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Posté(e)

Bonjour,

Je suis TRS ASH et je travaille deux demi journées dans un itep (4 groupes différents, une journée en UPI, une journée dans un autre Itep et une journée en clis.

Dans l'établissement où je travaille deux demi journées, le lundi c'est un peu la cata! J'ai deux groupes de 17 ans qui restent chacun une heure et demi avec moi. J'ai essayé de les emmener en classe et là c'était l'affrontement, les provocations entre eux et surtout avec moi!

Je les ai amenés il y a quelques temps à rédiger leur CV. Ils ont manifesté un "petit" intérêt alors nous sommes allés en salle informatique pour le taper. Depuis, les groupes ont un peu changé, les CV ne sont pas terminés car en fait, dès que j'arrive ils veulent systématiquement aller en salle info en disant qu'ils vont taper le CV, puis finalement ils finissent toujours par jouer à des jeux en ligne. Je sais très bien qu'un retour en classe serait hyper difficile et que ça se retournerait contre moi (et je suis déjà au bord de la démission) mais à la fois j'ai vraiment honte de monopoliser la salle info et de les laisser jouer, je me sens hyper mal....

J'ai pensé à leur faire faire des exercices de CFG en ligne mais je crains qu'ils ne fassent rien, comme pour le CV!

Je voulais connaître votre avis à ce sujet merci ;)

Posté(e)

C'est vrai que c'est le seul moment où ils sont plus ou moins corrects avec moi et entre eux quand ils sont libres en salle info...

Posté(e)

j'ai vraiment honte de monopoliser la salle info et de les laisser jouer, je me sens hyper mal....

Tu n'as pas de honte à ressentir, tu sauves ta santé avant tout (mentale et physique).

Si on te demandait des comptes sur l'utilisation de la salle, tu déballes tout ce que tu viens d'exposer.

L'ITEP, c'est l'anti-chambre de la prison pas un lieu d'enseignement.

J'espère que tu pourras obtenir un poste normal et reprendre confiance en tes capacités d'enseigner.

Bon courage, sincèrement. :wub:

Posté(e)

Bonsoir,

Je ne suis en ITEP que depuis septembre (et n'ai pas l'intention de prolonger cette expérience l'an prochain, en tous cas pas dans ce département, dont c'est le seul ITEP).

Donc je n'ai à la fois qu'une toute petite expérience, et en même temps je ne suis pas encore usée par celle-ci. Je n'ai aucune recette, juste des 'possibles'.

Tout d'abord, là où je travaille, ce n'est pas l'anti-chambre de la prison. On s'orienterait plus vers le sanitaire (hôpital psy), et c'est d'ailleurs la tendance qui se profile pour les années futures un peu partout.

Ensuite, SI, l'itep peut être un lieu d'enseignement (j'ai eu de très rares mais grands moments de bonheur professionnel cette année). Mais pour cela, il faut tellement de conditions (une équipe pluridisciplinaire soudée, à peu près fixe chaque année et qui bosse pour les enfants, une direction présente, des projets porteurs et une dynamique...) que c'est pour cela que peu d'Itep y parviennent (sur les 4 que je connais, un seul fonctionne correctement, et ce n'est pas celui où je bosse).

Je travaille avec les 'petits' (dans ma classe : 8-12 ans), donc tout n'est pas transposable, mais...

Avec certains, je marche à la carotte. J'ai 2 ordis dans la classe, mais avec session à mot de passe (ils ne peuvent l'utiliser sans mon accord, puisque je suis seule détentrice du code). Je prévois 1 seule activité par 1/4 de journée pour les moins motivés, et ils n'ont accès à l'ordi que si c'est fait.

J'ai aussi (plutôt ma collègue, mais elle prête...) beaucoup de jeux de société sympas à visée éducative ('Rallye' pour le calcul mental...) ; ça marche bien avec certains, surtout ceux qui aiment me battre.

On travaille également (les 3 classes des 'petits') sur les châteaux forts, avec un projet de sortie, de construction de catapulte... Ce projet est censé donner une cohérence au groupe, un projet commun pour des enfants qui ne se supportent pas (ni les autres ni eux-mêmes), et une cohérence aux apprentissages.

Le collègue qui a les 12-16ans ne les prend que par tout petits groupes, voire en individuel. D'ailleurs, ils ne vont en classe que s'ils le veulent, même s'il relance tous les jours ceux qui refusent.

Voilà ce qui me vient à l'idée.

Je ne veux pas donner de leçon, parce qu'on est dans le même bateau, que la violence, je la subis aussi tous les jours et qu'il y des jours où je pleure dans ma voiture, tellement la journée a été tendue.

Mais je crois quand même qu'il est possible de faire de belles choses avec ces enfants. Et puis de toutes façons, il faut bien tenir jusqu'en juillet (enfin sauf si...), alors tant que j'y serai, je ferai de mon mieux et suis preneuse moi aussi de tout nouvel axe de travail.

Bon courage

Posté(e)

Merci pour vos réponses!

Là où je suis c'est plutôt l'anti-chambre de la prison effectivement, il y a très très peu d'élèves à profil "hôpital psy"... Dans L'itep où je travaille toute la journée, les élèves bossent un peu puis temps libre (y a pas internet) mais pour l'itep où je travaille par demi-journée, impossible de travailler avec les groupes de grands. Pas de projet puisque je les vois 1h30 par semaine et que les projets d'équipe sont super mais uniquement le vendredi (c'est la règle). Ils sont démotivés (sinon ils ne seraient pas en itep) et n'acceptent de rester en classe que s'ils vont sur l'ordi écouter du rap!

Et j'avoue que parfois, lasse, j'ai plus envie de capituler pour me préserver.

J'ai pensé à leur faire travailler le CFG en ligne mais bon...

Je ne sais pas trop...

Posté(e)

Si l'ordi est la seule motivation, axe au moins une partie de ton boulot dessus.

Que ce soit le CFG, leur faire écrire un texte de rap ou présenter leur rappeur préféré, tout peut être bon à prendre.

Allez, les prochaines vacances ne sont pas dans si longtemps, et ensuite ce sera la dernière ligne droite !

Posté(e)

Bonsoir,

Je ne suis en ITEP que depuis septembre (et n'ai pas l'intention de prolonger cette expérience l'an prochain, en tous cas pas dans ce département, dont c'est le seul ITEP).

Donc je n'ai à la fois qu'une toute petite expérience, et en même temps je ne suis pas encore usée par celle-ci. Je n'ai aucune recette, juste des 'possibles'.

Tout d'abord, là où je travaille, ce n'est pas l'anti-chambre de la prison. On s'orienterait plus vers le sanitaire (hôpital psy), et c'est d'ailleurs la tendance qui se profile pour les années futures un peu partout.

Ensuite, SI, l'itep peut être un lieu d'enseignement (j'ai eu de très rares mais grands moments de bonheur professionnel cette année). Mais pour cela, il faut tellement de conditions (une équipe pluridisciplinaire soudée, à peu près fixe chaque année et qui bosse pour les enfants, une direction présente, des projets porteurs et une dynamique...) que c'est pour cela que peu d'Itep y parviennent (sur les 4 que je connais, un seul fonctionne correctement, et ce n'est pas celui où je bosse).

Je travaille avec les 'petits' (dans ma classe : 8-12 ans), donc tout n'est pas transposable, mais...

Avec certains, je marche à la carotte. J'ai 2 ordis dans la classe, mais avec session à mot de passe (ils ne peuvent l'utiliser sans mon accord, puisque je suis seule détentrice du code). Je prévois 1 seule activité par 1/4 de journée pour les moins motivés, et ils n'ont accès à l'ordi que si c'est fait.

J'ai aussi (plutôt ma collègue, mais elle prête...) beaucoup de jeux de société sympas à visée éducative ('Rallye' pour le calcul mental...) ; ça marche bien avec certains, surtout ceux qui aiment me battre.

On travaille également (les 3 classes des 'petits') sur les châteaux forts, avec un projet de sortie, de construction de catapulte... Ce projet est censé donner une cohérence au groupe, un projet commun pour des enfants qui ne se supportent pas (ni les autres ni eux-mêmes), et une cohérence aux apprentissages.

Le collègue qui a les 12-16ans ne les prend que par tout petits groupes, voire en individuel. D'ailleurs, ils ne vont en classe que s'ils le veulent, même s'il relance tous les jours ceux qui refusent.

Voilà ce qui me vient à l'idée.

Je ne veux pas donner de leçon, parce qu'on est dans le même bateau, que la violence, je la subis aussi tous les jours et qu'il y des jours où je pleure dans ma voiture, tellement la journée a été tendue.

Mais je crois quand même qu'il est possible de faire de belles choses avec ces enfants. Et puis de toutes façons, il faut bien tenir jusqu'en juillet (enfin sauf si...), alors tant que j'y serai, je ferai de mon mieux et suis preneuse moi aussi de tout nouvel axe de travail.

Bon courage

En itep depuis septembre aussi et du même avis! On peut enseigner et ce n'est pas l'anti chambre de la prison...

Cela dit, difficile de mettre en place des choses à raison d'1H30 / sem....

Si l'informatique marche, pourquoi ne pas continuer en ce sens? Ils peuvent travailler sur un projet (création livre numérique, film, diaporama, etc...) que tu mets en place avec eux puis accéder aux jeux à l'issue...

Faire passer le CFG semble plus complexe et risque de les "agresser"...

Il faut s'appuyer sur "le canal" qui marche (j'entends par là on ne va travailler, par exemple, l'oral avec un sourd... ds ce cas c'est pareil) mais le plus dur c'est de trouver le canal avec certains élèves d'ITEP... patience et observation!

J'en fais également "les frais" tous les jours ;-)

Bon courage

Posté(e)

[

L'ITEP, c'est l'anti-chambre de la prison pas un lieu d'enseignement.

Bon, c'est faux évidemment.

Malgré tout, ce public est sans doute celui qui résiste le mieux à toute tentative d'enseignement, et tu n'y es pour rien.

Posté(e)

et leur couper internet en les faisant bosser sur les PC, ce serait la révolution ? Et internet pourrait-être la carotte ?

Posté(e)

Malgré tout, ce public est sans doute celui qui résiste le mieux à toute tentative d'enseignement, et tu n'y es pour rien.

La résistance à la dictature ou encore la résistance aux antibiotiques je connaissais mais la résistance à l'enseignement, j'avoue que c'est pour moi un concept nouveau.

Quoique le combat pourrait être pour ces nouveaux résistants rapidement gagné en quittant les établissements qui à leur grand désespoir essayaient de leur en dispenser quelques bribes.

Posté(e)

Refléchis, c'est très simple comme idée. C'est une résistance, un mécanisme défensif face à un objet considéré comme intrusif, hostile, toxique. C'est bien souvent la seule alternative à l'implosion psychique.

Posté(e)

travaillant en ITEP (avec des moins de 13 ans), je pense surtout qu'à un moment donné il faut dire stop!

si après beaucoup de tentatives, ils ne veulent rien faire, il faut baisser leur scolarité. Ca ne sert à rien de s'acharner, certains jouissent totalement de nous voir nous échiner à essayer plein de choses avec eux et de refuser en fichant en l'air tout ce qu'on propose.

Ca demande aussi à ce que les éducs s'ouvrent à une vision (parfois nouvelle dans leur établissement) : pour rentrer dans les apprentissages il faut avoir un minimum d'envie, on ne peut accepter en classe des enfants qui font n'importe quoi et refuse tout travail.

quant à moi, j'ai de vrais moments d'apprentissages, ça dépend des jours. On a de + en + de psychotiques profonds, de TED... malheureusement oui, pour certains ados, il est clair que la prochaine case sera la prison mais ce n'est pas pour ça qu'on ne doit rien tenter !

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