Kikie Posté(e) 9 mars 2010 Posté(e) 9 mars 2010 Je fais aussi partie de ceux qui tentent de différencier au mieux dans leur classe, sans y laisser leur santé (enfin, pour le moment !). J'ai eu à me poser la question dès mon entrée dans le métier car j'ai fait 4 années de double-niveau en cycle 2 et 3. Pour moi, la différenciation est vraiment le coeur de notre métier, mais je regertte que l'on ne nous donne pas les moyens de la faire de de bonnes conditions (enseignants surnuméraires, classes à faibles effectifs, véritable travail d'équipe au sein d'une école et une réelle coopération...). Alors si on n'a pas tout ça, doit-on pour autant tout abandonner ? Je ne le pense pas. Je fais donc comme je peux, et voilà comment ça se traduit dans ma classe : - Des groupes de besoin en lecture et en production écrite : l'objectif n'est pas forcément le même pour tous étant donné que chez mes CE1, certains peuvent comprendre ce qu'ils lisent (on va donc plus loin dans la compréhension) alors que d'autres ont encore du mal à déchiffrer (je vise donc en priorité la lecture !). Parfois l'objectif est le même mais les tâches diffèrent (rédiger la réponse pour les uns, la cocher pour les autres). Je passe aussi plus de temps avec le groupe qui a le plus de besoins, tout en allant voir et étayer les autres groupes. - Une "table des besoins" au fond de la classe à laquelle je m'installe lors des exos d'entraînement ou d'application (en maths, grammaire, conjugaison...). J'y corrige parfois mes cahiers (= gain de temps pour moi par la suite !) et les élèves qui ont besoin d'une aide viennent me voir. Je vais quand même ma balader de temps en temps pour voir ce qui est fait car tous les élèves n'osent pas se déplacer (ou bien n'en voient pas l'intérêt ), et je pointe ci ou là des erreurs. - Des activités à faire en autonomie et ne me rajoutant pas des tonnes de correction : fabrication d'un petit livre papier + informatique, copie d'une poésie et illustration, lecture au coin bibliothèque, préparation d'un exposé sous forme d'affiche... - Des ateliers de remédiation (si, si ) qui s'organisent comme suit : lorsque je repère un petit groupe d'élèves qui a fait beaucoup d'erreurs dans le fichier ou le cahier du jour, je les prends avec moi à la "table des besoins" pour revoir avec UN exercice illustrant bien la notion en cours. J'y passe 20 minutes maxi et les autres font un autre exercice, voir deux pour les plus rapides. Bref, je crois beaucoup à la différenciation mais à NOTRE niveau (je ne suis pas maîtresse spécialisée, je ne remplace pas le RASED ni les autres structures dédiées aux difficultés spécifiques). Je fais ce que je peux avec ce que j'ai. L'essentiel est de le faire parce 1° c'est possible dans ta classe et 2° tu as la volonté de le faire pour tes élèves et pas pour ton IEN.
helenel Posté(e) 9 mars 2010 Posté(e) 9 mars 2010 - Et une piste de différenciation qui n'en est pas une mais qui a été la réponse de mon IEN lorsque je lui ai demandé comment on pouvait différencier dans un double voire triple niveau : les ateliers de remédiation, bref, un temps dans la semaine où tu prends "simplement" plus de temps pour ceux qui en ont besoin sur les notions travaillées pendant la semaine. Et que font les autres pendant ce temps-là ? Cécile C'est le temps des ateliers de lecture (je lis je comprends, rallye lecture, "gym" de l'oeil), voire depuis l'arrivée de l'ENR, saisie sur info des textes produits en rédaction.
Helvète Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 Je fais aussi partie de ceux qui tentent de différencier au mieux dans leur classe, sans y laisser leur santé (enfin, pour le moment !). J'ai eu à me poser la question dès mon entrée dans le métier car j'ai fait 4 années de double-niveau en cycle 2 et 3. Pour moi, la différenciation est vraiment le coeur de notre métier, mais je regertte que l'on ne nous donne pas les moyens de la faire de de bonnes conditions (enseignants surnuméraires, classes à faibles effectifs, véritable travail d'équipe au sein d'une école et une réelle coopération...). Alors si on n'a pas tout ça, doit-on pour autant tout abandonner ? Je ne le pense pas. Je fais donc comme je peux, et voilà comment ça se traduit dans ma classe : - Des groupes de besoin en lecture et en production écrite : l'objectif n'est pas forcément le même pour tous étant donné que chez mes CE1, certains peuvent comprendre ce qu'ils lisent (on va donc plus loin dans la compréhension) alors que d'autres ont encore du mal à déchiffrer (je vise donc en priorité la lecture !). Parfois l'objectif est le même mais les tâches diffèrent (rédiger la réponse pour les uns, la cocher pour les autres). Je passe aussi plus de temps avec le groupe qui a le plus de besoins, tout en allant voir et étayer les autres groupes. - Une "table des besoins" au fond de la classe à laquelle je m'installe lors des exos d'entraînement ou d'application (en maths, grammaire, conjugaison...). J'y corrige parfois mes cahiers (= gain de temps pour moi par la suite !) et les élèves qui ont besoin d'une aide viennent me voir. Je vais quand même ma balader de temps en temps pour voir ce qui est fait car tous les élèves n'osent pas se déplacer (ou bien n'en voient pas l'intérêt ), et je pointe ci ou là des erreurs. - Des activités à faire en autonomie et ne me rajoutant pas des tonnes de correction : fabrication d'un petit livre papier + informatique, copie d'une poésie et illustration, lecture au coin bibliothèque, préparation d'un exposé sous forme d'affiche... - Des ateliers de remédiation (si, si ) qui s'organisent comme suit : lorsque je repère un petit groupe d'élèves qui a fait beaucoup d'erreurs dans le fichier ou le cahier du jour, je les prends avec moi à la "table des besoins" pour revoir avec UN exercice illustrant bien la notion en cours. J'y passe 20 minutes maxi et les autres font un autre exercice, voir deux pour les plus rapides. Bref, je crois beaucoup à la différenciation mais à NOTRE niveau (je ne suis pas maîtresse spécialisée, je ne remplace pas le RASED ni les autres structures dédiées aux difficultés spécifiques). Je fais ce que je peux avec ce que j'ai. L'essentiel est de le faire parce 1° c'est possible dans ta classe et 2° tu as la volonté de le faire pour tes élèves et pas pour ton IEN. Intéressant exposé sur la différenciation et sa mise en œuvre pratique : comme quoi, cela est possible... L'expérience d'une classe à plusieurs cours est très enrichissante pour oser se lancer. Après quelques probables semaines d'inconfort pédagogique (la fameuse remise en cause des routines et de la facilité, démarche que le maître sollicite beaucoup pour certains élèves...), on peut objectivement mesurer les aspects positifs et négatifs du dispositif et argumenter. Bonne chance (si si) et bon courage (là c'est toi à 100%) pour le CAFIPEMF (mais quel avenir pour les PEMF français ?).
Cile Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 C'est bien là le problème ... re donner des exos sur des notions déjà acquises ? faire d'autres exos qu'il faudra corriger et revoir si pas toujours bons ? Et comment avancer le programme en plus ? C'est exactement les questions que je me pose et qui me font douter de la possibilité de mettre en place ces fameux ateliers : c'est sûrement super, oui mais quand ? On court déjà sans arrêt après le temps, alors... Cécile
myosotis11 Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 Je différencie les fiches de lecture en autonomie, je sélectionne des exercices à faire sur le fichier de maths, et je prépare des exercices directement sur le cahier du jour pour les plus faibles. Ex : pendant que les autres ont un exercice classique de conjugaison, les faibles doivent faire comme le modèle : Je lave -> Nous lavons Je pleure.-> Nous ……… Mais j’ai renoncé à faire atteindre les objectifs de fin de CE1 aux deux plus faibles, quand ils me répondent encore à cette période de l’année, à la question : « Qu’est-ce que c’est, une dizaine ? » « Une unité !! ». Ils écoutent la partie orale des leçons, ils ont leur leçon dans leur fichier. Mais depuis le début de l’année, on travaille tous les jours sur le programme de CP en maths, et encore j’ai l’impression que les CP les ont doublés.
Helvète Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 Je différencie les fiches de lecture en autonomie, je sélectionne des exercices à faire sur le fichier de maths, et je prépare des exercices directement sur le cahier du jour pour les plus faibles. Ex : pendant que les autres ont un exercice classique de conjugaison, les faibles doivent faire comme le modèle : Je lave -> Nous lavons Je pleure.-> Nous ……… Mais j’ai renoncé à faire atteindre les objectifs de fin de CE1 aux deux plus faibles, quand ils me répondent encore à cette période de l’année, à la question : « Qu’est-ce que c’est, une dizaine ? » « Une unité !! ». Ils écoutent la partie orale des leçons, ils ont leur leçon dans leur fichier. Mais depuis le début de l’année, on travaille tous les jours sur le programme de CP en maths, et encore j’ai l’impression que les CP les ont doublés. C'est fort possible mais cela n'a rien d'étonnant... Il n'y a que l'imaginaire élitiste et égalitariste à la fois (mais oui, les deux coexistent!) pour supposer que tous les enfants du même âge peuvent apprendre les mêmes notions à la même allure, et que le talent du maître conjugué à sa dextérité en différenciation vont gommer en quelques mois les écarts. Des essais oui, des miracles, jamais! Et sur ce point-là je n'irai pas "contre" notre ami Dhaiphi que je lis toujours avec intérêt.
stefdde Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 va faire un tour sur le post de la PMEV, là la diférenciation est au coeur de l'apprentissage. Pour ma part, je n'imagine même plus comment on peut enseigner sans différencier. J'ai une classe de CE2 avec27 élèves donc un effectif honorable. J'ai mis en place plusieurs choses. 1/ un plan de travail avec des objectifs clairement énoncés, 3 niveaux de difficultés par objectif, 2 de ces exercices sont autocorrectifs ( le gain de temps est le maître mot de la différenciation, on ne peut pas ralonger le temps alors il faut penser son temps en terme de rentabilité, suis-je plus utile à corriger des exercices d'entrainement ou à prendre un groupe en remédiation?) chaque plan est donné pour des périodes de 2 à 3 semaines, les plus faibles s'en tiennent au niveau 1, les moyens au niveau 2, les meilleurs au niveau 3. les évaluation s'inscrivent dans ce plan, lorqu'un élève se sent prêt pour s'évaluer pour une compétence, il vient me demander l'évaluation, ce qui me permet de revenir sur la notion lorsqu'elle n'est pas acquise, mais c'est rare, quand ils se sentent prêt c'est souvent le cas. 2/ le travail coopératif: au tableau, il y a une affiche, j'ai besoin d'aide/ je peux aider, les élèves en difficultés sur un exercice s'inscrivent, ceux qui veulent les aider s'inscrivent à leur tour, différenciation par excellence, ceux en difficultés doivent pointer la notion à retravailler, les meilleurs acquièrent un degré de plus dans la compétence, savoir expliquer à un tiers leur permet d'être encore plus au clair avec eux-même, tout le monde y gagne, y compris moi, toujours le gain de temps, je n'ai plus qu'à prendre en charge, les difficultés plus ancrées.) ce fonctionnement demande un peu de temps en début d'année pour que les élèves apprennent à aider, sans donner les réponses. le livre de sylvain connac enseigner avec les pédagogies coopératives explique bien les bienfaits de la coopération et différents exemples de mise en oeuvre. 3/lorsque je leur donne un exercice collectif, je ne fais pas de correction collective (encore un gros gain de temps),je corrige le midi ou le soir les cahiers/fichiers, je note les élèves ayant fait des erreurs pour chaque exercice, je les prends en petit groupe, le lendemain pour faire la correction et reprendre la notion non acquise, ça sert à quoi la correction collective pour les trois quart de la classe qui ont réussi un exercice? 4/ pour les meilleurs afin de titiller leurs méninges, j'ai mis en place l'énigme de la semaine, des exercices de logique pour lesquelles ils ont toutes les compétences recquises mais qui demande un sérieux remue-méninges exemple sur ce site http://pagesperso-orange.fr/jauresbelfort/cariboost1/crbst_20.html la prochaine étape sera pour moi de mettre en place les ceintures de compétences, mais ça sera pour l'année prochaine. Et, non je n'y laisse pas ma santé ni physique, ni mentale, j'ai 4 enfants de 2 à 8 ans et aucune envie de passer tout mon temps libre dans mes preps de classe, et oui, c'est faisable, et oui, ça marche, faut voir les progrès qu'ont fait certains de mes élèves en grosses difficultés depuis le début de l'année. le premier bénéfice étant une nette augmentation de l'estime de soi, préalable nécessaire à toute remédiation pour tous ceux qu'on dit "nuls" depuis toujours.
dhaiphi Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 va faire un tour sur le post de la PMEV, là la diférenciation est au coeur de l'apprentissage. et oui, ça marche, faut voir les progrès qu'ont fait certains de mes élèves en grosses difficultés depuis le début de l'année. le premier bénéfice étant une nette augmentation de l'estime de soi, préalable nécessaire à toute remédiation pour tous ceux qu'on dit "nuls" depuis toujours. Il faut également se demander pourquoi une méthode aussi efficace n'est pas plus largement diffusée par les tenants de la formation officielle (PIUFM, CPC, etc...).
stefdde Posté(e) 10 mars 2010 Posté(e) 10 mars 2010 va faire un tour sur le post de la PMEV, là la diférenciation est au coeur de l'apprentissage. et oui, ça marche, faut voir les progrès qu'ont fait certains de mes élèves en grosses difficultés depuis le début de l'année. le premier bénéfice étant une nette augmentation de l'estime de soi, préalable nécessaire à toute remédiation pour tous ceux qu'on dit "nuls" depuis toujours. Il faut également se demander pourquoi une méthode aussi efficace n'est pas plus largement diffusée par les tenants de la formation officielle (PIUFM, CPC, etc...). ch'suis pas trop sûre, là c'est ironique? c'est clair qu'on en parle peu, c'est dommage, parce que y a vraiment des choses bien à en tirer, après ça ne pourait pas non plus être généralisé, ça ne peut marcher que si l'enseignante le choisit vraiment et s'inspire du cadre de cette pédagogie pour se l'approprier, la faire sienne, en fonction de nombreux paramètres. Sur le post PMEV, il y a autant de manières de la pratiquer, que d'enseignants participants au post.
helenel Posté(e) 11 mars 2010 Posté(e) 11 mars 2010 va faire un tour sur le post de la PMEV, là la diférenciation est au coeur de l'apprentissage. et oui, ça marche, faut voir les progrès qu'ont fait certains de mes élèves en grosses difficultés depuis le début de l'année. le premier bénéfice étant une nette augmentation de l'estime de soi, préalable nécessaire à toute remédiation pour tous ceux qu'on dit "nuls" depuis toujours. Il faut également se demander pourquoi une méthode aussi efficace n'est pas plus largement diffusée par les tenants de la formation officielle (PIUFM, CPC, etc...). C'est qu'à mon humble avis, ce n'est pas une pratique qui puisse être imposée, il faut se sentir à l'aise là-dedans... celui qui se lance dans la PMEV sans être convaincu peut vite se retrouver dans une usine à gaz... par contre, c'est peut être moins difficile à mettre en place dans les cours multiples où de toute façon, il faut préparer des contenus différents pour les 2-3 voire 4 niveaux. Je tente ponctuellement le système du plan de travail, mais j'ai des gros paresseux qui ont vraiment du mal à faire seuls, et des dys-choses qui ont besoin de bcp d'étayage...
aliceelisabeth Posté(e) 11 mars 2010 Auteur Posté(e) 11 mars 2010 Merci beaucoup pour toutes vos réponses. J'ai déjà appliqué quelques pistes, mais je vais m'empresser d'en essayer d'autres. Je me suis mal exprimée dans mon post, ce n'est pas pour l'IEN que je fais ça, mais parce que je suis convaincue de l'importance de la différenciation, c'est même pour moi le fondement de notre métier d'instit, et je voudrais montrer à l'IEN que ce sujet me tient à coeur. Or je n'y arrive pas. J'ai plusieurs années de suppléance derrière moi, très vite, j'ai eu cette préoccupation à l 'esprit mais le résultat de mes expériences ne m'a jamais satisfaite. J'avais une classe de CE2 à temps partiel, j'avais mis en place un plan de travail, et pendant ce temps-là, j'essayais d'être avec un groupe, mais ça n'a jamais vraiment bien fonctionné : manque de temps, manque d'autonomie des élèves, absence de fichiers auto-correctifs, problème de détermination du niveau des exercices. Cela ne semblait, en outre, pas remédier aux difficultés d'apprentissage (les élèves persistant dans leurs erreurs et ne prenant pas le recul nécessaire pour se corriger).... Aujourd'hui, j'ai un CE1 en stage filé mais je n'ai même pas de papier affiche, ni d'horloge, les chaises sont attachées aux tables et avec les cartables dans la classe, on a du mal à circuler... Je suis très intéressée par la PMEV mais elle me semble difficile à mettre en place car elle semble demander un matériel énorme : des jeux auto-correctifs, des fiches auto-correctrices, ... Alors vous parlez de ces fichiers auto-correctifs, de ces exercices aux difficultés différentes, mais comment les créer ?
helenel Posté(e) 11 mars 2010 Posté(e) 11 mars 2010 Alors vous parlez de ces fichiers auto-correctifs, de ces exercices aux difficultés différentes, mais comment les créer ? peut-être devrais-tu aller faire un tour sur le post de la PMEV?
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