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Posté(e)
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l...ise_755226.html

Que dire de plus que le lobby religieux, étayé par l'Europe, pousse progressivement la saine laïcité dans ses retranchements...

Esprit de 1905, où es tu? (même si dès le départ, l'hypocrisie était de mise)...

Chronique

Quand le prêtre formera l'instituteur, par Caroline Fourest

LE MONDE | 30.04.09 | 12h54 • Mis à jour le 30.04.09 | 12h54

On assiste à un assaut sans précédent pour tenter d'affaiblir l'enseignement républicain et laïque au profit de l'enseignement privé et confessionnel. En principe, la République "ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte". En coulisse, tout est fait pour torpiller l'esprit de cette loi dès qu'il s'agit d'éducation nationale.

Dans la plus grande discrétion, tout un pan du discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Saint-Jean-de-Latran vient d'entrer en vigueur. On se souvient de cette phrase dans laquelle le président plaçait le prêtre au-dessus de l'instituteur "dans la transmission des valeurs". Depuis, il a tenté de minimiser. Ces mots traduisent pourtant une vision de la transmission et de l'enseignement que son gouvernement applique à la lettre.

Dans une autre partie de son discours, moins célèbre, le président regrettait que la République ne reconnaisse pas la "valeur des diplômes délivrés par les établissements d'enseignement supérieur catholique". On pensait à la reconnaissance de diplôme de théologie... Ils n'ont pas à être validés par la République puisqu'elle ne "reconnaît aucun culte". Mais le président s'obstine. Notamment avec l'arrière-pensée de pouvoir estampiller la formation des imams rêvée par le ministère de l'intérieur mais dispensée par la Catho. Un bricolage qui ne fait que renforcer l'impression d'une gestion postcoloniale de l'islam, donc la propagande islamiste. Tout en tuant à coup sûr l'esprit de 1905.

L'affaire est plus grave qu'il n'y paraît. Les décrets de cet accord - signé en catimini entre la France et le Vatican le 18 décembre 2008 - viennent de tomber. Ils prévoient la "reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur délivré sous l'autorité compétente de l'une des parties". Or cette "reconnaissance" ne vaut pas seulement pour les matières théologiques mais aussi profanes. Autrement dit, le baccalauréat ou d'éventuels masters.

L'accord feint d'appliquer une directive européenne (le processus de Bologne), pensée pour reconnaître les diplômes étrangers, mais il change de nature à partir du moment où il est signé avec le Vatican, pour "reconnaître" des diplômes délivrés sur le sol français par des établissements de l'Eglise. Ce qui revient non seulement à casser le monopole des diplômes qu'avait l'Etat depuis 1880, mais aussi l'esprit de l'article 2 de la loi de 1905.

Jusqu'ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d'envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite au bac. Appâtés par des pourcentages tournant autour de 100 %, de plus en plus de parents se tournent vers ces établissements au détriment de l'école publique.

Le gouvernement fait tout pour encourager ce choix : démantèlement de la carte scolaire, baisse du nombre de professeurs dans le public... Le plan banlieue est à sec, mais on racle les fonds de tiroirs pour financer - sur fonds publics - l'ouverture de 50 classes privées catholiques dans les quartiers populaires. Un grand lycée Jean-Paul-II est sur les rails. Un collège tenu par l'Opus Dei est déjà sous contrat.

Il ne manquait plus que ça : la fin du diplôme d'Etat... Justement au moment où l'Etat annonce vouloir supprimer les IUFM, brader les concours, et remplacer leur formation par un master que pourrait préparer n'importe quel établissement privé. Comme ça, en plus de délivrer le baccalauréat, le Vatican pourra ouvrir des masters destinés directement aux futurs enseignants.

Un comité 1905 vient de porter plainte devant le Conseil d'Etat. S'il n'obtient pas gain de cause, le prêtre aura le champ libre pour reprendre la main sur l'instituteur.

Caroline Fourest

Article paru dans l'édition du 02.05.09

Il faut expliquer à la journaliste que les IUFM, justement, pour tenter de rétablir un peu la qualité de l'enseignement, il faut les supprimer, ce que le ministère ne fait pas, puisqu'il continue à créer des postes de MC et de profs de didactique.

Supposons que les établissements privés, religieux ou autres, soient habilités à délivrer des diplômes. Il n'y a aucune raison pour que les jurys privés ne suivent pas des consignes comme les secrétariats d'examens du public lors des corrections, consignes pour eux ne visant qu'un seul un but : attirer des clients qui paient, en ne présentant que les candidats susceptibles de réussir l'examen par exemple.

Supposons encore, passant à l'étape suivante, l'arrivée des jeunes diplômés dans le monde du travail où ils doivent en principe faire leurs preuves. Quel que soit l'embaucheur potentiel, public ou privé. Si les candidats convenables sont les titulaires d'un diplôme privé , que va penser le peuple de France, ses travailleurs, ses employeurs ? si laïques qu'ils tentent d'être ?

Et ce sera hélas facile aux boîtes privées de faire payer d'abord, mais de ne présenter sous leur nom que les bons candidats, laissant les autres au public.

Bon 1er Mai.

Posté(e)

J'ai passé ma licence à l'université catholique et je trouve ça normal que la catho ne puisse pas ouvrir de master par exemple. Sinon on va se retrouver comme USA avec le risque d'avoir un diplôme valable que dans une région et ne permettant pas d'acceder aux concours.

Pour le paragraphe sur le bac: il faut préciser que tous les établissements catholiques sous contrat avec l'état se doivent d'accueillir tous les élèves qu'on leur propose et n'ont pas ce système de "candidats libres", (je ne connssais pas ce système--> ça doit être dans les structures intégristes et ultra chères de Paris?)

Enfin, je soutiens à fond l'école publique car si elle disparaît, l'école privée catholique sous contrat avec l'état disparaîtra avec. Très franchement je préfère voir disparaître l'école privée sous contrat que l'école publique.

Un diplôme théologique reconnu par l'Etat!!! Mais quel abruti! Ce Nicolas Sarkozi veut diviser pour mieux régner! Et malheureusement il y arrive :(

Ou va la France? :(

Posté(e) (modifié)

Oulala ...

Voilà ... THE sujet ! ... celui dont il faut que je me méfie car je risque d'être vraiment très (trop) engagé !!!

J'avais vu l'article du Monde hier ... et je m'étais (encore une fois sur le sujet) bien énervé !

C'est du grand n'importe quoi (un peu comme toujours avec le guignol de service) ... Là il touche à quelque chose de sacré (c'est le cas de le dire !).

Porter atteinte à l'école publique et laïque, c'est porter atteinte à la base de l'éducation ... le but à long terme n'est pas difficile à prévoir : la manipulation des populations ! Comme si on ne l'était pas assez déjà ...

En guise d'exemple, je vous annonce que je n'ai pas encore rencontré la directrice de la future école de mes deux arsouilles et pourtant ... école publique mais il y aurait la prière avant de commencer le repas !!! ... bah oui ... c'est la Polynésie et ils font un peu beaucoup comme ils veulent (autre sujet - Stop).

Il est hors de question que mes minots la fasse !!! ... évidemment, je leur apprendrai à respecter mais je n'ai pas intérêt à avoir une seule remarque sur le fait qu'ils ne baissent pas la tête, qu'ils ne joignent pas les mains !

C'est assez insensé tout ça : les ambitions de Sarko qui snobe royalement la loi de 1905 et l'importance de la religion ici en Polynésie !

Manquerait plus qu'on en arrive à nous obliger, dans les programmes, à enseigner la création du monde en 7 jours (et toute cette dérive du Créationnisme), ... là, c'est clair, je démissionne et prends le maquis pour entrer en résistance !!!

Modifié par DaMouelle
Posté(e)
Pour le paragraphe sur le bac: il faut préciser que tous les établissements catholiques sous contrat avec l'état se doivent d'accueillir tous les élèves qu'on leur propose et n'ont pas ce système de "candidats libres", (je ne connaissais pas ce système--> ça doit être dans les structures intégristes et ultra chères de Paris?)

Dans ma banlieue ni intégriste, ni ultra chère, le lycée privé aussi fonctionne ainsi pour se targuer des 100% de réussite au bac...

Posté(e)

C'est bien triste alors dans ton diocèse qu'ils laissent faire ça. Je ne savais pas que c'était possible mais je te fais confiance. Ou va le monde?!

Posté(e)
Pour le paragraphe sur le bac: il faut préciser que tous les établissements catholiques sous contrat avec l'état se doivent d'accueillir tous les élèves qu'on leur propose et n'ont pas ce système de "candidats libres", (je ne connssais pas ce système--> ça doit être dans les structures intégristes et ultra chères de Paris?)

Ça se passait ainsi dans mon lycée catho, sur Lyon. Ça lui a permis (et lui permet encore) de rivaliser avec le lycée publique le plus quoté de Lyon qui, lui, ne peut pas avoir les 100% de réussite.

Posté(e)

Et bein. C'est nul! Je n'ai pas les mots. :mad:

Je suis sure que ça n'était pas le cas pour mon brevet(mêmes les redoublants de cette année là avait le brevet) et mon bac (filère rare donc une classe, j'avais fait le calcul et ça correspondait au pourcentage de ma classe). Je dis juste ça pour dire qu'il n'y a pas que des établissements tricheurs. Quelles valeurs pour les enfants derrière?! :mad:

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