enseignant compétent et consciencieux pour réussir, cela se saurait depuis trèèèèèèèèès longtemps. Malheureusement, ou heureusement d'ailleurs, c'est l'enfant qui construit ou non la compétence et cela dépend avant tout de lui!!! Si ce principe est le bon, qui peut m'aider à guider 2 enfants de 9 et 10 ans, qui sont arrivés d'Allemagne récemment, qui fréquentent une classe bilingue donc étudient en allemand le matin, et en français l'après midi et dont les parents m'ont appelée à la rescousse constatant qu'en français ils ne comprennent quasiment rien et que personne ne fait rien de spécial pour eux? J'ajoute que j'ai été sollicitée car , instit à la retraite, je fais du soutien scolaire... et que si vous avez des idées, un livre, un support quelconque , je prends tout de suite... Merci d'avance. Si j'ai bien compris, ils ne parlent pas le français. Si c'est le cas, je te conseillerais de te procurer une méthode d'apprentissage type FLE (Français Langue Etrangère). Par contre, désolée, je ne peux te donner de référence plus précise car j'en avais utilisé une il y a environ 10 ans et je ne me souviens plus de son nom. Il y en a d'ailleurs sûrement d'autres plus récentes. Ces méthode s'adressent aux enfants qui maîtrisent déjà une langue et l'on s'appuie sur leurs connaissances dans leur langue maternelle pour introduire la langue nouvelle. En passant, j'avais tenté une de ces méthodes pour aider des enfants créolophones totalement non lecteurs en CM2 mais cela a été un échec car en réalité, ces enfants avaient plutôt un déficit de langage: ils ne possédaient que peu de mots (entre 200 et 600) dans leur langue maternelle et ne s'exprimaient pas en formant des phrases. Ce n'est visiblement pas le cas des enfants dont tu parles donc cela devrait fonctionner.
Sapotille Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 c'est l'enfant qui construit ou non la compétence et cela dépend avant tout de lui!!! Question bête et méchante: Si l'enfant construit lui même ses compétences, pourquoi des enfants non francophones ne parlent-ils pas français après 8 mois passés dans une classe mi-française/mi-allemande?
Sapotille Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 Excusez-moi, je n'ai pas relu le fil, peut-être l'avez-vous déjà dit, mais quel âge ont-ils ? Huit mois, cela me paraît très long pour commencer à oser parler...Mes dernières non-francophones (3 fillettes portugaises de 5, 8 et 9 ans) parlaient avec les copines et les copains au bout de deux mois (un peu plus long pour la plus jeune) et avec moi, en classe, au bout de trois mois. A la fin de l'année scolaire, celle qui était au CE2 avait rattrapé les élèves de sa classe, celle du CM1 était encore un peu en-deçà, mais cela a duré toute sa scolarité et la petite a fait un CP normal à la rentrée suivante, et elle n'avait pas la langue dans sa poche. J'ai accueilli par ailleurs deux enfants marocains, arrivés en France en octobre 1987, à la rentrée de janvier suivante (1989). Le petit (6 ans) était au CP et parlait français couramment, la grande (9 ans) était au CE1 (les instits de l'ancienne école lui avaient fait faire un CP), elle a fait un CE1/CE2 en une année scolaire, puis un CM1/CM2, l'année suivante. C'étaient tous les deux des lecteurs impénitents et ils parlaient et écrivaient un français très riche. J'ignore si ces 2 enfants (8 ans et entre 9 et 10 ans) parlent français avec leurs camarades de classe, je sais seulement que le grand ami du garçon (qui s'appelle Stephan en allemand, mais que la maîtresse appelle Etienne parce que c'est la traduction française de Stephan...) parle couramment l'alsacien donc j'imagine fort bien que c'est la langue d'échanges et de jeux. J'ai commencé par leur enseigner le vocabulaire de l'école avec des images, et avec les mots accumulés nous faisons de petites phrases, nous conjuguons des verbes au présent: EXP: je range mes crayons dans ma trousse tu ranges tes crayons dans ta trousse... Ou des phrases interrogatives, affirmatives et négatives: Poses-tu ton livre sur la table? Oui, je pose mon livre sur ma table. Non, je ne pose pas mon livre sur ma table. (C'est mon "FLE" à moi !!!) Et bien avant de commencer quoi que ce soit, ils traduisent en allemand ou me demandent de la faire... (C'est une bonne occasion pour moi de faire des progrès en allemand !!!) Ils n'ont aucune assurance mais travaillent avec beaucoup de plaisir et d'entrain. En classe j'avais eu 3 enfants anglais qui m'étaient arrivés un beau matin de janvier et c'est aussi de cette façon que j'avais procédé. Il est vrai qu'assez vite ils parlaient avec les autres enfants, mais continuaient à parler anglais entre eux : il y avait une paire de jumelles très soudées et qui "veillaient" sur le petit frère. Avec ces petits allemands, nous en sommes au vocabulaire de la maison, les verbes être et avoir et j'ai peur d'être vite à court d'idées...
FRED RUN Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 c'est l'enfant qui construit ou non la compétence et cela dépend avant tout de lui!!! Question bête et méchante: Si l'enfant construit lui même ses compétences, pourquoi des enfants non francophones ne parlent-ils pas français après 8 mois passés dans une classe mi-française/mi-allemande? Et bien, peut-être parce que dans cette école, on leur enseigne en français mais on ne leur enseigne pas le français. Ont-ils beaucoup d'occasions de s'exprimer en français dans la vie quotidienne, hors de l'école? Je pense toujours que c'est l'enfant qui construit la compétence ( par contre, je n'ai jamais dit qu'il n'avait pas besoin d'aide ou de guidage pour cela ), encore faut-il le mettre un minimum en situation favorable pour la construire et qu'il y ait un intérêt à la construire. Si ces enfants s'expriment en allemand chez eux et ont trouvé des camarades parlant alsaciens pour les comprendre sans qu'ils fassent l'effort de parler français, l'intérêt d'apprendre le français n'est peut-être pas évident pour eux. De plus, ils ont ,semble-t-il , rarement l'occasion de le pratiquer. Ceci explique peut-être en partie cela.
Sapotille Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 Si ces enfants s'expriment en allemand chez eux et ont trouvé des camarades parlant alsaciens pour les comprendre sans qu'ils fassent l'effort de parler français, l'intérêt d'apprendre le français n'est peut-être pas évident pour eux. De plus, ils ont ,semble-t-il , rarement l'occasion de le pratiquer. Ceci explique pet-être en partie cela. Entièrement d'accord... Mais en soutien, je leur fais "du frontal" pur, et ils apprécient... Mon intervention est récente, j'attends les résultats...
FRED RUN Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 Mais en soutien, je leur fais "du frontal" pur, et ils apprécient... Je suppose que "faire du frontal pur" avec 2 élèves, c'est leur parler et leur donner la possibilité de répondre... Il s'agit donc d'un dialogue pédagogique. c'est également voir quelles sont leurs stratégies, c'est leur apporter une aide quasi-immédiate etc... Je suppose également que tu leur apportes les savoirs dont tu estimes qu'ils ont besoin en fonction de leur niveau, de leurs difficultés.. et non en fonction d'un programme préétabli en fonction de leur classe d'âge. Cela n'a donc rien à voir avec ce que l'on peut appeler du "frontal" dans une classe de 25 ou 30 élèves. Je ne doute pas du fait qu'ils apprécient d'avoir à leur disposition un adulte qui peut leur consacrer tout son temps.
othello Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 de retour avec mes questions sur les maths... je suis en plein désarroi pédagogique!! en même temps j'ai l'impression de me prendre la tête pour peut-être pas grand chose mais bon... Je m'excuse à l'avance si mes questions sont idiotes ou vous hurler, mais je m'en pose beaucoup des questions concernant les maths, et en particulier le calcul. Alors voilà j'ai cap maths (avec lequel je vais bientôt faire un autodafé je sens!! ) que je ne suis pas à la lettre car trop dur pour mes loulous. A part une élève qui bloque en calcul, tout le monde a compris le surcomptage, les petits calculs soustractifs avec les doigts ou la bande numérique. On a appris à décomposer un nombre en 10+10+ unités. On a appris 20+3=23 et inversement. On a appris à calculer avec les dizaines entières. Certains ajoutent directement les dizaines dans leur tête ou sur leurs doigts, d'autres ont encore besoin de dessiner les paquets de dix. Là on est dans les calculs de type 23+14, sans retenue donc. Et c'est là que j'ai l'impression de me planter. J'en ai une qui fait de tête, 6 ou 7 qui décomposent 20+3+10+4=30+7=37 et le reste a besoin de dessiner. Vous l'aurez compris c'est toujours les mêmes qui ont besoin de dessiner ou d'utiliser les cubes. Vous me direz il n'y a rien de mal là-dedans bien sûr et je suis d'accord sur ce point. Mais il y a des élèves qui me laissent perplexes tellement ils bloquent!! Mes questions sont les suivantes: - est-ce que j'avance ds les apprentissages ou dois-je attendre que les "petits matheux" aient tout capté? - je voudrais passer à l'addition en colonnes qui pour moi est beaucoup plus facile à comprendre (j'en ai marre j'ai l'impression que c'est un supplice pour eux en ce moment) mais je me pose le problème de la retenue. Dois-je d'abord passer par 23+17= je dessine les 10 et les unités ou avec les cubes = un groupe de 10 supplémentaire= explication? Ou bien hop! addition en colonnes et on verra ensuite la retenue directement ds l'opération? Concernant le calcul réfléchi, ils ne réfléchissent pas!!!!!!!!!!!!! J'ai une promo de moules cette année, pas du tout dynamiques ou impliqués. Ils attendent que ça tombe du ciel. Bref, les calculs avec appui sur les doubles y'en 5 qui ont capté. L'appui sur 10 c'est pire, puisque pour eux surcompter va plus vite que de réfléchir, en même temps je les comprends (je vous ai pas dit qu'ils avaient un baobab qui leur poussait ds chaque main?!!). Donc que dois-je faire? J'ai une promo très bébé et j'ai l'impression qu'ils ne sont pas assez matures pour ce genre de reflexion (alors qu'avec des problèmes de type multiplicatif ou additif ils s'en sortent bien ). Je me dis qu'ils comprendront l'année prochaine et que je dois passer à autre chose. J'en ai marre de ramer. Bref, quelles sont pour vous les priorités en calcul et calcul réfléchi au CP? Et comment vous-y prenez-vous? merci pour vos réponses
dhaiphi Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 C'est-y pas miraculeux, pour des gastéropodes à baobab ? Si tout le monde pouvait exposer des réflexions sérieuses avec autant d'humour !
othello Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 Ouf ! Il n'y a pas que moi qui ai une tribu de gastéropodes fatigués dès le matin ! Et un gastéropode qui a un baobab dans chaque main, c'est rare ! n'est-ce pas? Bon, soyons sérieux. Les miens aussi se fichent complètement, mais alors complètement, du retour aux cinq ou aux dix de l'ami Picbille ! Quant au calcul réfléchi en visualisant dans leur tête leurs deux mains avec éventuellement la main d'un copain ! J'en ai au moins deux qui n'ont pas encore réalisé qu'ils avaient deux mains et qui sont capables un jour de grande fatigue de montrer deux doigts au lieu de sept ou sept au lieu de deux. En dix ans de Picbille, je n'avais jamais vu ça !!!! Eux aussi en avaient ral'bol (il faut dire qu'ils en ont très vite ral'bol, même en gym, en musique ou en arts visuels) de calculer 23 + 14 en passant par 10 + 10 + 3 + 10 + 4 et que ça a tourné au cauchemar lorsque nous sommes passés à la page qui proposait de calculer 36 + 17 en passant par 30 + 10 + 6 + 7, puis par 30 + 10 + 10 + 3 ! Les gros bébés, ça n'aime pas écrire six nombres au lieu de deux, même si c'est pour leur simplifier la vie. J'adore!!! C'est exactement ça!!! J'ai donc présenté l'addition en colonnes. Donc je vais passer à l'addition, je suis sûr qu'ils vont adorer mes gastéropodes car c'est beaucoup plus simple! Sans retenue les deux premiers jours, en surveillant de près l'amie L. qui avait décidé qu'elle, elle commençait par les dizaines puis avec retenue ensuite (en mélangeant, une sans, une avec, on est jamais trop prudent, d'ici à ce qu'ils déduisent qu'il faut mettre un petit 1). Pour la retenue, les as-tu fait manipuler ou as-tu expliqué en transmissif? Nous en faisons une dizaine tous les matins sur l'ardoise, les GS participent pour celles sans retenue (ça y est, j'en ai trois ou quatre qui font aussi celles à retenues) et j'en profite pour travailler une "table d'addition" tous les jours : demain, c'est "ajouter quelque chose à 5" : 25 + 11 ; 35 + 22 ; 45 + 43 ; 35 + 64 ; etc. Judicieux, je n'y avais même pas pensé. Vendredi, ce sera la même chose avec "ajouter quelque chose à 6" et ainsi de suite. Je verrai où ils en sont lorsque j'en serai à "ajouter quelque chose à 9". S'il le faut, nous recommencerons à "ajouter quelque chose à 1"... En tout cas, ils vont de plus en plus vite et ils ont transféré cela aux exercices de Picbille. C'est-y pas miraculeux, pour des gastéropodes à baobab ? Oui!!!!!! quand je pense que l'autre jour j'ai dit "4+1?" et en guise de réponse j'aurais pu entendre une mouche péter tellement ils étaient occupés à comater!!!!!!!! Comme nous sommes au bord de l'étang de Thau, j'ai l'impression d'avoir un parc à huîtres en face de moi!!!! Sinon, en calcul mental, nous rererereretravaillons les doubles des nombres de 1 à 10 (il y en a encore un qui a de la peine à mémoriser 7+7, 8+8 et 9+9) et nous avons attaqué les moitiés mais au tableau seulement. PS : L'élève qui a de la peine à mémoriser les doubles a repris le programme à zéro avec le fichier SLECC, il vient de finir les nombres de 0 à 9 et là-dessus, il est imbattable. merci akwabon!
Sophie 37 Posté(e) 21 mai 2008 Posté(e) 21 mai 2008 Je suis hors sujet mais, rassure-moi Akwabon, les prénoms de tes élèves sont imaginaires (Kévina, Jéromina ) hein ?
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