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Posté(e)

On remarquera l'injonction à se soumettre officiellement et publiquement au projet d'école, et de manière collective afin d'en partager la responsabilité : "Nous sommes tous d'accord pour dire et faire… Nous nous engageons à…"

Malheureusement, nombre de ces aspects évoquent davantage le totalitarisme que la démocratie. Qu'en est-il vraiment de l'instruction et de la liberté dans ces propositions ?

Il me parait pourtant plus démocratique d'élaborer un projet d'école et de l'assumer en équipe que de devoir appliquer sans broncher les décisions parfois infondées, contradictoires de nos différents ministres...

Oui, mais... Que fais-tu des collègues qui arrivent en cours de projet d'école et qui n'ont pas contribué à son élaboration et ne sont pas forcément d'accord avec les choix de l'équipe précédente, des projets d'école refusés par l'administration pour des motifs de non-conformité à la doxa en vigueur, des collègues qui ne voient pas l'intérêt d'un projet d'école, tout simplement parce que leur projet tient en une ligne ("amener un maximum d'élèves à un maximum de réussite par tous les moyens possibles et imaginables sans aucun a priori méthodologique") et qui sont néanmoins obligés d'en rédiger un ?

Merci Akwabon d'avoir si bien résumé le projet d'école que je voudrais voir s'écrire dans mon école, sans exclure un travail d'équipe indispensable au niveau de la réflexion sur la répartition des objectifs et la cohérence des méthode et des outils.Celui qui est en train de s'écrire .....est très loin de ça .....Il s'écrit sans moi, et il se fera sans mon adhésion.

oh! oui!

Mais je crois qu'il est de bon ton de ce voiler la face sur ce travail indispensable et de travailler les apparences (séduction plus facile des parents par un joli projet artistique que par des programmations équilibrées et cohérentes entre les différents niveaux).

Nous allons avoir un très beau projet développement durable (c'est à la mode ? hein ? Trés jolie vitrine pour la hiérachie).

Mais la soustraction est enseignée par certains collègues avec la méthode de la dizaine cassée, d'autres à la traditionnelle, d'autres comme dans CAP Maths avec la recherche du complément ...(On s'adapte c'est vrai mais bon ce serait plus simple de faire un choix d'école et que tous s'y conforment y compris les nouveaux arrivants par souci de "cohérence"). Dans ma classe, j'ai laissé coexister les deux(du moment qu'ils y arrivent) mais ça perdait du temps de correction et certains élèves fragiles ont fini par mélanger les deux.

Nous n'avons pas de répartition de cycle sur les sciences : certains élèves feront deux fois le mouvement (en CE2 et en CM1), jamais le système solaire ...

Chaque enseignant arrive "où il peut' dans le programme d'histoire. Résultat l'année suivante, le collègue a des élèves de CM1 qui ont à peine entamé la Gaule, d'autres qui ont commencé les Capétiens ...Pratique !

En revanche, au CP, l'équipe veut imposer la même méthode pour les 2 CP (alors que c'est peut-être un enseignant arrvant dans l'école qui prendrait ce niveau). Là, en revanche, je ne suis pas d'accord . Ce n'est pas de la cohérence c'est la fin de la liberté pédagogique. Rien de pire pour un enseignant de CP que d'avoir une méthode qui ne lui correspond pas et qu'il juge inefficace ....

Posté(e)

tout simplement parce que leur projet tient en une ligne ("amener un maximum d'élèves à un maximum de réussite par tous les moyens possibles et imaginables sans aucun a priori méthodologique")

Perso, ce serait plutôt "arriver à la fin de la journée dans un état de santé physique et mental acceptable".

Posté(e)

oh! oui!

Mais je crois qu'il est de bon ton de ce voiler la face sur ce travail indispensable et de travailler les apparences (séduction plus facile des parents par un joli projet artistique que par des programmations équilibrées et cohérentes entre les différents niveaux).

Quel est l'intérêt de "séduire les parents par un joli projet artistique" ? les parents voient les incohérences de méthodes, les répétitions et les parfois énormes manques par rapport aux programmes... et complètent à la maison s'il le peuvent, le plus souvent en cachette. Pour faire plaisir à la/le PE, on la/le félicite du magnifique cadeau de la fête des mères, ou de la magnifique fresque réalisée, ou de la réalisation du spectacle ... mais ce qui compte, c'est pas ça, et la plupart des parents en sont bien conscients.

Posté(e)

la plupart des parents en sont bien conscients.

"certains" serait plus proche de la vérité.

Posté(e)

Ne t'inquiète pas, on avait compris :wink: !

Je ne m'inquiète pas, je réagis simplement au pluriel trop "collectif" à mon goût. :wink:

Posté(e)

mais je dors super mal quand j'ai l'impression de faire échouer mes gamins.

En effet, il s'agit d'une impression car tu ne les a pas "fait échouer", ils n'ont pas réussi. Ce qui est bien différent.

Posté(e)

Voilà un article qui a suscité débat et échanges : c'était bien le but recherché.

Pour ma part, je confirme que je trouve l'analyse assez caricaturale mais aussi que j'y lis une excellente perception de l'évolution du système.

Il n'a jamais été question d'obtenir l'assentiment de tous ni la désapprobation de tous.

Quand on sait que déjà au MEN d'une porte à l'autre les avis divergent! :wink:

Merci pour vos contributions. :smile:

En outre, pour en avoir discuté avec plusieurs IEN, il apparaît que les enseignants les plus enclins à accepter la rigueur administrative sont souvent les plus "rebelles" au discours "pédagogique" — puisque l'IEN a désormais les 2 casquettes dans sa garde-robe — et vice versa évidemment.

Sur ce point, autre article du même auteur : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/02/Frackowiak_inspecteursEducNat.aspx

Bonne lecture et bon débat! :D

Posté(e)

On remarquera l'injonction à se soumettre officiellement et publiquement au projet d'école, et de manière collective afin d'en partager la responsabilité : "Nous sommes tous d'accord pour dire et faire… Nous nous engageons à…"

Malheureusement, nombre de ces aspects évoquent davantage le totalitarisme que la démocratie. Qu'en est-il vraiment de l'instruction et de la liberté dans ces propositions ?

Il me parait pourtant plus démocratique d'élaborer un projet d'école et de l'assumer en équipe que de devoir appliquer sans broncher les décisions parfois infondées, contradictoires de nos différents ministres...

Oui, mais... Que fais-tu des collègues qui arrivent en cours de projet d'école et qui n'ont pas contribué à son élaboration et ne sont pas forcément d'accord avec les choix de l'équipe précédente, des projets d'école refusés par l'administration pour des motifs de non-conformité à la doxa en vigueur, des collègues qui ne voient pas l'intérêt d'un projet d'école, tout simplement parce que leur projet tient en une ligne ("amener un maximum d'élèves à un maximum de réussite par tous les moyens possibles et imaginables sans aucun a priori méthodologique") et qui sont néanmoins obligés d'en rédiger un ?

Merci Akwabon d'avoir si bien résumé le projet d'école que je voudrais voir s'écrire dans mon école, sans exclure un travail d'équipe indispensable au niveau de la réflexion sur la répartition des objectifs et la cohérence des méthode et des outils.Celui qui est en train de s'écrire .....est très loin de ça .....Il s'écrit sans moi, et il se fera sans mon adhésion.

oh! oui!

Mais je crois qu'il est de bon ton de ce voiler la face sur ce travail indispensable et de travailler les apparences (séduction plus facile des parents par un joli projet artistique que par des programmations équilibrées et cohérentes entre les différents niveaux).

Nous allons avoir un très beau projet développement durable (c'est à la mode ? hein ? Trés jolie vitrine pour la hiérachie).

Mais la soustraction est enseignée par certains collègues avec la méthode de la dizaine cassée, d'autres à la traditionnelle, d'autres comme dans CAP Maths avec la recherche du complément ...(On s'adapte c'est vrai mais bon ce serait plus simple de faire un choix d'école et que tous s'y conforment y compris les nouveaux arrivants par souci de "cohérence"). Dans ma classe, j'ai laissé coexister les deux(du moment qu'ils y arrivent) mais ça perdait du temps de correction et certains élèves fragiles ont fini par mélanger les deux.

Nous n'avons pas de répartition de cycle sur les sciences : certains élèves feront deux fois le mouvement (en CE2 et en CM1), jamais le système solaire ...

Chaque enseignant arrive "où il peut' dans le programme d'histoire. Résultat l'année suivante, le collègue a des élèves de CM1 qui ont à peine entamé la Gaule, d'autres qui ont commencé les Capétiens ...Pratique !

En revanche, au CP, l'équipe veut imposer la même méthode pour les 2 CP (alors que c'est peut-être un enseignant arrvant dans l'école qui prendrait ce niveau). Là, en revanche, je ne suis pas d'accord . Ce n'est pas de la cohérence c'est la fin de la liberté pédagogique. Rien de pire pour un enseignant de CP que d'avoir une méthode qui ne lui correspond pas et qu'il juge inefficace ....

Voilà un très intéressant témoignage!

Il semble de plus en plus évident que les "projets" d'école(s) deviennent peu à peu des contraintes et des coquilles vides qu'on s'obstine (ou pas d'ailleurs selon les lieux) à remplir avec des formules ronflantes pour sauver la face...

S'il est un concept qui commence à sentir le moisi et sur lequel on va revenir sans tarder (mais pour quelle nouvelle mouture ?), c'est bien celui de "projet d'école" qui date des années "tout projet" où la moindre action dans une classe devait s'accompagner d'un document justificatif...

On a pu dénoncer ici ou ailleurs les dérives du pédagogisme, bien réelles, malgré la qualité de certains travaux initiaux (mais certains ont voulu , tels les néo-convertis, dépasser les maîtres, hélas...).

Il y a aussi les dérives de l'administratif, du paperassier... Ce n'est pas spécifiquement français d'ailleurs ( :wink: ).

Autant on peut admettre que conserver une trace écrite des actions pédagogiques entreprises et des difficultés scolaires de certains élèves relève d'un sain professionnalisme, autant il est bien vain de vouloir gérer l'école française comme une entreprise. Tout, dans son histoire comme dans son organisation, dans la diversité des résistances à l'institution (bien illustrée ici malgré les avis souvent opposés sur le sens de la résistance à déployer!),invite à reconsidérer ce mode de "gouvernance".

Bon courage à toutes et tous!

Posté(e)

Qu'y a-t-il de "choquant" dans tout cela... mis à part l'interprétation qu'en fait Frackowiak ? :wink:

Exactement ce que je me suis dit, mais je n'ai pas osé l'écrire de peur de me faire traîter de ......., de ..... allez savoir...

:lol::bleh:

Et moi, je revenais pour dire la même chose. Ce matin, je n'avais pas le temps...

Il y en a quand même un qui ne me plaît pas plus qu'à Fracko, c'est celui-là :

Réserve et absence de mise en cause des fonctionnements de l’institution et de ses personnels" :devil_2:

Disons qu'effectivement, quand on lit ça, on se dit : c'est normal, c'est presque curieux qu'on doive nous le rappeler, mais si on observe un peu autour de soi, si on se souvient de certains collègues, on voit effectivement la nécessité de le rappeler et que cela fasse partie des critères de jugement.

Ceci dit, j'ai eu deux ans de formation au début de ma carrière, et jamais on ne m'a parlé de l'existence de textes régissant les droits et devoirs des fonctionnaires.

J'ai appris tout cela lors de ma formation de directeurs, et encore, le plus gros de mes connaissances actuelles vient de lectures personnelles.

Il me parait pourtant plus démocratique d'élaborer un projet d'école et de l'assumer en équipe que de devoir appliquer sans broncher les décisions parfois infondées, contradictoires de nos différents ministres...

Oui, mais... Que fais-tu des collègues qui arrivent en cours de projet d'école et qui n'ont pas contribué à son élaboration et ne sont pas forcément d'accord avec les choix de l'équipe précédente, des projets d'école refusés par l'administration pour des motifs de non-conformité à la doxa en vigueur, des collègues qui ne voient pas l'intérêt d'un projet d'école, tout simplement parce que leur projet tient en une ligne ("amener un maximum d'élèves à un maximum de réussite par tous les moyens possibles et imaginables sans aucun a priori méthodologique") et qui sont néanmoins obligés d'en rédiger un ?

Le Projet d'Ecole est effectivement le plus souvent réduit à une liasse de feuilles qui reste bien rangée pendant trois ans, et ce ne sont pas forcément les écoles où il est le plus "beau" qu'il y a le meilleur travail d'équipe, ni même que ce travail d'équipe est le gage des meilleurs efforts pour la réussite des élèves.

De plus, au nom du travail en équipe, on favorise parfois l'émergeance d'un fonctionnement tout aussi totalitaire que s'il est imposé par un inspecteur.

Le milieu enseignant n'échappe pas aux phénomènes de psychologie de groupe qu'on peut observer chez nos élèves, avec un leader qui se dégage et impose sa vision aux autres, avec la complicité de collègues soumis ou d'autres qui y voient leur intérêt, et aux dépens d'inévitables brimés ou frustrés.

Et dans ce cas, l'intérêt des élèves et de l'école est parfois très loin !

la plupart des parents en sont bien conscients.

"certains" serait plus proche de la vérité.

J'ai le souvenir d'une école dans laquelle les parents faisaient des pieds et des mains pour que leur enfant soit dans la classe de Mr Machin plutôt que dans celle de Monsieur Truc, parce qu'il avait tout plein de projets et partait en classe transplantée.

Et pourtant (mais ça ne se disait qu'en messes basses, car curieusement, ce genre de considérations n'a pas droit de cité dans les conseils de cycle), chaque année, les collègues de la classe supérieure pouvaient constater que les élèves de la classe du second étaient bien plus avancés que ceux de la classe du premier.

Ca pouvait se vérifier sans problème, en regardant les impasses faites dans le programme, et pourtant, chaque année, la grande bataille du choix du maître recommençait, avec des parents et des élèves qui pleuraient, parce qu'ils n'étaient pas dans la classe de Mr Machin !

Posté(e)

Sur le dit et le non-dit dans le milieu enseignant (cf. le post ci-dessus très instructif à ce sujet), les travaux (surabondants) du genevois Perrenoud demeurent de fondamentales références. Bien que généralement mal aimés par toutes les corporations sur lesquelles ils se penchent, les sociologues apportent toujours un regard décapant et sans concession sur les pratiques professionnelles... :D

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