cressie Posté(e) 3 août 2008 Posté(e) 3 août 2008 bonjour, les comptines associees à des affiches ou images indiçant les notions à retenir ( couleurs/nombre/fruits/vehicules/sentiments/les distances en prenant appui sur leur taille en cms..) permettent une meilleure retenue de l'information, mais il faudra garder en memoire, le decalage entre la demande et la reponse..des notions peuvent etre acquises sans toutefois pouvoir etre redistribuer sans contexte parlant directement au loulou. Bizarement l'info sera retenue pour le quotidien et associée à un contexte _ par exemple dans l'habillage, les couleurs des pulls...ou des chaussettes. Ce n'est pas si troublant que cela, vu que l'enfant apprend à gerer son corps sur le plan moteur/sensoriel/ dans le quotidien, qu'il raccroche les mots à son quotidien, soit les mots qu'il entend souvent pour s'habiller ( pull gris ou vert? ) ou pour manger ( 4 biscuits ) ...et dans 12 jours :vacances, ou sortie ou autres ...ou dans 30 minutes, on va manger... si cela peut vous aider à construire vos cours de telles façons à les imbriquer dans leur quotidien, tt mieux ...car mine de rien, c'est pouvoir permettre l'interactivite, le choix, la patience ...et etre un peu acteur, un peu decideur et ouvrir d'autres horizons..
cressie Posté(e) 3 août 2008 Posté(e) 3 août 2008 re, restez le plus humaine possible sans chercher à etre parfaite et saisir les opportunites me semble deja essentiel. Ensuite, selon la dynamique qui sera loin d'etre constante pour tous, vous aurez des jours magiques et d'autres plus ternes, mais c'est ainsi et il ne faut pas culpabiliser, mais tjrs tjrs proposer et multiplier les supports sur un meme theme afin d'elargir la comprehension orale des mots à defaut de pouvoir les dire ou parler. Vous observerez sans peser du regard, les gestes, les mimiques, les regards de vos eleves afin de decrypter les gestes moteurs qui renseignent sur un debut de comprehension, mais sans trop y attacher non plus d'importance, c'est juste pour capter individuellement vos eleves, et lever des freins possibles en toute simplicite. plus on reduit notre attente personnelle, plus les loulous s'ouvrent... plus on fait peser une attente, plus ça crispe. l'ambiance de la classe est à privilegier dans un climat serein, malicieux parfois ...mais jamais brusque. C'est le meilleur moyen d'etre efficace sur la longueur, car les redistributions des notions seront souvent en decalage. Obsever sans peser, et rester humaine ( comprehension des douleurs, des handicaps sensoriels) et proposer meme du fantaisiste pour tenter d'approcher des notions scolaires qui s'ancreront par le biais du quotidien.
koulkoul Posté(e) 4 août 2008 Auteur Posté(e) 4 août 2008 re, j'apprécie vraiment vos interventions! Je suis exactement sur la même longueur d'ondes, même si je suis parfois un peu stressée de ne pas répondre suffisamment au côté institutionnel... Ne pas chercher la perfection se relèvera encore mon défi - je ne cherche pas la perfection de ces enfants mais je me l'impose à moi-même dans mes interventions- Je peux paraître un peu trop "cadrée" parfois mais j'essaye autant que faire se peut de ne pas le faire ressentir à mes élèves- ce qui jusqu'à présent semble avoir fonctionner Je vais tenter de donner le meilleur pour qu'ils profitent de l'accompagnement que je leur proposerai! Bonne nuit!
cressie Posté(e) 5 août 2008 Posté(e) 5 août 2008 coucou, je vous fais la promesse qu'enseigner aupres de loulous singuliers developpe une connaissance de soi sans egal et je pense que personne ici ne me contredira. Ensuite, ce que vous appellez " la reponse institutionnelle" existera mais au second plan, sauf s'il existe un module langage au sein de l'IME, reprenant les donnees en compte, et ouvrant lui aussi sur d'autres horizons. Sans module de langage, donc sans travail sur ordi adapté, ou tablette, ou cahier de communication, il faudra en passer par des "cahiers ou des fiches de liaisons afin que les educs integrent les notions decouvertes au quotidien ( les educs ouvrent aussi au langage du quotidien de façon plus spontané et aident à engranger et à elargir les contextes du vocabulaire au quotidien). Votre enseignement gagnera en sens et developpera des aptitudes jusque là indiscibles mais pas inexistantes non plus. Et ne soyez exigeante qu'avec votre tolerance ( pas l'empathie: c'est limite poison) _ accepter les incapacites, les modulations d'ouverture ou de fermeture sur une journée, mais ne jamais renoncer aux propositions, surprendre sans cesse, et ne pas s'enfermer dans des propositions de tout petit ( les enfants grandissent et l'infantilisme est une notion à combattre sur tous les plans). N'ayez pas peur de vos erreurs, elles sont sources d'apprentissages et de surprises loin d'etre desastreuses avec du recul... ps: les supports tactiles ( objets ou matiere) finissent en bouche pour bcp de loulous _ c'est une façon de s'approprier l'objet. A vous de mettre le stop autant de fois qu'il le faudra...
Novana Posté(e) 5 août 2008 Posté(e) 5 août 2008 J'ai eu cette année des enfants trisomiques de niveau cycle 1, dont un trisomique et psychotique, je les avait 2 heures par jour. C'est un peu différent de toi, mais bon je pense que parfois ça s'en rapprochait. J'ai beaucoup galéré aussi, mais petit à petit chacun a pris ses marques. En vrac ce qui n'a pas marché: - la mascotte: flop total, ils ne comprenaient pas, et soient étaient indifférents, soit voulaient me la prendre des mains pour se l'accaparer et la "couver" pour que les autres ne la prennent pas -les activités de mathématiques de Dominique Valentin: trop "ouvertes", consigne pas assez fermée, donc trop angoissant, d'une manière générale, et surtout pour le petit psychotique, plus les consignes étaient fermées et répétitives, mieux ça allait Ce qui a marché: - une structuration hyper régulière et ritualisée des activités: C'est ça qui a débloqué le truc au bout de 2 mois de chaos, et à partir du moment où j'ai instauré ça, ça allait beaucoup mieux. En fait on faisait tous les jours pareil (moi c'était: on chante 3 ou 4 comptines, puis on fait des puzzles ou encastrements suivant leur niveau, puis lecture d'album, puis activité sur fiche, puis graphisme sur ardoise, puis jeux, puis récré) - l'utilisation de l'ordinateur (les jeux de lulu, et poisson rouge: ça les fascinait) - pour les activités à partir d'albums, je me suis gravement inspirée de là: maternalbum. J'ai fait entre autres boucle d'or et la chenille qui fait des trous. Mais bon c'est vrai que les miens, même s'ils se concentraient très peu, accrochaient aux albums. - toutes les activités répétitives avec des consignes fermées (consignes par mimétisme ou en lui prenant la main, le langage étant moins compris que les gestes) - quand je voyais que ça devenait trop tendu en classe, le mieux c'était de sortir et d'aller se promener (on avait la chance d'avoir un grand parc), ou alors de leur mettre un dessin animé quand vraiment il n'y avait plus d'autre solution
cressie Posté(e) 5 août 2008 Posté(e) 5 août 2008 Dans l'établissement où j'enseigne, il y a des orthophonistes qui devraient prendre chaque enfant 1 ou 2 fois 45min dans la semaine.Mais il n'y a pas d'éducateur pour les enfants qui seront en référence sur ma classe. heureusement, sinon vous perdriez le pouvoir fabuleux d'amener de la nouveauté, du sens, des perceptions... chacun sa place, mais reprise des notions vues à differents niveaux me semblent essentielles pour justement elargir la comprehension orale du vocabulaire et hisser le loulou à exprimer comme il peut ses envies, ses besoins, son avidite d'apprendre. Pour le reste, Aurore a de tres bonnes idees et on sent que sans renoncer, elle ne s'est pas abimée dans l'attente _ elle a osé proposer, ne s'est pas culpabilisee qd l'esprit classe n'y etait pas _ mais a su observer ce qui marchait, ce qui plaisait et a donc tourné les consignes en consequences. Allez, vous y arriverez, vous avez la fibre, le reste suivra avec des hauts et des bas, mais les bas ne doivent pas vous rendre malade, juste interrogative pour tenter de lever des freins _ gardez tjrs un recul ou tentez de voir la siuation sous un angle different qd ça bute de trop et que c'est douloureux pour vous ( la culpabilite, le vouloir bien faire...)
Novana Posté(e) 6 août 2008 Posté(e) 6 août 2008 Ah oui j'ai oublié de mettre dans la liste de ce qui n'a pas marché: la peinture! En individuel ça va encore à peu près, si l'élève en question est bien protégé (grand tee-shirt), et qu'on est à côté en permanence. Mais à partir de 2 élèves, c'est le chaos très très rapiddement: on se retrouve avec de la peinture partout partout partout :sur eux (vetements, cheveux, etc...même s'ils ont une blouse), ils la mangent, en mettent partout dans la classe. Et le summum c'est pour les nettoyer: quand on en nettoie un, les autres s'en donnent à coeur joie avec l'eau, et c'est vite la cata dans les sanitaires + il faut les changer entièrement. Bref, si tu décides de faire peinture, c'est vraiment du sport (néanmoins, avec 1 seul élève, c'est très intéressant, et ça leur plait, même s'il faut être sur le qui-vive)
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