EstelleM Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 J'aurais besoin de vos conseils sur une situation un peu compliquée. J'ai cette année dans ma classe, en CE2, une élève un peu "compliquée". Elle a des difficultés importantes en maths, est suivie par une orthophoniste...et a un relationnel avec l'enseignant et les autres enfants un peu "bizarre". Pour résumer, j'ai l'impression qu'elle essaie d'instaurer un "jeu" de pouvoir avec l'enseignant: elle veut prendre de la place, le plus possible, et tente d'instaurer un rapport "privatif, unique" avec moi. Dès qu'elle le peut, elle parle de sa vie, veut montrer sa présence (souvent par son échec), quitte à écraser les autres. Bref, le but de sa journée est de s'accaparer l'adulte, pas vraiment de faire quelque chose en classe. Cela est le cas (un peu) de nombreux enfants peut-être, mais là ça frise le pathologique. Les enseignantes de l'an dernier(elles étaient 2), l'ont qualifiée de "manipulatrice, envahissante", ce qui correspond tout à fait à son comportement. Au début de l'année, en ayant avec elle le même comportement qu'envers les autres, en ne la laissant pas envahir "la scène", j'avais réussi à instaurer quelque chose de correct, tant au niveau du relationnel que du travail. rencontre avec les parents sans problème (si ce n'est qu'ils en ont profité pour bien critiquer les instits de l'an dernier). Ce début janvier, début des difficultés en classe. l'élève essaie à nouveau de prendre le pouvoir, d'écraser les autres, j'essaie de la cadrer à nouveau. Pendant le temps de classe, elle bâcle (et ce n'est encore rien de le dire) tout travail individuel, ennuie les autres...Et en soutien elle joue la "crème" avec moi, et "écrase" sa voisine pour mettre en valeur sa réussite. Je mets alors un mot sur le cahier à l'attention des parents, en les informant que j'avais demandé à leur fille d'avoir une conduite de travail en classe et en soutien, sans quoi sa présence en soutien ne serait plus indispensable. il me semblait nécessaire de refixer les limites à l'enfant...Mais j'ai peut-être eu tort. Depuis, branle-bas de combat du côté des parents. Avant même de venir me voir, ils ont alerté la psychologue de l'enfant (ils suivent une thérapie familiale), pour qu'elle intervienne auprès de moi. Ensuite, la maman est venue dans ma classe jeudi dernier à 14h (donc pendant la classe, en revenant de son RDV chez la psychologue), pour que je la reçoive le soir-même, ce qui était pour moi impossible, je recevais un autre parent. Lundi soir, la maman revient à 16h30, me parle de manière fort accusatrice, peu courtoise voire impolie devant la porte de ma classe où des élèves sont encore là. je lui demande de se calmer, et de prendre un rdv car je ne peux la voir le soir-même (problème de nounou). La maman n'a pas pris de rdv avec moi, mais s'est rendue à la mairie pour s'y plaindre (elle s'est fait gentiment renvoyer chez elle), je suppose qu'elle va appeler l'inspection (J'ai prévenu l'inspecteur, mais cela ne m'inquiète pas trop, elle a fait ça à plusieurs enseignants). par contre, hier, j'ai eu un appel de la psychologue de la famille...qui sous couvert de vouloir jouer la médiatrice, s'est permis quelques reproches à peine voilés sur ma manière de gérer ma classe: l'élève ne maîtrise pas la multiplication et je ne travaille pas là-dessus en soutien avec elle (elle ne maîtrise pas les nombres non plus et en ce moment c'est sur cela que je travaille), je dois trouver un terrain d'entente avec l'enfant (je veux bien mais, non seulement je n'ai pas modifié mon comportement avec elle, mais en plus je pense qu'il y a des choses qui ne se font pas en classe et je ne vois pas quoi négocier là-dessus), je bloque l'enfant qui a peur de se tromper et que je la gronde (je ne gronde jamais quand on se trompe, je gronde quand on a un comportement déplacé envers l'adulte ou les autres enfants). J'en ai donc pris un peu plein la tête sur ma gestion de la classe (qu'elle ne connaît qu'à travers une enfant que ses anciennes enseignantes qualifiaient de manipulatrice)...Et donc cette psy me propose une rencontre à 4: elle, les parents, l'enfant et moi pour aplanir les choses. Je lui ai répondu que je n'en éprouvais pas le besoin, que je n'avais pas refusé de voir les parents, qu'ils pouvaient prendre un rdv pour que l'on discute de manière normale et civilisée....Après ses petites remarques bien placées, j'ai en effet eu l'impression que j'allais me trouver seule face aux parents, à l'enfant, et à une psy qui a l'air d'accorder plus de crédit aux déclarations d'une enfant manipulatrice que d'une enseignante... ce matin, j'ai du coup pris contact avec l'orthophoniste de l'enfant, pour savoir où ça en était...Les feuilles du travail en classe finissent chez elle à charge contre moi (les conditions d'exercice sont déformées, le travail est trop difficile pour l'enfant, alors que j'en fais toujours une partie avec elle)...Et bien entendu je suis une enseignante terrible qui refuse de recevoir les parents: c'est pour cela qu'ils ont demandé la médiation de la psychologue. Il y aurait un gros problème (lequel je ne sais pas, tout allait bien en décembre quand je les ai rencontrés), et une psy serait indispensable pour dénouer tout ça. J'ai très envie de dire non à la psy pour cette rencontre, et d'attendre que les parents me recontactent, pour prendre un rdv, comme tout le monde. J'ai vraiment l'impression que si j'y vais, c'est face à un tribunal que je vais me trouver...Peut-être ai-je tort....Et honnêtement je ne vois pas de gravité dans cette histoire ( que je ne comprends pas car c'est très soudain...même si je sais que la maman est très....spéciale) qui nécessiterait la présence d'un psy. Que feriez-vous? (Désolée d'avoir été aussi longue, mais j'avoue que ça me fait aussi du bien de raconter ça, car je ne comprends pas que les parents donnent une telle proportion à un mot dans le cahier, et surtout qu'une psy puisse donner un tel crédit à certains propos et se mêle de ma gestion de la classe, qu'elle ne connaît même pas)
Nao Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 Couvre-toi, expose ton cas à l'Autonome, précise-leur bien que l'enfant a posé souci à ses enseignantes précédentes. Le cas est peut-être connu de leurs services. Le RDV qui t'est proposé ressemble effectivement à un tribunal d'inquisition. Pourquoi ne pas plutôt demander un RDV similaire avec la psy scolaire plutôt qu'une personne qui a déjà, semble-t-il, un avis tout fait sur la situation ? Si la situation nécessite effectivement la présence d'un psy, les parents ne sauraient refuser... Moi je laisserais courir, j'attendrais une nouvelle relance des parents. A ce moment-là seulement j'évoquerais mon refus de rencontrer le prétendu psy qui t'a si bien reçue au téléphone. C'est leur psy de famille, et tu n'en fait pas partie que je sache. Et du coup je proposerais la psy scolaire (si celle-ci accepte de voir la petite et les parents) Demande aussi à ce que ta directrice ou ton directeur soit présent. D'ailleurs, que pense-t-il de la situation ? Bon courage à toi !
EstelleM Posté(e) 22 janvier 2009 Auteur Posté(e) 22 janvier 2009 Couvre-toi, expose ton cas à l'Autonome, précise-leur bien que l'enfant a posé souci à ses enseignantes précédentes. Le cas est peut-être connu de leurs services. Le RDV qui t'est proposé ressemble effectivement à un tribunal d'inquisition. Pourquoi ne pas plutôt demander un RDV similaire avec la psy scolaire plutôt qu'une personne qui a déjà, semble-t-il, un avis tout fait sur la situation ? Si la situation nécessite effectivement la présence d'un psy, les parents ne sauraient refuser... Moi je laisserais courir, j'attendrais une nouvelle relance des parents. A ce moment-là seulement j'évoquerais mon refus de rencontrer le prétendu psy qui t'a si bien reçue au téléphone. C'est leur psy de famille, et tu n'en fait pas partie que je sache. Et du coup je proposerais la psy scolaire (si celle-ci accepte de voir la petite et les parents) Demande aussi à ce que ta directrice ou ton directeur soit présent. D'ailleurs, que pense-t-il de la situation ? Bon courage à toi ! Merci de tes conseils. je vais effectivement appeler l'autonome je pense. Aujourd'hui on ne travaille pas (passage d'un rallye ici), donc je vais faire ça. Côté directrice, c'est moi! j'en ai parlé aux collègues, notamment à une qui connaît la famille et a le petit frère....Et pas de souci, je peux compter sur leur soutien, heureusement.
spirou Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 je demanderais à la psy scolaire de venir l'observer en classe et d'en parler avec toi après évidemment. Je proposerais un rdv aux parents ensuite. ne laisse pas ces parents se monter le bourrichon c'est toujours plus difficile ensuite de trouver une remédiation. reste neutre dans la proposition de rdv et explique que tu as demandé au psy scolaire sa présence. ne va surtout pas à un rdv hors de l'école. la psy de l'enfant peut venir au rdv mais tu n'es pas seule face au parents + la psy. éventuellement demande conseil à l'inspection puisque tu es directrice bon courage
Scratina Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 Pas de rdv avec un psy extérieur. Si gros problème équipe éducative avec med sco, psy sco et les partenaires qui suivent l'enfant ( orthophoniste et psy indépendant ) Mais la 1ère chose est de contacter la psy scolaire pour la faire tester et voir , tu seras dans TON terrain.
EstelleM Posté(e) 22 janvier 2009 Auteur Posté(e) 22 janvier 2009 Pour la psy scolaire, je lui ai laissé un message, je pense pouvoir la joindre demain. Il avait été question qu'elle voie l'enfant l'an dernier, mais les enseignantes se sont ravisées ensuite car elles pensaient que c'était conforter l'enfant dans sa position de "manipulatrice, dominatrice". Je vais voir ce qu'elle en pense. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne la testera pas: cette enfant a été testée il y a juste un peu plus d'un an par une psy privée à la demande des parents, ce qui n'a rien montré de particulier au niveau QI, et notre psy dit que l'on ne teste pas trop souvent les enfants, et là ce sera trop rapproché. Je vais voir ce qu'elle pense de venir l'observer en classe.
dhaiphi Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 Et, pour faire simple, on pourrait dire qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent.
australie Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 et zut, je viens de perdre le message que je t'avais fait. JE resume donc : J'ai vecu une histoire similaire et voila ce que j'en ai retenu : ce genre de mot ne doit pas apparaitre dans le cahier (conseil de mon IEN) car ce style de parents le prennent mal. Tu dois ecrire un mot dans le cahier pour convoquer les parents et leur parler face a face, c'est moins agressif pour eux. Quant a la psy, je suis d'accord avec ta ligne de conduite : elle a le droit de te telephoner pour savoir comment ca se passe a l'ecole mais pas pour te critquer ! Ce n'est pas la psy scolaire, elle ne doit aps s'imisser dans l'ecole, chaqun sa place ! Et si elle veut que tout le monde se rencontre, fais une "equipe educative". Je te conseillerai simplement de ne pas faire trop de vagues car je pense que ce sont des gens en grande detresse. Ils trouveront toujours quelque chose car tu as ose "mettre les pieds dans le plat". Ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils te font, ils sont perdus. Franchement, les problemes de cette enfant ne sont pas QUE scolaires donc tu ne changeras pas sa vie... COntente toi de pouvoir dormir sur tes 2 oreilles en continuant a l'aider avec tes petits moyens de PE.
Ballerine Posté(e) 22 janvier 2009 Posté(e) 22 janvier 2009 je pense moi aussi que tu dois voir avec la psychologue scolaire et que la solution "équipe éducative" est la plus appropriée. Si les parents le souhaitent tu peux leur fixer un rendez-vous pendant lequel tu leur expliqueras le fonctionnement de l'"équipe éducative" entre autres mais attends l'avis de la psy scolaire. bon courage
EstelleM Posté(e) 22 janvier 2009 Auteur Posté(e) 22 janvier 2009 Australie, bien d'accord avec toi pour le mot...Si j'avais su.....Mais en fait le début de l'année s'était bien passé avec ces parents, qui m'avaient dit qu'ils tenaient à être au courant de la conduite de leur fille ( Je cite "Les instits de l'an dernier ne nous ont jamais dit qu'il y avait des problèmes, on l'a su à la fin de l'année, alors on veut savoir si ça se passe mal"). Du coup j'ai fait cette bourde, plus dans l'esprit d'ailleurs de montrer à l'enfant que ses parents seraient au courant de son comportement du moment en classe. La prochaine fois, je casserai mon crayon au lieu de faire ça.... Pour l'équipe éducative, je ne sais pas trop...car il me semble que du côté de l'enfant ça n'a rien d'indispensable, encore que....Chez nous on n'en a jamais fait pour des problèmes de relation avec les parents (car c'est tout de même ça le noeud du problème...), mais on a peut-être tort. Je verrai ce que la psy scolaire en pense. C'est peut-être un peu lâche, mais j'en ai tellement marre de cette histoire que parfois j'ai envie de laisser les parents ruminer tout seuls, de dormir sur mes deux oreilles, et d'attendre qu'ils se calment et décident de venir me rencontrer...mais c'est certainement un peu lâche
Nao Posté(e) 23 janvier 2009 Posté(e) 23 janvier 2009 D'un autre côté, seuls les écrits restent... Dans ce cas, même si le mot est mal pris, je l'aurais quand même donné et photocopié pour en garder une trace (quelquefois ces mots sont arrachés des cahiers par les parents). Si jamais tu es de nouveau enquiquinée (restons polies... ) tu as de quoi prouver à n'importe qui que tu t'es souciée de l'élève et de ses difficultés, que tu en as parlé aux parents. On te reproche de ne pas prendre ses difficultés en compte ? Pourtant tu as constaté que quelque chose n'allait pas et tu en as parlé aux parents. Même si le mot est maladroit ou tout bêtement mal interprété, tu es COUVERTE. Tu as une copie de ton mot et que tu peux la montrer à un IEN ou à un teigneux qui cherchera à ouvrir son parapluie et à prouver que le souci ne vient que de toi.
australie Posté(e) 23 janvier 2009 Posté(e) 23 janvier 2009 ce n'est pas LACHE, c'est HUMAIN. Nous ne sommes pas des superwomen en action. J'etais dans une ecole comme je l'ai laisse entendre, ou j'avais pas mal de soucis de ce type. Et voila ce que j'ai retenu : je ne peux pas faire de miracles. Tant que l'enfant est en securite a l'ecole (parfois plus qu'avec sa famille), que je fais ce que je peux pour l'aider, je n'ai rien a me reprocher. et puis tu sais, tu n'es pas la seule instit a passer dans la scolarite d'un enfant ! Ce que tu dis aux parents ne te parait peut etre pas utile mais comme on dit " ca fait son ptit bonhomme de chemin" et si rien ne change avec toi, si l'instit d'apres dit comme toi, etc, ca les fait murir aussi. Moi, tu vois cette annee, des paretns ont refuse que leur fils voie la psy scolaire : et bien je n'insiste plus, je fais comme je peux avec cet enfant tres turbulent et je me dit que l'annee prochaine, quand ma collegue recidivera sur ce sujet, elle aura peut etre plus de chance que moi car les parents auront aussi grandi ! Il ne faut pas que tu aies les parents a dos et vriament remontes contre toi c'est mauvais pour tout le monde : eux, toi et aussi l'enfant qui est au milieu de tout ca. Je me plains souvent de mon ecole precedente : ambiance nulle, enfants sympas mais socialement c'etait dur. aU moins j'ai appris peut etre a prendre du recul et a me dire que je ne suis pas indispensable, que je suis un etre humain comme tout le monde t que je ne peux pas porter la misere du monde sur mes epaules !...
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