Betba Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Fanny W : je suis d'accord avec toi... mais tu ne peux pas non plus nier qu'il existe des établissements trés sensibles (privés comme publics, hein) et que quand c'est TON enfant A TOI qui doit y aller, ça pose question. C'est moins évident! Tu ne peux pas non plus nier que des enseignants (dans le public comme dans le privé toujours) sont justes des gros nazes incapables et quand c'est ton gamin qui doit se le coltiner un an ou plus, ben bof quoi. Perso, si demain mes enfants veulent aller à l'école, je me tournerais spontanément et naturellement vers les établissements publics de mon quartier... mais si ça merde, ben je ne laisserais pas mes enfants s'enfoncer et galérer juste parce que j'ai de grands idéaux. Mais - et je le répète - tant que tu n'es pas confrontée aux difficultés, tu ne peux rien dire. Ah et moi aussi j'ai fait toute ma scolarité dans le public et le prof con de CM2 qui humiliait les mauvais élèves et laissait le gosse énurétique dans sa pisse toute la journée + ses collègues divers et variés croisés tout au long de ma trés longue carrière d'élève ne m'ont pas appris la vie... loin de là... J'en ai juste déduis que l'école était une vaste loterie où l'humiliation et la loi du plus fort était admises sans pb... et j'ai trouvé ça immonde! (j'ai aussi eu des profs formidables, hein). Pis la mixité sociale : ça je trouve aussi que c'est un argument fallacieux, elle est où la mixité quand 80% des gamins ont des parents rmistes ou étrangers? Ou - comme dans la seule école que ma fille a fréquenté - quand 80% des parents sont des cadres sups? Et sérieusement, si c'est si bien, pourquoi les enfants de tes copains ne se retrouvent pas dans les classes qui craignent?? La plupart de tes collègues auraient-ils oublié leurs idéaux? Et j'édite : je suis aussi pour une école privée avec des fonds privés et une école publique avec des fonds publics. Perso, je ne demande pas à l'Etat d'assumer le choix d'instruction que je fais pour mes enfants Par contre, je ne suis pas sûre que les pb de l'école ne soient que des pb de sous... mais bref...
Aspidistra Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Je n'ai pas tout lu mais pour moi c'est aussi une question de dissocier son job de sa vie privée. On peut vouloir faire ce job pour plein de raisons sans pour autant devoir vivre avec.. MAIS je n'ai pas tout lu..
del140330 Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Le reste de la discussion restera stérile comme le prouve le précédent sujet sur le même thème. Certains le penseront, d'autres peut être moins... Il est tellement plus facile de ne rien dire ou ne rien faire! Sûrement le tort de croire que chacun reste libre de se faire une opinion en toute liberté, d'ignorer les propos peu intéressants ou d'y répondre... Je me suis sans doute mal exprimée. Il y a déjà eu un sujet sur ce thème auquel j'ai participé à l'époque et les discussions se sont de mon point de vue envenimée et non pas avancé la discussion, chacun restant campé sur ses positions. C'est pour ça que je parle de discussion stérile car sur ce type de sujet sensible , on s'enflamme rapidement et parfois on se manque de respect. Il n'est pas question de ne rien dire mais je pense que quand une enseignante souhaite prendre ce type de décision, il y a souvent d'autres raisons derrières . Personnellement , si je devais changer mon enfant d'école ce serait pour une autre école publique mais en aucun cas pour l'enseignement privé. Et puis je me suis fait aussi une raison.... Certains enseignants ne font pas ce métier dans l'EN par conviction et par volonté de défendre la laïcité mais parce que c'est là qu'ils ont trouvé une place pour enseigner et que s'il pouvait enseigner dans le privé , ils le feraient.
blabliblo Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Ce genre d'argument est purement fallacieux et ne permet simplement que de conforter les uns dans certaines justifications.Sur le fond, les gens qui travaillent dans l'école publique et qui ont un tel schéma de pensée "oublient" les valeurs républicaines véhiculées par l'école publique, laïque et républicaine. En gros : "Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais" (ça me fait penser à l'église et son fondement là ). moi, ça passe pas! et c'est respectable. Refuser la mixité sociale et abandonner le combat (pour faire en sorte que l'école soit un lieu pour TOUS) me fait fortement douter de l'intérêt que portent ces personnes à leur mission... tu parles de qui là... de tes collègues du public qui inscrivent leurs enfants dans le privé ou des enseignants du privé ? . Au mieux des doutes et au pire un certain mépris. Voilà ce que m'apporte cette façon de penser. Bien évidemment, certain(e)s iront prétexter du pire qui peut arriver dans l'établissement (drogue, vol, agression, racket... ce qui existe aussi dans les écoles privées). J'ai fais toute ma scolarité dans l'école publique (elle m'a permis de prendre l'ascenseur social qu'on fait marcher à la force des bras et de la tête... Moi c'est l'école privée et publique qui m'a permis cela ... ). J'ai côtoyé des bourges, des enfants de familles pauvres, des enfants de la classe moyenne, des voleurs, des fumeurs, des buveurs, des gens biens, des gens pas bien, des personnes remarquables, des C..s,... ... tiens c'est bizarre, moi aussi et autant dans le privé que le public ... Bref la vie quoi! Je ne suis pas devenue bourge ... moi non plus .... Je ne suis plus pauvre ... idem pour moi.... Je n'ai jamais volé ... moi non plus ..., il m'arrive de fumer, de boire avec modération, de bien me considérer (même si, certain(e)s, ici, seront persuadé(e)s du contraire ) et je continue à côtoyer des gens remarquables ... ben, moi aussi... et des c..s... ... hélas, moi aussi... Bref, la vie continue C'est pour cette richesse d'expériences et MA CONFIANCE en l'école républicaine que mes enfants vont à l'école publique de mon village et iront au collège public du coin (qui n'est pas henry IV... euh... tu généralises en faisant penser que tous les établissements privés sont comme celui-ci... ) avec ses problèmes parfois lourds .. qui existent aussi dans les établissements privés sous contrat... je l'ai vécu moi-même dans mon collège qui était loin d'être "Henry 4"... (épisodiquement). Non pas parce que je suis utopiste, mais parce que je considère que mon boulot est fait du mieux que je peux et que je fais confiance à celui de mes collègues... Moi-même je considère que mon travail est fait du mieux que je peux et je fais aussi confiance à celui de ma collègue.... Sauf peut être si j'apprenais que les "collègues" en question mettaient leurs enfants au privé, là j'aurai sérieusement de quoi douter... ... alors comme ça, du jour au lendemain tu douterais de tes collègues.... nous sommes dans un pays où chacun à le droit de faire ses propres choix et ce malgrè ses convictions ! De toutes façons, dans le privé c'est pas mieux! Heureuse de te l'entendre dire.... Je suis dans le privé (sous contrat) .
FannyW Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Fanny W : je suis d'accord avec toi... mais tu ne peux pas non plus nier qu'il existe des établissements trés sensibles (privés comme publics, hein) et que quand c'est TON enfant A TOI qui doit y aller, ça pose question. C'est moins évident! Tu ne peux pas non plus nier que des enseignants (dans le public comme dans le privé toujours) sont justes des gros nazes incapables et quand c'est ton gamin qui doit se le coltiner un an ou plus, ben bof quoi. Perso, si demain mes enfants veulent aller à l'école, je me tournerais spontanément et naturellement vers les établissements publics de mon quartier... mais si ça merde, ben je ne laisserais pas mes enfants s'enfoncer et galérer juste parce que j'ai de grands idéaux. Mais - et je le répète - tant que tu n'es pas confrontée aux difficultés, tu ne peux rien dire.Ah et moi aussi j'ai fait toute ma scolarité dans le public et le prof con de CM2 qui humiliait les mauvais élèves et laissait le gosse énurétique dans sa pisse toute la journée + ses collègues divers et variés croisés tout au long de ma trés longue carrière d'élève ne m'ont pas appris la vie... loin de là... J'en ai juste déduis que l'école était une vaste loterie où l'humiliation et la loi du plus fort était admises sans pb... et j'ai trouvé ça immonde! (j'ai aussi eu des profs formidables, hein). Pis la mixité sociale : ça je trouve aussi que c'est un argument fallacieux, elle est où la mixité quand 80% des gamins ont des parents rmistes ou étrangers? Ou - comme dans la seule école que ma fille a fréquenté - quand 80% des parents sont des cadres sups? Et sérieusement, si c'est si bien, pourquoi les enfants de tes copains ne se retrouvent pas dans les classes qui craignent?? La plupart de tes collègues auraient-ils oublié leurs idéaux? Et j'édite : je suis aussi pour une école privée avec des fonds privés et une école publique avec des fonds publics. Perso, je ne demande pas à l'Etat d'assumer le choix d'instruction que je fais pour mes enfants Par contre, je ne suis pas sûre que les pb de l'école ne soient que des pb de sous... mais bref... On tourne en rond, si je puis me permettre. J'ai bien lu tes propos et on ne peut qu'acquiescer sur la réalité de certaines situations. Pour autant, on parle d'extrêmes qui, globalement, concernent un % que j'imagine restreint (je ne connais pas les chiffres) d'établissements correspondants. Dans ces cas là, vive la ghettoïsation, si je comprends bien...? (C'est mon côté tête à claques) On m'a toujours appris (et l'expérience que j'ai vécu de l'école publique (et qui rejoins un peu la tienne) me conforte en cela) que face à un problème, il faut se battre pour trouver une solution. La fuite n'arrange jamais rien et laisse même la victoire du pire. Mes enfants doivent aussi apprendre cette force d'avancer (avec un maximum de ma protection parentale mais aussi de soutien). J'avoue, venant d'un milieu modeste, que je n'ai pas déjà défini de projet de carrière pour ces derniers et que, de ce fait, l'avenir se fera en fonction des leurs affinités et de leur volonté. Cela me rend les choses beaucoup plus aisées, je pense. Sur la mixité sociale, si cette dernière fait cet effet là, alors ne venez pas pleurer quand ça pétera car les gens n'auront jamais eu l'occasion de se rencontrer, de partager...Parce que chacun y aura participé. PS: Je tiens à préciser toutefois que lorsqu'il y a danger, la question ne se pose pas et on doit avant tout protéger ses enfants (mais je le répète, c'est assez rare) et pas le cas ici, dans le fil initial. PS2: Sur le financement du privé, si les sous n'étaient pas là, je crois que le privé serait à sa juste valeur...
Kannelle Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Bon, ben je vais donner mon humble avis de pur sujet issu d'une minorité (je suis antillaise) et n'ayant éclusé que des écoles en ZEP à Sevran (93), Gennevilliers (92) et Nanterre (92). Et bien parfois, quand on nous attendait à la sortie du conseil d'administration au collège avec des barres de fer, et que le Principal était obligé d'appeler la Police, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Oui, quand des gars des cités alentours venaient nous gazer à la bombe lacrymo, en moyenne deux fois par mois, à l'intérieur même des classes, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Oui, quand un élève de notre collège a tiré sur le CPE avec un pistolet à grenailles sous nos yeux ébahis, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Sans compter les cours de dessin où les tables faisaient office de tapis de danse, les cours de techno sujets au projections de boulettes -ou de chaises, les heures de colle collectives données par des profs dépités, harassés, démotivés, les dealers à la sortie de l'école, les cars de CRS en poste à la sortie du collège, le racket, les insultes, les bagarres. Oui, j'aurais adoré être dans le privé. Mais je suis PE dans le public, et c'est grâce à ma prof de français de ce collège si dur que j'en suis là aujourd'hui. Une prof du public. Que j'adore encore aujourd'hui. Et si c'était à recommencer? Si ma fille devait vivre ce que j'ai vécu? Oui, je la mettrai dans le privé. Elle pourra peut-être aller à l'école sereinement, sans se demander ce qui lui arrivera encore dans la journée. Et pourtant je suis dans le public, issue du public, minorité du public. Mais pour moi le public est une chance, pas une obligation. Personne, Inspecteur ou pas, défenseur acharné du public ou pas, ne pourra me retirer le droit de choisir ce que je juge le mieux pour ma fille. Si demain c'est le privé, eh bien ce sera le privé...Et ça ne remettra pas en cause le fait que je me batte tous les jours pour le public, non mais... Moi, de la mixité sociale, perdue dans les cités, je n'en ai vu que le désespoir. La lueur a été ma prof de français de 6ème, OK. Mais si je ne l'avais pas eue??? Il y a des lieux où il n'y a pas de choix possible. Seulement une fatalité.
°Vanille° Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 J'espère ne pas avoir à mettre mon enfant un jour en école privée, histoire de principes. (mais qui sait, ne jamais dire ''fontaine, ...'') J'ai du mal avec les enseignants qui sont souvent en grève contre le gouvernement et le démantellement de l'école publique, et qui en parallèle inscrivent leurs enfants dans le privé ou qui jouent sur les adresses des nounous pour les changer d'école (privée ou publique), pour ne pas les ''mélanger'' avec ''les autres des quartiers''. Soit on le fait et on assume, soit on continue de défendre le service public. J'ai passé ma scolarité dans des ZEP, et n'en suis pas pour autant moins douée que les autres. Je ne sais plus le pseudo de la personne qui a lancé le post, mais c'est pour des raisons géographiques et pratiques, il me semble, que tu veux les inscrire dans le privé. Là, ça ne me choque pas.
dhaiphi Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 J'ai passé ma scolarité dans des ZEP, et n'en suis pas pour autant moins douée que les autres. Point de vue totalement subjectif !
FannyW Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Bon, ben je vais donner mon humble avis de pur sujet issu d'une minorité (je suis antillaise) et n'ayant éclusé que des écoles en ZEP à Sevran (93), Gennevilliers (92) et Nanterre (92). Et bien parfois, quand on nous attendait à la sortie du conseil d'administration au collège avec des barres de fer, et que le Principal était obligé d'appeler la Police, oui, j'aurais adoré être dans le privé.Oui, quand des gars des cités alentours venaient nous gazer à la bombe lacrymo, en moyenne deux fois par mois, à l'intérieur même des classes, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Oui, quand un élève de notre collège a tiré sur le CPE avec un pistolet à grenailles sous nos yeux ébahis, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Sans compter les cours de dessin où les tables faisaient office de tapis de danse, les cours de techno sujets au projections de boulettes -ou de chaises, les heures de colle collectives données par des profs dépités, harassés, démotivés, les dealers à la sortie de l'école, les cars de CRS en poste à la sortie du collège, le racket, les insultes, les bagarres. Oui, j'aurais adoré être dans le privé. Mais je suis PE dans le public, et c'est grâce à ma prof de français de ce collège si dur que j'en suis là aujourd'hui. Une prof du public. Que j'adore encore aujourd'hui. Et si c'était à recommencer? Si ma fille devait vivre ce que j'ai vécu? Oui, je la mettrai dans le privé. Elle pourra peut-être aller à l'école sereinement, sans se demander ce qui lui arrivera encore dans la journée. Et pourtant je suis dans le public, issue du public, minorité du public. Mais pour moi le public est une chance, pas une obligation. Personne, Inspecteur ou pas, défenseur acharné du public ou pas, ne pourra me retirer le droit de choisir ce que je juge le mieux pour ma fille. Si demain c'est le privé, eh bien ce sera le privé...Et ça ne remettra pas en cause le fait que je me batte tous les jours pour le public, non mais... Moi, de la mixité sociale, perdue dans les cités, je n'en ai vu que le désespoir. La lueur a été ma prof de français de 6ème, OK. Mais si je ne l'avais pas eue??? Il y a des lieux où il n'y a pas de choix possible. Seulement une fatalité. Avouons quand même qu'il s'agit d'un cas extrême parmi une minorité (vis à vis de l'ensemble des écoles de France), dans des cités où s'accumulent nombre de facteurs aggravants dont l'école subit les stigmates et non en est la cause... Loin d'être une généralité qui, à mon sens, ne peut pas servir de faire valoir pour, d'une part, lire que " le privé c'est mieux" (vu que les "devoirs" ne sont pas les mêmes) et justifier un choix qui prête à confusion, quoiqu'on en dise. Sur le choix de l'école, pas de problème, je ne suis pas contre le privé. Je suis contre le soutien financier de l'état et le détournement idéologique qu'il véhicule au détriment de l'école publique (j'ai modifié car je m'étais aperçue, après coup qu'il pouvait y avait une erreur pouvant aboutir à une confusion, là c'est plus long mais aussi plus clair). Et j'ai pu lire, ici, de là, que certains établissements privés souffraient des mêmes stigmates que certains établissements publics jugés difficiles? Allez, j'attends le pourcentage qu'on rigole enfin un peu . Mais voilà, tout comme des cas minoritaires servent de faire-valoir pour justifier des décisions qui "interpellent" (pour ne pas dire autre chose), il en est de même pour dire que le privé souffre aussi des mêmes maux que l'école publique (du fait de ses obligations). Je dois avouer que ce discours, que je juge hypocrite (et je ne parle pas de toi Kannelle qui a pris un exemple qui pose le dilemme) m'exaspère. Surtout que demain, on va encore entendre ou voir que le privé ne fait pas grève lui, etc...
blabliblo Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Bon, ben je vais donner mon humble avis de pur sujet issu d'une minorité (je suis antillaise) et n'ayant éclusé que des écoles en ZEP à Sevran (93), Gennevilliers (92) et Nanterre (92). Et bien parfois, quand on nous attendait à la sortie du conseil d'administration au collège avec des barres de fer, et que le Principal était obligé d'appeler la Police, oui, j'aurais adoré être dans le privé.Oui, quand des gars des cités alentours venaient nous gazer à la bombe lacrymo, en moyenne deux fois par mois, à l'intérieur même des classes, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Oui, quand un élève de notre collège a tiré sur le CPE avec un pistolet à grenailles sous nos yeux ébahis, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Sans compter les cours de dessin où les tables faisaient office de tapis de danse, les cours de techno sujets au projections de boulettes -ou de chaises, les heures de colle collectives données par des profs dépités, harassés, démotivés, les dealers à la sortie de l'école, les cars de CRS en poste à la sortie du collège, le racket, les insultes, les bagarres. Oui, j'aurais adoré être dans le privé. Mais je suis PE dans le public, et c'est grâce à ma prof de français de ce collège si dur que j'en suis là aujourd'hui. Une prof du public. Que j'adore encore aujourd'hui. Et si c'était à recommencer? Si ma fille devait vivre ce que j'ai vécu? Oui, je la mettrai dans le privé. Elle pourra peut-être aller à l'école sereinement, sans se demander ce qui lui arrivera encore dans la journée. Et pourtant je suis dans le public, issue du public, minorité du public. Mais pour moi le public est une chance, pas une obligation. Personne, Inspecteur ou pas, défenseur acharné du public ou pas, ne pourra me retirer le droit de choisir ce que je juge le mieux pour ma fille. Si demain c'est le privé, eh bien ce sera le privé...Et ça ne remettra pas en cause le fait que je me batte tous les jours pour le public, non mais... Moi, de la mixité sociale, perdue dans les cités, je n'en ai vu que le désespoir. La lueur a été ma prof de français de 6ème, OK. Mais si je ne l'avais pas eue??? Il y a des lieux où il n'y a pas de choix possible. Seulement une fatalité. Avouons quand même qu'il s'agit d'un cas extrême parmi une minorité (vis à vis de l'ensemble des écoles de France), dans des cités où s'accumulent nombre de facteurs aggravants dont l'école subit les stigmates et non en est la cause... Loin d'être une généralité qui, à mon sens, ne peut pas servir de faire valoir pour, d'une part, lire que " le privé c'est mieux" (vu que les "devoirs" ne sont pas les mêmes) et justifier un choix qui prête à confusion, quoiqu'on en dise. Sur le choix de l'école, pas de problème, je ne suis pas contre le privé. Je suis contre le détournement financier et idéologique qu'il véhicule au détriment de l'école publique. Et j'ai pu lire, ici, de là, que certains établissements privés souffraient des mêmes stigmates que certains établissements publics jugés difficiles? Allez, j'attends le pourcentage qu'on rigole enfin un peu . Mais voilà, tout comme des cas minoritaires servent de faire-valoir pour justifier des décisions qui "interpellent" (pour ne pas dire autre chose), il en est de même pour dire que le privé souffre aussi des mêmes maux que l'école publique (du fait de ses obligations). Je dois avouer que ce discours, que je juge hypocrite (et je ne parle pas de toi Kannelle qui a pris un exemple qui pose le dilemme) m'exaspère. Surtout que demain, on va encore entendre ou voir que le privé ne fait pas grève lui ... OH ! ne généralise pas... en février j'y était, ma collègue aussi et bien d'autres... quel préjugé ! Nous aussi (privé sous contrat) nous devons obéir à l'inspecteur, suivre le programme, mettre en place l'aide personnalisée, faire passer les évals CE1 et CM2, ... peut-être devoir accepter l'école le mercredi, voir disparaître la maternelle pour les 2 ans... et c'est aussi, comme toi, contre ça que nous même on se bât ! , etc...
blabliblo Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Bon, ben je vais donner mon humble avis de pur sujet issu d'une minorité (je suis antillaise) et n'ayant éclusé que des écoles en ZEP à Sevran (93), Gennevilliers (92) et Nanterre (92). Et bien parfois, quand on nous attendait à la sortie du conseil d'administration au collège avec des barres de fer, et que le Principal était obligé d'appeler la Police, oui, j'aurais adoré être dans le privé.Oui, quand des gars des cités alentours venaient nous gazer à la bombe lacrymo, en moyenne deux fois par mois, à l'intérieur même des classes, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Oui, quand un élève de notre collège a tiré sur le CPE avec un pistolet à grenailles sous nos yeux ébahis, oui, j'aurais adoré être dans le privé. Sans compter les cours de dessin où les tables faisaient office de tapis de danse, les cours de techno sujets au projections de boulettes -ou de chaises, les heures de colle collectives données par des profs dépités, harassés, démotivés, les dealers à la sortie de l'école, les cars de CRS en poste à la sortie du collège, le racket, les insultes, les bagarres. Oui, j'aurais adoré être dans le privé. Mais je suis PE dans le public, et c'est grâce à ma prof de français de ce collège si dur que j'en suis là aujourd'hui. Une prof du public. Que j'adore encore aujourd'hui. Et si c'était à recommencer? Si ma fille devait vivre ce que j'ai vécu? Oui, je la mettrai dans le privé. Elle pourra peut-être aller à l'école sereinement, sans se demander ce qui lui arrivera encore dans la journée. Et pourtant je suis dans le public, issue du public, minorité du public. Mais pour moi le public est une chance, pas une obligation. Personne, Inspecteur ou pas, défenseur acharné du public ou pas, ne pourra me retirer le droit de choisir ce que je juge le mieux pour ma fille. Si demain c'est le privé, eh bien ce sera le privé...Et ça ne remettra pas en cause le fait que je me batte tous les jours pour le public, non mais... Moi, de la mixité sociale, perdue dans les cités, je n'en ai vu que le désespoir. La lueur a été ma prof de français de 6ème, OK. Mais si je ne l'avais pas eue??? Il y a des lieux où il n'y a pas de choix possible. Seulement une fatalité. Avoir le choix de choisir l'école que l'on souhaite... ou du moins l'instruction : la maison, le CNED, l'école publique, l'école privée sous contrat, l'école privée hors contrat. Dans notre pays, nous avons ce choix... dans d'autres, ce choix n'existe pas... Alors profitons de ce choix parce que nous sommes dans un pays libre. Si un jour je choisis de mettre mes enfants dans une école publique plutôt que privée ou inversement ou si je lui donne l'instruction à la maison... j'exerce ma liberté de choix et personne n'a le droit de me juger sur ce point. Kanelle, c'est à toi de faire le choix de l'instruction de ta fille et ce quelquesoit les raisons.
FannyW Posté(e) 18 mars 2009 Posté(e) 18 mars 2009 Avoir le choix de choisir l'école que l'on souhaite... ou du moins l'instruction : la maison, le CNED, l'école publique, l'école privée sous contrat, l'école privée hors contrat. Dans notre pays, nous avons ce choix... dans d'autres, ce choix n'existe pas... Alors profitons de ce choix parce que nous sommes dans un pays libre. Si un jour je choisis de mettre mes enfants dans une école publique plutôt que privée ou inversement ou si je lui donne l'instruction à la maison... j'exerce ma liberté de choix et personne n'a le droit de me juger sur ce point. Kanelle, c'est à toi de faire le choix de l'instruction de ta fille et ce quelquesoit les raisons. Pas de problème, on est d'accord. Mais il faut assumer jusqu'au bout...financièrement parlant et là, bizarrement, ça ne suit plus... Soit dit en passant, liberté de choix ne doit pas dire école libre...Sur ce point, il y a un amalgame entretenu qui est assez déplaisant puisqu'il laisse entendre que l'école publique ne l'est pas. Or, la seule école libre (de tous dogmes s'entend), c'est bien seulement l'école publique. Mais on dérive, on dérive...Dira-t-on...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant