stephane21 Posté(e) 28 décembre 2009 Posté(e) 28 décembre 2009 La formation des maîtres mise à mal Depuis de nombreux mois, la formation des maîtres est dans le collimateur du gouvernement avec le processus de « mastérisation ». Cette réforme aura des conséquences graves puisqu'elle aura pour effet de dégrader la formation des enseignants dans le seul but de réaliser quelques économies. Visiblement, nos dirigeants ont une drôle de manière de hiérarchiser les priorités puisqu'ils n'hésitent pas à dépenser 16,6 millions d'euros en une journée (soit près de 10% du coût total de la présidence française de l'Union européenne) pour organiser une petite bouffe entre amis... Retour sur une réforme qui va participer à modifier dangereusement et fondamentalement notre système éducatif. Un manque de concertation évident Peu de temps après son élection, Sarkozy décide unilatéralement d'engager le processus de mastérisation. Cela fait suite à la mise en place, par le gouvernement, de la LRU (loi relative à l'autonomie des universités). Un puissant mouvement de refus a alors mobilisé les personnels et les étudiants des universités et de certains IUFM. Le mouvement demandait notamment l'arrêt de la réforme pour se donner le temps de la réflexion et de la concertation. L'engrenage de la mastérisation a alors été temporairement arrêté puisqu'aucune maquette de master « métiers de l'enseignement n'a été habilitée ». La commission « Marois-Filâtre » et des groupes de travail ministériels sont mis en place. En juin 2009, le ministère passe outre les travaux de la commission et des groupes de réflexion et présente au vote du Conseil Supérieur de la Fonction publique des décrets sur la mastérisation des personnels enseignants et d'éducation. Toutes les organisations syndicales de fonctionnaires CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa refuseront dans un premier temps de siéger. Certains décrets seront ensuite adoptés pendant les vacances scolaires. En juin 2009 toujours, le bureau de la CPU (conférence des présidents d'universités) et le président Daniel Filâtre décident de suspendre leur participation à la commission de concertation et de suivi de la formation des maîtres. Ils décident de continuer à réfléchir de leur côté avec les conférences de directeurs d'IUFM, de lettres et de sciences. Un risque important de précarisation des personnels enseignants Pour devenir enseignants avec titularisation dans la Fonction publique, il faudra réussir au concours et avoir un master 2. Au vu de la tendance à la suppression des postes de fonctionnaires et de la baisse du nombre de postes au concours, il y a fort à parier que l'on se retrouve avec de plus en plus de personnes formées aux « métiers de l'éducation » et détentrices d'un master mais qui n'ont pas le concours. Cette « main d'oeuvre » pourra alors venir gonfler les rangs de l'agence nationale de remplacement avec des contrats précaires... Une formation dégradée et inégale Lors des années de master, les périodes de stage sont réduites de manière drastique. Avant la réforme, le cumul des heures de stage pour les enseignants-stagiaires était d'environ 340 heures. La réforme ne prévoit pas plus de 108 heures pour les étudiants en master 2 (B.O. 31 du 27/08/09). De plus, comment les étudiants pourront-ils profiter pleinement de ces stages en préparant, parfois la même année, un master et un concours ? Comment envisager durant l'année de M2 que les étudiants puissent préparer le concours, se former au métier, à la recherche par le biais de l'écriture d'un mémoire, et se former professionnellement ? Cela relève du délire. Une formation post-concours est bien prévue mais à l'heure actuelle la réforme n'en précise ni le volume, ni les formateurs. Une solution pourrait être une formation initiale professionnelle rémunérée après le concours, avec un statut de fonctionnaire stagiaire, sous la responsabilité des IUFM, et une formation post-concours en alternance avec 1/3 du temps pour la prise en charge de classes en responsabilité, 2/3 pour l’analyse de pratique et les autres modes de formation. La LRU suppose l'autonomie financière des universités qui gèreront la masse salariale des personnels mais aussi les moyens en postes. Elles pourront donc faire des choix politiques et l'on peut craindre que l'éducation qui ne rapporte pas beaucoup ne soit pas une priorité pour les universités. De même, avec la LRU, chaque université peut mettre en place sa propre formation, son propre cursus et sa propre diplômation. Le risque de disparités dans la formation des enseignants est donc grand. Les problèmes posés par la « mastérisation » sont donc nombreux et lourds de conséquences. Cette réforme ne sera pas accompagnée d'une revalorisation pour tous puisqu'elle ne sera applicable qu'aux enseignants qui passeront le concours à partir de 2010. Cette réforme ne nous convient donc pas. D'autant plus que de trop nombreuses questions restent en suspens. Dans quelles conditions se déroulera l'année de formation post-concours ? Quel sera l'avenir des IUFM et de leurs personnels ? L'unité des formations sera-t-elle garantie ? Les moyens destinés à la formation des enseignants seront-ils préservés ? Quelle sera l'articulation entre concours et masters ? Dans quelles mesures le gouvernement va-t-il poursuivre sa route vers la précarisation du corps professoral ? Pour l'instant, nous n'en savons rien...
mra Posté(e) 3 janvier 2010 Posté(e) 3 janvier 2010 Eh ouais j'en suis malade: c'est la fin de la laïcité, je pèse mes mots Y'a déjà eu des posts mais tu résume bien les choses après à part en parler autour de soi et espérer la prise en main des choses par les lycéens et les parents d'élèves, je n'espère plus trop: les enseignants ne conçoivent pas cela comme un problème pour la majorité des cas
dhaiphi Posté(e) 3 janvier 2010 Posté(e) 3 janvier 2010 Eh ouais j'en suis malade: c'est la fin de la laïcité, je pèse mes mots Tu peux préciser le rapport qui existe entre la laïcité et l'absence de formation des maîtres.
Zarko Posté(e) 3 janvier 2010 Posté(e) 3 janvier 2010 Eh ouais j'en suis malade: c'est la fin de la laïcité, je pèse mes mots Tu peux préciser le rapport qui existe entre la laïcité et l'absence de formation des maîtres. Aucune, sauf que l'Etat n'a plus d'argent pour payer la formation des enseignants et que le Vatican en a encore beaucoup !
mra Posté(e) 3 janvier 2010 Posté(e) 3 janvier 2010 Waouh, c'est vaste: l'autre il me demande d'être claire à c't'heure ci Sauf que j'ai tendu le bâton pour me faire battre Peut-être le terme laïcité est trop précis et aurais-je du justement dire "égalité", j'espère que vous m'en excuserez Mais pour moi la laicité c'est l'égalité de traitement entre tous les citoyens, DONC si les gens n'ont pas eu de formation, l'enseignement dépendra des personnes, un peu de hasard et de poudre de perlimpimpin, et DONC pas d'égalité de traitement entre tous les citoyens ensuite être laïc,c'est ne pas de soumettre les affaires publiques à l’influence des clergés ou de partis qui servent leurs intérêts. Or diviser les enseignants, les empêcher d'avoir une identité commune, les empêcher de réfléchir ensemble, c'est servir les intérêts de l'Etat qui va plus encore faire gober tout et n'importe quoi, que ce soit dans les programmes, les méthodes pédagogiques, l'apprentissage de l'autonomie et du libre arbitre des jeunes, qui doivent se construire avec une liberté de conscience, de droits la laicité c'est s'occuper de chaque cas particulier dans un ensemble, et je ne vois pas comment un recrutement sans concours (ce qui est quand même bien prévu au final) serait e garant d'une justice et du respect de la différence de chacun je ne suis pas certaine d'être très claire, mais pour moi c'est la fin de l'école de Ferry, avec le respect de la différence, de la liberté, de l'égalité de chacun, enseignant comme élève tu vas avoir des gens qui ne seront plus formés de manière commune Passer à l'iufm (enfin la formation à laquelle j'ai eu droit), c'était aussise mettre d'accord sur des valeurs communes, une certaines éthique, et justement être au clair sur ce qu'est la laicité, le respect de chaque collègue, de chaque partenaire de travail (parents, copsy....) dans sa différence, dans l'unique but de permettre aux enfants de se construire je ne suis pas pour le corporatisme lorsque les gens, de fait n'ont plus leur liberté de pensée (comme Pagny), de réflexion personnelle Cependant il est tout de même important d'avoir une formation commune à tous pour permettre que chaque petit Français aie la chance d'avoir, où qu'il habite, quelle que soit sa différence, son handicap, sa normalité, son sexe, les opinions de ses parents ou leur origine, l'accès aux connaissances, à la formation, à la culture, la liberté de ton là ça va donner quoi? on ne pourra plus garantir du tout la même école partout en France puisque déjà ceux qui la feront vivre ne pouront plus la faire évoluer enfin bon pour moi de toutes façons l'heure est grave sur un plan éthique même si les IUFM c'était déjà plus le pied On va compter sur les enseignants en poste pour former les jeunes "sur le tas" Mais moi si j'ai toujours eu bcp de stagiaires avec plaisir car déjà ça m'intéresse toujours d'avoir des critiques sur ce que je fais sinon j'avance pas (et que les tagiaires avec leur regard neuf et leurs grilles critériées ben ils m'aidaient à m'améliorer), parce qu'on m'a aidée alors je le fais avec gratitude, ben malgré tout cela je suis incapable d'avoir un dialogue autre que celui d'un collègue ui discute avec un autre collègue je suis pas formatrice, conseillère péda, IEN, ou IMF ou enseignant chercheur ce n'est pas mon rôle du tout, et je plaind certains "stagiaires" PLC quand je vois avec qui ils se retrouvent pour "apprendre leur boulot" dans mon collège: ça va être beau chacun son rôle, moi j'ai pas les compétences pour former
mra Posté(e) 3 janvier 2010 Posté(e) 3 janvier 2010 Eh ouais j'en suis malade: c'est la fin de la laïcité, je pèse mes mots Tu peux préciser le rapport qui existe entre la laïcité et l'absence de formation des maîtres. Aucune, sauf que l'Etat n'a plus d'argent pour payer la formation des enseignants et que le Vatican en a encore beaucoup ! LOL, en effet les écoles privées ont de beaux jours devant elles Ceci dit je n'ai aucune honte à diriger un élève en CFA ou MFR si c'est ce dont il a besoin Les enseignants de primaire dans le privé que je connais ont eu une formation et j'ai déjà fait des projets communs avec une collègue de segpa privée, on avait fait du super taf (une nana brillantissime)
nonau Posté(e) 6 janvier 2010 Posté(e) 6 janvier 2010 Eh ouais j'en suis malade: c'est la fin de la laïcité, je pèse mes motsTu peux préciser le rapport qui existe entre la laïcité et l'absence de formation des maîtres. ]Aucune, sauf que l'Etat n'a plus d'argent pour payer la formation des enseignants et que le Vatican en a encore beaucoup ! LOL, en effet les écoles privées ont de beaux jours devant elles Ceci dit je n'ai aucune honte à diriger un élève en CFA ou MFR si c'est ce dont il a besoin Les enseignants de primaire dans le privé que je connais ont eu une formation et j'ai déjà fait des projets communs avec une collègue de segpa privée, on avait fait du super taf (une nana brillantissime) L'état n'a plus d'argent pour payer la formation de ses enseignants? Le Vatican en a beaucoup....? Mais qui paie les enseignants du privé sous contrat à 99 % catholique!?? Moi je verrai bien un transfert de cette dépense publique vers justement le Vatican! Je serai curieux de connaître la somme allouée par l'éducation nationale pour payer tous ces professeurs du privé catholique!
mra Posté(e) 11 janvier 2010 Posté(e) 11 janvier 2010 Eh ouais j'en suis malade: c'est la fin de la laïcité, je pèse mes motsTu peux préciser le rapport qui existe entre la laïcité et l'absence de formation des maîtres. ]Aucune, sauf que l'Etat n'a plus d'argent pour payer la formation des enseignants et que le Vatican en a encore beaucoup ! LOL, en effet les écoles privées ont de beaux jours devant elles Ceci dit je n'ai aucune honte à diriger un élève en CFA ou MFR si c'est ce dont il a besoin Les enseignants de primaire dans le privé que je connais ont eu une formation et j'ai déjà fait des projets communs avec une collègue de segpa privée, on avait fait du super taf (une nana brillantissime) L'état n'a plus d'argent pour payer la formation de ses enseignants? Le Vatican en a beaucoup....? Mais qui paie les enseignants du privé sous contrat à 99 % catholique!?? Moi je verrai bien un transfert de cette dépense publique vers justement le Vatican! Je serai curieux de connaître la somme allouée par l'éducation nationale pour payer tous ces professeurs du privé catholique! Luc Chatel veut mettre en place les "chèques éducation" en gros si j'ai bien compris, chaque parent aura un chèque correspondant à ce qui était donné aux écoles pour chaque élève, et ce sont les parents qui le donneront eux mêmes à l'école de leur choix: l'école consumériste... http://www.paperblog.fr/2528967/le-cheque-education-presentation-et-strategie-generale-pour-l-imposer/ http://ps-scpo.over-blog.com/article-loi-carle-le-cheque-education-qui-met-a-mal-l-enseignement-public--37406741.html
dhaiphi Posté(e) 11 janvier 2010 Posté(e) 11 janvier 2010 en gros si j'ai bien compris, chaque parent aura un chèque correspondant à ce qui était donné aux écoles pour chaque élève, et ce sont les parents qui le donneront eux mêmes à l'école de leur choix: l'école consumériste... Pourquoi la liberté de choix n'existerait-elle pas dans ce domaine ?
mra Posté(e) 11 janvier 2010 Posté(e) 11 janvier 2010 en gros si j'ai bien compris, chaque parent aura un chèque correspondant à ce qui était donné aux écoles pour chaque élève, et ce sont les parents qui le donneront eux mêmes à l'école de leur choix: l'école consumériste... Pourquoi la liberté de choix n'existerait-elle pas dans ce domaine ? je suis d'accord pour que les parents aient le choix: moi en tant que parent, si l'enseignante de ma fille continue à a détruire je la met en privé, je suis comme tout le monde Mais si tu ne donnes pas à toutes les écoles les mêmes moyens de fonctionner au départ, au moins déjà sur le plan financier, je vois pas comment tu peux exiger après la même qualité de travail de la part des enseignants! cela dépend déjà beaucoup de l'argent des municipalités dans le primaire... et l'argent y'en a besoin, je suis désolée Ensuite, imagine tu veux des cahiers dans ton école, des ordis portables...: école1: 54 élèves: besoin 54 école 2 234 élèves: besoin 234 Ben l'école 2 elle va avoir des prix sur ses cahiers (c'est la loi de l'ofre et la demande), donc elle va être favorisée Alors que si la commune commande en gros pour 288 tout le monde bénéficie du prix fait par le fournisseur Le plus drôle remarque c'est que si c'est comme cela (deux écoles de ma ville sur 5, l'école 1 en ville, la 2 la zep), ben la zep est favorisée non je rigole pour moi ce n'est pas équitable, chaque élève doit y trouver son compte je me fait des noeuds au cerveau, là: je vais faire comme la majorité de mes collègues et arrêter de me poser des questions et suivre le mouvement ça ira bcp mieux
namande Posté(e) 14 janvier 2010 Posté(e) 14 janvier 2010 L'état n'a plus d'argent pour payer la formation de ses enseignants? Le Vatican en a beaucoup....? Mais qui paie les enseignants du privé sous contrat à 99 % catholique!?? Moi je verrai bien un transfert de cette dépense publique vers justement le Vatican! Je serai curieux de connaître la somme allouée par l'éducation nationale pour payer tous ces professeurs du privé catholique! Je comprends pas bien cette réaction.
del-25-08-11 Posté(e) 15 janvier 2010 Posté(e) 15 janvier 2010 Je ne sais pas si cette question a déjà été posée (j'avoue avoir la flemme de tout relire le topic. Est-ce que la condition pour rentrer en Master 2 est d'être admissible aux écrits de septembre 2010? Ou cela est-il indépendant, et même si nous sommes non admissibles, on peut accéder au M2? Je parle de la M2 enseignement, car on peut toujours faire un autre master je pense (histoire par ex)
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