Marie-Odile Posté(e) 25 mai 2009 Posté(e) 25 mai 2009 Voici une liste de petites questions sur la motivation qui sont tombées à l'oral : 1.Que pensez-vous des bons points ? 2.Qu’est-ce que la motivation ? 3.Que pensez-vous des pédagogies qui disent que si on arrive à intéresser les élèves, il n’y a pas de problème de discipline ? 4.Quelle est la différence entre "se mobiliser" et "se motiver" 5.Comment motiver les élèves ? 6.Tous les efforts pour favoriser la motivation récents Ok mais alors, il y avait rien avant ? 7.Motivation en ZEP, c'est possible ? 8."On peut donner à boire à un cheval qui n'a pas soif" C. Freinet. Que faire quand la motivation des élèves fait défaut ? 9.En quoi l'évaluation peut-elle contribuer à une plus grande motivation ? 10.L'obligation scolaire s'impose à tous. Quelles sont les limites d'un enseignement fondé sur la motivation ? 11.Précisez et justifiez la place et le rôle que vous attribuez à la compétition, dans la motivation ? 12.La curiosité de l'élève n'est-elle pas préexistante à l'Ecole ? Si oui comment peut-on prendre cela en compte ?. Que peut mettre en place l'enseignant quand l'élève peu motivé et peu volontaire, n'entre que difficilement dans les apprentissages ? 13.Ne faut-il aborder en classe que des notions qui suscitent de l'intérêt chez les élèves ? 14.Voyez-vous, à l'Ecole, d'autres sources de motivation que le jeu ? 15.Faut-il s'ennuyer à l'école pour apprendre ?
Marie-Odile Posté(e) 25 mai 2009 Auteur Posté(e) 25 mai 2009 Voici mes premiers éléments de réponse. Qu'en pensez-vous ? 1.Que pensez-vous des bons points ? Il faut se méfier de la motivation externe (jeu, bons points…) quand ils ne sont plus là, est-ce que les élèves ne travaillent plus ? Comment apprendre aux élèves pourquoi on travaille ? Qu'on ne travaille pas pour le bon point, mais pour soi, pour grandir… ? Bref, à utiliser avec parcimonie, doigté, tact et tout le tintouin. 2.Qu’est-ce que la motivation ? C’est ce qui incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but. Elle apparaît comme une des principales conditions requises pour la réussite des apprentissages 3.Que pensez-vous des pédagogies qui disent que si on arrive à intéresser les élèves, il n’y a pas de problème de discipline ? Il existe un lien entre motivation et discipline ou indiscipline. Le manque de motivation ou l’inadéquation des objectifs (trop simples ou trop durs ) peut engendrer une situation de frustration et de mécontentement s’exprimant par exemple à travers l’agressivité. Mais il peut y avoir indiscipline même si les élèves sont motivés, car il existe d’autres causes à l’indiscipline, comme la configuration de la classe, l’effectif ou encore l’heure ou la date. 4.Quelle est la différence entre "se mobiliser" et "se motiver" - se mobiliser= s'investir dans une action, participer activement. On peut être mobilisé sans être motivé. - se motiver= trouver une raison qui nous pousse à agir (autre que l'injonction du maitre…) et y trouver du plaisir (la aussi pas tout a fait sure) 5.Comment motiver les élèves ? Dans tous les cas essayer de partir de leurs goûts puis diversifier, étonner. Mais déjà en leur montrant que l'école sait être 'moderne', en relation avec le monde qu'ils connaissent peut les motiver. Mais cela doit être un tremplin pour aller vers autre chose. Ex; en musique, leur demander d'apporter leur musique préférée puis organiser un débat comparatif en utilisant du vocabulaire précis, technique (mieux que c nul, c cool…). Pour la littérature, on peut s'adapter comme aller à contre courant. La littérature jeunesse est suffisamment vaste pour pouvoir satisfaire tous les goûts: BD, albums, contes… 6.Tous les efforts pour favoriser la motivation récents Ok mais alors, il y avait rien avant ? Freinet a utilisé l'imprimerie et la correspondance scolaire pour motiver ses élèves, Dewey a insisté sur les centres d'intérêt (jardinage, travaux manuels…) pour faciliter l'apprentissage 7.Motivation en ZEP, c'est possible ? Et bien oui au contraire. étant en secteur difficile, il faut encore plus se donner les moyens de les motiver en utilisant les TICE, les projets ou l’élève s’implique car traitant d’un thème qu’il connaît, qu’il apprécie. D'autant que l'Etat donne plus de moyens dans ce secteur
Claire57000 Posté(e) 25 mai 2009 Posté(e) 25 mai 2009 Up ! Ces questions sont très intéressantes, je serais curieuse de connaître d'autres réponses
Charivari Posté(e) 25 mai 2009 Posté(e) 25 mai 2009 4.Quelle est la différence entre "se mobiliser" et "se motiver" C'est une référence directe à B. Charlot : ""Le concept de mobilisation implique l'idée de mouvement. Mobiliser, c'est mettre en mouvement; se mobiliser, c'est se mettre en mouvement. C'est pour insister sur cette dynamique interne que nous employons le terme de "mobilisation" de préférence à celui de "motivation". La mobilisation implique que l'on se mobilise (de "l'intérieur") » CHARLOT, Bernard - Du Rapport au savoir 5 : Qu'est-ce qui motive les élèves ? Rolland Viau retient trois grands facteurs de motivation : la valeur que l'élève accorde à la tâche, le fait que l'élève se sente capable de la réaliser et le fait que l'élève sente qu'il a le contrôle du déroulement de l'action.
Marie-Odile Posté(e) 25 mai 2009 Auteur Posté(e) 25 mai 2009 4.Quelle est la différence entre "se mobiliser" et "se motiver" C'est une référence directe à B. Charlot : ""Le concept de mobilisation implique l'idée de mouvement. Mobiliser, c'est mettre en mouvement; se mobiliser, c'est se mettre en mouvement. C'est pour insister sur cette dynamique interne que nous employons le terme de "mobilisation" de préférence à celui de "motivation". La mobilisation implique que l'on se mobilise (de "l'intérieur") » CHARLOT, Bernard - Du Rapport au savoir 5 : Qu'est-ce qui motive les élèves ? Rolland Viau retient trois grands facteurs de motivation : la valeur que l'élève accorde à la tâche, le fait que l'élève se sente capable de la réaliser et le fait que l'élève sente qu'il a le contrôle du déroulement de l'action. Merci pour ces informations supplémentaires. Quelle culture !
Marie-Odile Posté(e) 26 mai 2009 Auteur Posté(e) 26 mai 2009 pas grand monde n'est motivé pour ces questions !?
norena Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 Je me lance mais pas sur de moi! 11.Précisez et justifiez la place et le rôle que vous attribuez à la compétition, dans la motivation ? La compétition, qui installe une rivalité entre deux ou plusieurs élèves, peut s'avérer motivante pour eux. En effet, les élèves sont motivés par la volonté de "gagner". Néanmoins, la compétition peut avoir un effet pervers sur les élèves ne réussissant pas les activités avec une dévalorisation de soi face aux autres, voire même une stigmatisation des autres comme étant "le nul" ou "le dernier". Cela aurait pour conséquence alors une atteinte narcissique à l'image que l'élève a de lui même et engendrer une situation d'échec et de rapport conflictuel au savoir. 12.La curiosité de l'élève n'est-elle pas préexistante à l'Ecole ? Si oui comment peut-on prendre cela en compte ?. Que peut mettre en place l'enseignant quand l'élève peu motivé et peu volontaire, n'entre que difficilement dans les apprentissages ? La curiosité est présente chez l'enfant dés le plus jeune age. L'enfant cherche en effet à découvrir et à comprendre le monde qui l'entoure. Cette curiosité doit servir de tremplin à la motivation scolaire. L'enseignant peut notamment s'appuyer sur cette curiosité et ses centres d'intérets pour entrainer les élèves peu motivés dans les apprentissages. Leur conférer des resposabilités ou le choix d'une activité peut également plus les impliquer et donc les motiver. 13.Ne faut-il aborder en classe que des notions qui suscitent de l'intérêt chez les élèves ? L'école se doit de transmettre des connaissances dans différents domaines à tous les élèves et ce pour l'égalité. Se baser uniquement sur l'intéret des élèves peut restreindre le champ des concepts et disciplines abordées. L'école se doit donc de trouver un juste milieu entre sa mission de transmission et l'interet des élèves. 14.Voyez-vous, à l'Ecole, d'autres sources de motivation que le jeu ? - La volonté de se dépasser - Le travail en groupe - La pédagogie de projet
Marie-Odile Posté(e) 26 mai 2009 Auteur Posté(e) 26 mai 2009 J'aime bien tes réponses norena, je trouve qu'elles sont justes. Voici les miennes : 8."On peut donner à boire à un cheval qui n'a pas soif" C. Freinet. Que faire quand la motivation des élèves fait défaut ? idem question 5 + Il faut donner du sens : pédagogie de projet, PPRE, pédagogie de contrat. Ce qui est clairement expliqué à l’élève et qui lui demande une réelle participation. 9.En quoi l'évaluation peut-elle contribuer à une plus grande motivation ? L'évaluation contribue à la motivation à condition de : • Valoriser les commentaires, préférables à la seule notation. • Utiliser l'erreur comme sources d'informations sur les connaissances. • Souligner, relever les réussites. • Donner aux élèves des outils d'auto-évaluation avant que de procéder à une évaluation. Dans ce cas l'élèves se sent valoriser => motivation intrasèque 10.L'obligation scolaire s'impose à tous. Quelles sont les limites d'un enseignement fondé sur la motivation ? ???
juju74 Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 pour en revenir a la question 7 (désolée pour le retard) je trouve tjrs difficile de parler du cas des ZEP sans y stigmatiser le public mais ne pourrait on pas revenir sur l'un des aspects de la motivation selon Rolland Viau : la valeur que l'élève accorde à la tâche. Plus précisément on sait que l'élève va porter un jugement sur la tâche à accomplir, sur ce qu'elle va lui apporter à court, moyen et long terme. Un élève qui n'a pas d'exemples de réussites professionnelles dans son entourage aura du mal à se projeter à long terme. Une tâche qui lui demandera bcp de travail et de persévérance pour un objectif à atteindre lointain aura du mal à engager l'élève. Par contre un élève dont les aspirations sont claires et les buts à atteindre sont étalés dans le temps sera plus en mesure de se mobiliser facilement. La motivation dans les ZEP est donc un problème lorsque les élèves n'ont pas, sous leurs yeux, de modèles ayant tirés bénéfices de leurs efforts scolaires. Par ailleurs, J Vallerand pense que "les buts difficiles à atteindre ont un effet motivationnel important, dans la mesure où ils induisent un sens d'accomplissement personnel." Autrement dit des élèves à qui l'on demande de se dépasser seront plus motiver que ceux à qui l'on demande de "faire au mieux!" En s'appuyant sur ces deux auteurs la questions se compliquent car d'un côté l'un reconnait que , sans modèle et objectif de réussite, l'élève aura du mal à s'engager dans une tâche jugée trop difficile, mais d'autre part ce serait la difficulté, le dépassement de soi qui motiveraient les élèves. Qu'en pensez-vous?
saralisa Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 10.L'obligation scolaire s'impose à tous. Quelles sont les limites d'un enseignement fondé sur la motivation ? ??? Voilà en gros ce que je dirais : La motivation peut être un élément déclencheur de l'acquisition de savoirs et savoir faire mais ne peut en aucun cas fonder l'enseignement qui, lui, doit se fonder sur les programmes pour permettre l'acquisition des sept compétences du socle commun
norena Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 Merci pour le compliment Marie odile! Pour ce qui est des limites d'un enseignement fondé sur la motivation, à mon sens, la limite principale réside dans le fait que la motivation est souvent associée à l'intéret des élèves. Or, parfois, les apprentissages qui doivent etre fait à l'école n'ont pas de lien avec les intérets. De plus, tous les élèves ne sont pas motivés par les mêmes choses ni pour les mêmes raisons. Certains verront dans la compétition une façon de se dépasser tandis que d'autres la rejeterons. Pareil, certains vont etre motivés pour des recherches individuelles et d'autres non...La motivation est certes un élément fondamental pour l'apprentissage mais ne conditionne pas à lui seul l'enseignement
juju74 Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 10.L'obligation scolaire s'impose à tous. Quelles sont les limites d'un enseignement fondé sur la motivation ? Certains élèves ne sont pas facilement motivés par l'apprentissage et ont des difficultés à percevoir la valeur d'une activité si celle là n'a pas de sens pour lui où si l'apprentissage et le travail scolaire n'évoque rien pour lui. L'objectif pour l'enseignant est alors de trouver un sens à chaque apprentissage, par des projets, des mises en pratiques... Cependant il, est difficile de donner du sens à tous les apprentissages. Un élève dont les parents sont analphabètes n'aura pas forcément une vision claire de tous les avantages que l'apprentissage de la lecture et de l'écriture pourront lui offrir, ou du moins, lorsqu'il saura écrire, il accordera peut être moins d'intérêt aux leçons d'orthographe où les mots doivent être appris par cœur, sans règles d'orthographe systématique. La valeur du "bien écrire" pourra alors pour lui, être moindre que chez un élève dont la culture famliale insiste sur l'importance des fautes d'orthographe. Pourtant l'obligation, heureusement, existe pour tous, mais sur toute une classe les motivations peuvent être très différentes. L'élève qui veut devenir footballeur sera plus motivé par l'eps que par les math (sans tomber dans les clichés). La difficulté d'un enseignement basé sur la motivation c'est de réussir à considérer les motivations de chacun, de les valoriser tout en essayant d'inciter tous les élèves à se mobiliser dans toutes les tâches. Il est d'ailleurs important de considérer le cas inverse, d'élève ayant une forte motivation pour des tâches à objectifs scolaires et professionnels à long terme et qui serait totalement désengager de l'EPS, l'enseignant est souvent moins alarmer par ces élèves là (tant qu'ils travaillent en classe!) alors que l'EPS est une discipline à part entière! Mais là je m'éloigne de plus en plus de la question! 11.Précisez et justifiez la place et le rôle que vous attribuez à la compétition, dans la motivation ? La compétition est-elle considérée comme une motivation extrinsèque? il me semble que oui. Peut être faut il alors éveiller chez l'élève des motivations plus intrinsèques.
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