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Sans vouloir jouer les pessimistes ou les rabat-joie, j'indiquerai simplement que la question du "redoublement" est apparue vers 1975 (pas le temps de chercher les réf., mais elles existent sur le net), uniquement pour une question de "coût". Chaque année supplémentaire a un coût, et la question était de savoir si celui-ci était "rentable". Il ne faut pas se cacher que l'enfant qui rencontre des difficultés dès le CP (hors situation exceptionnelle, telle une maladie grave par ex., qui empêche une scolarisation suivie), en rencontrera probablement de plus en plus dans la suite de son cursus (il ne s'agit pas de "condamner" a priori, mais toutes les études statistiques prouvent cela: par ex. un échec au CP obère gravement les chances de réussite au bac .). Une politique éducative volontariste a donc mené à proscrire le redoublement. Et pour les chiffres, ça a marché: en 1960, 48% des CM2 sont "à l'heure", en 2000 ils sont 80% !!! voir ici:

ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dp...s02/chap3-5.pdf

Bien entendu, faire "passer" de classe systématiquement ne garantit pas que les compétences ont été acquises: les "cycles" ont donc été inventés (avec une limite de maintien d'un an pour toute la scolarité! ce qui prouve que la problématique est bien celle du coût, car pourquoi "refuser" à un enfant qu'il fasse son cycle 2 en 5 ans et son cycle 3 en 4 ans par ex.?). On est passé ainsi des difficultés de l'élève aux difficultés du maître (voire à sa mauvaise volonté, sa paresse ou son incapacité...) à gérer la scolarisation de ses élèves dans le cycle. L'excès en tout est mauvais, et je pense qu'effectivement la présence d'élèves de 13 ou 14 ans en CM2 ne serait plus envisageable de nos jours. Est-ce toutefois un progrès de mettre en CM2 des élèves qui ne savent pas lire?

Les questions sont les mêmes concernant l'AIS: des élèves qui coûtent trop cher sont maintenant scolarisés dans le circuit ordinaire... Aux maîtres de mettre en place les "solutions"...

Pour les "décideurs", faire la classe aux enfants sans difficultés particulières semble aller de soi, et paraît même "reposant"...

Ce qui m'indigne le plus, c'est que toutes ces considérations économiques sont habillées d'un discours "humaniste": s'"adapter" à l'enfant, suivre chaque parcours, d'accord avec une classe de 5 élèves, pas avec 20 ou 30...

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