je ne comprends pas ce qui se passe à l'IUFM pour les PE2

[ccarole]

bonsoir,

je n'ai pas lu les réponses du post mais juste pour répondre à la question initiale, je comprends que beaucoup de PE2 craque, j'ai failli craquer moi aussi malgré une année de LC qui a été épuisante mais où j'ai pu avoir 1 vrai contact avec le métier.

cette année de PE2 me dégoute du métier, et je m'accroche en me disant que l'an prochain j'aurais 1 classe avec laquelle je pourrais vraiment travailler de façon continue et pas en pointillés.

au niveau de la pression, ça dépend des profs, dans mon IUFM on est 4 groupes de formation et aucun groupe n'a le même travail à fournir. pour mon groupe, en plus du mémoire et du dossier de polyvalence, on devait aller faire 3-4 séances dans les classes de nos IMF une fois par période, monter un projet puis rendre un dossier complet. ça nous demandait un boulot énorme de préparation en plus des préparations de nos stages filés.

le jour de la soutenance des mémoires on était censé aller voir nos collègues soutenir leur mémoire, personne ne l'a fait, on a reçu un mail de notre tuteur nous disant que c'était 1 manquement à notre devoir professionnel donc une pression en plus, sauf que nous étions le seul groupe concerné par cette obligation.

ajoutez à ça les horaires qui change de la veille pour le lendemain,et les visites qui n'en finissent plus (j'en suis à 10 visites pour 3 stages, pour le stage qui va commencer je devrais en avoir entre 3 et 4 en l'espace de 3 semaines plus la visite de l'inspectrice.)

donc oui l'année de PE2 met la pression, je ne tiens que d'une façon en me disant qu'il reste 6 semaines dont 3 de stage et c'est les vacances.

[montagny]

Un petit avis d'EMF.

C'est comme dans toutes les professions on parle plus de ceux qui ne font pas bien leur boulot plutôt que de ceux qui aident vraiment les stagiaires. Concernant les avis sur les PIUFM, il est vrai que certains de leurs conseils font bien rigoler les EMF... Le rôle des EMF est de conseiller et de former ; à partir de leur compte-rendu de visite une commission de validation doit faire son travail. Après certains ont plaisir à avoir ce "pouvoir" et en abusent...c'est très dommageable. Ces derniers temps des formations de formateurs ont permis de côtoyer des chercheurs et de peaufiner les entretiens avec les stagiaires.

Concernant les IUFM et leur arrêt brutal : c'est sûr ce n'était pas le pur bonheur et l'efficience géniale mais il y avait du bon. Il est à noter que ceux qui crient au scandale concernant la disparition des iufm sont les mêmes qui hurlaient lors de leur création en 1991...

Lors d'une réunion des EMF avec l'IA j'ai pu constater que très peu d'EMF étaient "attristés" par la disparition des iufm ; en effet, dorénavant, formation initiale universitaire avec stage en L3, M1 et M2 ; stagiaire avec suivi uniquement professionnel c'est à dire par 1 ou 2 EMF et un CP voire un IEN si besoin. Apport théorique par des EMF spécialisés dans des matières ; pourquoi les profs à l'iufm sont du secondaires alors que des PE avec des licences ou des maitrises peuvent enseigner les matières avec le recul de l'enseignement primaire ?

Je ne dis pas que cela va être super mais ça ne peut pas être pire !

Je répète : tout n'était pas mauvais à l'iufm mais la gestion de ceux-ci et les loupés quant à la professionnalisation ont fait que les iufm se sont tirés une balle dans le pied depuis longtemps !

[varuna]

Pour le professionnalisme des IEN, la c'est mpi qui rigole : les stages de FC avec analyse de seances ( videos de seances préparées) jamais un ien n'y a participé dans notre departement.

Les EMF par ici ne sont pas si contents que cela de la "fin" des iufm. Pas d'equipe de terrain pour les TO .

Quant aus modules en L3 , j'en ai connu de nuls.

Et la fac, pour y avoir fait un séjour , je ne trouve pas qu'elle soit un modele non plus.

En tant que formateur iufm ( ex) je ne me considere pas comme différent des collegues emf, il m'arrive de mener des seances en classe, de construire des projets ( epoque irem) ,

Nous (devrions ) etre assez polyvalents( deux dea, expérience de plusieurs cycles, plusieurs matieres etc) . Ce n'est pas le cas toujours, point faible des iufm certes mais plus encore des EN .

Et a propos de l'independance par rapport à SON ien, il y a des doutes . Secondaire ou primaire, ce sont le personnels d'encadrement qui reprennent toute la "formation" et je ne sache pas ( pour les connaitre) qu'ils en aient forcément la compétence ni le souhait ( ien comme ipr ) . petit bout de la lorgnette , formation unicolore ? langue de bois envahissante (pas les seuls)

On verra l'an prochain .... enfin pas moi je rejoins un UPI

[kaora]

Je suis cette année PE2 à Lyon, et comme tous les PE2 lyonnais qui ont témoigné ici, je suis loin de croûler sous la pression. L'ennui, oui, la pression, du tout. Et les quelques PE2 de ma classe qui se sentent stressées, je me dis que c'est vraiment lié à leur jeune âge et leur caractère.

On a un mémoire à rendre, et c'est une vaste blague vu que c'est 30 pages à faire à deux.

On doit également rendre une "extraction de portfolio", qui sera lue par le jury de titularisation pour valider les compétences qui nous manque. Ayant validé toutes mes compétences lors des stages, je suppose que mon extraction ne sera jamais lue.

A côté de ça, j'ai été visitée 4 fois : deux fois sur mon stage filé et une fois sur chaque massé. Les PEMF qui sont venus ont été très agréables, certains m'ont plus apporté d'aide que d'autres, mais aucun ne m'a "cassée". J'ai peut-être eu de la chance

En revanche, j'ai une amie actuellement en PE2 dans une autre ville (autre académie), et elle subit une pression incroyable. On leur rappelle tout le temps qu'ils peuvent être virés, la moitié d'une classe se retrouve sur la liste d'urgence des PE2 ayant des difficultés, ils avaient des trucs à valider dans toutes les disciplines, et sont très souvent visités. On a même refusé à mon amie une absence (pour laquelle elle prévenait à l'avance) pour raison médicale (mon amie est enceinte, ses rdv liés à sa grossesse sont de droit !)et elle a dû se battre et argumenter pour finalement obtenir gain de cause et aller à sa 1ère écho ! A lyon, les absences sans justificatifs sont monnaie courante.

La différence est ahurissante, et mon amie a vraiment souffert de cette année, alors que moi, pas du tout.

[ayla]

Pour ajouter mon témoignage, j'ai été PE2 à l'IUFM de Nice en 2003/2004 et franchement j'en garde un bon souvenir, un vaste ennui en cours mais heureusement un prof de maths et un de français qui sauvaient tout, des stages sympa, peu de "devoirs" à rendre (le mémoire vaste blague et une bricole interdisciplinaire encore plus "blagueuse"), des visiteurs pas trop peaux de vache; après je me demande ce qu'il en est maintenant avec le stage filé, j'ai l'impression que ça changé pas mal de choses, mais je me souviens que dans d'autres IUFM déjà à "l'époque" certains subissaient de gros stress avec la masse de mini-mémoires à rendre, halluciant de telles différences Ceci dit dans mon IUFM on avait des nanas bien flippées qui bossaient jusqu'à 4h du mat' pendant les stages, après elles s'étonnaient de ne pas être hyper performantes, ben tiens Donc dans l'ensemble IUFM de Nice même combat que celui de Lyon?

Sinon concernant la formation , sur le coup on râlait comme tout le monde de l'indigence de la plupart des cours (3 jours de "module maternelle" sur une année, bien ), mais ç'avait le mérite d'être transitoire avant d'être lâché dans la fosse aux lions comme vont l'être les nouveaux lauréats du concours...

[clicasos]

Si j'essaye de résumer et sans faire d'impair ...

Il existe quand même un malaise général pour les PE2 même si dans certaines IUFM cela se passe bien ( Lyon !!) , il ne semble pas y avoir des consignes ( je me suis peut-être mal exprimée en disant "casser du PE2"quoique c'est ce que certains PE2 m'ont relaté), heureusement d'ailleurs mais quand même des personnes qui mettent beaucoup de pression aux PE2...Quel intérêt d'ailleurs puisqu'ils ont le concours ? Que l'on soit exigeant d'accord mais il faut rester correct ...

Il est vrai que l'on parle beaucoup de ce qui ne va pas mais certains ont souligné qu'ils avaient eu de bons conseils et de bons profs... Ce que j'ai eu aussi, même si cela date, j'ai également eu des cours soporifiques et d'autres très intéressants qui me servent encore ...

La pression vient pour beaucoup du nombre de visites dans les classes pendant les stages... D'ailleurs pourquoi autant de visites ? J'avais 2 , 3 visites maxi pendant les stages qui duraient 4 semaines alors ... et les rapports de stage étaient rédigés dans l'optique de donner des conseils...Pourquoi une telle disparité dans les IUFM ? A quoi cela sert-il de demander autant de rapports , dossiers et autres ?

Ces questions sont surement déjà dépassées avec la disparition des IUFM mais que va-t-il se passer ensuite ?

[del-120312]

Depuis quelques temps, je lis des témoignages de PE2 qui racontent ce qu'ils vivent quotidiennement pendant l'année, entre les démissions, les dépressions, la pression qu'ils subissent à tout moment, je ne demande ce qui se passe...

Ce matin, j'ai rencontré une jeune femme, une connaissance. Je savais qu'elle avait eu le concours et là , elle m'apprend qu'elle a démissionné en décembre dernier... trop de pression, plus de temps pour sa famille...et j'en passe...

Je ne comprends pas... les PE2 ont eu le concours pourquoi les stresser autant, leur mettre une pression au point que certains démissionnent, se retrouvent en dépression voire pire ... Quel intérêt pour l'IUFM ? Que font les profs ? Ce sont eux qui les poussent ? les mêmes profs que j'ai eu pendant ma PE2 il y certes déjà 15 ans de cela ?

Je suis désolée quand je vois tout ça, des jeunes qui démarrent ainsi dans un métier qui devient de plus en plus difficile mais dans lequel on peut aussi avoir de supers moments ... Je ne sais ce que va devenir ce métier qui me plaît autant et ça me fait peur ...

Après ça dépend de chacun...Dans mon iUFM dans le 93, dans ma classe, sur 24 PE2, 5 ont été prolongés, c'était donc la classe de l'iufm où y'avait le plus de prolongés je crois.

C'était la première année du stage filé, beaucoup ( des jeunes surtout qui n'avaient peut être jamais travaillé auparavant) se plaignaient de la masse de travail, du stress en stage filé, de pas avoir assez de temps pour tout etc...

Les formateurs nous fouttaient une pression certes, mon piufm qui me suivait lors de mes stages, en plus était réputée comme étant sévère, dure, d'ailleurs, c'est elle qui suivait les 5 redoublants et c'est surtout à cause d'elle s'ils ont été prolongés. Mais, je n'ai pas eu de problème avec elle, je me suis mise la pression certes, c'est mon coté perfectionniste, mais même en me la mettant à 100%, j'avais pas la quantité de boulot que j'ai maintenant!

Perso, j'ai trouvé cette année intéressante, formatrice car on a eu de bons profs mais franchement détendue...J'avais l'impression de repartir au LYcée ( je précise que j'ai passé mon deug et licence seule, par le Cned), ça me faisait plaisir d'assister aux cours, d'avoir mes cahiers neufs, trousse etc, comme une écolière très scolaire

Mais je n'ai pas du tout eu l'impression d'être dépassée par la masse de travail ni par le stress que ça pouvait procurer. On a eu pourtant, le mémoire à présenter à la fin de l'année, des écrits à rendre dans l'année et un oral. C'était aussi la première année du stage filé, donc on a aussi essuyé les plâtres et pas tout le monde déprimait pour autant dans notre groupe, faut arrêter de trouver de faux prétextes, tout dépend de sa personnalité.

En plus, me concernant,je quittais ma famille et conjoint pour la première fois, j'habitais seule en région parisienne où je ne connaissais personne, je me tapais tous les week end 8H de transport pour descendre dans le 13, pour rester peu de temps et malgré tout celà, j'ai pris cette année de PE2 comme une année scolaire , rien à avoir avec mon année de T2 avec l'inspection où j'ai eu l'impression de bosser 24H/24 et de me stresser comme une tarée

Pourquoi? Parce que je faisais enfin le métier dont je rêvais depuis des années et pour lequel j'échouais le concours dans mon département...c'est peut être pour ça que j'en acceptais les conséquences aussi facilement...

Donc, je pense que pour ceux qui dépriment ou qui démissionnent, soit, c'est parce qu'ils ont une nature à être vite dépassé, et une certaine fragilité, soit c'est parce qu'ils ne sont peut être pas convaincus d'être faits pour ce métier...

Je crois qu'il y a aussi des piufms ou conseillers pédagogiques qui ne savent pas encourager ou féliciter, et pour un peu que le pE2 n'a pas confiance en lui, doute de ses capacités, ou est susceptible, ça tourne vite au vinaigre.

Et pour celà, je suis d'accord pour dire que ces conseillers là n'ont pas encore compris leur mission et devraient aussi être conseillés!