Marie-Odile Posté(e) 19 mai 2009 Posté(e) 19 mai 2009 Voici quelques questions tombées à l'oral : AUTONOMIE 1)Qu’est-ce l’autonomie à l’école ? 2)Quelles sont les deux grandes idées opposées de l’autonomie ? 3)Pensez-vous que l'autonomie ait un lien particulier avec les interactions sociales ? 4) L'autonomie, est-ce la liberté ? 5) Quels liens faites-vous entre le développement de l'autonomie et les mécanismes d'apprentissage chez l'enfant ? 6)Autonomie, loi, et liberté. Quels liens faites-vous entre ces trois termes ? 7) Parfois, le manque d'autonomie peut être considéré comme un handicap. Donnez votre avis sur cette affirmation et précisez dans quelles situations on peut la vérifier. 8) Comment développe-t-on l'autonomie du jeune élève en cycle 1 ? 9) Quelle place l'enseignant doit-il accorder à l'autonomie de ses élèves dans la structuration de leurs connaissances ? 10) Quelles différentes formes l'autonomie peut-elle prendre dans la scolarité de l'enfant ? 11) Quels sont les critères qui permettent d'affirmer qu'un enfant est autonome ? 12)Quelles références théoriques avez-vous, concernant l'autonomie de l'enfant, et la construction de son autonomie à l'Ecole ? 13)A quoi l'enseignant doit-il être attentif pour que le développement de l'autonomie de chacun ne soit pas menacé, dans une classe à plusieurs niveaux ? 14) Quel est le rôle de l'enseignant qui a choisi la pédagogie de l'autonomie ? A vous de jouer
Marie-Odile Posté(e) 19 mai 2009 Auteur Posté(e) 19 mai 2009 Je commence : 1) Qu’est-ce l’autonomie à l’école ? Dans le langage courant, ce mot désigne la capacité à faire face seul aux évènements de la vie. A l’école, le terme autonomie renvoie à la capacité par l'élève d'organiser son rapport aux lieux et aux objets, aux autres et aux savoirs. Comme ensemble de compétences, l'autonomie résulte à la fois s'un développement (affectif, moral, social, intellectuel, moteur…) et d'un apprentissage. 2) Quelles sont les deux grandes idées opposées de l’autonomie ? Selon Durkheim, la discipline est le fondement de la socialisation en même temps que de la liberté. C'est un instrument d'Éducation morale : elle prépare chez l'enfant l'autonomie de la volonté. Piaget s'oppose à cette thèse. Pour lui, le développement de l'autonomie morale de l'enfant ne peut venir d'une contrainte extérieure (ni individu, ni groupe social). Selon Piaget, l'autonomie morale s'oppose à la soumission au maître (et donc n'est pas issue de la discipline)
Dominique Posté(e) 19 mai 2009 Posté(e) 19 mai 2009 Une remarque en passant : Ne pas oublier d'évoquer le socle commun (paragraphe 7) : http://www.education.gouv.fr/bo/2006/29/MENE0601554D.htm
Carolirotte Posté(e) 21 mai 2009 Posté(e) 21 mai 2009 Je dois avouer que je trouve ce thème et ces questions particulièrement difficiles, d'autant plus que je manque cruellement de références théoriques sur ce sujet ! Raison de plus pour s'y plonger... mais du coup je risque de ne proposer que des réponses "bateau" et donc d'avoir besoin de compléments ! 3)Pensez-vous que l'autonomie ait un lien particulier avec les interactions sociales ? Oui, quelqu'un d'autonome saura plus facilement quelle attitude adopter selon la situation, l'interlocuteur en face. l'autonomie c'est savoir faire tout seul, mais c'est aussi savoir faire avec les autres. 4) L'autonomie, est-ce la liberté ? Non, mais ça peut y contribuer ? Etre capable de se débrouiller par soi-même permet donc de ne pas être dépendant d'autrui, et donc d'être plus libre. 5) Quels liens faites-vous entre le développement de l'autonomie et les mécanismes d'apprentissage chez l'enfant ? Quand un élève sait comment apprendre, on peut considérer qu'il est autonome sur le plan des mécanisme d'apprentissage et donc à partir de là qu'il pourra apprendre de nouvelles choses tout seul de façon autonome. 6)Autonomie, loi, et liberté. Quels liens faites-vous entre ces trois termes ? Argh ? 7) Parfois, le manque d'autonomie peut être considéré comme un handicap. Donnez votre avis sur cette affirmation et précisez dans quelles situations on peut la vérifier. Manque d'autonomie peut être à différents niveaux. Un exemple très pragmatique : je viens de crever mon pneu à mille milles de toute terre habitée, et je ne sais pas le changer, mon téléphone ne capte pas. Je risque d'être en effet fortement handicapée (ou tout du moins fortement embêtée - jusqu'à ce que je me décide à essayer de découvrir comment on peut bien changer cette bête là (bel exemple de situation problème non ?)- ceci est bien sûr une situation fictionnelle, toute ressemblance avec des faits ayant pu se produire est totalement fortuite). Mais on peut aussi considérer l'autonomie comme le fait d'être capable de réfléchir, d'avoir un avis personnel, autonome, sans être dépendant de quelqu'un (je fais ça non parce que mon papa/ma maman/ mon grand frère /le voisin / le copain/ la maîtresse (rayer les mentions inutiles) m'a dit de le faire, mais parce que je pense par moi même que c'est en effet la chose à faire.) 8) Comment développe-t-on l'autonomie du jeune élève en cycle 1 ? Par les gestes de la vie quotidienne déjà : savoir s'habiller, faire son lacet, aller aux toilettes et se laver les mains, ranger après avoir joué... etc. Les élèves de maternelle sont très guidés et aidés au début de leur scolarité, et apprennent petit à petit de plus en plus à devenir autonome et à réaliser tous ces gestes sans aide. extrait des programmes (Devenir élève > coopérer et devenir autonome) : "en participant aux jeux, aux rondes, aux groupes formés pour dire des comptines ou écouter des histoires, à la réalisation de projets communs, etc, les enfants acquièrent le goût des activités collectives et apprennent à coopérer. Ils s'intéressent aux autres et collaborent avec eux. Ils prennent des responsabilités dans la classe et font preuve d'initiative. ils s'engagent dans un projet ou une activité en faisant appel à leurs propres ressources : ils font ainsi l'expérience de l'autonomie de l'effort et de la persévérance." Du coup, je crois que depuis le début on aurait pu ajouter que autonomie va de pair avec la coopération aussi : savoir faire tout seul oui, mais savoir faire avec les autres aussi ! 9) Quelle place l'enseignant doit-il accorder à l'autonomie de ses élèves dans la structuration de leurs connaissances ? L'enseignant doit permettre aux élèves de se créer leur propre modèle d'apprentissage et de structuration des connaissances. Il doit leur "apprendre à apprendre". Si l'on en croit les postulats de Burns, il n'y a pas deux apprenants identiques : d'où pour moi importance de laisser beaucoup d'autonomie aux élèves dans la structuration de leur connaissances, pour qu'il corresponde le mieux à leur façon d'apprendre, de mémoriser, leurs intérêts, leur motivation, etc. 10) Quelles différentes formes l'autonomie peut-elle prendre dans la scolarité de l'enfant ? Autonomie "technique" : savoir s'habiller tout seul, savoir écrire tout seul, etc... Autonomie "morale" : savoir ce qui est juste ou faux, bien ou mal (sans vouloir tomber dans un dualisme primaire) pour choisir la pensée qui nous semble être la plus juste et pertinente. Autonomie au niveau des apprentissages : savoir comment on apprend, on retient, on réinvestit ses connaissances pour permettre des apprentissages plus effectifs. 11) Quels sont les critères qui permettent d'affirmer qu'un enfant est autonome ? cf le socle commun de connaissances et de compétences - 7° pilier = autonomie et initiative : C2 : L'élève est capable de : - écouter pour comprendre, interroger, répéter, réaliser un travail ou une activité. - échanger, questionner, justifier un point de vue - échanger en groupe, s'engager dans un projet - maîtriser quelques conduites motrices comme courir, sauter, lancer. - se représenter dans son environnement proche, s'y repérer, s'y déplacer de façon adaptée. - appliquer des règles élémentaires d'hygiène. C3 : - respecter des consignes simples en autonomie - montrer une certaine persévérance dans toutes les activités , - commencer à savoir s'auto-évaluer dans des situations simples - s'impliquer dans un projet individuel et collectif - se respecter en respectant les principales règles d'hygiène de vie, accomplir les gestes quotidiens sans risquer de se faire mal - se déplacer en s'adaptant à l'environnement - réaliser une performance mesurée dans les activités athlétiques et en natation - utiliser un plan - soutenir une écoute prolongée (musique, lecture, spectacle, etc) 12)Quelles références théoriques avez-vous, concernant l'autonomie de l'enfant, et la construction de son autonomie à l'Ecole ? c'est ce qui me manque justement - Socle commun - 7° pilier - les programmes de l'école primaire, chapitre "devenir élève" pour la maternelle et "instruction civique et morale" aux C2 et 3 - si j'en crois ce que tu as écrit : Piaget et Durkheim donc --> je vais aller voir ce qu'il en est :-) 13)A quoi l'enseignant doit-il être attentif pour que le développement de l'autonomie de chacun ne soit pas menacé, dans une classe à plusieurs niveaux ? Que chacun puisse avoir un "espace" où il puisse travailler ses apprentissages à son rythme, selon ses besoins. Faire attention que toute la réflexion et les apprentissages ne soient récupérés par les élèves en avance (ou de la classe supérieure), notamment dans les travaux en groupes hétérogènes : vérifier que chacun puisse s'exprimer. 14) Quel est le rôle de l'enseignant qui a choisi la pédagogie de l'autonomie ? Il est dans ce cas non pas un "professeur" qui professe ses connaissances devant une classe. Il est plus un guide, un médiateur. Il a plus un rôle d'étayage alors. Bon là je sature je crois.... J'attends vos compléments !!!
norena Posté(e) 21 mai 2009 Posté(e) 21 mai 2009 Référence pour l'autonomie: KANT qui l'a défini comme la capacité à se donner des lois rationnelles et à y obéir volontairement. 6) Autonomie, loi et liberté? En s'appuyant sur la déf de KANT juste au dessus, l'autonomie morale améne au respect des règles et à s'y soumettre volontairement par la raison. Dans la mesure où les lois garantissent la liberté de chacun, l'autonomie constitue un fondement de la liberté. De plus, etre autonome c'est etre libre car on sort d'une relation de dépendance qu'elle soit morale ou matérielle.
Marie-Odile Posté(e) 21 mai 2009 Auteur Posté(e) 21 mai 2009 Pas mal vos réponses ! Juste deux petites choses à rajouter : 11) Quels sont les critères qui permettent d'affirmer qu'un enfant est autonome ? le travail autonome traduit une acquisition de l’autonomie, les élèves pour réaliser une tâche vont mettre en œuvre leur stratégie de résolution et non celle dictée par l’enseignant. Un élève autonome est capable d'analyser les contraintes de l’activité et d'organiser sa méthode de résolution en ulisant les outils mis à sa disposition. 14) Quel est le rôle de l'enseignant qui a choisi la pédagogie de l'autonomie ? Le travail autonome n’est pas synonyme de laisser-faire systématique. Il nécessite un apprentissage progressif où le rôle de l’enseignant consiste notamment à donner à l’élève la maîtrise des outils de travail pour qu’il puisse en disposer et effectuer un choix en matière de recherches des informations, de méthodes de traitement, de formes de réalisation, de communication et d’évaluation. Il s’agit donc d’assurer aux élèves : -une méthode à la recherche de documentation de la simple à la plus complexe, au tri de document, à l’analyse de docs, à l’utilisation de docs -une formation à l’appréciation de ses réalisations par le moyen d’une auto-évaluation (listes de critères). L’enseignant est donc un soutien, un guide, il a un rôle de coordination et de régulation. Il doit veiller à ce que les activités soient génératrices de motivation et d’autonomie.
Marie-Odile Posté(e) 21 mai 2009 Auteur Posté(e) 21 mai 2009 encore une : 12)Quelles références théoriques avez-vous, concernant l'autonomie de l'enfant, et la construction de son autonomie à l'Ecole ? - Socle commun - 7° pilier - les programmes de l'école primaire, chapitre "devenir élève" pour la maternelle et "instruction civique et morale" aux C2 et 3 - Meirieu : « l'autonomie n'est pas un don, elle n’est pas non plus spontanée. C'est quelque chose comme la capacité de comprendre et de maîtriser les situations dans lesquelles on est inséré, la capacité de "faire face". Et, cette capacité s'acquiert à travers des apprentissages que l'école doit mettre en place. Nous devons donc partir du présupposé que tous nos élèves peuvent être autonomes, mais qu'ils ne le sont pas encore - que, peut-être, ils ne le seront jamais complètement – mais que c'est à nous, dans nos classes, d'inventer des dispositifs qui développent chez eux des capacités qui contribueront à construire leur autonomie. Si le néologisme n'était pas un peu lourd je dirais volontiers que nos élèves ne sont pas autonomes mais "autonomisables". Et tout ce qui, dans la vie quotidienne de nos classes, les armes pour leur avenir, tout ce qui les outille pour demain, tout cela construit leur autonomie » ref : site de Meirieu "l'autonomie"
Ophelia Posté(e) 23 mai 2009 Posté(e) 23 mai 2009 Je commence :2) Quelles sont les deux grandes idées opposées de l’autonomie ?Selon Durkheim, la discipline est le fondement de la socialisation en même temps que de la liberté. C'est un instrument d'Éducation morale : elle prépare chez l'enfant l'autonomie de la volonté. Piaget s'oppose à cette thèse. Pour lui, le développement de l'autonomie morale de l'enfant ne peut venir d'une contrainte extérieure (ni individu, ni groupe social). Selon Piaget, l'autonomie morale s'oppose à la soumission au maître (et donc n'est pas issue de la discipline) Pour moi c'est l'anomie : Désorganisation sociale résultant de l'absence de normes communes dans une société. (Notion élaborée par Durkheim.) et l'hétéronomie :Fait d'être influencé par des facteurs extérieurs, d'être soumis à des lois ou des règles dépendant d'une entité extérieure.
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