Je suis prof ... j'improvise

[gihem]

F.I.S = Formation Initiale Spécifique

Qu'avait-elle de spécifique cette formation? Eh bien, en gros, c'était de ne pas exister ou pour le moins d'être largement tronquée.

Pour moi, cela a donné: démarrage direct sur le terrain avec comme perspective d'avoir 4 à 8 semaines de formation par an avec mes collègues dans la même situation, le total des semaines devant être de 32 (et devait par conséquent s'étaler sur 4 à 8 années). Résultat: 8 semaines la première année, 4 la suivante et plus rien par la suite. On nous a juste dit que dorénavant on serait prioritaires sur les stages de formation continue.

[Sophie 37]

J'ai quelques copines qui ont connu la FIS. En fait, ça a été l'année de transition entre l'école normale et l'IUFM, la dernière promo des "instituteurs", recrutés au DEUG donc, mais qui ne sont pas passés par l'école normale et ont été envoyés directement sur le terrain (un peu comme des LC quoi). Sauf qu'ils n'ont jamais eu d'année de formation par la suite, seulement des stages de quelques semaines chaque année.

Perso, les collègues qui sont passées par là ont bien aimé Et ils ne sont pas moins bons instits que les autres Mais bon, je ne dis pas ça pour polémiquer hein ! S'il n'y avait que moi, je préférerais même revenir à l'ancien système de l'école normale (même si je n'ai pas connu, j'en ai entendu beaucoup de bien) : être recruté à bac+2 (ça me semble suffisant : pas taper ) mais suivre ensuite une formation longue et rémunérée, complétée par de longs stages...

[JeanLatreck]

J'ai quelques copines qui ont connu la FIS. En fait, ça a été l'année de transition entre l'école normale et l'IUFM, la dernière promo des "instituteurs", recrutés au DEUG donc, mais qui ne sont pas passés par l'école normale et ont été envoyés directement sur le terrain (un peu comme des LC quoi). Sauf qu'ils n'ont jamais eu d'année de formation par la suite, seulement des stages de quelques semaines chaque année.

Perso, les collègues qui sont passées par là ont bien aimé Et ils ne sont pas moins bons instits que les autres Mais bon, je ne dis pas ça pour polémiquer hein ! S'il n'y avait que moi, je préférerais même revenir à l'ancien système de l'école normale (même si je n'ai pas connu, j'en ai entendu beaucoup de bien) : être recruté à bac+2 (ça me semble suffisant : pas taper ) mais suivre ensuite une formation longue et rémunérée, complétée par de longs stages...

Vers 1980, c'était recrutement bac avec 3 années de formation rémunérées...

[Héloïse44]

Vers 1980, c'était recrutement bac avec 3 années de formation rémunérées...

+ titularisation d'office avec diplôme d'instit au bout de ces trois ans sans avoir à passer le CAP (Certificat d'Aptitude Pédagogique) qui était encore en vigueur à l'époque.

Les 30 semaines de stage étaient réparties sur 5 ans, toujours en juin quand les profs étaient pris sur le terrain, autant dire que c'était tricot, balade et bronzage dans le parc comme formation. Pour le reste on était censé être suivi sur le terrain par un prof, un MF et un conseiller pédagogique. Je précise que je n'en ai pas vu la couleur pendant ces 5 années. Et comme il me manquait quelques semaines de "formation", j'ai bénéficié d'un stage de formation continue d'une semaines par la suite. Et plus jamais après... 27 ans que ça dure.

M'en fous, j'ai toujours avancé au choix et je n'ai eu que 4 inspections sur toute ma carrière. No stress...

Faut-il le préciser, je ne cautionne pas cette FIS, ni les pseudos formations qui ont encore été mises en place plus tard. Mais je crois que le terrain et ma volonté de m'améliorer ont été mes meilleures formations, et encore aujourd'hui sur le poste que j'occupe, et pour lequel je n'ai eu aucune formation non plus.

[sophsoph]

J'avoue que je suis comme toi (au moins, nous serons deux à nous faire taper) et même pire : je n'ai jamais vu l'intérêt de faire passer les futurs instits par une formation en université (que ce soit DEUG, Licence ou Master).

Puisqu'ils seront amenés à enseigner toutes les matières, autant leur donner tout de suite la possibilité de continuer à s'y exercer plutôt que de leur demander de se "spécialiser" dans une, deux ou trois de celles-ci.

De mon côté, je trouve au contraire que passer par la case fac est indispensable. Déjà, cela permet de gagner en maturité avant de choisir sa voie: à 18ans, fraîchement sorti du lycée, ce n'est pas évident de savoir quel métier nous plairait.

Ensuite, on gagne à faire des études longues du point de vue de la maturité intellectuelle, prendre du recul sur ses savoirs, et être capable de s'autoformer.

Bon, le débat de départ n'était pas là.

En sortant de l'iufm, je ne savais ni concevoir un emploi du temps, ni organiser une progression ou programmation, établir un cahier journal, etc.... Les nouveaux sortants ne le sauront pas plus, alors ma foi...

[Toubab]

Au cfp (iufm de l'enseignement privé sous contrat pour ceux qui ne savent pas), nous avons déjà et depuis bien longtemps 2 stages en responsabilité totale en PE1 et cela se passe très bien, c'est même super formateur et ça permet aussi de se rendre compte si on est vraiment fait pour ce méttier. D'ailleurs, il y a beaucoup d'abandons d'étudiants suite au premier stage de novembre.

Si on a fait des stages en responsabilité totale en 1ère année, on sait à quoi on s'attend quand on passe le concours, ce qui évite les mauvaises suprises...

Je suis plutôt choquée de passer et d'obtenir un concours sans avoir une seule fois dirigée une classe seul, c'est comme ça qu'on recrute des personnes qui ne sont absolument pas faites pour ce métier ou qui n'y arrivent pas, et qui bousillent des classes...J'ai toujours été étonnée qu'on ne fasse aucun stage en responsabilité totale en PE1 à l'iufm!

[Toubab]

Après, je suis consciente que c'est davantage pour des raisons économiques et non pour notre formation de PE que ces stages sont mis en place, ce qui ne m'empêche pas de les trouver extremement formateurs et pertinents; c'est là que j'ai appris, en complément de la formation théorique bien sûr (car qui dit stage dit inspection et rapport de stage) à faire des fiches de prep, à mieux organiser séquences et progressions, à monter des projets...

[Eklektika]

Je n'ai pas fait de première année d'IUFM, comme quelques uns. J'ai passé le concours directement. Donc PE2.

Je l'ai regretté en début de carrière, car il m'a manqué des bases théoriques (que je n'ai peut-être toujours pas d'ailleurs ).

J'ai eu de la chance, j'ai aimé enseigner et j'ai progressé. Effectivement, j'aurais pu me tromper dans mon choix.

J'ai aussi eu la chance de tomber sur une maître-formatrice exceptionnelle. Elle m'a communiqué la passion de ce métier.

Formation théorique + formation pratique + soutien sur le terrain en début de carrière (et pas que la 1ère année de titulaire).

Ce sont à mon avis les ingrédients indispensables d'une bonne formation initiale.

Reste la formation continue. Que va-t-elle devenir ?

Car le bon sens et l'auto-formation ont à mon humble avis leurs limites.

De plus, le métier ne se résume pas à faire des programmations, des emplois du temps...fort heureusement.

[JeanLatreck]

Je ne comprends pas qu'on oppose "stages" et "formation", comme s'ils étaient exclusifs l'un de l'autre... Pendant mes trois ans d'Ecole normale, j'ai fait de nombreux stages (en observation mais aussi en responsabilité), et je pense que cela m'a sérieusement préparé à entrer dans le métier. Penser qu'au final on peut "se former sur le tas" et faire l'impasse sur la formation (en citant des exemples de "bons maîtres" qui n'en ont jamais eu), c'est oublier le temps perdu (parfois plusieurs années...) par les élèves face à des enseignants qui doivent trouver seuls, par leurs tâtonnements, ce qu'on aurait pu leur donner en quelques années de formation.

[Eklektika]

Je ne comprends pas qu'on oppose "stages" et "formation", comme s'ils étaient exclusifs l'un de l'autre... Pendant mes trois d'Ecole normale, j'ai fait de nombreux stages (en observation mais aussi en responsabilité), et je pense que cela m'a sérieusement préparé à entrer dans le métier. Penser qu'au final on peut "se former sur le tas" et faire l'impasse sur la formation (en citant des exemples de "bons maîtres" qui n'en ont jamais eu), c'est oublier le temps perdu (parfois plusieurs années...) par les élèves face à des enseignants qui doivent trouver seuls, par leurs tâtonnements, ce qu'on aurait pu leur donner en quelques années de formation.

Complètement d'accord.

C'est aussi laisser croire que c'est un métier (un des seuls, dans ce cas) où on n'a pas besoin de se former. Comme si se retrouver devant une classe pouvait être quelque chose de naturel.

[Toubab]

[

C'est aussi laisser croire que c'est un métier (un des seuls, dans ce cas) où on n'a pas besoin de se former. Comme si se retrouver devant une classe pouvait être quelque chose de naturel.

Ce n'est pas tant se retrouver devant une classe qui pose problème (ça, de toutes façons, on ne l'apprend pas à l'iufm malheureusement...) mais plutôt veiller à organiser et mettre en place toutes les compétences; c'est ce qui fait notre professionnalisme et c'est ce qu'on apprend à l'iufm ou seul, mais comme dit Jean Latreck, ça prend plus de temps et on n'y voit moins clair...C'est en tout cas ce que j'ai ressenti pendant mes années de suppléances.

[Sophie 37]

Je ne comprends pas qu'on oppose "stages" et "formation", comme s'ils étaient exclusifs l'un de l'autre... Pendant mes trois ans d'Ecole normale, j'ai fait de nombreux stages (en observation mais aussi en responsabilité), et je pense que cela m'a sérieusement préparé à entrer dans le métier. Penser qu'au final on peut "se former sur le tas" et faire l'impasse sur la formation (en citant des exemples de "bons maîtres" qui n'en ont jamais eu), c'est oublier le temps perdu (parfois plusieurs années...) par les élèves face à des enseignants qui doivent trouver seuls, par leurs tâtonnements, ce qu'on aurait pu leur donner en quelques années de formation.

Je pense que les stages sont vraiment le point fort de notre formation, surtout les stages de pratique accompagnée. A mon époque (93-94), on en faisait 2 en PE1 (2X3 semaines) et 1 en PE2 (3 semaines) . Je trouvais déjà que c'était trop peu... Mais maintenant, ils se sont réduits comme peau de chagrin... L'an dernier, j'ai reçu dans ma classe deux PE1 pendant quatre jours, la dernière semaine avant Noël en plus Cette année, nette amélioration, le stage dure six jours, mais toujours juste avant les vacances... Je trouve ça nul

Bon, c'est sur que la "formation" (je mets des guillemets, vous noterez ) à la fac, ce ne sera pas mieux mais, franchement, ce n'est quand même pas terrible actuellement... J'ai lu le post sur les démissions en PE2 et c'est tout de même hallucinant de voir comment ça se passe

Au delà tout ça, il y a aussi le problème de la rémunération et là, c'est sur qu'on se fait bel et bien entuber (pour rester polie) !

Petite question à ceux qui savent... En parlant avec mes PE1 et en lisant le Café Pédagogique, j'avais cru comprendre que le concours aurait lieu en janvier de la M2 (les syndicats demandant qu'il ait lieu plutôt à la fin du M1), et que cette seconde année de master serait équivalente à notre année de PE2 actuelle sauf que ce serait à la fac (contenu, stages...)

Mais quid d'un candidat au concours qui suivrait un master autre que celui qui va être créé spécialement pour les enseignants ? Il n'aura pas de stages ni de formation spéciale ? Et le déjà masterisé en anglais (par exemple), que fait-il après avoir réussi le concours, entre janvier et juin ? Il se retape une nouvelle M2 de sciences de l'éducation ?