Que faire pour les instit et les parents qui n'y croient pas?

[jessica1445]

Bonjour!!!!

A propos des réformes du moment, je suis en train d'informer les parents par le biais de réunions avec d'autres collègues, ou sur le pas de la porte de ma classe à l'entrée ou à la sortie. Problème: la directrice n'étant pas d'accord avec mes collègues et moi-même, elle explique aux parents que tout cela c'est que des rumeurs, qu'ils n 'y a pas de textes, de circulaires annonçant la mise en danger pour les classes de PS et de Ms!!!Super, la crédibilité face aux parents!!!Comment faire réaliser à la collègue et aux parents qu'il y a un véritable danger pour l'école publique?

Merci pour vos réponses!!!

[luisa 75]

Déjà ne restez pas seuls dans votre école, montrez que l'action est collective.

Tu peux essayer d'organiser une réunion de quartier qui réunirait parents et enseignants de plusieurs écoles?

Est-ce qu'il est possible d'organiser ça avec la mairie, voire à la mairie, pour toute la commune?

Tu peux aussi lister les actions qui ont ou ont eu lieu en France depuis le printemps, les compte-rendus d'ag.... Je pense que tu peux trouver ça sur le site résistance pédagogique, sinon je peux t'envoyer une petite récap'.

Il y a aussi pas mal de matériel qui a été fait (diaporamas, tracts à l'intention des parents, argumentaires de pédagogues, scientifiques, organisations syndicales...), il suffit de fouiner.

Après, pour tes deux collègues, j'en ai des comme ça moi aussi... J'ai fait ce que j'ai pu pour argumenter, ça bouge beaucoup dans mon arrondissement depuis le printemps (grève reconductible, actions médiatiques, réunions publiques de 200, 400 personnes...) et elles le savent... Que faire d'autre?

La tronche?

Elles n'y croient pas, trouvent que la grève et les manifs ne servent à rien, n'ont rien d'autre à proposer, se replient sur elles-mêmes... ça ressemble à de la dépression collective, pour moi.

Tant pis pour elles: à la rentrée, elles ne reconnaîtront plus leur lieu de travail, et ce n'est pas moi qui irait les soutenir si elles ont des problèmes avec le conseil d'administration de leur EPEP parce que leurs élèves de RAR n'ont pas réussi les évaluations nationales ou n'ont pas eu leur B2I à 100% (objectif chiffré de mon ien pour 2010).

Ah, ces gens-là, on peut aussi leur donner quelque chose qui s'inspirerait de ça:

[eric405]

Ce n'est pas une question de croyance mais de porte-monnaie.

Certains enseignants ont d'autres patrimoines et revenus et ne sont pas concernés par les retraites, l'école, la sécurité sociale, le futur coût de la scolarité...

Ils travaillent juste pour avoir un peu d'argent de poche même s'ils refusent de l'avouer.

Un seul ne suit pas le mouvement dans notre établissement: il a 26 ans et vient d'investir 650 000 euros dans un appartement de haut de gamme et sa femme gagne le smic. Cherchez l'erreur! il ne peut pas comprendre.

quant à ceux qui prétendent qu'ils vont perdre de l'argent: je ne vais prendre que quelques exemples:

-que vaut même un mois de grève par rapport aux 33% de perte pour les retraites sur des années?

-que vaut même un mois de grève par rapport au risque de privatisation et de se trouver au chômage dans quelques années

(en Angleterre, l'école est privée, les salaires sont les doubles des nôtres mais aujourd'hui si une privatisation a lieu les salaires ne seront jamais augmentés quelque soit le pays)?

-que vaut même un mois de grève par rapport à une scolarité pour un enfant (le sien par exemple)de 10 ou 15 000 € par an ?

Monsieur Sarkozy veut développer les polices privées au détriment de la police nationale . Croyez-vous que l'école ne le sera pas un jour ?

le figaro

[Maoria]

Ce n'est pas une question de croyance mais de porte-monnaie.

Certains enseignants ont d'autres patrimoines et revenus et ne sont pas concernés par les retraites, l'école, la sécurité sociale, le futur coût de la scolarité...

Ils travaillent juste pour avoir un peu d'argent de poche même s'ils refusent de l'avouer.

Un seul ne suit pas le mouvement dans notre établissement: il a 26 ans et vient d'investir 650 000 euros dans un appartement de haut de gamme et sa femme gagne le smic. Cherchez l'erreur! il ne peut pas comprendre.

Eric405 donne nous des chiffres, en quoi ton intervention vient faire avancer la question ?

Au lieu d'essayer de monter les profs entre eux essaye de réfléchir à la question ...

[luisa 75]

J'aurai du rajouter un après le document, peut-être...

Au quotidien, dans mon travail, je rencontre évidemment des collègues qui ne peuvent pas faire grève, et je comprends leurs raisons, et je respecte leur choix comme ils respectent le mien. (d'ailleurs, le financement d'une grève, ça peut s'organiser).

On a d'ailleurs aussi le droit d'être satisfait de la politique du gouvernement, mais dans ce cas, on l'assume.

Ce que je reproche à mes collègues (ce n'était peut-être pas clair), c'est leur repli sur elles-mêmes et leur désengagement total: elles ne se sentent pas concernées.

Une collègue de maternelle a même dit qu'elle se fichait de la disparition des PS, ben oui, elle a des GS, elle!

On leur montre le texte du projet de loi sur les epep, qui passe à l'assemblée en janvier, qui est déjà en vert sur le bilan d'étape de la rgpp (ce sont des documents officiels), elles disent qu'on se monte la tête pour rien, que ça ne passera jamais.

Le mouvement de protestation prend de l'ampleur dans toute la France, on leur montre des articles de presse, des compte-rendus d'ag, elles répondent qu'une copine dans l'académie de Lille a dit qu'il ne se passait rien là-bas, donc il ne se passe rien en France, ce ne sont que les protestations de quelques excités d'extrême-gauche.

Les parents qui nous soutiennent? on les manipule, c'est pour ça.

Et oui, au bout de plusieurs mois de discussion, ces collègues-là, je m'en désolidarise.

Par contre, je déploie beaucoup d'energie depuis le printemps à informer les collègues, les parents, à organiser des réunions, rédiger des argumentaires, à chercher à comprendre le point de vue des parents, des collègues moins mobilisés... Je ne pense pas être dans la division ni fuir la confrontation des points de vue, non, ni faire le jeu du gouvernement.

Nos ag sont communes parents-enseignants depuis le mois de mai, là où je travaille. La semaine dernière, les parents étaient en colère, car ils ne comprennent pas que les profs laissent démolir l'école sans réagir.

Notre profession compte beaucoup d'individualistes, j'en ai de plus en plus l'impression. C'est pour ça que les réformes avancent aussi vite.

Et ça me met en colère, oui.

[La p'tite chocolatine]

Moi aussi je me demande si la grève sert à quelque chose...

Cependant j'ai fait grève en novembre dernier et j'informe le plus de monde possible autour de moi de ce qu'il se trame.

Par contre je ne vais pas aux manifs et on me fait bien ressentir dans l'école que ce n'est pas "normal".

[luisa 75]

Mais le sujet, ce n'est pas "que faire face aux collègues qui ne font pas grève et/ou qui ne vont pas aux manifs", à chacun d'affirmer ses convictions selon ses opinions et possibilités, ça on est d'accord.

Le sujet, c'est "que faire pour les instits et les parents qui n'y croient pas".

Moi, depuis le début du mouvement au printemps, je n'ai rencontré que des parents qui nous soutenaient, voire nous poussaient à nous radicaliser.

Donc à part continuer les réunions publiques et s'associer aux autres écoles, je ne trouve rien d'autre à conseiller à Jessica.

Par contre, j'ai des collègues qui, quand on leur demande, affirment ne pas être favorables à ce gouvernement, mais qui ne croient pas qu'elles seront touchées personnellement dans leur travail quotidien par ces réformes, donc elles s'en fichent, trouvent toute mobilisation inutile, mettent en doute tous les documents qu'on peut leur fournir (même le texte d'un projet de loi qui sera voté dans moins d'un mois), sont odieuses avec les membres du rased parce que de toute façon, on n'a plus besoin d'eux...

Elles seraient à l'ump et sauraient présenter leurs convictions de manière argumentée, je respecterais leur discours, on a le droit d'être pour la "refonte" du service public.

Mais là... je ne sais plus quoi leur dire, je fais mon boulot, point barre. Si elles ont des problèmes à l'avenir, tant pis pour elles. Elles sont individualistes, qu'elles l'assument.

Mais si vous avez des solutions, n'hésitez pas.

[eric405]

Ce n'est pas une question de croyance mais de porte-monnaie.

Certains enseignants ont d'autres patrimoines et revenus et ne sont pas concernés par les retraites, l'école, la sécurité sociale, le futur coût de la scolarité...

Ils travaillent juste pour avoir un peu d'argent de poche même s'ils refusent de l'avouer.

Un seul ne suit pas le mouvement dans notre établissement: il a 26 ans et vient d'investir 650 000 euros dans un appartement de haut de gamme et sa femme gagne le smic. Cherchez l'erreur! il ne peut pas comprendre.

Eric405 donne nous des chiffres, en quoi ton intervention vient faire avancer la question ?

Au lieu d'essayer de monter les profs entre eux essaye de réfléchir à la question ...

Je ne crois pas qu'on puisse faire changer l'opinion politique des gens , transmise de génération en génération.

je crois qu'il vaut mieux mobiliser , entretenir et coordonner ceux qui sont concernés plutôt que de perdre de l'énergie et aussi risquer de mettre une mauvaise ambiance au sein de l'école à force d'essayer de convaincre.

Je sais de quoi je parle , je suis dans le département fétiche de Sarkozy. Cela m'a coûté un changement d'école en 2003.

[LetsGo]

Je n'ai pas non plus de solution miracle pour que tous les collègues se sentent concernés. Je trouve d'ailleurs cela incompréhensible que des collègues ne s'informent pas ou mettent en doute les EPEP, l'agence de remplacement, les conséquences de la suppression des IUFM, les attaques des IUT, la réforme du lycée, etc ! Dans quel monde vivent-ils ?

Quant à la tolérance des grévistes face aux non-grévistes, elle est parfois très difficile. Non, personne n'a les moyens financiers de la faire ! Non, personne ne prend du plaisir à la faire ! Mais c'est le seul moyen qui nous reste de dire que nous ne sommes pas d'accord (et encore, un nouveau décret de notre cher gouvernement risque d'entraver ce droit de grève)! C'est un moyen obtenu par nos aïeux qui se sont battus bien avant nous, alors qu'ils étaient dans des conditions financières bien pires que les nôtres !

Les non-grévistes que nous avons rencontrés ne sont pas prêts non plus à s'investir dans des actions hors temps scolaire. Hormis la nuit des écoles (et encore...).

Etant donné la gravité de la situation, il faut des actions fortes qui peuvent être faites sans faire grève... Mais mener de front son job et des actions importantes en plus, c'est difficile.

[elpissou]

Bonjour!!!!

A propos des réformes du moment, je suis en train d'informer les parents par le biais de réunions avec d'autres collègues, ou sur le pas de la porte de ma classe à l'entrée ou à la sortie. Problème: la directrice n'étant pas d'accord avec mes collègues et moi-même, elle explique aux parents que tout cela c'est que des rumeurs, qu'ils n 'y a pas de textes, de circulaires annonçant la mise en danger pour les classes de PS et de Ms!!!Super, la crédibilité face aux parents!!!Comment faire réaliser à la collègue et aux parents qu'il y a un véritable danger pour l'école publique?

Merci pour vos réponses!!!

Peut-être leur montrer que ça existe déjà en leur transmettant ce lien :

http://tf1.lci.fr/infos/jt/0,,4107423,00-b...aternelle-.html

[keyaga]

merci Elpissou pour ce lien; je suis ...d'un côté je comprends la réaction de la municipalité (garder les familles et donc sauver ce qu'il reste de son école), mais présenté comme cela aux téléspectateurs, Darcos ne pouvait espérer mieux! quelle analyse!!!

[Lena]

C'est une école privée, là bas. Donc payante de toute façon.

http://membres.lycos.fr/ecolestgoustan/