Doit-on aimer les enfants pour enseigner ?

[neerrii]

Une personne qui souhaite devenir professeur des écoles a dit : "Une vraie gamine qui ne vaut pas mieux que les gamins dont elle va s'occuper (immature, grossière..)" . Je suis choquée par sa définition des enfants alors qu'il veut lui-même devenir enseignant. Qu'en pensez-vous ?

[Veerginy]

Je suis d'accord même si j'aurais employé d'autres mots. Mais je les aime beaucoup quand même parce qu'ils sont aussi spontanés, naturels, enrichissants, drôles ... Ce qui ne contredit pas du tout le fait qu'effectivement ce ne sont pas des adultes miniatures.

Pour répondre à la question du post, je trouve ça difficile de faire ce métier toute sa vie si on n'a aucune affinité avec les enfants. On peut le faire correctement au début, mais est-ce qu'on peut tenir 40 ans dans un milieu qui ne nous plait pas ?

[doubleR]

Une personne qui souhaite devenir professeur des écoles a dit : "Une vraie gamine qui ne vaut pas mieux que les gamins dont elle va s'occuper (immature, grossière..)" . Je suis choquée par sa définition des enfants alors qu'il veut lui-même devenir enseignant. Qu'en pensez-vous ?

En fait je n'ai pas compris qui était la gamine et les gamins dont elle va s'occuper ??

[°Vanille°]

Moi non plus je n'ai pas compris la situation exposée.

On ne doit pas aimer les enfants, on doit aimer leur apprendre des choses. J'aime leur apprendre des choses. Ensuite, savoir si je les aime ou pas, ça ne regarde que moi et personne ne doit le savoir.

A la crèche de mon loulou, je ne demande pas qu'elles aiment mon fils, je demande juste qu'elles s'en occupent bien, et qu'elles soient bienveillantes.

[mumu043]

je n'ai pas compris non plus

[nanou69]

J'ai juste envie de dire qu'on n'est pas là pour les aimer.

Une maman est venue une fois râler, elle a commencé en me disant "Vous n'aimez pas mon fils", je lui ai répondu effectivement, je ne l'aime pas. Elle m'a regardé Bon après je lui ai expliqué que j'aime mes enfants, mais que mon boulot n'est en aucun cas d'aimer son fils.

Bref, certains sont attachants, d'autres moins mais ce n'est en aucun cas le fait d'aimer ces gosses qui fera de nous de bons ou de mauvais instits.

[neerrii]

D'accord, je prends note de vos propos.

La gamine était un qualifiant pour une personne qui voulait devenir enseignante et les gamins étaient pour définir les futurs élèves.

La situation d'énonciation n'était pas tellement importante, je voulais avoir des opinions que je trouve tout à fait respectables. Il est vrai que je trouvais les termes durs. Cependant, lorsque vous les définissez, je comprends mieux.

Il est vrai que des enfants ne sont pas des adultes en miniature et que la manière dont vous définissez leur monde est plutôt réaliste . Pensez-vous alors que le fait d'être attaché aux enfants peut poser un problème lorsqu'on doit être leur enseignant ?! Est-ce un obstacle à l'enseignement ? L'enseignant ne voit plus alors les élèves comme des personnes à instruire et éduquer mais comme des enfants "trop mimi" (pour caricaturer), c'est incompatible ?!

[lilly_kiitos]

Oui je crois qu'il ne faut pas trop s'investir affectivement.

Nous sommes là pour enseigner des contenus à des enfants. Nous le faisons avec bienveillance et dans le respect de leur personne.

Nous ne sommes pas là pour nous attacher à eux, les trouver mignons, gentils ou avoir des chouchous. Sinon, on est plus très objectif quant à son but, on favoriserait certains au détriment d'autres.

Et puis, j'ai croisé une enseignante trop investie affectivement. C'était impressionnant, c'était presque "ses enfants". Elle était "bouffée" par leurs soucis, elle ne vivait que pour eux et ne décrochait jamais de du boulot.

[Veerginy]

Je suis d'accord même si j'aurais employé d'autres mots. Mais je les aime beaucoup quand même parce qu'ils sont aussi spontanés, naturels, enrichissants, drôles ... Ce qui ne contredit pas du tout le fait qu'effectivement ce ne sont pas des adultes miniatures.

Pour répondre à la question du post, je trouve ça difficile de faire ce métier toute sa vie si on n'a aucune affinité avec les enfants. On peut le faire correctement au début, mais est-ce qu'on peut tenir 40 ans dans un milieu qui ne nous plait pas ?

Je listais seulement les mauvais côtés c'est ce qui différencie le fantasme de l'enfant et la réalité de l'enfant! D'ailleurs ce n'est pas antinomique avec spontanée (le coup de pied est très spontané, comme le câlin), naturel (la morve c'est très naturel, leur rire aussi...), enrichissant (qu'est ce que j'ai gagné en patience!), drôle (ce n'est pas bien de ce moquer)...

Etre réaliste ce n'est pas ne pas avoir d'affinité avec eux, c'est ne pas se faire d'illusion sur la réalité de ces petits êtres. Même le pire des gremlins a été un Mogwaï et vis versa...

Je voulais juste faire ressortir le côté positif mais je suis d'accord tout ce que j'ai dit ne contredit en rien ce que tu as dit.

[neerrii]

D'accord, je comprends totalement vos propos et j'adhère tout à fait à ce que vous dites ! Merci de m'avoir aidé à répondre aux questions que je me posais ça doit être dû au fait que je ne suis pas enseignante, je ne peux pas me rendre compte !

Je pense que lorsqu'on s'attache trop aux enfants, on peut passer à côté d'éléments importants dans les enseignements et qu'on peut manquer de recul par rapport à certains évènements. Je vous remercie !

[sylvielise]

Mais ta question était intéressante et pertinente neerrii.

C'est moi qui te remercie de l'avoir posée.

C'est une très bonne question.

Je ne sais pas si nous devons aimer les enfants mais à mon avis, une des meilleures réponses est ici:

"nous sommes là pour enseigner des contenus(...) nous le faisons avec bienveillance et dans le respect de leur personne "

[calia]

J'ajouterais que si on rentre dans l'affectif, si on aime ses élèves, on prend aussi le risque de tomber dans l'excès inverse : se mettre à ne pas en aimer certains. Alors oui, dans la réalité on s'attache à nos élèves, tout comme il y en a d'autres avec qui on accroche un peu moins, mais il est important je pense de toujours conserver une certaine distance.