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Bonjour

J'ai dans ma classe (GS) 3 enfants d'origine turque scolairisés depuis la PS qui à ce stade ne comprennent toujours pas la plupart des consignes, ne parlent qu avec 2-3 mots, ne s'interessent pas aux histoires, dérangent la classe en parlant entre eux. Malgré l'aide individualisé les progrès sont extrèmement faibles ils oublient aussitôt ce qu'ils viennent d'apprendre. Il n'y a pas de rased. Auriez vous des conseils, des choses pratiques que je pourrais mettre en place?

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Bonjour

J'ai dans ma classe (GS) 3 enfants d'origine turque scolairisés depuis la PS qui à ce stade ne comprennent toujours pas la plupart des consignes, ne parlent qu avec 2-3 mots, ne s'interessent pas aux histoires, dérangent la classe en parlant entre eux. Malgré l'aide individualisé les progrès sont extrèmement faibles ils oublient aussitôt ce qu'ils viennent d'apprendre. Il n'y a pas de rased. Auriez vous des conseils, des choses pratiques que je pourrais mettre en place?

Mon meilleur conseil : ne pas te sentir coupable.

Ils ne veulent pas apprendre le français (ou plutôt leurs parents ne veulent pas qu'ils apprennent le français, car le problème est bien souvent là : à la maison il est INTERDIT de parler le français)... Ben, quoi que tu fasses, ils ne l'apprendront pas., RASED ou pas.

Maintenant, les situations de jeux (ou l'enfant n'est motivé que par la possibilité de gagner) marchent mieux que d'autres situations, enfin, je trouve (même si le réinvestissement ne suit pas toujours derrière). Sur ce site on trouve des situations pour travailler du vocabulaire (le jeu du lynx par exemple, à condition de faire un tri dans les images) et des structures langagières précises. Couplé avec ce livre, cela fait un certain nombre de situations possibles.

Et puis pour éviter leurs bavardages en turc, tu pourrais essayer de faire en sorte qu'ils soient séparés le plus souvent possible (du moins en classe). J'ai un petit groupe de 3 cousins-cousines et si je les laisse ensemble au regroupement, ils n'écoutent souvent rien et bricolent dans leur coin. Alors, la plupart du temps, je ne les laisse pas ensemble, ni d'ailleurs pendant les ateliers où ils sont toujours dans des groupes différents. En dehors de ces moments là, il leur reste plein d'occasions où ils peuvent être ensemble sans que cela dérange.

Sur ce site un peu de tout à propos des enfants non-francophones (avec un document sur la communauté turque). Je te laisse fouiller. On y trouve aussi un imagier franco-turc (le principe est de prêter cet imagier à la famille pour apprendre les mots en turc; l'enseignant se charge des mots en français... C'est plutôt un travail de petite section ou encore de moyenne section, mais bon).

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Bonjour

J'ai dans ma classe (GS) 3 enfants d'origine turque scolairisés depuis la PS qui à ce stade ne comprennent toujours pas la plupart des consignes, ne parlent qu avec 2-3 mots, ne s'interessent pas aux histoires, dérangent la classe en parlant entre eux. Malgré l'aide individualisé les progrès sont extrèmement faibles ils oublient aussitôt ce qu'ils viennent d'apprendre. Il n'y a pas de rased. Auriez vous des conseils, des choses pratiques que je pourrais mettre en place?

Mon meilleur conseil : ne pas te sentir coupable.

Ils ne veulent pas apprendre le français (ou plutôt leurs parents ne veulent pas qu'ils apprennent le français, car le problème est bien souvent là : à la maison il est INTERDIT de parler le français)... Ben, quoi que tu fasses, ils ne l'apprendront pas., RASED ou pas.

Maintenant, les situations de jeux (ou l'enfant n'est motivé que par la possibilité de gagner) marchent mieux que d'autres situations, enfin, je trouve. Sur ce site on trouve des situations pour travailler du vocabulaire (le jeu du lynx par exemple, à condition de faire un tri dans les images) et des structures langagières précises. Couplé avec ce livre, cela fait un certain nombre de situations possibles.

Et puis pour éviter leurs bavardages en turc, tu pourrais essayer de faire en sorte qu'ils soient séparés le plus souvent possible (du moins en classe). J'ai un petit groupe de 3 cousins-cousines et si je les laisse ensemble au regroupement, ils n'écoutent souvent rien et bricolent dans leur coin. Alors, la plupart du temps, je ne les laisse pas ensemble, ni d'ailleurs pendant les ateliers où ils sont toujours dans des groupes différents. En dehors de ces moments là, il leur reste plein d'occasions où ils peuvent être ensemble sans que cela dérange.

En les séparant au maximum, il me semble que ca va aussi les forcer à parler un peu plus, à s'intéresser à la langue et à ce qui se passe autour d'eaux, parce que là ils sont à trois, se soutiennent mutuellement et ne voient pas le plus de parler français (pour se faire d'autres petits copains par exemple) parce qu'ils se suffisent à eux-mêmes (un peu comme les jumeaux exclusifs)...

NB: Par contre, je trouve un peu fort le mot "interdit", ca ressemble beaucoup à des préjugés, je trouve...Tout simplement, parce que parfois les parents d'origine étrangère ne se rendent pas forcément compte de l'importance que représente l'apprentissage de la langue du pays et qu'il est plus facile pour eux de parler dans leur langue d'orgine. Comme nous, si nous étions à l'étranger, je pense qu'on parlerait plus facilement français à la maison... Non ? bien sûr, nous penserions à leur parler dans la langue du pays pour faciliter l'intégration mais peut-être que les parents sont aussi en apprentissage !

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En les séparant au maximum, il me semble que ca va aussi les forcer à parler un peu plus, à s'intéresser à la langue et à ce qui se passe autour d'eaux, parce que là ils sont à trois, se soutiennent mutuellement et ne voient pas le plus de parler français (pour se faire d'autres petits copains par exemple) parce qu'ils se suffisent à eux-mêmes (un peu comme les jumeaux exclusifs)...

S'ils n'étaient que 3... Ils sont 8 à parler exclusivement le turc et habitent souvent le même quartier (ils se connaissent donc). Pas facile d'arriver à tous les séparer !

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NB: Par contre, je trouve un peu fort le mot "interdit", ca ressemble beaucoup à des préjugés, je trouve...Tout simplement, parce que parfois les parents d'origine étrangère ne se rendent pas forcément compte de l'importance que représente l'apprentissage de la langue du pays et qu'il est plus facile pour eux de parler dans leur langue d'orgine. Comme nous, si nous étions à l'étranger, je pense qu'on parlerait plus facilement français à la maison... Non ? bien sûr, nous penserions à leur parler dans la langue du pays pour faciliter l'intégration mais peut-être que les parents sont aussi en apprentissage !

Il est peut être fort, mais c'est bien le mot qu'il faut employer. Dans la communauté turque que je cotoie, un des parents est souvent déjà né en France, a fait toute sa scolarité en France et parle le français. C'est l'autre parent qui vient généralement d'arriver... Donc on parle le turc à la maison pour que ce parent ne soit pas écarté des dialogues et aussi parce que, plus que d'autres communautés, la transmission de la langue d'origine est essentielle à leurs yeux.

Nous avons des enfants qui ne parlent et ne comprennent que le turc à leur arrivée à l'école maternelle pourtant ils ont des frères ou des soeurs à l'élémentaire et qui parlent donc assez couramment le français.

Je ne fais qu'émettre un constat (nous parlons avec les parents et ils nous disent bien que la priorité c'est que leurs enfants parlent bien le turc et que le reste c'est bien moins important), je n'ai aucun ressentiment par rapport à cela (après tout, ils font ce qu'ils veulent avec leurs enfants) mais j'ai bien compris qu'il est inutile de me désespérer devant le peu de progrès de certains (j'essaye cependant de faire de mon mieux).

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Moi aussi j'ai un élève turc qui est scolarisé depuis la PS (maintenant MS) et qui ressemble traits pour traits à ce que tu décris: non compréhension des consignes, relations difficiles aux autres, n'écoute pas les histoires....

Cette année ,il est pris en charge par le CAMSP (ortho, psycho et instit..), on verra.

Le papa parle un peu français mais la maman pas du tout, nous communiquons par papier.

Bon courage

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Je suis d'accord avec Natachalala. Dans le quartier où j'enseigne, il y a une importante communauté turque. Dans beaucoup de familles un des deux parents parle français, l'autre pas du tout (et d'ailleurs ne souhaite même pas apprendre dans la plupart des cas). C'est assez frustrant de ne pas arriver à faire progresser ces enfants, mais après en avoir discuté avec la psychologue, ces enfants s'INTERDISENT eux-même d'apprendre le français, parce qu'ils ne veulent pas "trahir" le parent qui ne parle pas français.

C'est compliqué à gérer... J'ai à peu près 75% d'enfants ayant des familles d'origine turque, mais heureusement seulement 2 qui sont dans ce cas de figure de refus d'apprendre (les autres ont souvent leurs 2 parents qui sont déjà nés en France, donc qui parlent français). Ma collègue de GS en a au moins 5 (scolarisés de puis 3 ou 4 ans).

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Effectivement c'est très frustrant, je me sens totalement démunie... C'est le même cas un des 2 parents parle français j'avais donc déjà donné des albums traduits sans résultat... Ils sont séparés dans les ateliers, au coin regroupement mais continuent à déranger soit en communiquant à travers la salle soit en chantonnant ou en appelant " maikresse mouchoir " Ils ne semblent pas s'interesser au travail scolaire même sous forme de jeu leur attention est extrèmement limitée.

Comment envisager le passage en cp?

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NB: Par contre, je trouve un peu fort le mot "interdit", ca ressemble beaucoup à des préjugés, je trouve...Tout simplement, parce que parfois les parents d'origine étrangère ne se rendent pas forcément compte de l'importance que représente l'apprentissage de la langue du pays et qu'il est plus facile pour eux de parler dans leur langue d'orgine. Comme nous, si nous étions à l'étranger, je pense qu'on parlerait plus facilement français à la maison... Non ? bien sûr, nous penserions à leur parler dans la langue du pays pour faciliter l'intégration mais peut-être que les parents sont aussi en apprentissage !

Il est peut être fort, mais c'est bien le mot qu'il faut employer. Dans la communauté turque que je cotoie, un des parents est souvent déjà né en France, a fait toute sa scolarité en France et parle le français. C'est l'autre parent qui vient généralement d'arriver... Donc on parle le turc à la maison pour que ce parent ne soit pas écarté des dialogues et aussi parce que, plus que d'autres communautés, la transmission de la langue d'origine est essentielle à leurs yeux.

Nous avons des enfants qui ne parlent et ne comprennent que le turc à leur arrivée à l'école maternelle pourtant ils ont des frères ou des soeurs à l'élémentaire et qui parlent donc assez couramment le français.

Je ne fais qu'émettre un constat (nous parlons avec les parents et ils nous disent bien que la priorité c'est que leurs enfants parlent bien le turc et que le reste c'est bien moins important), je n'ai aucun ressentiment par rapport à cela (après tout, ils font ce qu'ils veulent avec leurs enfants) mais j'ai bien compris qu'il est inutile de me désespérer devant le peu de progrès de certains (j'essaye cependant de faire de mon mieux).

On est bien d'accord, ils ne voient pas forcément qu'apprendre la langue française est important mais c'était le mot "interdit" qui m'a choquée, comme s'ils étaient contre le fait que leurs enfants apprennent le français :) Et je suis sûre que même s'ils veulent transmettre le turc à leurs enfants - ce qui est tout à fait légitime - ils ne sont pas contre l'idée que leurs enfants parlent français...d'où mon intervention :)

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On est bien d'accord, ils ne voient pas forcément qu'apprendre la langue française est important mais c'était le mot "interdit" qui m'a choquée, comme s'ils étaient contre le fait que leurs enfants apprennent le français :) Et je suis sûre que même s'ils veulent transmettre le turc à leurs enfants - ce qui est tout à fait légitime - ils ne sont pas contre l'idée que leurs enfants parlent français...d'où mon intervention :)

Je n'ai jamais dit que les familles sont contre le fait qu'ils apprennent le français (quoi que, j'ai bien une anecdote à ce sujet à raconter, mais passons...) mais j'ai dit qu'il était INTERDIT de parler français à la maison (c'est pas moi qui l'invente, ce sont les enfants plus grands qui le racontent). Bien sûr, cela n'est pas forcément inscrit ou dit quelque part, mais c'est ce que les enfants ressentent, ce que Calia appelle "S'INTERDIRE". On le sait bien, des gros yeux, un langage corporel peuvent parler tout autant que des mots. Les familles peuvent faire aussi tout simplement comme nous le faisons, répondre dans l'autre langue pour faire comprendre qu' "ici" c'est la langue qu'on parle (nous le faisons aussi parce que nous sommes dans l'incapacité de répondre en turc).

Cela dit, j'étais effectivement un peu excessive ce matin (trop de café? réponse trop rapide ? ou trop agacée de voir certains enfants, pourtant brillants, se retrouver en difficulté au CP alors qu'on a tout fait pour que cela n'arrive pas ?), en mettant toute la communauté turque dans le même sac et je m'en excuse. Car il y a bien des cas différents : déjà géographiques, car c'est en Moselle (là où je travaille) que l'on trouve la communauté turque la plus attachée à sa langue; puis des familles différentes puis des enfants différents...

Nous avons environ 1/3 d'enfants turcophones, nés en France, en moyenne dans nos classes. Sur mes 8 turcophones, seul 2 élèves essayent de communiquer en français (des mots, des mots-phrases).

Et puis j'ai un petit algérien, débarqué en août sans avoir aucune base de français (sa mère suit les cours d'alphabétisation) qui a dit l'autre jour : moi, je veux un mouchoir...

Alors, oui, parfois, je suis agacée malgré moi. Mais tu avais raison de ne pas me laisser faire.

Effectivement c'est très frustrant, je me sens totalement démunie... C'est le même cas un des 2 parents parle français j'avais donc déjà donné des albums traduits sans résultat... Ils sont séparés dans les ateliers, au coin regroupement mais continuent à déranger soit en communiquant à travers la salle soit en chantonnant ou en appelant " maikresse mouchoir " Ils ne semblent pas s'interesser au travail scolaire même sous forme de jeu leur attention est extrèmement limitée.

Comment envisager le passage en cp?

Le problème ne me semble pas relever de la langue (même si, je le dis aussi parfois, comment comprendre le sens d'une activité si on ne comprend pas la langue) car j'ai des enfants turcophones qui ne se comportent pas ainsi, bien au contraire et j'ai des enfants francophones qui peuvent se comporter ainsi...

Posté(e)

Et je suis sûre que même s'ils veulent transmettre le turc à leurs enfants - ce qui est tout à fait légitime - ils ne sont pas contre l'idée que leurs enfants parlent français...d'où mon intervention :)

Il serait surtout bon qu'ils soient pour. :mad:

  • 9 mois plus tard...
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Pour ma part j'ai 3 petits anglais dans une petite classe trois niveaux (PS à GS), 2 PS et 1 MS, et il n'est pas évident de les afire parler non plus... L'un est assez discret et parle très bas et n'intervient que peu, l'autre semblait atteint de mutisme sélectif même s'il commence à parler -en anglais seulement, à part "merci" et "bonjour" qu'il sait dire en français)- et son petit frère ne parle qu'anglais et ne réagoit pa ssi je parle français...

Du coup les lectures ou rituels en français les intéressent très peu car leur demandent plus d'efforts et ça dérange aussi pas mal car ils veulent jouer ou dissipent les autres...

Comme je suis bilingue, il est difficile de trouver la frontière entre ne pas parler anglais du tout -pour les obliger à parler français-, et profiter de mon aisance dans la langue pour me faire comprendre -notamment les consigne, ou pour les rassurer/consoler quand il y a un chagrin ou un bobo...

Par exemple, mon plus petit ne fera aucun apprentissage mathématique si je lui parle en français car il ne comprendra pas les consignes, mais si je les lui donne en anglais, il saura les appliquere et progresser... dilemne...

Par contre c'est une chnce énorme pour les enfants français, car du coup ils s'intéressent à la langue anglaise. J'essaie d'en faire un atout, les français sont ravis d'apprendre un peu d'anglais, et je sais que ça met les anglais plus en confiance -donc j'espère, les rend plus aptes à communiquer vraiment avec leurs camarades, donc en français car le vocabulaire anglophone de la classe reste très limité !!

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