Partir vivre en Argentine

[pticuicui]

Je connais une T1 qui a obtenu sa dispo pour son année de T2, attends peut-être jusque là...

[del-120312]

Je suis désolé si mes propos ont choqué même si c'était le but. On peut se faire licencier sans faire de tort aux enfants. Je pense notamment au fait de dire ses "quatre vérités" à l'institution et à notre hiérarchie qui nous brûle tant les lèvres quand on est en entretien. Ca m'est arrivé et aussi à des amis que des "professionnels" nous parlent comme si nous étions des chiens sous prétexte d'etre direct. J'essaierai de bien faire mon métier car j'apprécie d'enseigner à des enfants, c'est ce qui m'a poussé à le faire. Seulement les conditions proposées sont loin de me satisfaire. C'est éloigné de mes attentes.

Vous êtes choqués qu'on veuille se faire licencier ? Je suis choqué qu'il y ait un hôpital que pour les enseignants. Je suis choqué que tant de collègues se mettent en dépression chaque année. Je suis choqué que nous n'ayons pas de visite médicale chaque année. Je suis choqué que l'institution nous lâche et nous mette en porte-à-faux dès qu'il y a litige avec les parents. Je suis choqué que nous n'ayons pas les moyens de nos ambitions et qu'on nous le reproche.

Vous n'êtes pas choqués de voir tant de post parlant de la détresse de vos collègues, d'entendre dès les premières années que certains de vos collègues changeront de métier car il leur paraît impossible de continuer, de voir des anciens sans motivation ?

Qui causera le plus de torts aux élèves ? moi qui veut arrêter en négociant des indemnités ou ceux qui continuent.

De plus, il est vrai que mon année de PE2 a été difficile et je reste sur cette mauvaise image mais il se peut que cette année change mon point de vue. J'ai 27 ans et je veux vivre des choses extraordinaires dans ma vie. Je prends un risque et je vous remercie de vos mises en garde car vous avez raison. Tout ne peut se faire sur un coup de tête. Je cherche juste la meilleure formule pour le faire.

- si l'institution estime que je ne fais pas du bon travail, l'histoire sera réglée.

- si je suis validé car mon travail porte ses fruits, je resterai pour me mettre en disponibilité ou en détachement (Comment faire ?). Mais cette histoire de 5 ans redevables m'inquiète, quelqu'un aurait-il des infos ?

Je voudrais m'excuser auprès de ceux que mes propos ont choqué. J'aime mon métier, j'y ai pris du plaisir mais les conditions d'exercice me poussent à réfléchir, surtout dans la voie dans laquelle s'engage "l'Ecole de demain". Si, j'étais si réfractaire, je chercherai à me mettre en dépression juste pour ne pas y aller. Or, ce n'est pas le cas. En espérant que vous compreniez ma démarche.

Pour ma part, je ne suis pas choquée de tes interrogations ...Je le suis davantage de voir le nb d'enseignants qui font ce métier sans plaisir , sans motivation et donc sans investissement ni travail de qualité pour les élèves soit parce qu'ils ne se voient pas changer de voie et tout recommencer, soit parce qu'ils ont choisi cette voie pour le statut de fonctionnaire et les vacances. Mieux vaut comme toi, prendre conscience de ses envies , de tenir compte de son épanouissement personnel dés le début , ainsi, personne en patit ,ni toi, ni tes futurs élèves.

Ce qui a choqué c'est que tu veuilles te faire licencier et non démissionner. Les gens ont eu l'impression que tu profitais du système. Encore une fois, je trouve normal de pouvoir toucher les assedics puisque l'année dernière tu as bossé, tu ne t'es pas tourné les pouces. Donc, ça non plus, ça ne me choque pas.

Certains ont été étonnés que tu veuilles partir vivre dans un pays étranger après un simple voyage d'agrément, mais bon, peut être as tu l'esprit aventurier, c'est ton problème.

Toutefois, je suis étonnée car j'ai lu certains de tes messages dans d'autres posts où tu prétends adorer ton métier, ce qui contredit ce que tu écris plus haut... et dans un autre sujet, tu donnais carrément des conseils à une personne qui avait justement peur de se faire licencier, tu lui disais comment gérer le groupe, tenir sa classe, tu paraissais ferme et motivé pour quelqu'un qui va redoubler et qui veut se faire licencier?

Tu es sur que tu vas redoubler? Si oui tes envies de partir à l'autre bout du monde, ne serait pas plutot une envie de fuir ton année de redoublement, de peur de ne pas arriver à être titularisé?

[viou]

Une amie a demandé une dispo dès sa pe2 et l'a obtenue à la fin de son année de PE2 pour 2 ans (je crois).

J'ai envie de te dire : vas-y, pars ! Super expérience, même si au final ça ne fonctionnera peut-être pas avec ton amie ou autre ... Il y aura toujours du positif dans une aventure comme ça. Pour ce qui est du taff, ne cherche pas à te faire virer : aucun avantage. Demande une dispo (maintenant ! Après ce sera trop tard). Et si ça ne fonctionne pas alors il faudra faire un choix : démissionner ou rester.

Voilà mon avis !

[Nounoursinho]

Cloééé, tu as raison, j'ai déjà posté pour dire que j'aimais mon métier. Cependant, je l'ai fait il y a longtemps. beaucoup d'eau coule sous les ponts. J'ai perdu un peu de foi. J'étais en PE2 et maintenant me voilà lâcher pour la première fois avec tout à gérer. Ca m'angoisse. Si je ne démissionne pas de suite, c'est que j'apprécie faire ce métier et je ne veux pas le lâcher si facilement. Et si je peux profiter du système, je le ferai. Le système profite de nous. Si j'ai des droits, je les ferai valoir. Aucune fleur envers l'Education Nationale. Le système ne fait pas de cadeaux, moi non plus.

Dans mon post récent, je donne des conseils mais tu as pu lire une certaine "froideur" dans mes propos. Quasi aucune affection et pourtant nous travaillons avec des enfants qui ne demandent que ça car c'est à leur âge qu'ils ont besoin d'emmagasiner de l'affection surtout pour ceux qui ont des soucis personnels. C'est dur de les repousser et pourtant il le faut sinon nous perdons de notre justesse et impartialité. Je deviens distant avec les enfants. Ce n'est pas facile. Auparavant, jamais je n'aurais pu croire que je crierai sur des enfants et pourtant je le fais. Ce n'est pas la meilleure solution mais j'en arrive là et je me pose des questions. Je dois réfléchir sur moi meme pour savoir ce qui est le mieux pour moi et pour eux. J'ai une année pour le savoir.

Pour la question : démissionner ou être licencié ? Je chercherai à me faire licencié s'il ne me reste que ce choix ( qui serait extrême ) car si je peux profiter du système, je le ferai. Je ne ferai rien d'illégal ni aucune combine tordue, juste profiter de mes droits. Le système profite de nous de toute façon.

Evidemment, si je peux être titularisé et que je le suis, c'est que ce métier me plaît. Je ne me vois pas faire un métier que je déteste, c'est s'empoisonner la vie et ce n'est pas dans mon caractère. Donc si je suis titularisé, ce métier me plaira vraiment mais avant toute obligation personnelle ( des enfants, un couple en France, une maison ou autre ), je veux profiter de ma jeunesse en m'ouvrant l'esprit, en connaissant un autre monde, une autre culture pour ensuite revenir en France pour exercer mon métier et me poser un peu plus et inciter mes élèves à parcourir le monde autant qu'ils le peuvent.

Je vous remercie pour votre soutien et aussi vos mises en garde car cette décision engage toute une vie. Je m'appuie sur vos avis pour nourrir ma réflexion.

[liligrenouille]

ne pas oublier non plus que si tu veux etre licenciée pour profiter des allocations chomages tu dois pointer tous les mois et chercher du travail... Hors si tu pars à l'étranger ce n'est absolument sans aucune garantie que tu pourras toucher cette alloc qui d'après certaines personnes semblent exister.

[del-120312]

Cloééé, tu as raison, j'ai déjà posté pour dire que j'aimais mon métier. Cependant, je l'ai fait il y a longtemps. beaucoup d'eau coule sous les ponts. J'ai perdu un peu de foi. J'étais en PE2 et maintenant me voilà lâcher pour la première fois avec tout à gérer. Ca m'angoisse. Si je ne démissionne pas de suite, c'est que j'apprécie faire ce métier et je ne veux pas le lâcher si facilement. Et si je peux profiter du système, je le ferai. Le système profite de nous. Si j'ai des droits, je les ferai valoir. Aucune fleur envers l'Education Nationale. Le système ne fait pas de cadeaux, moi non plus.

Dans mon post récent, je donne des conseils mais tu as pu lire une certaine "froideur" dans mes propos. Quasi aucune affection et pourtant nous travaillons avec des enfants qui ne demandent que ça car c'est à leur âge qu'ils ont besoin d'emmagasiner de l'affection surtout pour ceux qui ont des soucis personnels. C'est dur de les repousser et pourtant il le faut sinon nous perdons de notre justesse et impartialité. Je deviens distant avec les enfants. Ce n'est pas facile. Auparavant, jamais je n'aurais pu croire que je crierai sur des enfants et pourtant je le fais. Ce n'est pas la meilleure solution mais j'en arrive là et je me pose des questions. Je dois réfléchir sur moi meme pour savoir ce qui est le mieux pour moi et pour eux. J'ai une année pour le savoir.

Pour la question : démissionner ou être licencié ? Je chercherai à me faire licencié s'il ne me reste que ce choix ( qui serait extrême ) car si je peux profiter du système, je le ferai. Je ne ferai rien d'illégal ni aucune combine tordue, juste profiter de mes droits. Le système profite de nous de toute façon.

Evidemment, si je peux être titularisé et que je le suis, c'est que ce métier me plaît. Je ne me vois pas faire un métier que je déteste, c'est s'empoisonner la vie et ce n'est pas dans mon caractère. Donc si je suis titularisé, ce métier me plaira vraiment mais avant toute obligation personnelle ( des enfants, un couple en France, une maison ou autre ), je veux profiter de ma jeunesse en m'ouvrant l'esprit, en connaissant un autre monde, une autre culture pour ensuite revenir en France pour exercer mon métier et me poser un peu plus et inciter mes élèves à parcourir le monde autant qu'ils le peuvent.

Je vous remercie pour votre soutien et aussi vos mises en garde car cette décision engage toute une vie. Je m'appuie sur vos avis pour nourrir ma réflexion.

Je comprends tout à fait ta vision des choses...tu as raison de vouloir profiter de la vie.

Donc,puisque toi même tu vois que tu aimes ce boulot, mais que tu sais plus vraiment où tu en es, c'est normal c'est la PE2 qui donne cette impression, tu devrais essayer de te faire titulariser avant de penser à partir ailleurs en dispo. Moi même ancienne suppléante , j'ai tjs aimé enseigner mais l'an dernier, la pression que je mettais toute seule m'enlevait pas mal de plaisir dans la classe jusqu'à me demander si j'adorais tjs autant le métier et pourtant jétais dans le 93, et mes stages se passaient très bien. J'imagine, si j'avais dû redoubler, tout comme toi, je me demanderai si ce métier me convient et me plait encore...Je crois même que je n'aurais pas voulu refaire une année de PE2...Malgré tout, tu devrais persister dans cette voie pour évaluer après ta T1, si tu as envie d'enseigner.

Cette année en T1, beaucoup moins de stress et le fait d'être titularisée m'a donné une impression tout à fait nouvelle, une super confiance en moi et le plaisir d'enseigner est revenu!

Si la dispo ne peut pas te fournir de salaire, en T1, tu peux toujours prendre un mi temps annualisé comme j'ai fait cette année. Tu bosses 5 mois à temps plein dans l'année scolaire ( par exemple: de septembre à fin janvier) et 7 autres mois ( fin janvier et fin aout), tu ne bosses pas, tu peux partir en Argentine. Comme ça tu fais 5 mois en France, 7 en Argentine et toute l'année tu bénéficies de la moitié de ton salaire.C'est mieux que rien. C'est un bon compromis

[Nounoursinho]

Me voici licencié comme je le souhaitais il y a un an. Seulement le sentiment est tout autre maintenant.

L'an passé, seul comptait mon projet Argentine et je voulais partir. Et puis, j'ai eu mon école, ma classe, mes collègues, tout le personnel lié de près ou de loin à l'école ( personnel d'entretien, animateurs, etc) et mes parents d'élèves. Je vais pouvoir partir mais je garde un léger ressentiment. Pourtant j'en ai bavé cette année, les formateurs ne m'ont pas apporté de soutien et c'était souvent des "visites-défonce". Je ne conteste pas le fond de leur propos, ce sont des professionnels mais la forme ne m'a pas aidé. Par exemple, l'un des deux points positifs qu'ils me trouvaient était que j'avais "une bonne classe", qu'ils pouvaient "s'auto-gérer". Classe !

J'ai été nommé la veille de la rentrée dans un niveau que je n'avais pas vu en stage dans une école à 70 kms de chez moi sans voiture. Alors c'était 2h30 de transports matin et 2h30 chaque soir. J'ai dû urgemment trouver un logement tout en préparant mes cours.

Par chance, j'ai eu une école de rêve : des enfants adorables, des collègues super sympas, des parents agréables et beaucoup de matos. Dans toute ma carrière, je n'aurais pu avoir mieux. Ayant tout cela, je me suis battu pour donner le meilleur. Je bossais 50-55 heures par semaine (comme beaucoup je sais bien mais je le notifie pour indiquer mon investissement malgré mes velléités de licenciement). Je discutais matin et soir avec ma directrice (ancienne formatrice et 25 ans de métier)avec qui je faisais du covoiturage. Je me suis refusé des sorties pour travailler. Et malgré cela, j'étais brisé par les visites. Alors faire beaucoup ne veut pas dire faire bien mais je me suis battu pour m'améliorer.

Les élèves m'adoraient, ils m'auraient suivi jusqu'au bout du monde. Mes collègues m'ont beaucoup apporté d'abord professionnellement mais surtout humainement. Ils m'ont toujours soutenu. Ma directrice a d'ailleurs envoyé un rapport positif sur me capacités professionnelles. J'ai pu mesuré leur déception non feinte quand je leur ai appris que j'allais être renvoyé. J'ai eu du mal à leur dire tant j'avais honte car malgré tous leurs efforts, je n'ai pu réussir. Je ne voulais pas qu'ils se disent que j'avais sacrifié une génération, que les professeurs à suivre allaient devoir ramer pour obtenir un niveau correct.

Cependant, les parents ne se sont jamais plaints de mon enseignement ni auprès de moi ni à la sortie de classe ni à ma directrice et j'avais pourtant un parent d'élève directrice d'école de ma circonscription, qui connaissait donc ma situation de redoublant. En fait, j'ai eu une fois un rendez-vous avec un parent d'élève en difficultés pour que je m'adapte mieux à son enfant. On a repris rendez-vous un peu plus tard et il m'a félicité. A la fin d'année, certains parents m'ont demandé si je les suivais en CM2. C'est assez dur de répondre par la négative (j'avais obtenu au placement la même école pour cette année). A la fin du spectacle de fin d'année, d'autres parents m'ont dit que c'était dommage que je ne reste pas pour les CE2 qui montaient, même des parents d'enfants en difficultés venaient me remercier et j'étais gêné car je n'avais pu combler ces lacunes et je ne pouvais donc accepter ces remerciement. Le parent m'a dit que j'avais fait ce que je pouvais mais qu'au moins sa petite fille avait le sourire pour venir à l'école. J'en avais les larmes aux yeux (je suis assez émotif) car je savais que j'allais être licencié.

J'ai toujours du mal à comprendre comment on peut dire que les enfants n'apprennent rien sans contrôler ce qu'ils savent réellement ni que les parents se plaignent. J'ai été jugé sur une méthode alors quid de la liberté pédagogique ?

Bref, j'ai atteint mon but : je suis licencié (sic). Mais je suis déçu de ne pas être reconnu pour mon travail et mon investissement. Je n'estime pas être inférieur à un T1 au point d'être licencié. Je pars la tête haute en étant fier de ce que j'ai accompli. Je regarde le positif : j'ai passé une super année avec mes élèves, j'ai gagné leur respect et leur affection. Quand je communique par internet, ils m'appellent toujours "maître" . J'ai passé des moments incroyables avec mes collègues, j'ai vécu une super expérience. Je ne vais plus devoir travailler tous les soirs en rentrant ni passer mes week-ends ou mes vacances à tafer. Et puis je vais vivre une expérience unique en Argentine.

Je tiens à dire que j'admire chaque enseignant de France car il s'agit plus d'un sacerdoce que d'une vocation.

Merci à tous.

[FredSXM]

Meme si tu as eu une annee indecise, on n'a qu'une vie. Profites en bien et que les vents te soient favorables!!

A+

Fred

[Nounoursinho]

Merci. Que les tiens continuent à l'être.

[shou]

Merci. Que les tiens continuent à l'être.

Ne te laisse pas faire et attaque au tribunal administratif !

Est ce normal de licencier quelqu'un qui s'est investi et qui a fait une année tout à fait honorable ?

Qui plus est, c'est totalement aberrant économiquement de licencier quelqu'un qu'on a formé et payé pendant 2 ans !

Dans tous les cas ne te laisse pas faire et fais respecter tes droits !

Plein de courage à toi !

[Nounoursinho]

J'y ai bien pensé mais que puis-je faire ?

Tous mes formateurs et même la visite de l'inspectrice sont allés dans le même sens : licencié. Aucune preuve matérielle ne peut contester ce licenciement puisque leur avis est souverain.

Je n'ai pas informé mes parents d'élèves car je ne voulais pas que les enfants soient au courant : cela aurait blessé l'image que mes élèves ont de moi et surtout ils auraient pu se dire que c'était de leur faute. Ma directrice a bien appelé l'inspection pour demander ce qu'on me reprochait et ils n'ont pas su lui répondre.

Sans chercher de fausses excuses mais le nombre de fonctionnaires se réduit à peau de chagrin et je me demande si à une autre époque, je n'aurais pas été titularisé avec d'autres commentaires de formateurs.

Merci. Tu es shou en tout cas.

[edmonde]

Tu as eu ce que tu voulais, je suppose donc qu'on peut s'en réjouir avec toi.

Cependant, quand je lis le résumé de ton année scolaire, je ne comprends pas comment tu as pu être licencié .

Apparemment, ton travail était satisfaisant, tes relations avec tout le monde (élèves, parents et collègues) également.

Ils t'ont quand même bien donné une raison ? Ils ne t'ont quand même pas pris en grippe parce que tu étais redoublant ?

Quoiqu'il en soit, bonne continuation à toi.