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Posté(e)

Bonsoir à tous!

J'ai lu quelque part que les 1ères conclusions du débat national étaient plutot négatifs.

Quelqu'un sait exactement de ce qu'il en est actuellement des 1ères conclusions du débat national?

Merci par avance de vos réponses!

Passez une bonne soirée avant de réattaquer la semaine! :o

Armelle

Posté(e)

Bonjour!

Je relance mon sujet car j'ai l'impression de m'être mal exprimée.

En fait, j'ai lu sur "le monde de l'éducation" de février 2004 que, je cite, "la première partie du grand débat sur l'éducation est un échec" et que "la plupart des 15000 réunions publiques se sont déroulées dans une relative indifférence".

Quelqu'un sait quel(s) première(s) conclusion(s) ont été tirées des 1ères consulations publique du Grand Débat?

A+ et bonne fin de journée!

Armelle

Posté(e)

Dans cette article du Monde, tu peux avoir une idée de ce que veux Ferry (le gouvernement) veut pour l'école. Cela me met hors de moi.

L'illusoire tentation de l'"école sanctuaire"

LE MONDE | 14.02.04 | 14h34 . MIS A JOUR LE 14.02.04 | 20h05

L'école a peur de la société qui l'entoure. Convaincu d'être victime d'une multitude d'agressions - voile islamique, mais aussi violence scolaire, invasion des marques commerciales, intrusion des entreprises, concurrence de la télévision -, le monde éducatif est tenté par le modèle d'une "école sanctuaire" protégée du monde extérieur.

Dans l'adversité, le repli apparaît comme la solution idoine, la seule susceptible de répondre à l'ampleur des menaces.

Cette volonté de "sanctuarisation" se retrouve à plusieurs niveaux. Elle est évidente du côté du pouvoir politique actuel : les deux ministres chargés de l'éducation, Luc Ferry et Xavier Darcos, tiennent un discours très défensif sur la nécessité de préserver l'école d'une société dangereuse. C'est d'ailleurs là, bien plus que dans une approche libérale supposée - qui se traduirait par la volonté de démanteler le service public -, que s'exprime leur conception de l'école.

L'analyse philosophique de M. Ferry est la plus connue. Dans sa Lettre à tous ceux qui aiment l'école, qui constitue le canevas idéologique de son action, le ministre a souligné le mal causé par "l'individualisme" importé de la société vers l'éducation. Selon le philosophe, l'exacerbation de la place donnée à l'individu a "précipité l'école dans la crise" en privilégiant "l'innovation au détriment de la tradition", "l'authenticité aux dépens du mérite", "le divertissement contre le travail" et "la liberté illimitée en lieu et place de la liberté réglée par la loi".

Bref, l'école de la République, construite historiquement contre les familles et l'Eglise, subirait aujourd'hui la revanche de la société.

Chargé des questions de violence scolaire, son collègue, Xavier Darcos, s'est concentré sur la thématique de l'autorité perdue des enseignants.

Pour le ministre délégué à l'enseignement scolaire, qui était conseiller de François Bayrou, en 1993, au moment où celui-ci a popularisé la notion d'"école sanctuaire", l'éducation nationale doit se recentrer sur sa mission de transmission des savoirs, une fonction qui aurait été progressivement marginalisée.

Cette vision se traduit par des propositions portant sur le retour aux "enseignements fondamentaux", sur l'uniforme dans les établissements scolaires ou la "sécurisation" des locaux avec la mise en place de caméras ou de grilles. De symbolique, la fermeture en devient matérielle.

CETTE TONALITÉ NOSTALGIQUE

Si la plupart des enseignants doutent de l'intérêt de ces mesures, le principe de "sanctuarisation"n'en demeure pas moins largement accepté dans leur esprit. Bon nombre d'entre eux se sont ainsi saisis des quelque 15 000 réunions organisées dans le cadre du "débat national sur l'avenir de l'école" pour témoigner de leur crainte de voir les valeurs de l'école - travail, mérite, égalité, laïcité... - bousculées par celles de la société de consommation - séduction, immédiateté, facilité...

Sauf surprise, la synthèse du "débat national sur l'avenir de l'école" que doit rédiger la commission présidée par Claude Thélot, d'ici à mars, ne manquera pas de traduire cette tonalité nostalgique.

Cette inquiétude débouche sur l'exigence d'un plus grand cloisonnement du monde scolaire. Elle s'exprime, en premier lieu, à propos des revendications religieuses ou communautaires.

L'affichage de signes religieux, les demandes particularistes sur l'alimentation ou les dates d'examens, le refus de la mixité, la contestation de certains enseignements apparaissent comme des intrusions de la religion dans les établissements. Et appellent donc, aux yeux des enseignants, des réponses très fermes pour manifester la séparation entre l'espace scolaire - public - et le domaine privé.

De manière moins médiatique mais presque aussi fondamentale, la communauté éducative apparaît très sensible à la question de la "neutralité" du service public vis-à-vis du monde économique, comme le démontre le succès des thèses altermondialistes.

Confrontés à l'invasion des marques et au risque d'une "marchandisation" de l'enseignement, les professeurs réclament, là encore, d'ériger une stricte frontière. Les syndicats n'ont d'ailleurs jamais caché qu'une approche strictement laïque interdisant les seuls signes religieux était insuffisante. Dans leur conception, la neutralité doit aussi s'entendre des "influences patronales, religieuses et sectaires", comme l'écrit le SNES-FSU, principal syndicat des collèges et des lycées.

Le point commun de ces analyses est implicite : l'ampleur des menaces que fait porter la société - le communautarisme, l'entreprise, pour reprendre nos deux exemples - doit conduire à "fermer", "protéger" et "défendre" l'école. L'espoir placé dans cette exigence de "sanctuarisation" paraît pourtant bien illusoire. Deux facteurs limitent considérablement les effets attendus d'une telle politique.

Le premier tient à l'évolution du public scolaire : la notion d'"école sanctuaire" n'a tenu, dans le passé, que parce que l'éducation nationale se gardait bien d'accueillir tous les élèves ensemble - et notamment ceux des "classes dangereuses", relégués à l'école primaire et empêchés, de fait, de poursuivre leurs études au lycée. Cette période est évidemment révolue : avec 97 % des jeunes qui atteignent aujourd'hui le niveau de la troisième, contre 71 % en 1980, la société se retrouve presque intégralement dans l'école. Et, avec elle, mécaniquement, toutes les tensions qui traversent le pays.

LA TENTATION DU REPLI

Il en va ainsi de l'émergence du "communautarisme" dans les écoles : constitue-t-elle une véritable surprise quand on connaît l'ampleur de la ségrégation sociale,

voire ethnique, dans les quartiers ? Qui en est le plus responsable, des individus ou de la République, qui permet de telles inégalités ? En quoi, enfin, la fermeture de l'école résoudra-t-elle ces tensions ?

La tentation du repli se heurte à une seconde limite : la focalisation sur les maux extérieurs de l'école tend à réduire au strict minimum la réflexion sur les facteurs internes de dysfonctionnement.

Et pourtant, les sujets ne manquent pas, dont beaucoup d'observateurs estiment qu'ils sont déterminants : en vrac, les faiblesses de la formation des enseignants, la nomination des professeurs les moins expérimentés sur les postes les plus difficiles, le refus de faire évoluer la définition du service des enseignants, le choix de privilégier, en termes de moyens, les lycées par rapport aux collèges, l'image désastreuse de l'enseignement professionnel...

Dans ce contexte, l'idée de "sanctuarisation" peut paraître séduisante, mais elle risque de ne constituer qu'un leurre.

Luc Bronner

. ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 15.02.04

Posté(e)

Fin mars, sera publié sur le web, les premières conclusions.

Un rapport de plus de 200 pages sera publié en mai, mais les conclusions définitives seront rendues publiques en septembre....

Posté(e)

Bonsoir à tous!

Une autre question m'est venue concernant le débat national.

J'ai lu dans un article que l'art n'a pas été traité dans le débat national sur l'école.

Y a t'il d'autre(s) thème(s) qui ont été oubliés?

Bonne soirée à tous!

Armelle

Posté(e)

Le «débat sur l'école» scinde le collège

La commission chargée de le résumer remet en cause le collège unique. Par Emmanuel DAVIDENKOFF/ mardi 09 mars 2004/ LIBERATION

le collège unique a du plomb dans l'aile. C'est ce qui ressort des premiers éléments de la synthèse du «grand débat sur l'école» sur laquelle planche actuellement la commission dudit débat ; des éléments dévoilés par l'Agence Education Formation.

«Miroir». Ce document, qui sera finalisé fin mars, prétend offrir en 500 pages et 18 chapitres un «miroir» des 15 000 débats organisés dans tout le pays en décembre et janvier et des milliers de contributions adressées à la commission, notamment via Internet.

Que disent les premiers reflets de ce «miroir» ? Que «les participants [aux débats] sont déchirés entre, d'une part, les faits de terrain (hétérogénéité sociale, culturelle et cognitive ingérable, "dictature" des programmes, préparation des meilleurs pour le lycée), et, d'autre part, le dogme du collège pour tous avec des contenus identiques pour tous».

De fait, la commission, présidée par Claude Thélot, fait état de nombreuses propositions qui casseraient de facto le collège unique : création de structures communes à plusieurs collèges pour regrouper les élèves en grande difficulté, développement des stages en entreprise dès le collège, restauration d'un palier d'orientation en fin de cinquième... Comme il est d'usage, la nécessité de créer des «passerelles efficaces» entre voies générales et professionnelles afin de compenser cette orientation précoce est évoquée.

Effectifs. Seule piste énoncée pour maintenir le collège unique, celle de la différenciation de la pédagogie : «Il s'agit de prendre en compte la diversité des rythmes d'apprentissage, et de permettre à chaque élève de bénéficier du temps approprié pour apprendre et assimiler.» Précision utile : «Cela suppose évidemment d'avoir les moyens pratiques d'une telle pédagogie, en travaillant avec des effectifs réduits.» Ce qui n'est pas franchement l'option du gouvernement actuel. Pas plus que le sens de l'histoire : dès l'instauration du collège unique par René Haby, en 1975, le principe d'une pédagogie différenciée avait été mis en avant. Mais il n'est jamais massivement entré dans les faits.

Cette synthèse bouclée, la commission émettra ses propositions. Echéance prévue : septembre.

Posté(e)

IL Y A AUSSI CA:

Grand débat : l'école doit être recentrée sur les enseignements fondamentaux

LE MONDE | 09.03.04 | 13h47

Un premier document fait la synthèse des 15 000 réunions organisées.Le million de participants au Débat national sur l'avenir de l'école n'a pas réclamé de bouleversements du système éducatif français. Mais, dans leur extrême diversité, les comptes rendus des quelque 15 000 réunions organisées entre novembre 2003 et janvier 2004 témoignent de la volonté de recentrer l'éducation nationale sur les apprentissages fondamentaux, de mieux protéger l'école de la société et d'assouplir le principe du "collège unique". Tels sont les principaux éléments d'une version, encore partielle, du "miroir du débat", document révélé lundi 8 mars par l'Agence éducation et formation (AEF) et dont Le Monde s'est procuré une copie. Ce texte, qui représente les trois quarts des 500 pages du rapport final, devrait être publié d'ici à la fin mars. Rédigé sous la responsabilité de la commission présidée par Claude Thélot, le document est censé nourrir un second rapport dont la publication est prévue pour septembre ; la commission Thélot présentera alors ses recommandations en vue d'une révision de la loi d'orientation sur l'éducation de juillet 1989, objectif affiché par Jacques Chirac.

Le retour aux enseignements fondamentaux. "Lire, écrire, compter" doit constituer l'objectif prioritaire de l'éducation nationale. Les réunions organisées dans les établissements scolaires et les arrondissements ont mis en évidence la volonté du monde éducatif de se concentrer en premier lieu sur la maîtrise des apprentissages fondamentaux. Beaucoup d'enseignants et de parents réclament donc une révision des programmes. "Les contenus abordés à l'école primaire paraissent trop conséquents et donnent l'impression que de nombreux domaines sont survolés sans être approfondis", relève la commission.

Une école préservée de la société.

La place de l'école dans la société a fait l'objet de nombreuses interventions. "L'école a vocation à résister aux dérives de la société", selon l'analyse des débats effectuée par la commission. Face à "la légèreté intellectuelle du consumérisme et du zapping" et à "la légèreté morale de l'argent facile et du scoop", les enseignants ont le sentiment de se trouver seuls à lutter contre "la dilution des repères". La commission Thélot fait état d'"un accord unanime" pour demander la "réhabilitation du travail" et du "goût de l'effort" : les missions d'"instruction" et d'"éducation" apparaissent ainsi "indissociables" pour une majorité de participants.

La demande d'un assouplissement du "collège unique". "Le "collègue unique" n'est que rarement rejeté en bloc avec retour pur et simple aux classes de niveau et orientation précoce irréversible", constate la commission. Un relatif consensus s'est établi pour considérer qu'il importe de donner "à tous les élèves" un socle commun de connaissances et de compétences, mais qu'ensuite une diversification des parcours doit être possible pour tenir compte des différences entre élèves. Le rapport cite plusieurs pistes envisagées au cours des réunions : réorganisation de la sixième et de la cinquième pour assurer une transition entre le primaire et le collège ; diversification des parcours à partir de la quatrième en fonction des "compétences" et des "appétences" ; révision des programmes, réorganisation de l'orientation, etc. Ces évolutions doivent aller de concert, pour la plupart des participants, avec un effort en termes de soutien et d'aide individualisée aux élèves.

Une critique latente des choix du gouvernement. Deux des dossiers à l'origine du conflit entre le monde éducatif et le gouvernement ont été abordés au cours des débats et débouchent sur une remise en cause de la politique suivie par le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, et le ministre de l'éducation, Luc Ferry. Sur la décentralisation, le monde éducatif se fait très critique : "L'annonce d'une nouvelle étape de la décentralisation fait l'unanimité contre elle", indique la commission. Sur les questions budgétaires ensuite : alors que le gouvernement a mis en place une politique de rigueur, "l'insuffisance des moyens humains" apparaît comme un "problème récurrent" aux yeux des enseignants et des parents, qui regrettent, par exemple, le remplacement partiel des aides-éducateurs et des surveillants, jugés efficaces dans la gestion de la violence scolaire.

Luc Bronner • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 10.03.04

Posté(e)
"Lire, écrire, compter" doit constituer l'objectif prioritaire de l'éducation nationale.

...Et l'oral?

Armelle

Posté(e)
"Lire, écrire, compter" doit constituer l'objectif prioritaire de l'éducation nationale. Les réunions organisées dans les établissements scolaires et les arrondissements ont mis en évidence la volonté du monde éducatif de se concentrer en premier lieu sur la maîtrise des apprentissages fondamentaux

Dans le débat auquel j'ai assisté, justement la plupart des enseignants craignaient de voir abandonnés les arts plastiques, la musique .... Tout le contraire des autres quoi !

Posté(e)

je sais pas ce que vous en penser mais c'est pas tres rejouissant tout ça.... cryin

Posté(e)
Voici un rapport défendant la place des arts à l'école. J'espère de tout coeur que ces domaines ne seront pas abandonnés.

http://www.ces.fr/rapport/doclon/04021104.PDF

Bonsoir!

J'ai entendu dire que la musique et les arts plastiques deviendraient optionnels en particulier au collège. Je trouve ça dramatique, qu'en pensez-vous?

A+!

Armelle

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