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bonjour,

Je sus en master et je fais un memoire derecherche sur les thèmes delicats en litterature de jeunesse et jevoulais savoir si, en tant qu'enseignant, vous aviez deja abordé un livre delicat par son theme (ex: homosexualité, pedophilie, drogue...)

Si c'est le cas est ce que vous pourriez m'explique comment vous avez fait?

J'aimerais egalement que des enseignants me disent ce qu'ils en pensent, est ce que c'est le role de l'enseignant d'aborder des ouvrages delicats? ou au contraire vaut il mieux les eviter?

Merci pour vos temoignage!!!!! :wink:

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Jamais abordé les thèmes cités dans ton message au primaire d'ailleurs je ne connais pas d'ouvrages de littérature pour des primaires abordant ces thèmes.

Tu peux cibler ta recherche en donnant des titres et en demandant si certains ont travaillés sur ces livres?

Sinon un thème délicat : la mort (perte d'un parent) a été abordé par certains enseignants du forum à l'aide de certains albums (faire une recherche) lors de la perte d'un parent par un élève de la classe (j'ai lu ce sujet plusieurs fois dans le forum).

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Akwabon, tu es une douce rêveuse ... :wink: Ces thèmes sont déjà dans nos écoles ! Pourquoi vouloir leur laisser les yeux fermés alors que certains font déjà face à certains problèmes ...

Pour l'instant, j'ai abordé dans ma classe le thème de la mort et de la maladie ... Les autres thèmes nous les abordons au cas par cas en fonction des problèmes rencontrés à l'école.

La drogue nous en parlons plutôt en éducation civique avec les CM, généralement si on parle de tabac, les enfants enchaînent sur alcool et drogue. Ils ne sont pas dupes : ils sont conscients du monde qui les entoure : les grands-frères, les jeunes qui zonent dans le village ... Certains sont même touchés de très près par ce fléau.

Ces sujets restent tabous ... Souvent ce sont les parents qui sont réfractaires. Lorsque j'ai annoncé que nous allions lire des ouvrages de littérature de jeunesse sur la seconde guerre mondiale, la guerre (dont l'album Une si jolie poupée de Pef - la poupée est en fait une mine anti personnelle) et la déportation des juifs lors de ma réunion de rentrée, certains n'étaient guère ravis ... J'ai même eu droit à un "non, ce n'est plus au programme" ... Pourtant, ces sujets intéressent nos loulous ! Cela les touche, les interpelle ...

Je ne connais pas d'album sur l'homosexualité, pourtant, nous avons été confronté l'année dernière à une recrudescence de propos homophobes : sales + des insultes aussi bien pour les garçons que pour les filles. Certaines lançaient des rumeurs sur l'homosexualité d'autres ... Nous avons donc eu un débat sur ce sujet.

J'ai plus de mal avec la pédophilie, tout simplement parce que rien que d'y penser ça me file la nausée ... Il existe un album avec un lapin et un loup mais je n'arrive plus à me souvenir de son titre.

Ne pas aborder ces sujets de peur d'heurter leur sensibilité ... C'est simplement reculer pour mieux sauter. La vraie vie, ce n'est pas le pays de Candy, tout finit toujours bien ! Pourquoi leur mentir ? La vraie vie, ce sont des hauts et des bas et si nous n'abordons jamais ces bas, les enfants risquent de tomber de très haut :cry: !

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Je suis 100% d'accord avec Akwabon. Je trouve que les enfants ont des tas d'occasions de voir la face terrible du monde, parce que les médias ne leurs cachent rien (je passe pour une extra-terrestre auprès de mes proches parce que j'ai souhaité que mes enfants ne regardent pas le JT avant 6 ans, et qu'on n'allume pas le JT s'ils étaient dans la pièce avant cet âge)

Je trouve que c'est une mission de l'école de leur parler de ce qui est beau, bien, vrai, joli, heureux... et simple. Bien sûr qu'il y a du bonheur dans l'homosexualité... mais ça reste compliqué. Ils auront bien le temps de comprendre tout cela au collège.

Qu'est-ce que ça coûte de les laisser être un peu insouciants ? d'entretenir une certaine "bulle de naïveté" à l'école ? Je trouve que l'école doit protéger leur enfance.

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Qu'est-ce que ça coûte de les laisser être un peu insouciants ? d'entretenir une certaine "bulle de naïveté" à l'école ? Je trouve que l'école doit protéger leur enfance.

Leur dire que ça existe, ne va pas tuer leur insouciance !

"L'école rend aveugle, la réalité rend la vue" ;) ! Je ne pense pas que ce soit l'une de nos missions !

Posté(e)

A quoi ça sert de leur en parler ? Puisque de toutes façons ils "savent" grâce à ce qu'ils apprennent à l'extérieur de l'école ? Faut-il en remettre une couche ?

Je ne dis pas qu'il faut nier que ça existe (si un élève l'aborde par exemple, on en parle)

Je pense qu'il y a des tas de thèmes beaucoup plus intéressants à aborder en LJ.

(parenthèse pour le tabac : en effet, au CM2 c'est surement le moment quand même. Mais là encore, en y allant doucement. J'ai été "traumatisée" par une communication trop brutale au collège : ma mère fumait et j'étais persuadée qu'il ne lui restait que quelques jours à vivre, à cause d'une campagne très agressive contre le tabac :cry: Ensuite, je me bouchais les oreilles pendant l'intervention du prof tellement j'étais paniquée d'écouter son discours).

Posté(e)
A quoi ça sert de leur en parler ? Puisque de toutes façons ils "savent" grâce à ce qu'ils apprennent à l'extérieur de l'école ? Faut-il en remettre une couche ?

Pouvoir en parler ouvertement permet peut-être de ne pas se faire des idées fausses ... C'est un bon exutoire. Cela permet d'égratigner voire d'anéantir certains préjugés. Mes élèves pensaient que si on "fréquentait" une personne homosexuelle, on devenait "homosexuel". Par ailleurs, nous sommes arrivés à l'idée que l'homosexualité, ce n'est pas quelque chose de "sale" puisque c'est de l'amour consenti...

Les enfants ont besoin de "sortir" de leur tête certains sujets qui les tracassent ou qui les touchent d'un peu trop près, c'est peut-être l'occasion ... Parfois, pour épargner les parents, on se tait ...

Ensuite, il est évident qu'il faut y aller en douceur... Il ne faut leur laisser entendre que ce qu'ils sont prêts à entendre ! Certains albums sur la guerre restent au fond de la classe, libre à eux de les lire ou non.

D'ailleurs, les élèves "s'auto-protègent" ... Des stagiaires avaient lu un album où le personnage principal mourrait à la fin. C'était des CE2, sur les 20 élèves un seul a compris la fin ... Les autres pensaient qu'elle s'était transformée en étoile ... La stagiaire n'a pas insisté mais elle a été surprise par la réaction des loulous ...

Posté(e)

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Je pense que l'album avec le loup dont quelqu'un parle est "Jean-Loup" d'Antoon Krings. C'est un album très fin, pas du tout agressif, qui aborde la protection de soi de manière parfaitement imagée et sans aucune fausse note. Il existe également un autre album, remarquable, de Geoffroy de Pennart, qui s'appelle "Balthazar".

Je ne suis pas d'accord de dire que les enfants reçoivent beaucoup d'infos de l'extérieur et que "ça suffit". Les infos qu'ils reçoivent sont souvent soit fausses, soit tellement mal présentées qu'elles leur donnent des représentations fausses.

Avec des petits, on peut lire "Jean-Loup" ou "Balthazar", qui sont des histoires de vilains loups qui veulent manger des petits. Dans l'histoire de Jean-Loup, Marie-Loup est trop gentille, et se fait enlever par le méchant loup. C'est Jean-Loup qui la sauve. Dans l'histoire de Balthazar, le petit est en fait un chevreau, qui trouve le loup qui l'enlève très gentil, et a très peur du policier qui vient en fait le sauver. Il ne comprend rien à ce qui lui arrive, ou a failli lui arriver.

Ces histoires ne sont pas plus effrayantes que les histoires d'ogres... ou de loup qui veut "manger" le Petit Chaperon Rouge ! La morale de Perrault est explicite. De tête (je dois déformer un peu) : On voit que par là que des jeunes filles, belles, bien faites et gentilles, font très mal d'écouter toutes sortes de gens, et que ce n'est point chose étrange s'il en est tant que le loup mange ! .... et la fin, je crois : ... que les loups doucereux, de tous les loups, sont les plus dangereux.

Il me semble que le rôle des histoires a aussi été, de tout temps, de "prévenir" de manière imagée !

A ce sujet, lire ou relire Bettelheim.

Je suis assez d'accord avec ce qui est en gras.

Sujet très polémique en effet.

Pour moi, l'école c'est l'apprentissage de la vie.

Je suis très partagée en lisant vos réactions, mais je crois que c'est dû aux visions un tantinet manichéennes qu'elles véhiculent -sans vouloir vous vexer.

Pour caricaturer, on a en gros les partisans d'une école qui se veut surprotectrice, seul refuge pour les 'nenfants" dans ce monde de brutes, et d'autre part les défenseurs d'une école sans tabou, qui dit tout, parle de tout, car y'a pas de raison de cacher.

Je pense que l'équilibre est une bonne alternative.

Ne pas vouloir systématiquement débattre ou exposer des thèmes délicats, ne pas vouloir systématiquement préserver les enfants de tout ça.

Je rejoins quand même bien Princesse sur le fait que l'école c'est l'école de la vie, que les enfants sont bien moins naïfs que ce qu'on croit, qu'ils vivent parfois des choses terribles qu'on ne soupçonne pas. Que sans vouloir en remettre une couche au risque de traumatiser certains élèves - moi c'est ma mère qui m'a traumatisée en me persuadant qu'une fois au collège, je risquerais tous les jours à la sortie d'être rackettée, sollicitée pour me droguer, violentée etc., quel soulagement de constater que je pouvais survivre sans stresser à mort...- hé bien, que sans faire de deuxième couche donc, il est possible, et même de notre devoir je crois, de prévenir parfois, d'informer, de soutenir surtout.

Tout dépend des contextes, du public à qui on a affaire- je pense en particulier aux contextes où l'on se sent souvent investi d'un rôle de coparent en plus de celui d'enseignant - et bien sûr de notre propre vécu.

Et enfin et surtout, je crois que si l'on veut ou doit aborder des thèmes délicats, il faut avoir une sacrée dose de psychologie et de délicatesse.

Posté(e)
Je pense que l'album avec le loup dont quelqu'un parle est "Jean-Loup" d'Antoon Krings. C'est un album très fin, pas du tout agressif, qui aborde la protection de soi de manière parfaitement imagée et sans aucune fausse note. Il existe également un autre album, remarquable, de Geoffroy de Pennart, qui s'appelle "Balthazar".

Tout ce qui est imagé me va bien. Ca pourra servir de réfénrence plus tard qua d on parlera de manière moins imagée.

Je prends toujours le temps de leur dire qu'un film porno ressemble autant à la réalité de l'amour que "Dragon Ball Z" à la vie quotidienne. Ca les rassure beaucoup.

:D oui, en cm2 certains ont les hormones qui commencent à travailler.

Je pense que l'album avec le loup dont quelqu'un parle est "Jean-Loup"Pour la Shoah, c'est un autre débat, très difficile et intéressant. Je suis, comme Akwabon, quelqu'un qui a été traumatisée par des révélations brutales à l'adolescence. Mais je renvoie à l'excellent travail fait par le Memorial de la Shoah, et au site "le grenier de Sarah", fait par des gens qui ont très bien réfléchi à toutes ces questions.

Les programmes 2008 ont un peu calmé le jeu.

Alors qu'en 2002 le programme titarit "l'extreme violence des guerres du 20eme siècle", en 2008 cette expression à été retirée. Notre prof d'IUFM nous demandait de protéger les enfants de Primaire. On n'est pas obligés de passer deux séances pour détailler les horreurs des camps de concentration à des enfants de 11 ans. Là encore ils le reverront en troisième et ce sera déjà bien.

[edit] le problème c'est que czs sujets demandent beaucoup de finesse, de psychologie et de délicatesse, comme dit Flitch, et que chaque enfant a un vécu différent.

Ce n'est donc pas facile de ne donner qu'un seul message à un groupe classe, qui soit adapté à chacun et ne fasse de mal à personne.

Au moment du Tsunami en Asie du sud est, à la rentrée de janvier, mon petit garçon était en MS. Je suppose que la maitresse a cru bien faire en en parlant en classe. Sans doute qu'elle pensait que les enfants avaient vu des images à la télé (ce qui était sans doute le cas pour certains enfants). Bref. Mon fils (qui n'en avait pas entendu parler avant) est revenu d'écaole avec des images très violentes dans sa tête, il parlait de gens noyés, de grosses vagues, de maisons cassées, d'enfants qui n'avaient plus de parents... il a fait des cauchemars, il était terrorisé d'aller à la plage l'été suivant, plusieurs mois après donc. Comment la maitresse a-t-elle abordé le sujet ? A-t-elle fait en sorte que les enfants réalisent que ça s'était passé très très loin d'ici ? que ce genre de catastrophe était très très rare ? Que toutes les vagues ne cassaient pas les maisons ? A 4 ans, que retient-on d'un évènement comme ça ?

Sur le fond, je ne dis pas qu'il ne fallait pas en parler... mais que ça reste des sujets difficiles à aborder, surtout en grand groupe, quand on ne connait pas le vécu des enfants. Les parents ont un rôle à jouer aussi. S'ils veulent en parler à leurs enfants, ils peuvent aussi. Et ils connaissent mieux chaque enfant, son vécu, sa sensibilité...

Posté(e)
Lorsque nous abordons en classe ces "problèmes de société" et en faisons la base de notre enseignement

Il ne s'agit nullement d'en faire la base de notre enseignement ! Simplement, ne pas faire comme si ça n'existait pas, ne pas fermer les yeux si le sujet s'offre à nous ... Et puis parfois, oui, nous pouvons aborder certains thèmes. Lorsque nous faisons la dictée puis la course Mets tes baskets et bats la maladie au profit de l'association ELA, alors nous parlons de la maladie et même de la mort. Mais nous parlons aussi et surtout d'espoir et d'entraide car c'est aussi cela la vie !

Euh sur ce coup là, c'est moi qui suis une douce rêveuse ... :wink:

Posté(e)
Les programmes 2008 ont un peu calmé le jeu.

Alors qu'en 2002 le programme titarit "l'extreme violence des guerres du 20eme siècle", en 2008 cette expression à été retirée. Notre prof d'IUFM nous demandait de protéger les enfants de Primaire. On n'est pas obligés de passer deux séances pour détailler les horreurs des camps de concentration à des enfants de 11 ans. Là encore ils le reverront en troisième et ce sera déjà bien.

D'où l'intérêt de faire appel à la littérature de jeunesse, tout est dit mais tout en douceur ... Certains auteurs ont réussi à décrire l'inhumanité avec beaucoup de retenue... Ensuite, c'est à nous de sélectionner ce que nos élèves sont capables de lire, d'entendre ...

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