Mirobolande Posté(e) 31 juillet 2008 Posté(e) 31 juillet 2008 Ceci dit c'est vrai que notre niveau de vie ne va pas bien.Là où je ne suis pas d'accord, c'est quand on dit qu'il va plus mal que celui des autres, ceux du privé ou je ne sais qui. Globalement, le niveau de vie de la classe moyenne est difficile en ce moment. Pour les profs comme pour les chefs comptables, comme pour les chefs de rayon, comme pour les assistantes sociales, comme pour les gendarmes, comme pour les... pour plein de monde Tout à fait d'accord . Moi aussi. Mais ça ne nous empêche pas de parler de nous car comme le dit la chanson, "quand un instit rencontre un autre instit"... Rien n'empêche de mettre cela dans une perspective plus large et de revenir ensuite à notre cas; les deux orientations ne sont pas antinomiques. Sinon on en revient à ce que je disais avant, c'est un dialogue de sourds. Les médecins sont-ils trop payés? Je ne me permettrais pas de l'écrire, et là aussi il y aurait beaucoup de choses à dire. Un médecin qui passe une heure en consultation avec son malade parce que celui-ci en a besoin est payé au même tarif que celui qui passe 5 minutes à rédiger une ordonnance...Les 2 me sont arrivés. Je vois que tout le monde ou presque (enfin, la classe moyenne) se plaint de son niveau de vie en ce moment. Donc oui il n'y a pas que les instits qui se plaignent, mais ils se plaignent à juste titre; et si vraiment on est passé de 2 fois à 1,2 fois le SMIC en 30 ans, je me dit que c'est vraiment incroyable.
del140330 Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Concernant le pouvoir d'achat comme l'a dit Charivari, cela touche toutes les professions. En plus , je pense qu'on ne peut pas "comparer" même au sein de l'éducation nationale. Un célibataire (quelque soit sa profession , y compris les enseignants ) rencontrent effectivement des difficultés pour boucler les fins de mois . Il leur est très difficile d'accéder à la propriété surtout s'ils ont déjà un crédit voiture. En couple , si les deux travaillent et si en plus on vit en province, la situation est différente d'où mon sentiment d'avoir un salaire honnête même si mon mari a un petit salaire. On ne peut pas comparer un enseignant célibataire à Paris avec un enseignant marié en province. Il y a plein de variables qui rentrent en jeu ...
Mirobolande Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 En plus , je pense qu'on ne peut pas "comparer" même au sein de l'éducation nationale.Un célibataire (quelque soit sa profession , y compris les enseignants ) rencontrent effectivement des difficultés pour boucler les fins de mois . On ne peut pas comparer un enseignant célibataire à Paris avec un enseignant marié en province. Il y a plein de variables qui rentrent en jeu ... Je ne comprends pas tes explications parce que si un enseignant célibataire a du mal à joindre les 2 bouts, pour moi ça veut bien dire qu'il y a un problème au niveau des salaires. Tout le monde devrait pouvoir vivre décemment de son salaire... Les aides sociales sont là pour rééquilibrer les choses, pas de problème. Un célibataire n'y a pas droit, pas de problème. Mais s'il ne peut pas finir le mois sans difficulté, c'est au niveau du salaire que ça pèche. Et donc les salaires qu'il faut augmenter...plutôt que les aides sociales qui sont un pansement. Que de plus en plus de français soient obligés d'aller se nourrir au secours pop je trouve cela indécent. Bref ce que tu dis c'est que TOI tu n'as pas de problème avec ton salaire. Tant mieux pour toi. Moi je continue à penser que nous ne sommes pas sur-payés, loin s'en faut...et je continue à penser que nous mériterions tous d'être augmentés.
del140330 Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 (modifié) Je ne comprends pas tes explications parce que si un enseignant célibataire a du mal à joindre les 2 bouts, pour moi ça veut bien dire qu'il y a un problème au niveau des salaires.Tout le monde devrait pouvoir vivre décemment de son salaire... Les aides sociales sont là pour rééquilibrer les choses, pas de problème. Un célibataire n'y a pas droit, pas de problème. Mais s'il ne peut pas finir le mois sans difficulté, c'est au niveau du salaire que ça pèche. Et donc les salaires qu'il faut augmenter...plutôt que les aides sociales qui sont un pansement. Que de plus en plus de français soient obligés d'aller se nourrir au secours pop je trouve cela indécent. Bref ce que tu dis c'est que TOI tu n'as pas de problème avec ton salaire. Tant mieux pour toi. Moi je continue à penser que nous ne sommes pas sur-payés, loin s'en faut...et je continue à penser que nous mériterions tous d'être augmentés. Je veux essayer d'être plus clair... D'une part je ne voulais pas dire que tous les enseignants célibataires ne pouvaient pas joindre les deux bouts mais certains enseignants. Le problème n'est pas le salaire des enseignants mais le coût de la vie en général et le fonctionnement de plein de services. Il y a plein d'autres personnes qui ne peuvent pas accéder à la propriété parce qu'elles sont seules et qui ont pourtant un emploi rémunéré au dessus du smic. Pour moi le problème n'est pas purement lié à notre profession mais au fonctionnement de la société plus globalement. Qui plus est je n'ai jamais dit qu'on était surpayés...mais que notre salaire est honnête. Je vais te donner des exemples pour te montrer comment pour une personne comme moi (en couple avec un mari avec un bas salaire) mon niveau de vie à augmenter en rentrant dans l'enseignement. Avant je travaillais 35 heures par semaine avec 5 semaines de congés par an (pas de prime, pas de 13 ème mois et un salaire inférieur à un pe2 alors que j'avais 8 ans d'ancienneté). Mon salaire de pe2 echelon 1 : augementation de 100 euros par rapport à mon ancienne profession. Mère de famille : l'éducation nationale me verse une prestation sociale en plus de la caf. Frais de nourrice en diminution : plus besoin de la nourrice pendant les vacances scolaires et seulement 4 jours de garde sur la semaine au lieu de 5. En 4 ans, augmentation régulière grâce au principe de l'ancienneté (en 5 ans là ou je travaillais je n'avais eu qu'une seule augmentation). Je ne peux pas croire que je sois unique . Ce que j'essaye de faire comprendre c'est qu'il ne faut pas avoir un discours trop général en disant NOUS(les enseignants) sommes mal payés. Il y a des pe qui s'en sortent , d'autres nons. Le salaire est honnête après c'est les situations personnelles qui font qu'on s'en sort ou plus difficilement. Si je regarde autour de moi , les enseignants qui rencontrent des fins de mois difficiles sont ceux qui ont des "cailloux" sur le chemin comme l'a si bien dit quelqu'un dans le post. Mais ce n'est pas lié à leur profession. Avec un autre emploi la difficulté serait la même. Le problème n'est pas le montant de notre salaire mais le fonctionnement de la société où tout tourne autour du fric , la hausse des prix etc... J'espère réussir à me faire comprendre. Je suis bien consciente que certains enseignants ont du mal à joindre les deux bouts mais je pense que le "combat" ne se fait pas au niveau où il devrait se passer. Pour moi les revendications ne doivent pas se faire de manière corporatiste... La question n'est pas uniquement celle du salaire et du pouvoir d'achat des enseignants... mais un problème pour un grand nombre de français...et donc c'est par une réflexion globale que l'on doit régler le problème! J'espère avoir été plus clair . Modifié 1 août 2008 par mtl37
Xtophe Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Ce que j'essaye de faire comprendre c'est qu'il ne faut pas avoir un discours trop général en disant NOUS(les enseignants) sommes mal payés.Il y a des pe qui s'en sortent , d'autres nons. Le salaire est honnête après c'est les situations personnelles qui font qu'on s'en sort ou plus difficilement. Pourtant, comme je l'ai dit dans mon précédent post, en 30 ans, le début de carrière d'un enseignant est passé de 2 SMIC à 1,2 SMIC. Et je ne pense pas qu'il existe beaucoup de métiers qui ont perdu 80% de pouvoir d'achat... http://rennes-info.org/Le-traitement-des-enseignants.html Même Sarkozy lui-même a admis, en arrivant au pouvoir, que les rémunérations des enseignants français étaient trop basses, c'est pour dire ! Et la solution qu'il propose (faire des heures sup pendant la semaine) ne concerne qu'une infime partie des enseignants (les profs du second degré enseignant une matière générale). De plus, si tu compares notre salaire avec ceux de nos collègues européens, tu verras la différence : http://www.linternaute.com/actualite/savoi...seignants.shtml Il n'y a pas longtemps, je parlais avec une prof anglaise, qui, au printemps, a fait grève pour les salaires. En Angleterre, il n'y avait plus eu de grève massive depuis l'époque de M. Thatcher. Les revendications demandaient "aucun début de carrière à moins de 2000 livres par mois"... Quand on voit les 3,5% d'inflation prévus cette année et les 0,8% d'augmentation qui nous ont été "généreusement" octroyés, d'ici une dizaine d'année, le SMIC aura largement dépassé les débuts de carrière des enseignants...et tout le monde trouvera ça normal...
esterella Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 D'accord avec toi sur le fait qu'on est sous-payé en comparaison avec les autres pays européens (il suffit de comparer avec l'Allemagne c'est édifiant), un niveau d'études équivalent, la baisse de notre pouvoir d'achat etc... Et c'est sûr qu'il faut réagir contre cela. Mais ce que tu n'as pas compris dans l'explication de mtl37 c'est que malgré tout on s'en sort encore mieux que beaucoup de famille françaises. Prends un ouvrier (je sais de quoi je parle, je suis issue de ce milieu et j'y suis encore) : - il n'a pas les vacances - s'il veut un crédit pour construire c'est la galère (quand nous avons construit la banque a été claire : elle accepte parce que je suis fonctionnaire EN, sinon mon mari n'aurait jamais eu le crédit en tant qu'ouvrier. Même s'il bosse dans une très très gosse boîte, ils estiment qu'il y a toujours un risque). - enlève le crédit ou le loyer, tous les frais habitation (le chauffage, les assurances, EDF ...) - enlève les autres frais (essence, nourriture ...) et tu verras au final qu'ils mangent plus de pâtes et moins de viande que nous . Et tu peux faire cela avec pleins de catégories socio-professionnelles. Le problème ne touche pas que les enseignants, il touche toutes les professions. Et excuse-moi mais si tu ne fais pas ce qu'un patron veut, tu es libre de partir il y en a 1000 comme toi qui attendent, nous sommes quand même à l'abri de cela. mtl37 a raison, si nous continuons notre combat seul nous n'arriverons à rien, il faut se greffer sur les combats des autres professions .
pitchoone Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Deux fois le SMIC il y a 30 ans ? Je n'arrive pas à imaginer ce que serait ma vie si c'était encore vrai aujourd'hui ...
del140330 Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 D'accord avec toi sur le fait qu'on est sous-payé en comparaison avec les autres pays européens (il suffit de comparer avec l'Allemagne c'est édifiant), un niveau d'études équivalent, la baisse de notre pouvoir d'achat etc... Et c'est sûr qu'il faut réagir contre cela.Mais ce que tu n'as pas compris dans l'explication de mtl37 c'est que malgré tout on s'en sort encore mieux que beaucoup de famille françaises. Prends un ouvrier (je sais de quoi je parle, je suis issue de ce milieu et j'y suis encore) : - il n'a pas les vacances - s'il veut un crédit pour construire c'est la galère (quand nous avons construit la banque a été claire : elle accepte parce que je suis fonctionnaire EN, sinon mon mari n'aurait jamais eu le crédit en tant qu'ouvrier. Même s'il bosse dans une très très gosse boîte, ils estiment qu'il y a toujours un risque). - enlève le crédit ou le loyer, tous les frais habitation (le chauffage, les assurances, EDF ...) - enlève les autres frais (essence, nourriture ...) et tu verras au final qu'ils mangent plus de pâtes et moins de viande que nous . Et tu peux faire cela avec pleins de catégories socio-professionnelles. Le problème ne touche pas que les enseignants, il touche toutes les professions. Et excuse-moi mais si tu ne fais pas ce qu'un patron veut, tu es libre de partir il y en a 1000 comme toi qui attendent, nous sommes quand même à l'abri de cela. mtl37 a raison, si nous continuons notre combat seul nous n'arriverons à rien, il faut se greffer sur les combats des autres professions . Merci car je vois que tu as compris mon raisonnement .
Xtophe Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 D'accord avec toi sur le fait qu'on est sous-payé en comparaison avec les autres pays européens (il suffit de comparer avec l'Allemagne c'est édifiant), un niveau d'études équivalent, la baisse de notre pouvoir d'achat etc... Et c'est sûr qu'il faut réagir contre cela.Mais ce que tu n'as pas compris dans l'explication de mtl37 c'est que malgré tout on s'en sort encore mieux que beaucoup de famille françaises. On ne parle effectivement pas de la même chose : - est-ce que nous sommes mieux payés que beaucoup de gens, est-ce que nous avons certains avantages (sécurité de l'emploi): la réponse est oui. - est-ce qu'un enseignant (en particulier un PE) français est suffisamment bien payé par rapport au métier qu'il exerce: pour moi, la réponse est NON. Et cela ne risque pas de s'arranger dans les années à venir puisque les prochaines réformes sur les EPEP et la "mobilité" dans la Fonction Publique prévoient clairement la mise sous tutelle des enseignants par les municipalités, la fin du statut de fonctionnaire et la possibilité de licencier un enseignant qui se retrouverait sans classe, donc la mise à mort de cette fameuse "sécurité de l'emploi"... Sans parler des "stages" pendant les vacances, que certains rêveraient de voir devenir obligatoires...avec comme corollaire la suppression d'une partie de vacances des enseignants. En tout cas, moi, je n'attends plus rien de ce gouvernement, ou plutôt de cette monarchie présidentielle installée au pouvoir depuis 15 mois. Il n'y a plus qu'à attendre 2017 pour oser espérer une amélioration...
Charivari Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Pourtant, comme je l'ai dit dans mon précédent post, en 30 ans, le début de carrière d'un enseignant est passé de 2 SMIC à 1,2 SMIC. Et je ne pense pas qu'il existe beaucoup de métiers qui ont perdu 80% de pouvoir d'achat...http://rennes-info.org/Le-traitement-des-enseignants.html je ne pense pas que le % de smic soit proportionnel au % de pouvoir d'achat.
esterella Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 [On ne parle effectivement pas de la même chose :- est-ce que nous sommes mieux payés que beaucoup de gens, est-ce que nous avons certains avantages (sécurité de l'emploi): la réponse est oui. - est-ce qu'un enseignant (en particulier un PE) français est suffisamment bien payé par rapport au métier qu'il exerce: pour moi, la réponse est NON. Tout à fait. J'ai oublié avant de donner un exemple. Une collègue en Sarre (Allemagne) et moi avons comparez nos salaires. Elle a 2ans d'ancienneté de moins que moi (ce qui permet une bonne comparaison) et gagne 400 euros de + par mois. Et c'est pas tout, en Allemagne les impôts sont prélevés à la source, ce qui veut dire que je gagne 400 euros de moins + mes impôts, vous ferez vite fait le calcul et là oui l'écart est criant. Et si on prend en compte le niveau de vie global, je vous assure que le pouvoir d'achat d'un allemand est supérieur à celui d'un français et ceci pour toutes les professions. Et cela ne risque pas de s'arranger dans les années à venir puisque les prochaines réformes sur les EPEP et la "mobilité" dans la Fonction Publique prévoient clairement la mise sous tutelle des enseignants par les municipalités, la fin du statut de fonctionnaire et la possibilité de licencier un enseignant qui se retrouverait sans classe, donc la mise à mort de cette fameuse "sécurité de l'emploi"... Oui on y arrivera tôt ou tard. Et ce jour-là je n'hésiterai pas à me reconvertir si mon âge me le permet encore. Car si on perd la sécurité de l'emploi faut pas rêver, tous les sacrifices, l'implication etc... ne valent plus le coup. Sans parler des "stages" pendant les vacances, que certains rêveraient de voir devenir obligatoires...avec comme corollaire la suppression d'une partie de vacances des enseignants. C'est pour cela que je ne les ai pas faits. Mais là aussi faut pas rêver ça nous pend au nez et y a intérêt à ce que le salaire suive et tout de suite, car certains collègues en ayant fait en avril n'ont toujours rien perçu. En tout cas, moi, je n'attends plus rien de ce gouvernement, ou plutôt de cette monarchie présidentielle installée au pouvoir depuis 15 mois. Il n'y a plus qu'à attendre 2017 pour oser espérer une amélioration...
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