haribo Posté(e) 9 mai 2004 Posté(e) 9 mai 2004 qui pourrait m'expliquer ce qu'est la dysphasie? est-ce que ça se soigne? c'est un lourd handicap ? merci d'avance pour vos renseignements
momi Posté(e) 9 mai 2004 Posté(e) 9 mai 2004 Moi, je le pourrai : mais si tu veux vraiment apprendre des choses intéressantes, va plutot sur le site suisse consacré à cette affection : http://www.dysphasie.ch/dysphasie.shtml Voici tout de même quelques définitions : La dysphasie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage. « La dysphasie se définit par l’existence d'un déficit durable des performances verbales, significatif en regard des normes établies pour l'âge. Cette condition n'est pas liée à un déficit auditif, à une malformation des organes phonatoires, à une insuffisance intellectuelle, à une lésion cérébrale acquise au cours de l'enfance, à un trouble envahissant du développement, à une carence grave affective ou éducative » « La dysphasie est une anomalie du développement du langage en lien avec un dysfonctionnement des structures cérébrales spécifiquement mises en jeu lors du traitement de l'information langagière » L'enfant dysphasique ne développe pas son langage de façon normale. Si un retard se comble (au moins partiellement), une dysphasie persiste car c’est un trouble structurel (9 : Habib.) Cela ne signifie pas que les difficultés langagières seront immuables : une évolution favorable est souvent la règle, mais le langage de l’enfant gardera généralement, à des degrés variables, la marque du trouble initial, occasionnant plus ou moins de gêne. La dysphasie peut être plus ou moins sévère et se présenter sous des formes diverses : paroles indistinctes, expressions télégraphiques ou par mots isolés, trouble de la syntaxe (structuration des phrases), manque du mot, difficultés dans la structuration du discours, compréhension partielle du langage oral. --------------------------------------------------------------------------------------- Celui qui peut vraiment aider un élève dysphasique c'est un orthophoniste mais tu peux l'aider en classe en adaptant ta pédagogie. Tu verras d'ailleurs que d'autres élèves présentant des troubles du langage moins sévères en bénéficieront. Problèmes au niveau du langage réceptif : Attirer l'attention de l'enfant quand on lui adresse un message. Nommer l'enfant. S'assurer d'un contact visuel et même physique (épaule, main...). Mimer le message quand c'est possible. Exagérer les gestes pour frapper l'imagination. Ajuster la complexité du message verbal selon le niveau de compréhension de l'enfant. Diminuer la quantité d'information à traiter pour une consigne donnée. Ne donner qu'une consigne à la fois. Utiliser des mots de vocabulaire connus de l'enfant. Favoriser la communication à travers des éléments concrets. Ralentir le débit verbal. Reformuler le même message. Utiliser la redondance, la répétition, le rephrasage (sans surcharge inutile). Reproduire le message par écrit, par dessins, par pictogrammes. Vérifier la compréhension verbale de l'enfant. Permettre à l'enfant de répéter le message entendu. Ajouter les éléments qui manquent. Poser des questions sur le message. Problèmes au niveau du langage expressif : Rendre disponible les aides visuelles pour faciliter la communication. Inciter à produire des gestes de communication non verbale. Vérifier la compréhension du message de l'enfant par une demande de reformulation. Amener l'élève à illustrer son message, son raisonnement, sa démarche. Développer ses habiletés métaphonologiques (nombre de syllabes du mot à évoquer, phonème initial, terminaison). Sensibiliser l'enfant aux règles morphologiques de formation des mots (radical et terminaison, suffixe et préfixe). Organisation fonctionnelle de la classe : Etablir une routine très simple au début. Planifier de façon détaillée les éléments de la routine. Complexifier la routine progressivement. Illustrer la routine par des images, des pictogrammes. Prévoir un support visuel pour signaler les événements spéciaux. Se référer à un calendrier (horaire) pour toute gestion du temps. Etablir des règles claires de communication. Ne tolérer qu'un seul élève parle à la fois. Etre consistant dans ses demandes, constant dans ses exigences. Etre persévérant dans l'application d'un plan d'intervention; le plan trop élaboré dès le départ risque d'être rigide et difficile d'application; il vaut mieux rajouter des éléments progressivement au plan que d'en retrancher. Varier le type d'activités sur un même thème. Prévoir des activités de courtes durée. Alterner les activités verbales et celles impliquant de la manipulation. Utiliser les pairs pour vérifier la compréhension d'un enfant dysphasique. Tu trouveras d'autres conseils utiles à ce lien sur le même site : http://www.dysphasie.ch/recommandations.shtml ----------------------------------------------------------------------------------- Pour les cas de dysphasie importante on peut utiliser un langage utilisant en partie le langage des signes ce qui permet de se faire comprendre de son élève et surtout à l'enfant d'exprimer ses envies, ses besoins ce qui lui évite de développer des troubles du comportement (agressivité, automutilation, .....). Ce langage se nomme le MAKATON mais on peut aussi communiquer avec des pictogrammes (le PECS).
haribo Posté(e) 10 mai 2004 Auteur Posté(e) 10 mai 2004 merci pour les renseignements si j'ai bien compris, c'est une maladie génétique?
momi Posté(e) 10 mai 2004 Posté(e) 10 mai 2004 oui en grande partie génétique mais agravée par le développement anormal du langage dans les premières années.
haribo Posté(e) 10 mai 2004 Auteur Posté(e) 10 mai 2004 en fait mon copain a eu un enfant dysphasique d'une première union et je voudrais savoir si il y a des risques pour que nous en ayons un qui présente les mêmes troubles, si nous avons un jour un bébé ensemble...ça me tracasse un peu et je n'ose pas lui en parler
momi Posté(e) 10 mai 2004 Posté(e) 10 mai 2004 Qui dit maladie génétique dit loterie et on ne peut jamais à 100 % affirmer que son enfant ne sera pas porteur d'un handicap. Pour te rassurer (?), je travaille avec une enseignante qui a eu des jumeaux dont l'un est dysphasique et l'autre ne présente pas cette maladie. Pour répondre précisément à ta question personnelle, je pense que seul un médecin spécialiste (je peux te trouver quelques coordonnées) de cette maladie pourrait te renseigner sur la probabilité qu'un de tes futurs enfants soit atteint. Il doit alors connaître le plus de précisions sur le type de dysphasie, sur sa sévérité et sur son évolution... Je ne pense pas qu'ilexsite des tests génétiques ou d'examen permettant un dignostic pendant la grossesse (à vérifier). Il semble cependant que les risques soient plus élevés dans les familles ayant des antécédents. Il y a-t-il eu d'autres antécédents et surtout de quel côté : celui de ton compagnon ou celui de son ex.? Que le risque soit important ou pratiquement nul, je crois qu'il est indispensable d'en parler avant de penser à la conception d'un enfant. Même une maladie génétique n'est pas une maladie honteuse...On peut en parler. Avoir un enfant porteur de handicap cela n'empêche pas de l'aimer, au contraire c'est une raison de plus... Moi en tout cas, je trouve ta réaction, ton questionnement et tes inquiétudes tout à fait compréhensibles et naturels. Si tu le souhaites, je peux aussi te communiquer (avec son accord) les coordonnées de ma collègue maman d'un enfant dysphasique.
Cloclo2 Posté(e) 13 mai 2004 Posté(e) 13 mai 2004 Oui, c'est un trouble qui se transmet génétiquement. Mais tous les enfants ne sont pas atteints dans une fratrie. Parfois, il suffit d'avoir des antécédents de personnes gauchères ou ambidextres dans sa famille pour avoir un enfant DYS. Alors si tous les gauchers devaient arrêter de faire des enfants pour éviter ce risque... Il est possible que l'enfant d'un dysphasique soit dyslexique ou dyscalculique ou dyspraxique ou qu'il n'ai rien du tout ou qu'il soit précoce ou.... C'est une question de développement du foetus au moment de la formation des connections entre le cerveau droit et le cerveau gauche (c'est pourquoi il peut y avoir des antécédents gauchers ou ambidextres). J'ai souvent constaté que dans les familles où il y avait un enfant DYS (DYS vraie), il y avait aussi d'autres enfants très brillants, voire précoces. Il ne faut pas oublier qu'EINSTEIN était dyslexique. C'était un élève considéré comme un cancre à l'école. Il a toujours eu de grandes difficultés à s'exprimer oralement. Il y a aussi Edison, Andersen, Nathalie Baye, Tom cruise, Churchil, kennedy, Rockfeller... Alors, l'important est de savoir qu'il faut être vigilent lorsqu'on a des antécédents familiaux, bien pris en charge dès le départ, un enfant DYS a toutes les chances de s'en sortir et d'être heureux dans sa vie et d'apporter un grand bonheur à ses parents. Un dysphasique a besoin d'un orthophoniste, d'un psychomotricien, d'une méthode de lecture type Borel-Maisonny, de parents compréhensifs, d'un entourage aimant, d'un enseignant qui l'encourage. Il ne faut pas voir que ses problèmes, il a aussi des qualités incroyables qui valent le coup qu'on s'y attache. Mon fils est dyslexique moyen et précoce. Nous n'avons pas d'antécédent dans la famille, si ce n'est une grand-mère ambidextre. Nous sommes tous deux universitaires. Alors cela peut arriver à tout le monde. Tant qu'il n'a pas été dépisté et soigné, ça a été la galère, échec scolaire complet et dépression. J'ai lutté pour qu'il reste dans le système "normal" et ne redouble pas, j'ai bien fait. Depuis qu'il est rééduqué correctement (2 ans 1/2), il est dans les meilleurs de sa classe (CM2 à 10 ans), il ne lit pas bien et ne peut pas écrire sans fautes, mais il est surdoué en géométrie spatiale, il connait tout sur les insectes, il a inventé une voiture électromagnétique, il est doué en sport, en dessin, super affectueux et plein d'humour. Qui aurait cru ça avant la rééducation? Je ne regrette pas d'avoir eu la chance d'avoir un enfant dyslexique, il m'a ouvert sur un monde nouveau, le sien. Lorsqu'on décide de faire un enfant, personne n'est assuré que l'enfant sera "parfait" ou du moins "conforme à l'idée que la société se fait d'un enfant". De nombreuses "tares" ne sont pas décelables (enfant aveugle, épyleptique, diabétique...). Les enfants DYS sont juste incompris dans notre société basée sur la communication. Ils n'entrent pas dans le moule. En France c'est une catastrophe, mais les choses bougent un peu. Aux USA, il est bien vu d'être dyslexique (50% des employés de la NASA sont DYS). Ils ont une vision du monde différente de la nôtre, ils peuvent trouver des solutions à des problèmes que nous ne soupçonnions même pas. Ils sont pris en charge dès le début de leur scolarité et suivis par des avocats. Ils sont éduqués pour développer leurs capacités différentes et plus développées que les nôtres. Vivement que ça arrive en France! Ce sont en fait des enfants extraordinaires, si on ne cherche pas à les faire entrer dans le moule à tout prix avec notre façon d'apprendre. Si on passe à côté de leur fonctionnement propre, ils galèrent, perdent confiance en leurs capacités et sont écartés du système. Alors, lancez vous, si vous tombez sur un enfant DYS, votre vie sera encore plus riche. Cloclo2.
haribo Posté(e) 15 mai 2004 Auteur Posté(e) 15 mai 2004 merci pour vos réponses, je vois les choses un peu différemment... en fait c'est terrible mais ce n'est pas forcément le "handicap" en lui-même qui fait peur aux gens mais le regard des autres... c'est nul... et pendant quelques jours je suis tombée là-dedans.... _bl_sh_ j'ai un peu honte mais on a tellement l'impression ds cette société qu'il faut répondre à certaines normes... je pense que je vais d'abord en parler à mon compagnon , nous avons seulement évoqué une fois le sujet et je pense qu'il aurait aussi besoin de renseignements supplémentaires. je ne sais pas de quel côté sont les éventuels antécédents, apparemment pas ds sa famille... il m'avait parlé d'un problème à l'accouchement ms je ne vois pas le rapport avec la dysphasie.... je vous tiendrai au courant de l'évolution de la situation...
fofy80 Posté(e) 15 mai 2004 Posté(e) 15 mai 2004 je suis en remplacement en CE1 actuellement et j'ai un enfant dans ma classe qui est dysphasique ( il a été testé et prouvé) , le probleme n'est pas uniquement au niveau du langage oral ( c'est vrai que des fois je lui demande de repeter...) mais également au niveau du langage écrit . J'ai pu constaté qu'il n'arrive pas a transcrire à l'écrit ce qu'il entend a l'oral ( par exemple dictée avec des mots inconnus) ou alors en production d'ecrits ou il est obligé de produire lui mm! il a egalement du mal en copie. et la lecture à haute voix........ je n'en parle mm pas! tres peu de mots en global connus et la combinatoire difficile a sortir!! mais il s'accroche, il va etre suivi en CCPE l'annee prochaine, j'espere pour lui que ca va aller mieux! c'est un bon garcon! doué en maths en plus!!!! j'ai dans mon Pc une photocopie de sa derniere production , je ne peux pas la mettre sur le forum , si ca interesse de voir ce que ca peut donner comme difficulté, je peux envoyer par mail
hotchum Posté(e) 15 mai 2004 Posté(e) 15 mai 2004 coucou! Je suis Auxilliaire de vie scolaire et je vais suivre un enfant dysphasique jusqu'à la fin de l'année scolaire. Je vais aller en cours avec lui (en 6ème) deux fois par semaine pour l'aider en classe. Suite à mes recherches sur la dysphasie, je pense que mon travail devrait consister en la reformulation des cours pour l'aider à mettre du sens sur les mots, ainsi que, pourquoi pas, prendre les notes à sa place. En effet, le fait de prendre des notes et de comprendre ce qu'il écrit implique un grand travail de concentration qui le fatigue beaucoup. Auriez-vous des conseils à me donner quant à l'aide que je peux lui apporter en classe? Hotchum
Cloclo2 Posté(e) 16 mai 2004 Posté(e) 16 mai 2004 Pour fofy80, je voudrais lui dire que c'est normal qu'un enfant dysphasique ait aussi des problèmes à l'écrit. L'installation du langage dans le cerveau commence par l'oral. Tant que le chemin n'est pas fait pour cette installation orale, l'écrit ne peut pas s'installer correctement. C'est une question d'étapes qui doivent être franchies successivement dans le développement du langage. Le langage étant d'abord oral, sa représentation écrite ne peut se faire s'il n'y a pas compréhension de l'oral. Pour Haribo, si le problème de dysphasie vient d'un accouchement difficile, il y a peu de chances que le même problème exactement t'arrive. Ce n'est pas une dysphasie développementale, mais une dysphasie acquise dans ce cas là et les choses sont différentes. Il y a des lésions au niveau du cerveau qui doit alors s'organiser pour trouver un autre moyen de fonctionner. On parle plus d'enfants aphasiques dans ce cas là. Le Dr GELBERT s'en occupe très bien. Pour hotchum, tu as une très bonne idée de prendre les notes à sa place. En effet la concentration dont il a besoin pour écouter et comprendre ce qui est dit est si importante, qu'il ne peut pas en plus se concentrer sur l'écrit. Tu peux aussi l'aider à tenir à jour son cahier de texte, il oubliera sûrement de copier des devoirs à faire si le professeur se contente de les dire à l'oral. Compare avec les autres pour le remettre à jour lorsque tu vas le voir. Essaye d'organiser son cartable et ses cahiers et livres en utilisant une couleur par matière. Les maths en rouge, cahiers classeurs et livres, Le Français en vert...Cela lui permettra de mieux se repérer pour faire son sac le matin, il oubliera moins de choses. Tu peux aussi lui servir de secrétaire pendant les contrôles en prenant en note ses réponses, en l'aidan à les formuler. Cela permettra au professeur de voir s'il a compris un cours sans qu'il ne soit influencé par trop de fautes d'orthographes qui à la fin rendent une copie pénible à lire. Tu peux aussi lui remettre ses cours au propre pour qu'il apprenne sur un support sans fautes, clair, aéré et surligner les points importants, utiliser des couleurs, toujours les mêmes pour représenter les choses. L'aider à ressortir les points importants dans une leçon. Cela lui permettra d'apprendre l'essentiel, de ne pas avoir de lacunes pour plus tard. Si on cherche à ce qu'il apprenne tout, même les détails, c'est peine perdue, il n'aura même pas acquis l'essentiel pour la suite. Tu devrais aussi essayer, si c'est possible, de contacter son orthophoniste par l'intermédiaire des parents. Si c'est un bon orthophoniste, il te donnera des pistes de travail correspondant exactement à ce qu'a besoin ton élève. Souviens-toi bien qu'ils sont hypersensibles ont souvent peur de rencontrer de nouvelles personnes, qu'ils se dévalorisent et qu' ils ont parfois des problèmes d'attention qui auraient dû être réglés dans les petites classes. Si cela n'a pas été le cas, pense à le rappeler à l'ordre de temps en temps, mais laisse lui aussi du temps pour déconnecter son cerveau quelques secondes régulièrement. Lorsqu'il saura le faire et reconnecter automatiquement, il aura avancé d'un grand pas. Ces moments de déconnection rapides sont indispensables à leur équilibre psychique. Sinon ils disjonctent et leur cerveau n'assimile plus rien. Bonne fin d'année scolaire, c'est bien que tu sois là pour aider les élèves.
hotchum Posté(e) 3 juin 2004 Posté(e) 3 juin 2004 Bonjour, Je suis un peu étonnée que l'enfant dysphasique que j'aide en classe (6ème) fasse de l'anglais... Non pas que je trouve ça bête... mais je constate qu'il n'accroche pas trop... Il a d'évidentes difficultés pour la phonologie anglaise. Quant au vocabulaire, il a d'énormes difficultés à le retenir... Je me demandais donc si c'était une bonne idée? si ce n'était pas une surcharge pour lui... Hotchum.
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