mlm31 Posté(e) 25 mai 2010 Posté(e) 25 mai 2010 Pour notre projet de spectacle musical (fresque historique de la Préhistoire à nos jours), nous sommes à la recherche d'un poème (ou à la rigueur de paroles d'une chanson) évoquant Christophe Colomb, les grandes découvertes, les caravelles, les conquistadors, ... pour une classe de CM En connaîtriez-vous un? Merci pour votre aide!
Mogwli Posté(e) 25 mai 2010 Posté(e) 25 mai 2010 Pour notre projet de spectacle musical (fresque historique de la Préhistoire à nos jours), nous sommes à la recherche d'un poème (ou à la rigueur de paroles d'une chanson) évoquant Christophe Colomb, les grandes découvertes, les caravelles, les conquistadors, ... pour une classe de CM En connaîtriez-vous un? Merci pour votre aide! "Les Conquérants" de José-Maria de Heredia, poète parnassien au vocabulaire très recherché. Ce sonnet a toujours fait un tabac auprès de mes élèves, et tout particulièrement en ZEP.
goyavana Posté(e) 26 mai 2010 Posté(e) 26 mai 2010 Il y a ce texte, plus à déclamer qu'à réciter, vu sa longueur ! "Trois jours de Christophe Colomb" de Casimir Delavigne "En Europe ! en Europe ! - Espérez - Plus d'espoir ! - Trois jours, leur dit Colomb, et je vous donne un monde." Et son doigt le montrait, et son œil, pour le voir, Perçait de l'horizon l'immensité profonde. Il marche, et des trois jours le premier jour a lui ; Il marche, et l'horizon recule devant lui ; Il marche, et le jour baisse. Avec l'azur de l'onde L'azur d'un ciel sans borne à ses yeux se confond. Il marche, il marche encore, et toujours ; et la sonde Plonge et replonge en vain dans une mer sans fond. Le pilote, en silence, appuyé tristement Sur la barre qui crie au milieu des ténèbres, Écoute du roulis le sourd mugissement, Et des mâts fatigués les craquements funèbres. Les astres de l'Europe ont disparu des cieux ; L'ardente Croix du Sud épouvante ses yeux. Enfin l'aube attendue, et trop lente à paraître, Blanchit le pavillon de sa douce clarté. "Colomb, voici le jour ! le jour vient de renaître! - Le jour! et que vois-tu ? -je vois l'immensité, " Qu'importe! il est tranquille... Ah! l'avez-vous pensé ? Une main sur son cœur, si sa gloire vous tente, Comptez les battements de ce cœur oppressé Qui s'élève et retombe, et languit dans l'attente... Le second jour a fui. Que fait Colomb ? il dort - La fatigue l'accable, et dans l'ombre on conspire. "Périra-t-il ? Aux voix : - La mort ! - la mort! - la mort ! - Qu'il triomphe demain, ou, parjure, il expire." Les ingrats ! quoi ! demain il aura pour tombeau Les mers où son audace ouvre un chemin nouveau ! Et peut-être demain leurs flots impitoyables, Le poussant vers ces bords que cherchait son regard, Les lui feront toucher, en roulant sur les sables L'aventurier Colomb, grand homme un jour plus tard !... Soudain, du haut des mâts descendit une voix : "Terre ! s'écriait-on, terre ! terre ! ... " Il s'éveille ; Il court. Oui, la voilà ! c'est elle, tu la vois ! La terre !... Ô doux spectacle ! ô transports ! ô merveille ! Ô généreux sanglot qu'il ne peut retenir ! Que dira Ferdinand, l'Europe, l'avenir ? Il la donne à son roi, cette terre féconde ; Son roi va le payer des maux qu'il a soufferts : Des trésors, des honneurs en échange d'un monde, Un trône, ah ! c'était peu !... Que reçut-il ? Des fers.
goyavana Posté(e) 26 mai 2010 Posté(e) 26 mai 2010 Et dans le même genre, un texte de Jaques Delille : Christophe Colomb Eh ! qui du grand Colomb ne connaît point l'histoire, Lui dont un nouveau monde éternisa la gloire ? Illustre favori du maître du trident, L'heureux Colomb voguait sur l'abîme grondant ; Sa nef avait franchi les colonnes d'Alcide ; Les phoques, les tritons, la jeune néréide, Voyaient d'un œil surpris ces drapeaux, ces soldats, Ces bronzes menaçants, cette forêt de mâts, Et ces hardis vaisseaux, flottantes citadelles, À qui les vents vaincus semblaient céder leurs ailes : Depuis six mois entiers ils erraient sur les eaux ; Dépourvus d'aliments, épuisés de travaux, Les matelots sentaient défaillir leur courage, Et d'une voix plaintive imploraient le rivage. Mille maux à la fois leur présagent leur fin, Et la contagion se ligue avec la faim. Pour comble de malheurs, sur l'océan immense Les airs sont en repos, les vagues en silence : Dans la voile pendante aucun vent ne frémit ; Et dans ce calme affreux dont le nocher gémit, L'oreille n'entend plus, durant la nuit profonde, Que le bruit répété des morts tombant dans l'onde. Plusieurs au haut des mâts interrogent de loin Les terres et les mers sourdes à leur besoin ; Rien ne paraît : des cœurs un noir transport s'empare ; (Lorsqu'il est sans espoir, le malheur rend barbare) ; Tous fondent sur leur chef : à son poste arraché, Au pied du plus haut mât Colomb est attaché. Cent fois de la tempête il défia la rage ; Mais qu'opposera-t-il à ce nouvel orage ? Sans changer son destin l'astre du jour a lui ; De farouches regards errent autour de lui : Inutiles fureurs pour son âme intrépide ! La mort, l'affreuse mort n'a rien qui l'intimide. Mais avoir vainement affronté tant de maux ! Mais mourir près d'atteindre à des mondes nouveaux ! Ce grand espoir trompé, tant de gloire perdue, Plus que tous les poignards, voilà ce qui le tue. Sur ce cœur que déjà déchire le regret, Le fer enfin se lève, et le trépas est prêt : Plus d'espoir. Tout à coup de la rive indienne Un air propice apporte une odorante haleine ; Il sent, il reconnaît le doux esprit des fleurs ; Tout son cœur s'abandonne à ces gages flatteurs ; Un souffle heureux se joint à cet heureux présage. Alors avec l'espoir reprenant son courage : "Malheureux compagnons de mon malheureux sort, Vous savez si Colomb peut redouter la mort ; Mais si, toujours fidèle au dessein qui m'anime, Votre chef seconda votre âme magnanime ; Si pour ce grand projet je bravai comme vous, Et l'horreur de la faim, et les flots en courroux, Encor quelques moments ; je ne sais quel présage À cette âme inspirée annonce le rivage. Si ce monde où je cours fuit encor devant nous, Demain tranchez mes jours, tout mon sang est à vous." À ce noble discours, à sa mâle assurance, À cet air inspiré qui leur rend l'espérance, Un vieux respect s'éveille au cœur des matelots ; Ils ont cru voir le dieu qui maîtrise les flots : Soudain, comme à sa voix les tempêtes s'apaisent, Aux accents de Colomb les passions se taisent. On obéit, on part, on vole sur les mers ; La proue en longs sillons blanchit les flots amers. Enfin des derniers feux quand l'Olympe se dore, Et brise ses rayons dans les mers qu'il colore, Le rivage de loin semble poindre à leurs yeux. Soudain tout retentit de mille cris joyeux. Les coteaux par degrés sortent du noir abîme, De moment en moment les bois lèvent leur cime, Et de l'air embaumé que leur porte un vent frais, Le parfum consolant les frappe de plus près. On redouble d'efforts, on aborde, on arrive ; Des prophétiques fleurs qui parfument la rive Tous couronnent leur chef, et leurs festons chéris, Présages des succès, en deviennent le prix.
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