Mirobolande Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 D'accord avec toi sur le fait qu'on est sous-payé en comparaison avec les autres pays européens (il suffit de comparer avec l'Allemagne c'est édifiant), un niveau d'études équivalent, la baisse de notre pouvoir d'achat etc... Et c'est sûr qu'il faut réagir contre cela.Mais ce que tu n'as pas compris dans l'explication de mtl37 c'est que malgré tout on s'en sort encore mieux que beaucoup de famille françaises. On ne parle effectivement pas de la même chose : - est-ce que nous sommes mieux payés que beaucoup de gens, est-ce que nous avons certains avantages (sécurité de l'emploi): la réponse est oui. - est-ce qu'un enseignant (en particulier un PE) français est suffisamment bien payé par rapport au métier qu'il exerce: pour moi, la réponse est NON. Dialogue de sourds... Les 2 orientations pour moi ne sont pas incompatibles. Quand aux dernières vacances en Allemagne j'ai annoncé combien je gagnais, c'est vrai qu'ils ont été surpris...et qu'ils ont compris mes difficultés de fins de mois. Je pense que la baisse du pouvoir d'achat est certes général; mais si vraiment nous sommes passés de 2 fois à 1,2 fois le SMIc ça veut bien dire que notre profession est largement discréditée. Pourquoi? Parce que en même temps elle s'est largement féminisée? Parce qu'elle ne représente plus rien? Vouloir augmenter le salaire des enseignants, je ne vois pas pourquoi ça serait incompatible avec vouloir une plus juste rémunération pour tous. Pourtant, comme je l'ai dit dans mon précédent post, en 30 ans, le début de carrière d'un enseignant est passé de 2 SMIC à 1,2 SMIC. Et je ne pense pas qu'il existe beaucoup de métiers qui ont perdu 80% de pouvoir d'achat...http://rennes-info.org/Le-traitement-des-enseignants.html je ne pense pas que le % de smic soit proportionnel au % de pouvoir d'achat. Aors là je ne comprends pas...Mon pouvouir d'achat est proportionnel à mon salaire il me semble.
FREUDE Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 quote name='Xtophe' post='3125522' date='01/08/2008, 13:03']Pourtant, comme je l'ai dit dans mon précédent post, en 30 ans, le début de carrière d'un enseignant est passé de 2 SMIC à 1,2 SMIC. Et je ne pense pas qu'il existe beaucoup de métiers qui ont perdu 80% de pouvoir d'achat... http://rennes-info.org/Le-traitement-des-enseignants.html je ne pense pas que le % de smic soit proportionnel au % de pouvoir d'achat. Aors là je ne comprends pas...Mon pouvouir d'achat est proportionnel à mon salaire il me semble. Ce que Charivari veut dire, c'est que c'est plus le SMIC qui a augmenté que ton salaire qui "baisse". Il y a eu ces trente dernières années de fortes revalorisations du SMIC (que je juge tout à fait nécessaires), mais d'autres salaires n'ont pas suivi dans les mêmes proportions et donc l'écart entre les bas salaires et les autres se réduit de plus en plus. Economiquement ce ne serait pas possible de faire subir les mêmes pourcentages d'augmentation aux salaires moyens (inflation qui de toute façon réduirait le Pouvoir d'achat...cercle vicieux...). Dans des proportions moindres, c'est plutôt une bonne chose pour le SMIC, n'oublions pas qu'un salarié smicard a souvent la malchance de le rester de nombreuses années ce qui n'est pas le cas des professions telles que PE où on touche plus selon l'ancienneté... Après il y a bien sur une politique salariale médiocre ces dernières années dans la fonction publique...
marxou Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 'il n'y a rien de choquant à ce qu'une profession qui a un certain statut et un certain niveau d'études, demande à être payée en conséquence pour cela. Certes, nous n'avons pas le niveau d'études des médecins, mais nous ne sommes pas des troufions pour autant. Je suis souvent d'accord avec ce que tu dis, mais là.....j'ai du mal ! Tu sous-entends que celui qui n'a justement pas de diplome est un troufion et que donc il méritrait un salaire en fonction, c'est à dire faible. Pour ma part, je pense que le diplome ne doit en aucun cas déterminer le salaire. Qui peut faire de longues études ? Qui peut faire des études couteuses qui mènent à un boulot bien payé ? Qui à part quelqu'un qui aurait grandi dans une famille favorisée ? Evidemment, il ya des exceptions mais elles sont rares . Ensuite, que fait on de celui qui a largement les capacités de suivre de longues études mais qui choisit de les stopper rapidement pour suivre une formation menant à un boulot, certes mal payé, mais qu'il affectionne particulièrement ? Certains (les libéraux, en général) avancent l'idée que le salaire est en fonction des responsabilités prises. Quelle drôle de concept ? Qui n'exerce pas un boulot à responsabilités ? Le boulanger, le mécano, le maçon, le tailleur de pierres, la secrétaire.... n'ont ils pas de lourdes responsabilités, au même titre que le chef d'équipe ou le dentiste du coin ? Pour que chacun ait sa chance, pour que chacun puisse s'instruire, pour que chacun puisse s'épanouir intellectuellement, il faut donc s'attaquer à la base, en éradiquant les inégalités sociales.... ( bref, l'inverse de ce qui se fait actuellemnt).
del140330 Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Pour que chacun ait sa chance, pour que chacun puisse s'instruire, pour que chacun puisse s'épanouir intellectuellement, il faut donc s'attaquer à la base, en éradiquant les inégalités sociales.... ( bref, l'inverse de ce qui se fait actuellemnt).
Xtophe Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 'il n'y a rien de choquant à ce qu'une profession qui a un certain statut et un certain niveau d'études, demande à être payée en conséquence pour cela. Certes, nous n'avons pas le niveau d'études des médecins, mais nous ne sommes pas des troufions pour autant. Je suis souvent d'accord avec ce que tu dis, mais là.....j'ai du mal ! Tu sous-entends que celui qui n'a justement pas de diplome est un troufion et que donc il méritrait un salaire en fonction, c'est à dire faible. Pour ma part, je pense que le diplome ne doit en aucun cas déterminer le salaire. Qui peut faire de longues études ? Qui peut faire des études couteuses qui mènent à un boulot bien payé ? Qui à part quelqu'un qui aurait grandi dans une famille favorisée ? Evidemment, il ya des exceptions mais elles sont rares . Ensuite, que fait on de celui qui a largement les capacités de suivre de longues études mais qui choisit de les stopper rapidement pour suivre une formation menant à un boulot, certes mal payé, mais qu'il affectionne particulièrement ? Certains (les libéraux, en général) avancent l'idée que le salaire est en fonction des responsabilités prises. Quelle drôle de concept ? Qui n'exerce pas un boulot à responsabilités ? Le boulanger, le mécano, le maçon, le tailleur de pierres, la secrétaire.... n'ont ils pas de lourdes responsabilités, au même titre que le chef d'équipe ou le dentiste du coin ? Pour que chacun ait sa chance, pour que chacun puisse s'instruire, pour que chacun puisse s'épanouir intellectuellement, il faut donc s'attaquer à la base, en éradiquant les inégalités sociales.... ( bref, l'inverse de ce qui se fait actuellemnt). Ce n'est pas tant le niveau d'études que je regarde, mais plutôt le statut du métier, son "rang social" par rapport à la société en général. Comme chacun le sait, il y a 3 catégories dans la Fonction Publique, A, B et C. Ces trois "grades" correspondent grosso modo à la division hiérarchique classique de toute entreprise lambda, c'est à dire cadre, agent de maîtrise et ouvrier. Et, comme je l'ai dit plus haut, je ne vois rien de choquant à ce qu'un cadre gagne un peu plus qu'un agent de maîtrise, qui lui-même gagne un peu plus qu'un ouvrier. Donc quand on compare le salaire d'un enseignant avec celui d'un emploi disons "subalterne", je trouve que c'est un peu un non-sens: cela revient à comparer le salaire d'un cadre avec celui d'un ouvrier. Après, il y aura toujours des gens pour dire qu'un ouvrier a plus de mérite (et on en revient une nouvelle fois à cette histoire de mérite) qu'un cadre, que son travail est plus pénible, plus stressant, etc, et donc qu'il doit gagner autant que lui... Le vrai problème, je pense, c'est l'importance que l'opinion publique accorde à notre métier. Le "plus beau métier du monde", en quelques décennies, en France, est devenu l'un des métiers les plus haïs, les plus méprisés et les moins respectés. Un métier de "fainéant", "facile", "peinard", qui ne comporterait que des avantages. La faute à qui, la faute à quoi? Honnêtement, je n'en sais rien. Toujours est-il que si vous regardez bien, la rémunération des enseignants en Europe est souvent proportionnelle au respect et à l'estime que lui porte l'opinion publique. Dans les pays où ils sont les mieux payés, les enseignants jouissent également d'un grand prestige aux yeux de l'opinion, et personne ne vient les discréditer. Et comme, en France, nous avons porté au pouvoir un gouvernement qui veut clairement démanteler la Fonction Publique et se désengager de ses responsabilités d'employeur public, nous devons nous attendre à nous en prendre plein la gu... pendant encore (au moins!) 8 ans et demi.
pitchoone Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Pour ma part, je pense que le diplome ne doit en aucun cas déterminer le salaire. Qui peut faire de longues études ? Qui peut faire des études couteuses qui mènent à un boulot bien payé ? Qui à part quelqu'un qui aurait grandi dans une famille favorisée ? Evidemment, il ya des exceptions mais elles sont rares . Euh, mes parents sont ouvriers, non pas par choix, ils avaient les capacités de faire des études, mais parce que leurs parents n'ont pas voulu leur payer des études et les ont envoyés bosser à 16 ans. Donc, la galère je connais. J'ai voulu devenir enseignante par vocation mais aussi parce que j'espérais une certaine ascension sociale. J'ai fait des études grâce à une bourse, certes pas aussi longue que pour être médecin, j'ai travaillé tous les week-ends, toutes les vacances depuis l'âge de 16 ans pour financer mes études et accéder à mon "rêve" . Et aujourd'hui, je gagne modestement ma vie : quand j'ai payé toutes les factures, il ne reste pas grand chose à la fin du mois. Les vacances, c'est une semaine par an, pas trop loin, et c'est tout. On est donc loin de l'eldorado ! J'ai autour de moi des employés non qualifiés qui gagnent autant voir plus que moi , avec les RTT, les participations aux bénéfices, les avantages du CE et le 13e mois. Alors, je suis parfois dégoutée d'avoir galéré autant pour gagner si peu au regard de mon implication et de mes responsabilités. On nous en demande de plus en plus et nous avons une image de nantis. Nous n'avons que 10 mois de salaire par an, n'avons pas de RTT (les RDV avec les parents, les courses le mercredi, l'organisation de la kermesse, le temps passé à préparer la classe , etc, c'est sur le temps libre) J'envie ceux qui finissent à 17 h et qui ne ramènent pas de travail à la maison, qui ne font que leur 35h, car j'en suis bien loin... On nous envie notre sécurité de l'emploi mais j'ignore combien de temps nous la garderons compte tenu des dernières idées du gouvernement. On pourrait être viré sans indemnités (pas de cotisation ASSEDIC) . Faire des études pour accéder à un métier nécessite que l'emploi soit mieux rémunéré : si on commence à travailler à 25 ans , quand partirons-nous à la retraite ? Ceux qui commencent à 16 ans, pourront partir dès 57 ans ... pas nous .
del140330 Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 On pourrait être viré sans indemnités (pas de cotisation ASSEDIC) . Quand on se fait licencier dans la fonction publique c'est l'employeur qui verse les indemnités chomages c'est pour ça qu'il n'y a pas de cotisation assedic (c'est différent pour les avs mais pour les stagiaires ou titulaires c'est comme ça ). Pour le reste, je ne suis pas entièrement d'accord sur ta notion de temps libre. Au début de carrière c'est sur qu'on en bave mais au bout de quelques années on ne fait pas forcément plus de 35 heures par semaine.... Pour l'ascension sociale , tu y as réussi mais il ne faut pas confondre ascension sociale et revenus mensuels (en tout cas à mon sens les deux sont à distinguer).
JBB Posté(e) 1 août 2008 Posté(e) 1 août 2008 Notre profession s'est largement féminisée et d'après le rapport Pochart, de mémoire, elle était "devenue" une profession "accessoire", avec le salaire qui "va avec", les catégories socio professionnelle des conjoints étant là pour "assurer"... Il faudrait relire le rapport... L'érosion des salaires s'est nettement accentuée avec la réforme des instits - PE avec aussi la perte du droit au logement, même si l'indemmité a été intégrée au salaire et "compte" pour la retraite... Le peu qui a été gagné a été vite mangé. Je ne pense pas que les anciens me contrediront. Quand aux salaires de fin de carrière, il va falloir soit débuter tôt, soit travailler jusqu'à .... ans, vous ferez votre calcul... pour atteindre le bout du bout. JBB
pommedamour59 Posté(e) 2 août 2008 Posté(e) 2 août 2008 Notre profession (...) était "devenue" une profession "accessoire", avec le salaire qui "va avec", les catégories socio professionnelle des conjoints étant là pour "assurer"... C'est tout à fait ce que je ressens au jour le jour. A côté de ce que gagne mon conjoint (et heureusement pour nous), j'ai l'impression de gagner chaque mois non plus que l'argent de poche.
pitchoone Posté(e) 2 août 2008 Posté(e) 2 août 2008 Notre profession (...) était "devenue" une profession "accessoire", avec le salaire qui "va avec", les catégories socio professionnelle des conjoints étant là pour "assurer"... C'est tout à fait ce que je ressens au jour le jour. A côté de ce que gagne mon conjoint (et heureusement pour nous), j'ai l'impression de gagner chaque mois non plus que l'argent de poche. Pas moi, c'est notre principale source de revenus ...
pommedamour59 Posté(e) 2 août 2008 Posté(e) 2 août 2008 Notre profession (...) était "devenue" une profession "accessoire", avec le salaire qui "va avec", les catégories socio professionnelle des conjoints étant là pour "assurer"... C'est tout à fait ce que je ressens au jour le jour. A côté de ce que gagne mon conjoint (et heureusement pour nous), j'ai l'impression de gagner chaque mois non plus que l'argent de poche. Pas moi, c'est notre principale source de revenus ... J'ai bien conscience que mon cas n'est pas très répandu, malheureusement (en même temps j'exagère pour appuyer l'intervention de JBB)
JBB Posté(e) 3 août 2008 Posté(e) 3 août 2008 Notre profession (...) était "devenue" une profession "accessoire", avec le salaire qui "va avec", les catégories socio professionnelle des conjoints étant là pour "assurer"... C'est tout à fait ce que je ressens au jour le jour. A côté de ce que gagne mon conjoint (et heureusement pour nous), j'ai l'impression de gagner chaque mois non plus que l'argent de poche. Pas moi, c'est notre principale source de revenus ... J'ai bien conscience que mon cas n'est pas très répandu, malheureusement (en même temps j'exagère pour appuyer l'intervention de JBB) Encore un truc : vos situations personnelles sont bien différentes des notres lorsque nous débutions (à 20 ans ou un peu plus) dans le métier, nos besoins n'étaient pas les mêmes, en terme d'affectation (beaucoup de célibataires, ), logement quasi assuré par les mairies même s'ils n'étaient pas reluisants, en terme de revenus (pas ou peu de charges de famille), par contre la situation a dégénéré lorsque R. Barre a décidé dans les années 70 de ne plus traité la hausse des salaires en niveau mais en masse (en incluant les changement d'échelons). dans cette période d'inflation galopante, on a pris une calotte monumentale... D'après les plus anciens que nous, nos salaires avaient déjà décroché des salaires de certains gradés dans l'armée avec lesquels les instits avaient fait jeu égal... JBB
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