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Posté(e)

Je vous lis avec beaucoup d'attention.

Ma définition est très différente de la vôtre, mais je crois que ce n'est pas la bonne.

Si enseigner c'est transmettre des savoirs, quelle est la différence entre parent et enseignant ?

Si je transmets des savoirs que l'élève est incapable de transférer à un usage extérieur à l'école, ou plus banalement d'une discipline à l'autre, est-ce que j'enseigne vraiment ? (Là, j'ai l'image de l'oie gavée contre sa volonté qui me vient)

Si je transmets des savoirs sans avoir pris le soin d'en créer le besoin ou du moins la curiosité, est-ce que le savoir sera "reçu" par mon élève ?

Si je transmets le savoir à un élève qui n'est pas en mesure de recevoir pour des raisons X ou Y, est-ce que je suis encore enseignant ?

Pff, je turbine, je mouline, mais je construis ma réflexion grâce à vos réponses. :smile:

Alors pour moi, si l'élève ne parvient pas à s'approprier ces savoirs, c'est que tu ne les as pas transmis, puisqu'ils n'ont pas été reçus. Dans mon esprit, pour qu'il y ait transmission, il faut qu'il y ait réception (sinon, tu n'as fait que de l'émission, pour filer la métaphore).

Le fait de transmettre implique donc au préalable d'avoir créé les conditions de la réception (d'une bonne réception, sans trop de friture sur la ligne !). Donc d'avoir créé le besoin, stimulé la curiosité, éveillé le désir... mais aussi d'avoir nourri, car comme tu le sais, l'appétit vient en mangeant (comme pour le fromage et le chocolat :lol:).

Bref, pour moi, le gavage est l'opposé de la transmission ! :wink:

N.B Avec un bémol évidemment pour des élèves présentant un handicap avéré et relevant de l'enseignement spécialisé et de thérapies diverses et variées...

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Posté(e)

Bref, pour moi, le gavage est l'opposé de la transmission ! :wink:

Pour rester dans les métaphores culinaires, je dirais que je passe le plat du savoir et chacun peut se servir ou pas... et il y a rarement de deuxième service.

Posté(e)

Bref, pour moi, le gavage est l'opposé de la transmission ! wink.gif

Pour rester dans les métaphores culinaires, je dirais que je passe le plat du savoir et chacun peut se servir ou pas... et il y a rarement de deuxième service.

On peut aussi essayer de dresser une belle table pour donner envie.

Bon, c'est vrai que certains convives sont parfois si "inconvenants" que les garder à table perturbe l'appétit des autres wink.gif

Posté(e)

On peut aussi essayer de dresser une belle table pour donner envie.

Je n'en disconviens pas.

Bon, c'est vrai que certains convives sont parfois si "inconvenants" que les garder à table perturbe l'appétit des autres wink.gif

Il est fort agréable de deviser en votre compagnie, chère Tartinette. :wink:

Posté(e)

Pour rester dans les métaphores culinaires, je dirais que je passe le plat du savoir et chacun peut se servir ou pas... et il y a rarement de deuxième service.

Je suis plutôt de ce bord-là... et j'ai l'impression de servir des plats entiers de savoir être (tiens toi correctement), savoir faire (utilise ton matéreil correctement)... sans vraiment pourvoir leur proposer des savoirs !

(mais, quand même je m'interroge : comment donner envie de se servir ? et on entre là dans un autre débat : les gouts, les couleurs... les différents régimes de chacun...)

Posté(e)

Pour rester dans les métaphores culinaires, je dirais que je passe le plat du savoir et chacun peut se servir ou pas... et il y a rarement de deuxième service.

Je suis plutôt de ce bord-là... et j'ai l'impression de servir des plats entiers de savoir être (tiens toi correctement), savoir faire (utilise ton matéreil correctement)... sans vraiment pourvoir leur proposer des savoirs !

(mais, quand même je m'interroge : comment donner envie de se servir ? et on entre là dans un autre débat : les gouts, les couleurs... les différents régimes de chacun...)

Ouais, mais suis seul dans la cuisine!.........de plus en plus seul avec de plus en plus de clients qui ne viennent pas pour manger!........

Posté(e)

Lorsqu'en sortant de l'IUFM j'ai été mutée sur un poste de maître E, on m'a donné une image pour que je comprenne le rôle de chacun des membres du RASED :

Le psy s'occupe de l'appétit, si l'élève n'en a pas.

Le rééduc s'occupe de montrer comment se servir des couverts.

Le maître E réorganise le repas, recuisine ce qui n'a pas été apprécié ou digéré.

(C'était l'idée, je ne sais pas si c'est exactement ça...)

Donc j'en conclus que le maître de la classe n'a qu'a proposer les plats et faire les menus ! Ma classe est un restaurant. :smile:

Posté(e)

Pour moi ce serait plutôt....:

"Apprends-moi à faire seul"

comme disait une certaine Maria Montessori.

Posté(e)

Pour moi, enseigner c'est :

-aider l'enfant à grandir, à se construire le mieux possible et à avoir sa place à l'école, et dans la société

-lui faire aimer l'école

-faire en sorte qu'il soit au maximum actif dans les apprentissages et qu'il soit fier de ses efforts pour apprendre

C'est mon idéal, je sais que ça ne sera jamais parfait mais j'y crois

Posté(e)

[Ouais, mais suis seul dans la cuisine!.........de plus en plus seul avec de plus en plus de clients qui ne viennent pas pour manger!........

Baisse la TVA !!!!! :lol: Les affaires pourraient repartir...

JBB

Posté(e)

Pour moi, le rôle essentiel du parent n'est pas de transmettre des savoirs, mais d'éduquer. Disons que le parent éduque à 90 % et transmet des savoirs à 10 % et que l'enseignant fait le contraire !

Si les savoirs ne sont pas transférables (pour l'instant) à l'extérieur de l'école, ça n'est pas grave. Ce transfert est difficile à faire, mais il se fera d'autant plus solidement que les connaissances acquises à l'école seront nombreuses et bien structurées.

Pour les liens d'une discipline à l'autre, tu as raison, il faut en faire beaucoup, et ça, c'est notre boulot !

Pour l'histoire de la volonté, il faut se rappeler que nous sommes dans un système collectif, et pas dans du préceptorat. Il ne s'agit pas de veiller à l'épanouissement des enfants de la baronne, mais bien de donner les outils intellectuels et linguistiques indispensables à tous les futurs citoyens de la République ! (Je sais, c'est pompeux, mais bon, c'est ça, non ?)

Bien sûr, certains ne sont pas réceptifs. Après, comme disent les grands cuistots, tu repasses le plat, ou pas. C'est à voir, et c'est selon. Mais on se doit, à mon sens, de ne pas lâcher l'affaire, et de continuer à enseigner, gamins réceptifs ou pas. Si on attend que tous les curseurs soient au vert avant de démarrer, on ne démarrera jamais !

Tout pareil ! :wink:

Un enfant, c'est une éponge, et même si tu as l'impression que ça lui passe au-dessus, ça vaut le coup de le faire.

Les enfants, même en difficultés ou déficients sont bien plus performants s'ils sont scolarisés dans une classe où on les stimule, où on les élève (au sens ascensionnel).

Posté(e)

Les enfants, même en difficultés ou déficients sont bien plus performants s'ils sont scolarisés dans une classe où on les stimule, où on les élève (au sens ascensionnel).

Bien entendu, ils passent de nul à nul plus.

Je félicite les collègues qui dépensent leur énergie à cette louable tâche qui, vous l'aurez compris, n'est pas celle que j'ai choisie.

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