tartinette Posté(e) 3 octobre 2009 Posté(e) 3 octobre 2009 Conseil de cycle 2 et 3 communs dans mon école avec présence du RASED, qui nous prévient en préambule : "Nous étions 2 maîtres E sur l'antenne (comprenant plusieurs écoles en ZEP) il n'y en a plus qu'une. Il y avait un maître G, maintenant c'est un mi-temps puisqu'elle est à cheval sur 2 antennes , elle a donc en charge 15 écoles !" et citant l'inspectrice "Vous ne devrez faire appel à nous que pour les cas vraiment récalcitrants, après avoir essayé dans l'ordre la différenciation pédagogique, les PPRE de niveau 1 et 2, l'échange de pratiques et l'aide personnalisée ...(!)". Sur ce, les enseignants font une synthèse de leurs cas difficiles n'osant aller jusqu'à exprimer une demande de prise en charge, vu le préambule, à moins de passer pour des incapables ...(pourquoi cette réunion alors de 17H à 20 H ?) ...Je résume : - une CP, suivie au CMPP depuis la TPS, "maltraitée" par son père, qui oublie chaque lettre apprise dès le surlendemain, incapable d'inscrire en mémoire longue. - une autre qui s'amuse en classe toute la journée, pas du tout du tout intéressée par la lecture et qui n'a acquis aucune lettre (encore moins la fusion consonne + voyelle) ni en lecture, ni en écriture. Ce qui la fait beaucoup rire .... - une autre qui ne connaît pas la comptine numérique au delà de 8 ...et est incapable de reconaître la configuration de 3 doigts . - uen autre totalement mutique (donc pour évaluer sa lecture .....) - une CE1 mutique, qui refuse d'écrire, qui n'a pas écrit un mot complet depuis le début de l'année (ni lu) - un CE1 hyperactif, qui ne peut pas tenir son stylo dans sa main assez longtemps pour écrire un mot en entier - un autre CE1 qui ne déchiffre aucune syllabe (malgré un retour au CP 2 fois par semaine) et qui oublie au fur et à mesure les acquis faits dans la semaine.Par ailleurs, la comptine numérique ne va pas au delà de 14 et il ne reconnaît aucun nombre à 2 chiffres ....(la mère avait refusé le maintien au CP). - un autre CE1, le jumeau de celui au dessus, qui met 5 mn pour lire "Papa" ne réalisant pas après le premier "pa" que les lettres suivantes sont la même syllabe ...Comptine numérique stable jusqu'à 20 (C'est le meilleur des deux ! dixit la mère qui a aussi refusé le maintien bien sûr !). - une autre (dont la mère a aussi refusé le maintien) qui écrit les "mots" tous enchaînés avec des combinaisons improbables de rrrrddddppppstu (bien calligraphiés)qu'elle traduit par "le lapin aime les carottes" ... Je ne parle même pas des 2 enfants autistes dont 1 au CP et l'autre au CE1 pour lesquels on attend toujours l'AVS .... Je m'arrête au cycle 2. Sachant que le cycle 3 n'est guère plus réjouissant (j'ai signalé 6 élèves ...). Réponse de nos collègues du RASED : essayez de différencier , de vous entraider, nous ne pouvons pas faire grand-chose ...Seule la psy a suggéré de lui adresser certaines familles ... C'est cela notre métier maintenant ? De plus en plus d'élèves en très grande difficulté, des intégrations d'enfants présentant des handicaps mentaux sans AVS, des effectifs très chargés, un RASED, qui a le choix entre concentrer son aide sur quelques écoles (et en laisser tomber d'autres, il nous a clairement semblé que c'était le cas pour la nôtre, une des rares écoles en zone banale du secteur) ou faire du saupoudrage inefficace sur toutes (en attendant leur disparition programmée ...le RASED j'entends....les écoles publiques pas tout de suite) ? Jusqu'à quand va-t-on soutenir que de soi-disant "études" ont conclu que les maintiens sont inutiles pour laisser des parents incompétents les refuser avec l'accord tacite de l'IEN ...? Jusqu'à quand va-t-on demander aux instits de CE1 de mener les élèves jusqu'à la réussite d' évaluations telles que celles de mai 2009 avec dans la classe 4 ou 5 cas de l'ordre de ceux cités là-haut (à moins qu'on nous pousse , sans le dire, à les laisser clairement tomber ...). Jusqu'à va-t-on laisser publier sans réagir d'autres soi-disant études "prouvant" que la taille des effectifs n'a aucune incidence sur la réussite des élèves ? Il n'y a plus de classe de perfectionnement, presque plus de CLAD, bientôt plus de CLIS ai-je entendu dire ...sous prétexte d'inclusion (on ne dit plus intégration ) scolaire. L'hétérogénéité est telle que la plupart des classes au cycle 3 sont des triples niveaux (au moins) voire des classes uniques à ...29 ! Qui a dit que les classes hétérogènes tiraient les élèves vers le haut ? A quelles conditions ? Ne serait-il pas plus efficace de donner plus à ceux qui ont moins : des effectifs vraiment plus réduits (25 dans certaines ZEP est beaucoup trop lourd), mais aussi des maîtres plus expérimentés, mieux formés,mieux payés un RASED complet et disponible et la possibilité de côtoyer des élèves du même âge pour les matières d'éveil ? Et pendant ce temps, nous, sous l'impulsion des IEN, on rédige sans fin : des PPRE, des livrets de compétences, des projets d'école, des fiches de suivi d'aide personnalisée, des tableaux récapitulatifs de la réalité de nos 108H .... Quel avenir pour ces enfants ? Quelle société se prépare-t-on avec ces enfants illettrés en puissance, laissés-pour-compte de la République? N'est-ce pas irresponsable de notre part de nous taire ? Je me sens complice d'une oeuvre de destruction. J'en ai la nausée. Je n'ai plus envie de continuer ce métier.
Zarko Posté(e) 3 octobre 2009 Posté(e) 3 octobre 2009 Et pendant ce temps, nous, sous l'impulsion des IEN, on rédige sans fin : des PPRE, des livrets de compétences, des projets d'école, des fiches de suivi d'aide personnalisée, des tableaux récapitulatifs de la réalité de nos 108H .... Quel avenir pour ces enfants ? Quelle société se prépare-t-on avec ces enfants illettrés en puissance, laissés-pour-compte de la République? N'est-ce pas irresponsable de notre part de nous taire ? Je me sens complice d'une oeuvre de destruction. J'en ai la nausée. Je n'ai plus envie de continuer ce métier. Tout à fait d'accord dans les constats. Mais j'ai encore envie de faire ce métier, même si ce que tu dénonces ne date pas de maintenant... Je m'interroge et je m'inquiète encore plus des perspectives. On chasse la droite et Sarkozy...pour mettre une gauche embourgeoisée et donc falsifiée (qui fera exactement la même chose, en pire même...); ça vaut pas le coup, au risque de tromper la vraie "gauche" et de retarder (ad vitam eternam) l'émergence de la véritable volonté du peuple.
FRED RUN Posté(e) 4 octobre 2009 Posté(e) 4 octobre 2009 Conseil de cycle 2 et 3 communs dans mon école avec présence du RASED, qui nous prévient en préambule : "Nous étions 2 maîtres E sur l'antenne (comprenant plusieurs écoles en ZEP) il n'y en a plus qu'une. Il y avait un maître G, maintenant c'est un mi-temps puisqu'elle est à cheval sur 2 antennes , elle a donc en charge 15 écoles !" et citant l'inspectrice "Vous ne devrez faire appel à nous que pour les cas vraiment récalcitrants, après avoir essayé dans l'ordre la différenciation pédagogique, les PPRE de niveau 1 et 2, l'échange de pratiques et l'aide personnalisée ...(!)". Sur ce, les enseignants font une synthèse de leurs cas difficiles n'osant aller jusqu'à exprimer une demande de prise en charge, vu le préambule, à moins de passer pour des incapables ...(pourquoi cette réunion alors de 17H à 20 H ?) ...Je résume : - une CP, suivie au CMPP depuis la TPS, "maltraitée" par son père, qui oublie chaque lettre apprise dès le surlendemain, incapable d'inscrire en mémoire longue. - une autre qui s'amuse en classe toute la journée, pas du tout du tout intéressée par la lecture et qui n'a acquis aucune lettre (encore moins la fusion consonne + voyelle) ni en lecture, ni en écriture. Ce qui la fait beaucoup rire .... - une autre qui ne connaît pas la comptine numérique au delà de 8 ...et est incapable de reconaître la configuration de 3 doigts . - uen autre totalement mutique (donc pour évaluer sa lecture .....) - une CE1 mutique, qui refuse d'écrire, qui n'a pas écrit un mot complet depuis le début de l'année (ni lu) - un CE1 hyperactif, qui ne peut pas tenir son stylo dans sa main assez longtemps pour écrire un mot en entier - un autre CE1 qui ne déchiffre aucune syllabe (malgré un retour au CP 2 fois par semaine) et qui oublie au fur et à mesure les acquis faits dans la semaine.Par ailleurs, la comptine numérique ne va pas au delà de 14 et il ne reconnaît aucun nombre à 2 chiffres ....(la mère avait refusé le maintien au CP). - un autre CE1, le jumeau de celui au dessus, qui met 5 mn pour lire "Papa" ne réalisant pas après le premier "pa" que les lettres suivantes sont la même syllabe ...Comptine numérique stable jusqu'à 20 (C'est le meilleur des deux ! dixit la mère qui a aussi refusé le maintien bien sûr !). - une autre (dont la mère a aussi refusé le maintien) qui écrit les "mots" tous enchaînés avec des combinaisons improbables de rrrrddddppppstu (bien calligraphiés)qu'elle traduit par "le lapin aime les carottes" ... Je ne parle même pas des 2 enfants autistes dont 1 au CP et l'autre au CE1 pour lesquels on attend toujours l'AVS .... Je m'arrête au cycle 2. Sachant que le cycle 3 n'est guère plus réjouissant (j'ai signalé 6 élèves ...). Réponse de nos collègues du RASED : essayez de différencier , de vous entraider, nous ne pouvons pas faire grand-chose ...Seule la psy a suggéré de lui adresser certaines familles ... C'est cela notre métier maintenant ? De plus en plus d'élèves en très grande difficulté, des intégrations d'enfants présentant des handicaps mentaux sans AVS, des effectifs très chargés, un RASED, qui a le choix entre concentrer son aide sur quelques écoles (et en laisser tomber d'autres, il nous a clairement semblé que c'était le cas pour la nôtre, une des rares écoles en zone banale du secteur) ou faire du saupoudrage inefficace sur toutes (en attendant leur disparition programmée ...le RASED j'entends....les écoles publiques pas tout de suite) ? Jusqu'à quand va-t-on soutenir que de soi-disant "études" ont conclu que les maintiens sont inutiles pour laisser des parents incompétents les refuser avec l'accord tacite de l'IEN ...? Jusqu'à quand va-t-on demander aux instits de CE1 de mener les élèves jusqu'à la réussite d' évaluations telles que celles de mai 2009 avec dans la classe 4 ou 5 cas de l'ordre de ceux cités là-haut (à moins qu'on nous pousse , sans le dire, à les laisser clairement tomber ...). Jusqu'à va-t-on laisser publier sans réagir d'autres soi-disant études "prouvant" que la taille des effectifs n'a aucune incidence sur la réussite des élèves ? Il n'y a plus de classe de perfectionnement, presque plus de CLAD, bientôt plus de CLIS ai-je entendu dire ...sous prétexte d'inclusion (on ne dit plus intégration ) scolaire. L'hétérogénéité est telle que la plupart des classes au cycle 3 sont des triples niveaux (au moins) voire des classes uniques à ...29 ! Qui a dit que les classes hétérogènes tiraient les élèves vers le haut ? A quelles conditions ? Ne serait-il pas plus efficace de donner plus à ceux qui ont moins : des effectifs vraiment plus réduits (25 dans certaines ZEP est beaucoup trop lourd), mais aussi des maîtres plus expérimentés, mieux formés,mieux payés un RASED complet et disponible et la possibilité de côtoyer des élèves du même âge pour les matières d'éveil ? Et pendant ce temps, nous, sous l'impulsion des IEN, on rédige sans fin : des PPRE, des livrets de compétences, des projets d'école, des fiches de suivi d'aide personnalisée, des tableaux récapitulatifs de la réalité de nos 108H .... Quel avenir pour ces enfants ? Quelle société se prépare-t-on avec ces enfants illettrés en puissance, laissés-pour-compte de la République? N'est-ce pas irresponsable de notre part de nous taire ? Je me sens complice d'une oeuvre de destruction. J'en ai la nausée. Je n'ai plus envie de continuer ce métier. Je me reconnais parfaitement dans tes propos, tes constats, tes émotions et tes doutes... J'ai connu trois années d'enfer pendant lesquelles j'ai failli abandonner ce métier, que j'aime pourtant beaucoup. Je me suis laissée une dernière chance en changeant d'école pour essayer de rebondir. Pour l'instant, je vais mieux, j'ai retrouvé une certaines motivation mais mes doutes et mes angoisses sur le devenir de l'Ecole et des élèves les plus en difficulté ne me quittent pas pour autant. Je pense que la question n'est pas forcément "Qu'attend-on pour réagir?" car nous sommes nombreux à nous rendre compte de l'urgence, mais plutôt "Comment réagir?" En effet, j'ai pour ma part, l'impression d'être la cinquième roue de la charrette, celle qui est la plus proche de la réalité du terrain, mais dont l'avis compte pour du beurre. C'est votre impression aussi? Toute tentative de dire ma pensée induit une réponse qui me renvoie à mon état de fonctionnaire, qui doit donc obéir sans discuter aux ordres de sa hiérarchie, en piétinant au passage ses propres convictions. Ce dilemne permanent est très difficile à vivre et je ne vois pas d'issue... Je deviens fataliste, ce qui ne me ressemble pas du tout... J'ai l'impression de me perdre, de ne plus être moi-même... J'avoue égoïstement que ma priorité, pour l'instant, est de survivre dans ce métier. A trop vouloir me révolter par le passé, j'ai trop souffert. Aujourd'hui, j'essaie de retrouver un équilibre, instable certes, mais équilibre quand même. Ma bataille est plus proche de mon quotidien: je me bats pour ma classe, pour mes élèves, pour mon école, avec les moyens dérisoires qui sont les nôtres. Je n'ai plus la force, les épaules pour me battre dans un cadre plus large pour l'instant. Finalement, ils ont peut-être réussi leur coup: démoraliser, détruire les enseignants les plus revendicatifs afin d'affaiblir la contestation. C'est peut-être la réponse à ta question...
tartinette Posté(e) 4 octobre 2009 Auteur Posté(e) 4 octobre 2009 Tu as raison. C'est à ça qu'il faut réfléchir. Et si on écrivait un livre à plusieurs parties, à 3 ou 4 PE, chacun racontant la réalité du terrain dans son coin : un en milieu "rural" (même s'il n'y en a plus vraiment), un en ZEP, un en zone soi-disant banale de banlieue (ça, c'est moi), un en milieu favorisé.Plus une ou deux orthophonistes qui expliqueraient que le budget économisé sur l'EN est redépensé aussitôt sur celui de la Sécu vu le nombre d'enfants en difficulté pour lesquels elles sont les seules aides (Elles prennent les fichiers de maths, de lecture et font du RASED et de l'aide personnalisée maintenant). On contacte un éditeur , on trouve un titre bien alléchant du style de Marc LeBris ("Et vos enfants ne sauront plus lire ni compter", sans faire du Marc Le Bris pour autant ....hein) ou de celui paru il ya quelques années sur le secondaire (Les Territoires perdus de la République, trèsd bon celui-là). On laisse le public s'émouvoir (enfin, j'espère), les médias questionner et faire des reportages où on nous donnerait (enfin) la parole. On demande aux syndicats de s'unir pour rédiger des demandes communes précises ... Et on obtiendra ....rien tant que ce gouvernement est au pouvoir.
Zarko Posté(e) 4 octobre 2009 Posté(e) 4 octobre 2009 Tu as raison.C'est à ça qu'il faut réfléchir. Et si on écrivait un livre à plusieurs parties, à 3 ou 4 PE, chacun racontant la réalité du terrain dans son coin : un en milieu "rural" (même s'il n'y en a plus vraiment), un en ZEP, un en zone soi-disant banale de banlieue (ça, c'est moi), un en milieu favorisé.Plus une ou deux orthophonistes qui expliqueraient que le budget économisé sur l'EN est redépensé aussitôt sur celui de la Sécu vu le nombre d'enfants en difficulté pour lesquels elles sont les seules aides (Elles prennent les fichiers de maths, de lecture et font du RASED et de l'aide personnalisée maintenant). On contacte un éditeur , on trouve un titre bien alléchant du style de Marc LeBris ("Et vos enfants ne sauront plus lire ni compter", sans faire du Marc Le Bris pour autant ....hein) ou de celui paru il ya quelques années sur le secondaire (Les Territoires perdus de la République, trèsd bon celui-là). On laisse le public s'émouvoir (enfin, j'espère), les médias questionner et faire des reportages où on nous donnerait (enfin) la parole. On demande aux syndicats de s'unir pour rédiger des demandes communes précises ... Et on obtiendra ....rien tant que ce gouvernement est au pouvoir. Il y a déjà eu des dizaines et des centaines de bouquins publiés qui dénoncent le malaise...Le problème, c'est qi'ls ne proposent pas les mêmes solutions et parfois ne font pas le même diagnostic...
JBB Posté(e) 4 octobre 2009 Posté(e) 4 octobre 2009 Que nous demande-t-on au juste ? Tout simplement de gérer la pénurie "fruit" d'errements passés dont certains déjà anciens et que certains ont eu tôt fait d'amplifier, en enfonçant des portes que d'autres avaient entrouvertes sous le couvert d'idées belles et généreuses... Et ça continue encore et encore.. Désormais, place aux "batteries" d'élevages d'ânes ... Fin de l'artisanat... JBB
karinath Posté(e) 4 octobre 2009 Posté(e) 4 octobre 2009 Qu'attend-on pour réagir????? Une prime peut-être, c'est dans l'air du temps............................................
dhaiphi Posté(e) 4 octobre 2009 Posté(e) 4 octobre 2009 Et on obtiendra ....rien tant que ce gouvernement est au pouvoir. Effectivement, le gouvernement met en œuvre la politique pour laquelle il a été mandaté par une majorité de français et ça n'a pas fini de faire mal.
Goëllette Posté(e) 5 octobre 2009 Posté(e) 5 octobre 2009 Tu as raison.C'est à ça qu'il faut réfléchir. Et si on écrivait un livre à plusieurs parties, à 3 ou 4 PE, chacun racontant la réalité du terrain dans son coin : un en milieu "rural" (même s'il n'y en a plus vraiment), un en ZEP, un en zone soi-disant banale de banlieue (ça, c'est moi), un en milieu favorisé.Plus une ou deux orthophonistes qui expliqueraient que le budget économisé sur l'EN est redépensé aussitôt sur celui de la Sécu vu le nombre d'enfants en difficulté pour lesquels elles sont les seules aides (Elles prennent les fichiers de maths, de lecture et font du RASED et de l'aide personnalisée maintenant). On contacte un éditeur , on trouve un titre bien alléchant du style de Marc LeBris ("Et vos enfants ne sauront plus lire ni compter", sans faire du Marc Le Bris pour autant ....hein) ou de celui paru il ya quelques années sur le secondaire (Les Territoires perdus de la République, trèsd bon celui-là). On laisse le public s'émouvoir (enfin, j'espère), les médias questionner et faire des reportages où on nous donnerait (enfin) la parole. On demande aux syndicats de s'unir pour rédiger des demandes communes précises ... Et on obtiendra ....rien tant que ce gouvernement est au pouvoir. Tu tiens ton info d'où ? Et sache que dans le rural profond (et parfois haut ! ), il n'y a pas que des génies. Il y a de plus en plus de familles défavorisées qui viennent s'y retirer, et ça donne des écoles d'une ou deux classes d'une vingtaine, en quadri niveau minimum, avec des élèves très différents, des classes très hétérogènes, dans des locaux étranges avec peu de matériel.
Zarko Posté(e) 5 octobre 2009 Posté(e) 5 octobre 2009 Tu as raison.C'est à ça qu'il faut réfléchir. Et si on écrivait un livre à plusieurs parties, à 3 ou 4 PE, chacun racontant la réalité du terrain dans son coin : un en milieu "rural" (même s'il n'y en a plus vraiment), un en ZEP, un en zone soi-disant banale de banlieue (ça, c'est moi), un en milieu favorisé.Plus une ou deux orthophonistes qui expliqueraient que le budget économisé sur l'EN est redépensé aussitôt sur celui de la Sécu vu le nombre d'enfants en difficulté pour lesquels elles sont les seules aides (Elles prennent les fichiers de maths, de lecture et font du RASED et de l'aide personnalisée maintenant). On contacte un éditeur , on trouve un titre bien alléchant du style de Marc LeBris ("Et vos enfants ne sauront plus lire ni compter", sans faire du Marc Le Bris pour autant ....hein) ou de celui paru il ya quelques années sur le secondaire (Les Territoires perdus de la République, trèsd bon celui-là). On laisse le public s'émouvoir (enfin, j'espère), les médias questionner et faire des reportages où on nous donnerait (enfin) la parole. On demande aux syndicats de s'unir pour rédiger des demandes communes précises ... Et on obtiendra ....rien tant que ce gouvernement est au pouvoir. Tu tiens ton info d'où ? Et sache que dans le rural profond (et parfois haut ! ), il n'y a pas que des génies. Il y a de plus en plus de familles défavorisées qui viennent s'y retirer, et ça donne des écoles d'une ou deux classes d'une vingtaine, en quadri niveau minimum, avec des élèves très différents, des classes très hétérogènes, dans des locaux étranges avec peu de matériel. Ce n'est pas une info mais une "proposition"... Tartinette a mille fois raisons et ceux qui s'intéressent véritablement au système éducatif le savent très bien... Mais le vrai problème, hélas, n'est pas seulement éducatif mais "simplement" politique, au sens noble mais aussi dans ses effets les plus pervers.
sylvielise Posté(e) 6 octobre 2009 Posté(e) 6 octobre 2009 A quoi bon écrire des livres, pour reprendre une proposition vue plus haut, que personne ne lira sauf ...nous ! Si on voulait faire une action médiatique vivent "youtube" et "dailymotion."
lecavalier Posté(e) 6 octobre 2009 Posté(e) 6 octobre 2009 Je me reconnais parfaitement dans tes propos, tes constats, tes émotions et tes doutes...J'ai connu trois années d'enfer pendant lesquelles j'ai failli abandonner ce métier, que j'aime pourtant beaucoup. Je me suis laissée une dernière chance en changeant d'école pour essayer de rebondir. Pour l'instant, je vais mieux, j'ai retrouvé une certaines motivation mais mes doutes et mes angoisses sur le devenir de l'Ecole et des élèves les plus en difficulté ne me quittent pas pour autant. Je pense que la question n'est pas forcément "Qu'attend-on pour réagir?" car nous sommes nombreux à nous rendre compte de l'urgence, mais plutôt "Comment réagir?" En effet, j'ai pour ma part, l'impression d'être la cinquième roue de la charrette, celle qui est la plus proche de la réalité du terrain, mais dont l'avis compte pour du beurre. C'est votre impression aussi? Toute tentative de dire ma pensée induit une réponse qui me renvoie à mon état de fonctionnaire, qui doit donc obéir sans discuter aux ordres de sa hiérarchie, en piétinant au passage ses propres convictions. Ce dilemne permanent est très difficile à vivre et je ne vois pas d'issue... Je deviens fataliste, ce qui ne me ressemble pas du tout... J'ai l'impression de me perdre, de ne plus être moi-même... J'avoue égoïstement que ma priorité, pour l'instant, est de survivre dans ce métier. A trop vouloir me révolter par le passé, j'ai trop souffert. Aujourd'hui, j'essaie de retrouver un équilibre, instable certes, mais équilibre quand même. Ma bataille est plus proche de mon quotidien: je me bats pour ma classe, pour mes élèves, pour mon école, avec les moyens dérisoires qui sont les nôtres. Je n'ai plus la force, les épaules pour me battre dans un cadre plus large pour l'instant. Finalement, ils ont peut-être réussi leur coup: démoraliser, détruire les enseignants les plus revendicatifs afin d'affaiblir la contestation. C'est peut-être la réponse à ta question... Pareil...
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