juju74 Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 12. La curiosité de l'élève n'est-elle pas préexistante à l'Ecole ? Si oui comment peut-on prendre cela en compte ? Que peut mettre en place l'enseignant quand l'élève peu motivé et peu volontaire, n'entre que difficilement dans les apprentissages ? Pour parler de la curiosité naturel de l’enfant il me semble intéressant de parler de Maria Montessori. Selon elle un individu vraiment éduqué continue à apprendre longtemps après les heures et les années qu'il a passées dans une classe parce qu'il est motivé par une curiosité naturelle et l'amour de la connaissance. C'est ainsi que le Dr. Montessori sentit, que le but d'une éducation de la prime enfance n'était pas d'emplir l'enfant de faits tirés d'études préétablies mais plutôt de cultiver son propre désir d'apprendre. Dans une classe Montessori on approche cet objectif de deux façons : Premièrement, en laissant chaque enfant expérimenter l'enthousiasme d'apprendre selon son propre choix plutôt que par obligation, deuxièmement, en l'aidant à perfectionner ses outils d'apprentissage naturels, sa capacité sera ainsi maximale durant les situations d'apprentissage futures. Autrement dit, l’élève doit, à partir de différents ateliers et matériaux qui lui sont proposés, expérimenter par lui même pour construire ses propres connaissances. Les idées forces de la pédagogie • Respect du libre choix de l'enfant dans le travail • Respect et utilisation des temps d'acquisition de chaque enfant • Tout travail commencé doit être Préparé - Réalisé -Terminé - Évalué - et éventuellement corrigé en cas d'erreur • L'enfant explore avec tous ses sens • Le droit à l'erreur (corrigée) de l'enfant • La liberté de chacun s'arrête à celle des autres • Toutes les disciplines sont liées • La recherche et la découverte du plaisir d'apprendre • L'acquisition de compétences est aussi importante que l'acquisition des connaissances Cela correspond plus facilement selon moi à un enseignement destiné à l’école maternelle et me semble plus difficile à mettre en place en primaire. Pour les élèves plus grands l’essentiel est a placé dans le sens donné aux apprentissage, dans la valeur d’une activité, dans les compétences de l’élève… 13.Ne faut-il aborder en classe que des notions qui suscitent de l'intérêt chez les élèves ? On doit aborder en classe toutes les notions du programme définit par le ministère, c’est une des missions du PE. L’élève doit aussi parfois connaître la notion d’effort, les tâches qu’il aura à accomplir tout au long de sa vie en tant qu’individu, citoyen et travailleur ne susciteront pas forcément de l’intérêt chez lui.
Marie-Odile Posté(e) 26 mai 2009 Auteur Posté(e) 26 mai 2009 pour en revenir a la question 7 (désolée pour le retard) je trouve tjrs difficile de parler du cas des ZEP sans y stigmatiser le public mais ne pourrait on pas revenir sur l'un des aspects de la motivation selon Rolland Viau : la valeur que l'élève accorde à la tâche. Plus précisément on sait que l'élève va porter un jugement sur la tâche à accomplir, sur ce qu'elle va lui apporter à court, moyen et long terme. Un élève qui n'a pas d'exemples de réussites professionnelles dans son entourage aura du mal à se projeter à long terme. Une tâche qui lui demandera bcp de travail et de persévérance pour un objectif à atteindre lointain aura du mal à engager l'élève. Par contre un élève dont les aspirations sont claires et les buts à atteindre sont étalés dans le temps sera plus en mesure de se mobiliser facilement. La motivation dans les ZEP est donc un problème lorsque les élèves n'ont pas, sous leurs yeux, de modèles ayant tirés bénéfices de leurs efforts scolaires.Par ailleurs, J Vallerand pense que "les buts difficiles à atteindre ont un effet motivationnel important, dans la mesure où ils induisent un sens d'accomplissement personnel." Autrement dit des élèves à qui l'on demande de se dépasser seront plus motiver que ceux à qui l'on demande de "faire au mieux!" En s'appuyant sur ces deux auteurs la questions se compliquent car d'un côté l'un reconnait que , sans modèle et objectif de réussite, l'élève aura du mal à s'engager dans une tâche jugée trop difficile, mais d'autre part ce serait la difficulté, le dépassement de soi qui motiveraient les élèves. Qu'en pensez-vous? Cela me fit penser à la ZDP : la tâche ne doit pas être trop difficile mais suffisament pour permettre à l'enfant de la réussir en ayant l'impression de se dépasser.
Charivari Posté(e) 26 mai 2009 Posté(e) 26 mai 2009 Tiens, je me souviens que dans mon cours j'avais un truc intéressant sur motivation / ZDP. Je reviens... [Edit] ayé, j'ai retrouvé. En fait, ca sort du Vuibert (p161 dans l'édition de mon époque) Je copie-colle : Comment motiver (notamment ces élèves qui n'aiment pas l'école )La première chose à faire est probablement, comme souvent, de "comprendre". Au sens fort, comprendre avec empathie, comprendre qu'un enfant de 10 ans ait plus envie de battre la campagne ou de taper dans un ballon que de s'appliquer à des lignes d'écritures ou des colonnes de chiffres. Or les professeurs des écoles, qui ont souvent été de bons élèves, heureux à l'école, ont le plus souvent le plus grand mal à comprendre qu'un élève puisse ne pas aimer "spontanément" l'école. Le métier exige de l'empathie pour ces élèves qui ne sont pas d'emblée "bons". Ensuite, les choses sont relativement simples. Il s'agit surtout de faire savoir à l'élève qu'on le comprend, qu'on comprend ses envies de gambades ou de rêveries, même si l'on insiste pour qu'il se penche sur ses travaux d'école. Cela se parle, tout simplement. La relation pédagogique est une relation de personne à personne. Le dernier aspect réellement important de la problématique de la "motivation" des élèves se joue dans la façon dont le maître organise leur confrontation aux tâches scolaires. La condition la plus fondamentale à respecter, mais peut-être la plus difficile à prendre en compte, est la nécessité de ne jamais donner à ces élèves que des tâches qu'ils peuvent accomplir. Ici, il s'agit non de motiver ses élèves, mais seulement d'éviter de les démotiver. Il s'agit de s'efforcer au mieux d'enseigner dans ce que Vygotski a nommé la ZPD. Cela nous conduit à une règle complémentaire qui est d'éviter d'ennuyer ses élèves. Vérifier qu'ils ne savent pas déjà parfaitement faire ce qu'on s'imagine devoir leur apprendre. L'art de motiver ses élèves relève donc avant tout d'une régulation rigoureuse des tâches qu'on leur propose, c'est-à-dire d'un effort méthodique et authentique de différenciation pédagogique. Une classe est un lieu d'étude, pas un lieu festif. L'étude n'est guère compatible avec l'enthousiasme, ni avec aucune forme d'affectivité débordante. L'étude suppose calme et patience. Enfin, il importe que le maître ait confiance dans les possibilités des élèves, et le leur fasse sentir ou savoir, à chacun. Pour cela, il importe que le maître aime savoir, aime son savoir, préserve en lui l'émerveillement de savoir et de comprendre, afin de pouvoir le communiquer sur un mode qui ne soit pas d'emblée grisâtre à périr
Marie-Odile Posté(e) 27 mai 2009 Auteur Posté(e) 27 mai 2009 Tiens, je me souviens que dans mon cours j'avais un truc intéressant sur motivation / ZDP. Je reviens...[Edit] ayé, j'ai retrouvé. En fait, ca sort du Vuibert (p161 dans l'édition de mon époque) Je copie-colle : Comment motiver (notamment ces élèves qui n'aiment pas l'école )La première chose à faire est probablement, comme souvent, de "comprendre". Au sens fort, comprendre avec empathie, comprendre qu'un enfant de 10 ans ait plus envie de battre la campagne ou de taper dans un ballon que de s'appliquer à des lignes d'écritures ou des colonnes de chiffres. Or les professeurs des écoles, qui ont souvent été de bons élèves, heureux à l'école, ont le plus souvent le plus grand mal à comprendre qu'un élève puisse ne pas aimer "spontanément" l'école. Le métier exige de l'empathie pour ces élèves qui ne sont pas d'emblée "bons". Ensuite, les choses sont relativement simples. Il s'agit surtout de faire savoir à l'élève qu'on le comprend, qu'on comprend ses envies de gambades ou de rêveries, même si l'on insiste pour qu'il se penche sur ses travaux d'école. Cela se parle, tout simplement. La relation pédagogique est une relation de personne à personne. Le dernier aspect réellement important de la problématique de la "motivation" des élèves se joue dans la façon dont le maître organise leur confrontation aux tâches scolaires. La condition la plus fondamentale à respecter, mais peut-être la plus difficile à prendre en compte, est la nécessité de ne jamais donner à ces élèves que des tâches qu'ils peuvent accomplir. Ici, il s'agit non de motiver ses élèves, mais seulement d'éviter de les démotiver. Il s'agit de s'efforcer au mieux d'enseigner dans ce que Vygotski a nommé la ZPD. Cela nous conduit à une règle complémentaire qui est d'éviter d'ennuyer ses élèves. Vérifier qu'ils ne savent pas déjà parfaitement faire ce qu'on s'imagine devoir leur apprendre. L'art de motiver ses élèves relève donc avant tout d'une régulation rigoureuse des tâches qu'on leur propose, c'est-à-dire d'un effort méthodique et authentique de différenciation pédagogique. Une classe est un lieu d'étude, pas un lieu festif. L'étude n'est guère compatible avec l'enthousiasme, ni avec aucune forme d'affectivité débordante. L'étude suppose calme et patience. Enfin, il importe que le maître ait confiance dans les possibilités des élèves, et le leur fasse sentir ou savoir, à chacun. Pour cela, il importe que le maître aime savoir, aime son savoir, préserve en lui l'émerveillement de savoir et de comprendre, afin de pouvoir le communiquer sur un mode qui ne soit pas d'emblée grisâtre à périr C'est super intéressant ! Merci Charivari.
o0marion0o Posté(e) 27 mai 2009 Posté(e) 27 mai 2009 Je confirme, c'est très très intéressant merci encore
Charivari Posté(e) 27 mai 2009 Posté(e) 27 mai 2009 J'avais des bons profs et c'est une matière que j'aimais beaucoup. AU cas où vous ne l'aviez pas vu sur EdP, j'avais mis mon cours en ligne là : http://charivari.eklablog.com/article-4279...urs-d-iufm.html
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