Chenilletteverte Posté(e) 5 octobre 2008 Posté(e) 5 octobre 2008 (modifié) Bonjour, J'ai lu une partie de la discussion de ceux qui sont arrêtés pour dépression et...je m'y suis teeeeeeeeeeellement reconnue... Alors, je vois que nous ne sommes pas seuls à avoir tant de mal pour les préparations, progressions, programmations. Je vois que nous sommes plusieurs à paniquer à l'idée de préparer la classe, à se sentir nuls, incapables, tétanisés et au final malheureux et frustrés de ne pas profiter de la vie... Bon, c'est vrai que ça rassure un peu. Mais moi ce qui me rassurerait VRAIMENT ce serait comme me dise "Oui, oui, j'étais comme ça. Mais, il y a eu ça et ça dans ma vie et maintenant tout va bien" Parce que moi ce métier, je rêve de le faire correctement, j'ai une idée de l'orientation que je veux donner à ma carrière et je voudrais réaliser tous mes projets en étant heureuse. Je dis pas que ce sera facile tous les jours, mais ce que j'ai vécu jusqu'à présent...m'empêchait de vivre. Et ça je ne veux plus. C'est vrai que j'envisage un autre métier, mais le métier de prof des écoles me plait quand même. C'est juste que quand je l'exerce...ça me rend malade. Alors si vous aussi avez vécu ça mais que maintenant ça va mieux, dites le nous, ça nous remontera le moral. Merci! Modifié 8 octobre 2008 par Chenilletteverte
Helly Posté(e) 6 octobre 2008 Posté(e) 6 octobre 2008 Bonjour, J'ai vécu une année de T1 TRES difficile: un poste à 100 bornes de chez moi, obligée de quitter la maison familiale pour vivre seule pour la première fois, une école réputée difficile; des gamins en grande difficulté, une mère qui m'a fait du harcèlement dès le mois de septembre, et pour couronner le tout une direvctrice et des collègues qui m'enfonçaient au lieu de m'aider. En quelques semaines, je me suis effondrée: je pleurais le matin dans ma voiture à l'idée d'aller bosser, le soir en rentrant à l'idée d'y retourner, je n'avais plus envie de me lever le matin, me laver ou m'habiller me paraissaient de activités épuisantes, je mangeais n'importe quoi... Mon médecin m'a prescrit des antidépresseurs, que j'ai refusé de prendre. J'ai décidé de tenir le coup cette année-là, de changer d'école, et de voir si cela se passait mieux ailleurs. Je l'ai fait, et là, LA révélation! Depuis 4 ans maintenant, je suis dans une école agréable, avec des enfants adorables, des parents disponibles et compréhensifs, des collègues avec qui je m'entends bien... Et la situation a complètement changé: maintenant, j'appréhende les vacances: mes loulous me manquent! Je pense que toutes les écoles sont différentes, et il faut en trouver une qui nous convienne: des amies sont restées dans la ville de ma première affectation, avec le même public, et elles adorent ça, elles se sentent vraiment utiles. Moi, j'avais l'impression de porter toute la misère du monde sur mes épaules et d'être impuissante. Courage, instit, c'est un métier magnifique!
Roussette Posté(e) 6 octobre 2008 Posté(e) 6 octobre 2008 Très bonne idée ce post et merci pour ton témoignage Helly
fifine59 Posté(e) 7 octobre 2008 Posté(e) 7 octobre 2008 Oh oui, je voudrais moi-aussi voir clairement des instit' qui se sont sorties de cet engrenage du perfectionnisme qui me ronge... Merci pour ce post
Chenilletteverte Posté(e) 8 octobre 2008 Auteur Posté(e) 8 octobre 2008 (modifié) Je suis contente de voir que vous trouvez que ce post est une bonne idée... Par contre, on n'a pas beaucoup de réponses! Merci Helly Bon, je le fais remonter! Bises à tous Modifié 8 octobre 2008 par Chenilletteverte
stefanie83 Posté(e) 8 octobre 2008 Posté(e) 8 octobre 2008 Bonjour Pour ma part je suis sortie d'une première période de galère mais je ne suis pas sûre de ne pas en avoir d'autres plus tard (je ne suis qu'à titre provisoire), mais déjà je relativise beaucoup. L'année où j'ai eu le concours, la charge de travail à l'iufm et les pressions qu'on nous infligeait au quotidien, (j'étais étudiante jusqu'alors), et le fait de rentrer dans la vie active, d'avoir autant de responsabilités : j'ai fait une petite dépression dès le mois de septembre ... je pleurais tous les soirs, je n'avais plus envie de continuer, je n'arrivais plus à avaler quoi que ce soit ... bref je pense que certains se reconnaissent dans cette description. J'ai été arrêté quelques jours pendant lesquels j'ai réfléchi, et je ne me voyais pas faire un autre métier de toutes façons, j'aime vraiment beaucoup les enfants, je me disais que ce serait dommage. J'ai donc pris énormément de recul, continué à profiter de ma vie privée, je m'accordais des weekends entiers à ne pas travailler, et cela m'a fait beaucoup de bien. Depuis je bosse toujours beaucoup, le soir et le weekend, mais j'arrive toujours à trouver un équilibre entre travail et vie privée. J'ai quand même beaucoup de chance car j'ai toujours eu des collègues sympas, des enfants sympas, des parents idem ... Mais je crois fermement qu'il faut prendre du recul car ce métier peut nous détruire si on n'arrive pas à sortir de la galère dont vous parlez ... Courage, ça ne peut qu'aller mieux !!
laetig Posté(e) 8 octobre 2008 Posté(e) 8 octobre 2008 Très jolis témoignages. Je ne vis pas trop mal mon année de T1. C'est très difficile, mais ca se passe quand même très bien, surtout quand je vois comme ca se passe chez d autres collègues. En tout cas, rien n'est perdu, et courage, demain est un autre jour
del-120312 Posté(e) 8 octobre 2008 Posté(e) 8 octobre 2008 Il faut surtout se dire que c'est qu'un boulot: le plus important étant la santé, et notre vie personnelle et familiale! Je sais, facile à dire mais pas à faire....la preuve, avant d'être PE, ma vie tournait autour de la réussite du concours jusqu'à tout quitter pour le passer à Créteil. En pE2, ma vie tournait autour de la titularisation, les stages, l'iufm etc. En T1, ma vie tournait autour de ma mutation dans le Sud ( que j'ai eue, heureusement, sinon vive la déprime ). En T2, ma vie tourne à présent autour de mon affectation pourrie ( qui ne me rend pas heureuse ni épanouie dans mon boulot, pour la première fois de ma vie) , et autour de ma première inspection. Ensuite en T3/4/T5, je pense que ma vie tournera autour du mouvement: " quand est ce que j'aurai assez de points pour retourner vers ce que j'aime: la maternelle"! Enfin en T6, "quand est ce que je vais tomber dans une maternelle avec bonne ambiance, enfants sympas et parents pas chiants? " Peut être qu'en T7, je serai enfin libérée de toutes ces étapes et j'arriverai à appliquer le bon conseil que j'essaie de vous donner en début du message : me concentrer davantage sur tout ce qui ne concerne pas le boulot! Ou peut être suis je une éternelle insatisfaite? En tous les cas,même si c'est un boulot difficile par moment, chargé, et stressant, il n'en reste pas moins plaisant. Le tout étant de s'accrocher , et se dire que ça va passer, une période plus heureuse nous attend pour nous confirmer qu'on a bien fait de choisir ce métier! Bon courage à ceux qui traversent une dépression, et qui n'en sont pas encore persuadés.
Minicat 13 Posté(e) 9 octobre 2008 Posté(e) 9 octobre 2008 Je suis dans le même cas que vous, j'ai laissé mon témoignage (année de LC horrible) dans le post des enseignants en dépression. J'espère qu'à présent le soleil va continuer de briller sur ma carrière et sur ma vie... Chloé, je vis dans le même coin que toi, comme je te comprend, moi aussi j'ai hâte d'être dans une école sympa où tout roule... malheureusement il faut passer par quelques années de galère... j'espère que l'année prochaine tu trouveras ton bonheur !
giga Posté(e) 9 octobre 2008 Posté(e) 9 octobre 2008 Petit témoignage mais je l'ajoute quand même ... Premier stage en responsabilité de 3 semaines en PE2 en CM1/CM2 dans les quartiers Nord à Marseille ... J'avais 21 ans ... Aucune autorité, les enfants se battaient dans ma classe ... je me souviens m'être assise sur l'estrade découragée, en pleurs, devant eux ... J'étais loin de chez moi, obligée de sous louer une chambre pour le stage ... Je ne dormais pas la nuit cauchemards ... Si javais dû enseigner dans ces quartiers, j'aurais démissionné Heureusement 2ème stage en CP/CE1 dans un milieu rural, ça c'est mieux passé Puis 13 ans de Classe Unique (8 niveaux, 28 loulous en moyenne) et là que du bonheur malgré la charge de travail car je faisais TOUT à la mode IUFM ... mais un IEN en qui m'a dit de me calmer "Vous compter aller loin comme ça ? ", "cahier journal précis et pis c'est tout" Aujourd'hui, dans une école rurale à 6 classes, des fois un peu mais plus parce que j'ai pris l'habitude d'être autonome que par rapport aux collègues ou aux gamins .
kolargole Posté(e) 10 octobre 2008 Posté(e) 10 octobre 2008 Je viens ajouter ma petite contribution. L'année dernière, j'ai posté mes messages chez les profs en dépression. J'étais T2, je venais d'arriver dans le Nord (alors que je suis bordelaise, bonjour le déracinement) et je suis tombée dans une classe de ce2-cm1 totalements fous furieux. La préparartion de la classe me demandait un temps fou, j'avais l'apréhension de commencer ma journée, ma journée était horribles avec les élèves et ma soirée encore plus vu que je préparais...Un cercle vicieux... Un soir, après avoir été prise à partie par une grand mère d'élève déchaînée, j'ai eu comme un réflexe de survie..."Stop, je ne veux plus aller à l'école..." C'était le 20 novembre dernier... Je suis restée en arrêt jusqu' à la fin de l'année scolaire, allée chez le psy. Je me suis mise au mouvement et j'ai obtenu un poste dans une chouette école, avec un niveau qui me plaît vraiment (PS/MS)...Je fais enfin le boulot que j'aime. Je bosse, mais ça ne devient pas obsessionnel , je suis inspectée cette année mais je prends cela avec beauuuucoup de recul! Je m'accorde beaucoup plus de temps libre, je profite de ma vie... Donc oui, je confirme, on arrive à sortir de la dépression et à voir la vie en rose et jaune soleil !
wyllema Posté(e) 10 octobre 2008 Posté(e) 10 octobre 2008 pourrais-tu nous dire ce qui a été le plus reboostant pour toi : le changement d'école, le changement de niveau, le suivi psy ... ? comment s'est passé ta fluctuattion de moral pendant ton année d'arrêt ? je reviens de chez l'assistant social de l'IA et je suis déboussolée, j'ai rdv avec le médecin de la prévention de l'IA jeudi, es-tu passée par là ?
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