Boogie44 Posté(e) 26 juillet 2010 Auteur Posté(e) 26 juillet 2010 à ne se focaliser que sur la poule et les oeufs on vient à oublier les renards du poulailler par ailleurs je me demande comment une rubrique titrée "débats sur l'école" peut se réduire à un point de vue pédagogique il va de soi que quand j'utilise "politique" je ne parle pas des circonvolutions byzantines des valets d'appareils soumis à la pensée marketing, mais bel et bien à son sens premier enfin je préfère la sociologie de l'éducation à la philosophie, sans pour autant contester le fait que cette dernière est pourvoyeuse d'éléments intéressants.
Boogie44 Posté(e) 27 juillet 2010 Auteur Posté(e) 27 juillet 2010 c'est lié à "l'inconscient social de la profession", mais cette propension (assez bien distribuée parmi les enseignants) à ne se soucier (quasiment) que de "quoi et comment faire en classe" en réceptionnant toute réflexion élargissant un tant soit peu la focale (élargissement qui de fait oblige à s'extraire de la spécificité du métier qu'est le monopole de la pédagogie et d'une manière à redevenir quelqu'un "d'ordinaire") comme des analyses trop "éloignés de [leur] vie quotidienne", m'agace fort. ceci dit, si tout le monde était comme ça, RESF n'existerait pas.
korpnet Posté(e) 24 août 2010 Posté(e) 24 août 2010 Le système Britannique a évolué depuis que j'y été élève (à l'époque il n'y avait pas encore de place pour les fonds privés dans le budget des écoles de l'état, par exemple). J'y ai appris (pas plus mal qu'en France, avec des journées plus courtes, dans une langue qui n'était pas mas langue maternelle... à ce titre je bénéficiais d'ailleurs d'une prise en charge particulière qui me permettait d'apprendre l'anglais le matin dans les premiers mois de scolarité... nous avons un dispositif comparable en France, un peu moins développé en capacité d'accueil). Les écoles publiques (je parle pour le primaire) dispensent un enseignement de qualité et gratuit, appuyé sur un programme scolaire (jusqu'à présent) très suivi et peut-être un peu trop rigide. Les écoles et les enseignants s'engagent sur ce programme auprès des autorités et des parents. (Oh ben ça alors, officiellement il s'agît donc de s'engager sur un contenu et de laisser la liberté pédagogique aux enseignants !) Les écoles sont mieux équipées qu'en France, tant en matériel qu'en locaux et équipements sportifs. En cela, oui, l'école anglaise est un service public. Le recrutement ne se fait pas par concours. Les établissements recrutent directement leur équipe. Et alors ? On peut y voir un système inégalitaire ou alors un moyen de mener un projet. Parce que le projet d'école existe aussi là bas. Les enseignants s'engagent sur ce projet. Or un projet se travaille en équipe, il semble logique alors de recruter une équipe en cherchant la complémentarité des compétences. Le recrutement par concours ne le permet pas. Le problème réside en revanche dans la masse d'emplois précaires dans l'enseignement au Royaume Uni (parce que le tas d'enseignants diplômés d'un GCSE et qualifiés qui n'ont pas eu un poste, ils font du remplacement, passent souvent par des agences d'intérim de l'éducation, et à votre avis que ferons-nous de nos masterisés non reçus au concours ?) L'un et l'autre ont leur avantage, mais je ne suis pas sûr que les avantages du recrutement par concours soient en faveur de l'école et des élèves. Le système anglais créé des inégalités, c'est certain : si chez nous les devoirs à la maison écrits sont interdits (ah bon ?) là bas ils sont obligatoires (prévus par les programmes, dans le but de favoriser le travail en autonomie paraît-il). Quoiqu'en la matière les écoles ont développé des accueils d'aide aux devoirs ouverts à tous, gratuits. J'ai pris le Royaume Uni en exemple. Je me garderai bien de me référer aux systèmes scolaires des Etats Unis d'Amérique, parce que je ne les connais pas. J'avoue que mis à part le mode de recrutement et les horaires, les différences ne m'apparaissent pas frappantes.
Boogie44 Posté(e) 25 août 2010 Auteur Posté(e) 25 août 2010 Je ne suis pas un fervent défenseur du recrutement par concours - ceci dit pas un contempteur non plus, je me borne à constater qu'il s'agit d'un système qui a des limites. Le problème en Angleterre est la précarité des enseignants, dites-vous c'est bien là le problème et ça fait une grosse différence, je dirais même une différence frappante je ne pense pas que l'incertitude, l'instabilité et la pression font par nature mieux travailler les gens. En ce sens, je réfute la vision selon laquelle le statut protecteur de la fonction publique serait avant toute chose un abri pour les nullards qui refusent de s'investir dans leur travail j'ai été AVS-i pendant 5 ans, et manutentionnaire avant, et croyez-moi je ne me réjouis pas de voir la profession enseignante devenir "comme les autres" en terme de précarités (avec un "s", oui) évidemment oui, je suis d'accord avec vous pour les "masterisés" (j'en serai dès l'an prochain) : ceux et celles qui n'auront pas leur concours seront des "profs des écoles diplômés" (ils seront les premiers de toutes l'histoire de l'école républicaine à avoir reçu une formation professionnelle sans concours), et c'est évident qu'ils vont boucher les trous (enfin qu'on va boucher les trous), pour pas grand chose sans doute et dans un avenir proche, le concours va s'éloigner du master, je parie : la norme d'entrée dans le métier va devenir les remplacements, et les postes de titulaires réservés à l'"élite" de la profession, celle qui aura su montrer sa docilité dans ces conditions, être recrutés directement par des "managers" de l'éducation ne me paraît pas terrible, vraiment : si je ne suis pas opposé par nature à ce dispositif, les conditions de possibilité de sa réalisation en France présage des lendemains qui ne chantent pas.
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