Boogie44 Posté(e) 16 septembre 2010 Posté(e) 16 septembre 2010 c'est quoi mon "genre" de discours ? Des poncifs éculés tout juste bons à vous faire sortir de votre hauteur pour lâcher votre petit camouflet bien senti ? Un ramassis d'horreur qui ne peut que vous faire lâcher quelques pets en guise d'insulte ? Vous êtes quoi, un enseignant ? Vous échangez toujours de cette manière quand des choses qui ne vous reviennent pas sont écrites ? Vous pensez que internet vous dispense d'un minimum de courtoisie ? Vous me prenez pour quoi, pour qui ? Et surtout : vous vous prenez pour qui ? Moi je suis un ancien AVS aspirant prof des écoles, pas un chercheur. Je vis dans le même monde que vous, j'en ai un point de vue, et vos poses de péteux ne m'impressionnent pas un brin mais ont le mérite de sérieusement m'agacer. Prout à jus.
papillon2704 Posté(e) 17 septembre 2010 Posté(e) 17 septembre 2010 c'est quoi mon "genre" de discours ? Des poncifs éculés tout juste bons à vous faire sortir de votre hauteur pour lâcher votre petit camouflet bien senti ? Un ramassis d'horreur qui ne peut que vous faire lâcher quelques pets en guise d'insulte ? Vous êtes quoi, un enseignant ? Vous échangez toujours de cette manière quand des choses qui ne vous reviennent pas sont écrites ? Vous pensez que internet vous dispense d'un minimum de courtoisie ? Vous me prenez pour quoi, pour qui ? Et surtout : vous vous prenez pour qui ? Moi je suis un ancien AVS aspirant prof des écoles, pas un chercheur. Je vis dans le même monde que vous, j'en ai un point de vue, et vos poses de péteux ne m'impressionnent pas un brin mais ont le mérite de sérieusement m'agacer. Prout à jus. Daiphi, je ne suis pas surpris par ton manque de surprise....j'assume préférer lire un discours construit, précis et rigoureux (quitte d'ailleurs, à être d'accord ou pas) plutôt qu'une succession d'aphorismes, parfois très limites...mais j'ai eu l'occasion d'écrire ça plusieurs fois, alors voilà. Boogie, moi aussi je me suis énervé, révolté au début...et j'ai fini par admettre que ce mode d'expression avait sa place ici, et que je me faisais un devoir de le contrer le plus systématiquement et calmement possible (je passe sur quelques merveilleuses saillies daiphiesque à propos entre autres du determinisme social, ethnique, familial...sur fond de mépris de la réflexion sur le métier et d'anti-intellectualisme primaire). Ne lui faisons pas le cadeau de notre manque de respect. cordialement
Dramstein Posté(e) 17 septembre 2010 Posté(e) 17 septembre 2010 c'est quoi mon "genre" de discours ? Des poncifs éculés tout juste bons à vous faire sortir de votre hauteur pour lâcher votre petit camouflet bien senti ? Un ramassis d'horreur qui ne peut que vous faire lâcher quelques pets en guise d'insulte ? Vous êtes quoi, un enseignant ? Vous échangez toujours de cette manière quand des choses qui ne vous reviennent pas sont écrites ? Vous pensez que internet vous dispense d'un minimum de courtoisie ? Vous me prenez pour quoi, pour qui ? Et surtout : vous vous prenez pour qui ? Moi je suis un ancien AVS aspirant prof des écoles, pas un chercheur. Je vis dans le même monde que vous, j'en ai un point de vue, et vos poses de péteux ne m'impressionnent pas un brin mais ont le mérite de sérieusement m'agacer. Prout à jus. +1 Un tour sur "Gérer vos utilisateurs ignorés" évite de s'abimer les yeux.
dhaiphi Posté(e) 17 septembre 2010 Posté(e) 17 septembre 2010 Ne lui faisons pas le cadeau de notre manque de respect. Faites ce que bon vous semble, messieurs. j'ai fini par admettre que ce mode d'expression avait sa place ici, Dois-je comprendre que s'il ne tenait qu'à vous mes posts seraient censurés ? Chaque fois que vous serez sur ce forum avec vos "discours construits, précis et rigoureux", vous me trouverez également, même si cela doit vous déplaire. Libre à vous, à votre tour, de ne pas me lire.
Boogie44 Posté(e) 17 septembre 2010 Posté(e) 17 septembre 2010 "un de nous est de trop dans cette ville cow-boy... j'te conseille de ne pas trop tourner le dos à la f'nêtre... à chaque fois qu'un crime sera commis, tu me trouveras sur ta route..." di di di di di pom pom pom
dhaiphi Posté(e) 17 septembre 2010 Posté(e) 17 septembre 2010 "un de nous est de trop dans cette ville cow-boy... j'te conseille de ne pas trop tourner le dos à la f'nêtre... à chaque fois qu'un crime sera commis, tu me trouveras sur ta route..." Un zeste d'humour, une pincée de dérision, un cuillerée de moquerie... Que de bons ingrédients !
abellia Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 Décidément, il se passe toujours quelque chose dans notre belle maison pour amuser la galerie...JBB Un travail de sappe de l'éducation nationale par exemple...
Boogie44 Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 ... comme la présence massive depuis bientôt sept ans de personnel auxiliaire de vie scolaire individuel (AVS-i) dont la durée d'occupation moyenne du poste se trouve entre deux et trois ans ? Si on choisit d'explorer rapidement cette seule voie (il y en a beaucoup d'autres) et d'entrer dans une analyse de la problématique de la scolarisation des enfants en situation de handicap de ce côté (pour une fois) au lieu du strict côté enseignant, que peut-on dire de ce "travail de sape" ? > comment peut-on s'acquitter correctement du travail dévolu au poste d'AVS-i quand on occupe de dernier que quelques mois ? (imaginez-vous ne devoir avoir occupé votre poste d'enseignant que trois ans) > comment la position tout à fait stratégique de ce poste (entre l'éducation scolaire et spéciale, entre l'enseignant et l'éducateur, entre la famille et l'éducation populaire (les AVS-i interviennent aussi, historiquement, dans les centres de loisirs), en lien avec un réseau de relations complexe (dont par exemple la relation que l'enfant/élève entretient avec sa déficience/son handicap, dont il ne peut faire l'économie) peut-elle être vraiment explorée et comprise quand quasiment AUCUNE de ses occupantes et occupants n'ont vraiment le loisir (le temps/la formation) d'explorer les propriétés du poste puisqu'ils partent indéfiniment pour être remplacés par d'autres débutants ? Je ne veux pas écrire un trop long message, mais il y aurait à dire à partir de cette entrée "personnel AVS-i" - et peut-être que ça permettrait à certains enseignants qui ne voient dans le droit à la scolarisation "ordinaire" qu'une idéologie liée à des visées économiques (et rien d'autre) de considérer que, somme toute, si on construisait une formation et un statut d'AVS-i à partir des potentialités que recèle sa position dans l'espace des positions des professions "scolaires" et "spéciales", on contribuerait à éroder bon nombre de difficultés jugées aujourd'hui "naturellement" liées à la nature des handicaps et déficiences de enfants, tout "naturellement" inadaptés à l'essence de l'école primaire. Mais je n'en dirais guère plus pour le moment, étant entendu que ce qui compte dans un texte c'est aussi ce qu'on ne dit pas... permettant aux lectrices et lecteurs de dérouler un peu le fil de leurs pensées. J'ajouterai juste que l'ouverture du poste d'AVS-i aux contrats aidés par l'Etat (EVS) a signé une grande première : l'arrivée de la logique de l'insertion à l'école : c'est bel et bien la première fois avec les EVS en poste d'AVS-i que des personnes en démarche d'insertion sociale et/ou professionnelle ont eu la possibilité de se trouver travailler DANS les classes. un recrutement catégoriel de ce type (être éligible aux contrats aidés) pour travailler dans l'école : qui dit mieux comme "travail de sape" ? (par ailleurs, certains EVS font sûrement du très bon boulot, je me limite à pointer la logique sociale et politique d'un tel recrutement qui est par nature "par défaut" : "tenez, madame machin, on a un travail en école primaire à vous proposez"...)
Macteyss Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 Je me demande bien qui est ce "tout le monde"... qui dirait, en plus, qu'on ne "discrimine plus le handicap"... ?En gros et vite-fait :- A gauche, les tenants de l'idéologie "tout le monde il est égal, tout le monde il peut tout faire" - A droite, les fumiers qui se flattent d'avoir fait voter la loi du 11 février 2005 (initiée par la gauche) pour lutter contre les discriminations dues au handicap, alors qu'ils ne l'ont fait que pour de basses raisons financières : ça coûte moins cher de se décharger de gamins handicapés dans une école que de s'en occuper réellement dans un institut spécialisé. - Malheureusement, les parents de ces enfants, qu'on a trompé et dont on s'est servi de manière abjecte et démagogique. On leur fait croire ce que tout parent rêve d'entendre : "Mais oui, votre enfant est comme les autres !"... sans se soucier du jour où ils vont se prendre la duré réalité en pleine face. à confondre cynisme gouvernemental et défenseurs du principe de non discrimination scolaire autour du "handicap" (notion éminemment volatile), vous faites à peu près autant de tort que ceux que vous pensez moquer.Je ne confonds pas, je constate juste qu'ils partagent une certaine responsabilité dans cette affaire. Je soupçonne même la gauche (mais je vois le mal partout...) d'avoir joué un jeu extrêmement pervers dans cette histoire : quand elle a initiée cette fameuse loi, elle savait pertinemment que l'école ne disposerait pas des moyens nécessaires. Je pense même que certains avaient la volonté de forcer la main des enseignants. Et, sur ce coup, la majorité des syndicats se sont honteusement tus...Je ne veux pas écrire un trop long message, mais il y aurait à dire à partir de cette entrée "personnel AVS-i" - et peut-être que ça permettrait à certains enseignants qui ne voient dans le droit à la scolarisation "ordinaire" qu'une idéologie liée à des visées économiques (et rien d'autre) de considérer que, somme toute, si on construisait une formation et un statut d'AVS-i à partir des potentialités que recèle sa position dans l'espace des positions des professions "scolaires" et "spéciales", on contribuerait à éroder bon nombre de difficultés jugées aujourd'hui "naturellement" liées à la nature des handicaps et déficiences de enfants, tout "naturellement" inadaptés à l'essence de l'école primaire.Pourquoi mettre les AVS-I sur le tapis ? N'existait-il donc pas des personnes formés à s'occuper d'enfants handicapés ? Mais c'est vrai que c'est plus cher... Alors, comme on ne pouvait pas décemment reconnaitre qu'on allait charger de ce travail des gens sans aucune formation, on a créé les AVS-I... qui ne sont pas plus formés que les enseignants, mais bon, cela permet de dire qu'on a mis des moyens supplémentaires...J'ajouterai juste que l'ouverture du poste d'AVS-i aux contrats aidés par l'Etat (EVS) a signé une grande première : l'arrivée de la logique de l'insertion à l'école : c'est bel et bien la première fois avec les EVS en poste d'AVS-i que des personnes en démarche d'insertion sociale et/ou professionnelle ont eu la possibilité de se trouver travailler DANS les classes. Nous y voici donc... La création des AVS-I n'aurait donc pas pour but de permettre la scolarisation d'enfants handicapés, mais d'insérer professionnellement des adultes en difficultés. Pourquoi pas ? On a bien placé un psychotique à la présidence de la République. Mais je me demande quand même si ce doit être un objectif de l'école...
Boogie44 Posté(e) 19 septembre 2010 Posté(e) 19 septembre 2010 Je me demande bien qui est ce "tout le monde"... qui dirait, en plus, qu'on ne "discrimine plus le handicap"... ?En gros et vite-fait :- A gauche, les tenants de l'idéologie "tout le monde il est égal, tout le monde il peut tout faire" - A droite, les fumiers qui se flattent d'avoir fait voter la loi du 11 février 2005 (initiée par la gauche) pour lutter contre les discriminations dues au handicap, alors qu'ils ne l'ont fait que pour de basses raisons financières : ça coûte moins cher de se décharger de gamins handicapés dans une école que de s'en occuper réellement dans un institut spécialisé. - Malheureusement, les parents de ces enfants, qu'on a trompé et dont on s'est servi de manière abjecte et démagogique. On leur fait croire ce que tout parent rêve d'entendre : "Mais oui, votre enfant est comme les autres !"... sans se soucier du jour où ils vont se prendre la duré réalité en pleine face. Ah oui, c'est vraiment "en gros" et complètement "vite fait", en effet. Une catégorie à droite, une catégorie à gauche, et des victimes. Merci pour vos éclairages, vraiment c'est précieux. Et merci également pour votre limpide stratégie argumentative, qui ressemble de beaucoup à celle de ceux que vous conspuez par ailleurs (notamment celle du nabot et ses affidés). A mon tour, alors, de vous répondre, "en gros et vite fait" - mais en essayant quand même d'éviter (ne vous en déplaise) la binarité simplette de votre pauvre vision du monde scolaire en matière de handicap. Je ne connais personne qui défende l'idée selon laquelle "tout le monde il est égal, tout le monde il peut tout faire". Une telle position est une projection pure et simple qui permet, à bon compte, de se construire une petite créature fictive à laquelle on réduit ses adversaires. Rien de plus facile ensuite de détruire cette créature en terrassant symboliquement ceux dont on ne veut rien entendre. Seulement, quand on a un peu de raison, on voit bien que ça ne tient pas votre affaire, puisque ça repose entièrement non pas sur des faits et des références mais sur une réception ratée de certains discours. Le "handicap" ne peut, en ce qui concerne notre sujet, constituer une catégorie d'appréciation correcte, et ce pour plusieurs raisons. La première, centrale, est que ce terme ne désigne rien d'autre qu'un ensemble de sous-catégories qui elles-mêmes se divisent en de nombreuses autres sous-sous-catégorie. Quel point commun entre un enfant IMC, un autre trisomique, un troisième autiste et un quatrième atteint de myopathie ? Ils sont des enfants "handicapés", c'est à dire qu'ils ne partagent rien d'autre qu'une étiquette. Rien d'autre (ah si : ce sont des enfants). Si on ajoute à ça le fait que dans la généalogie de la notion de "handicap" on trouve "l'anormalité" (fin XIXème) et "l'inadaptation" (codifiée sous Vichy), qui comprenait toutes les deux les fameux "instables et caractériels" ou "atteints de perversion des instincts", devenus aujourd'hui les "troublés du comportement" (parmi lesquels on trouve une prévalence assez nette d'enfants issus de catégories populaires et/ou avec de lourdes problématiques familiales), vous ne pouvez que convenir avec moi que le terme de "handicap" bloque la pensée. Non ? On progresse en commençant à reconnaître que le système qui nous servait d'explication est faux. Demandez à vos élèves, par exemple. Ce que je veux dire par là, c'est que dans la catégorie des "à gauche", i.e. les "défenseurs" des "intégration" ou "inclusion" scolaires, on ne trouve pas, loin s'en faut, que des bisounours (qui par ailleurs n'existent que pour ceux qui veulent se servir de cette figure comme d'un repoussoir, comme vous). Les personnes sérieuses (tant qu'à faire, autant se baser sur ce que disent celles-là, non ?) basent sur leurs analyses sur ce que j'ai exposé précédemment à propos du terme "handicap" : c'est une notion naturalisée (= déshistoricisée) qui cache les réalités qu'elle désigne, c'est une notion qui ne permet pas de voir les variabilités inter et intra "handicaps", et qui contribue à réduire les enfants à leur déficience ou handicap. Ces personnes, ensuite, constatent une chose : l'école de la république s'est construite (ainsi que le métier d'enseignant) SANS et CONTRE les "anormaux" et autres "arriérés" (toutes les déficiences motrices, sensorielles et intellectuelles, toutes les situations où l'élève est "non conforme scolairement" également sans pour autant n'avoir aucune déficience). Aujourd'hui, considérant alors ce fait, il est facile pour des gens comme vous de dire que "l'école n'est pas faite pour les enfants handicapés". C'est vrai ! Il ne s'agit pas de dire le contraire mais de réfléchir à une évolution permettant de ne pas naturaliser la bipolarité "scolaire/spécial". La première notion qui caractérise la défense du principe de scolarisation des enfants handicapés est celle de non-discrimination, qui débouche sur celle de droit. Et si il est tout à fait légitime de défendre ces principes, je vous rejoins sur le fait qu'ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. Les personnes qui s'en contentent se trompent lourdement, parce qu'il est évident qu'on ne fait pas table rase du passé, et que la réflexion politique doit tenir compte des héritages d'un siècle de complémentarité pratique et d'opposition symbolique entre le "scolaire" (pour les moyens et bien portants) et le "spécial" (pour tous les autres). La posture de bisounours n'existe pas - sauf, c'est vrai, chez certaines personnes qui ont intérêt, pour une raison ou pour une autre (ça peut être leur ignorance, tout simplement), à occulter l'histoire du secteur. Pour finir sur ce point, il est évident qu'une des principales motivations de la droite (et de la droite du PS, puisqu'ils partagent la même vision du monde à venir) est d'économiser des sous. Seulement, vous oubliez qu'ils profitent d'une idée juste pour économiser des sous... ils ne mettent pas en place une idée faussement juste et séduisante mais en fait trompeuse pour économiser des sous... non ! Ils se servent d'un objectif politique noble pour casser encore plus le système. Et vous, comme tant d'autres, vous tombez dans le piège (quand même énorme, mais enfin quand on ne veut pas voir...) de rejeter à la fois l'objectif politique dont ils se servent cyniquement et l'usage qu'ils en font. Vous confondez bel et bien cynisme gouvernemental et défenseur du principe de non-discrimination scolaire autour du "handicap". Revenons-y, d'ailleurs : à confondre cynisme gouvernemental et défenseurs du principe de non discrimination scolaire autour du "handicap" (notion éminemment volatile), vous faites à peu près autant de tort que ceux que vous pensez moquer. Je ne confonds pas, je constate juste qu'ils partagent une certaine responsabilité dans cette affaire. Je soupçonne même la gauche (mais je vois le mal partout...) d'avoir joué un jeu extrêmement pervers dans cette histoire : quand elle a initiée cette fameuse loi, elle savait pertinemment que l'école ne disposerait pas des moyens nécessaires. Je pense même que certains avaient la volonté de forcer la main des enseignants. Et, sur ce coup, la majorité des syndicats se sont honteusement tus... Vous confondez, puisque vous réfléchissez le problème avec les catégories de ceux que vous conspuez par ailleurs. Ma positiion est la suivante : je ne pense pas l'affaire avec leurs catégories de merde, d'une part, et ensuite je ne baisse pas les bras même si les conditions sociales et politiques d'une mise en oeuvre correcte du principe de scolarisation des enfants handicapés ne sont manifestement pas réunies (et c'est un euphémisme). Je ne veux pas écrire un trop long message, mais il y aurait à dire à partir de cette entrée "personnel AVS-i" - et peut-être que ça permettrait à certains enseignants qui ne voient dans le droit à la scolarisation "ordinaire" qu'une idéologie liée à des visées économiques (et rien d'autre) de considérer que, somme toute, si on construisait une formation et un statut d'AVS-i à partir des potentialités que recèle sa position dans l'espace des positions des professions "scolaires" et "spéciales", on contribuerait à éroder bon nombre de difficultés jugées aujourd'hui "naturellement" liées à la nature des handicaps et déficiences de enfants, tout "naturellement" inadaptés à l'essence de l'école primaire. Pourquoi mettre les AVS-I sur le tapis ? N'existait-il donc pas des personnes formés à s'occuper d'enfants handicapés ? Mais c'est vrai que c'est plus cher... Alors, comme on ne pouvait pas décemment reconnaitre qu'on allait charger de ce travail des gens sans aucune formation, on a créé les AVS-I... qui ne sont pas plus formés que les enseignants, mais bon, cela permet de dire qu'on a mis des moyens supplémentaires... Le poste d'AVS-i existe depuis plus de trente ans. Dans l'espace des positions des professions intéresées par l'enfance handicapée, il se trouve occuper une position tout à fait inédite : ce poste est sur la frontière entre le spécial et le scolaire. Si vous connaissez un tant soit peu ces deux univers, vous devez savoir à quel point ils cumulent, comme le dit Francine Muel-Dreyfus (en 1983, un livre que je vous conseille ardemment de lire), "complémentarité pratique" et surtout "opposition symbolique". Les métiers idéal-typique de ces deux pôles du système éducatif sont évidemment l'enseignant d'un côté et l'éducateur de l'autre. Chacun des deux systèmes a développé une vision et une façon de penser le handicap qui correspond exactement à leur fonction et situation dans le système éducatif. je vous dis tout ça pour vous expliquer une chose, qui est un postulat, et que je défends : le poste d'AVS-i contient, du fait de sa position spécifique (ne relevant ni strictement du scolaire et ni strictement du spécial tels qu'ils se sont chacun historiquement construit, "dos à dos", dit Michel Chauvière) les conditions de possibilités d'un potentiel dépassement des clivages structuraux entre les deux pôles. "Potentiel" car il est évident qu'actuellement, avec les conditions de recrutement et de formation, les propriétés du poste ne peuvent pas être explorées par ceux qui l'occupent : ce ne sont que d'éternels débutants. C'est complètement foireux. Il est bon d'ailleurs de noter que des organisations comme l'APAJH se contente de ce fait, et défend le principe d'un poste d'AVS-i qui soit occupé éternellement pas des débutants qui se succèdent (la seule différence avec le système actuel est, dans la vision de l'APAJH nationale, que ces AVS-i doivent rester des assistants d'éducation, et non pas être EVS). Ce que ne comprend pas (ou ne veut pas comprendre) l'APAJH nationale, c'est que mettre des professions spécialisées à l'école (pour faire le boulot des AVS-i) n'aurait rien changé à l'essentiel de la structure, qui structure aussi les pensées, les manières de penser et les visions du monde. Le poste d'AVS-i contient des spécificités potentielles qui sont consécutives de sa nature interstitielle, hybride, et qu'on ne retrouve dans aucun métier du scolaire et dans aucun métier du spécial (les métiers du "spécial" sont par ailleurs formellement très récents, savez-vous : le DEES date de 1968, et pratiquement tous les métiers se sont constitués dans les 40 dernières années). C'est une des premières réponse à votre question. la seconde se base plutôt sur une autre question, que je vous retourne : pourquoi ne pas construire un métier d'AVS-i basé sur les remarques précédentes, c'est à dire un métier très qualifié, non adossé à aucune discipline en particulier, et centré sur la nature de sa position de "chainon manquant" ? Si on réalise la construction d'un tel métier, on n'économise pas d'argent... Par ailleurs, on ne concurrence pas les métiers historiques du "spécial", puisqu'il y aura toujours besoin de spécial - personnellement, je ne défends pas l'utopie débile de la "full inclusion" (ceux-là, je vos rejoins pour dire que ce sont des irresponsables). Le poste d'AVS-i est un élément incontournable des conditions de possibilités de réussite d'une politique de scolarisation des enfants handicapés. Incontournable mais pas unique : sa création ne peut que se faire complémentairement à une redéfinition des relations entre scolaire et médico-social (qui passe par les formations inititales et continues de ces métiers, habitués à fonctionner derrière une cloison qui aujourd'hui n'existe légalement plus). Là encore, les adversaires à la création d'un métier (qui en fait défendent des territoires professionnels relevant de métiers du spécial qu'ils estiment - à tort selon moi - menacés) disent, selon le même procédé rhétorique que celui que vos avez utilisé plus haut : "créer un métier d'AVS ne résoudra pas tout ! il ne faut donc pas le faire, faisons avec ce qui existe déjà". Moi je dis que évidemment ça ne peut pas tout résoudre, mais pourquoi opposer comme ça "créer le métier d'AVS-i" et "faire avec ce qui existe déjà" ? Il fait faire les deux. Et un métier très qualifié d'AVS-i tel que je le défends (poste dans lequel aussi bien des enseignants que des éducateurs ou autres métiers pourraient s'investir dans leur carrière sans considérer son occupation comme une dévaluation) permettrait de se donner un atout considérable pour vraiment faire évoluer les traditions enkystées de défense de territoires professionnels et les effets de concurrence qui en découlent - qui in fine sont toujours dommageables pour les enfants, qui se retrouvent objets des concurrences. J'ajouterai juste que l'ouverture du poste d'AVS-i aux contrats aidés par l'Etat (EVS) a signé une grande première : l'arrivée de la logique de l'insertion à l'école : c'est bel et bien la première fois avec les EVS en poste d'AVS-i que des personnes en démarche d'insertion sociale et/ou professionnelle ont eu la possibilité de se trouver travailler DANS les classes. Nous y voici donc... La création des AVS-I n'aurait donc pas pour but de permettre la scolarisation d'enfants handicapés, mais d'insérer professionnellement des adultes en difficultés. Pourquoi pas ? On a bien placé un psychotique à la présidence de la République. Mais je me demande quand même si ce doit être un objectif de l'école... Mais évidemment que ça ne doit en aucun cas constituer un objectif de l'école ! Comment avez-vous pu penser que je défendais une telle politique ? Je défends une politique éducative qui mobilise des personnels qualifiés et dénonce fortement cette irruption des politiques d'insertion dans l'école !!!
sophsoph Posté(e) 20 septembre 2010 Posté(e) 20 septembre 2010 par ailleurs (désolé mais) ça m'agace de lire "le terrain" versus "la recherche" voilà bon j'en fait trop probablement m'enfin cordialement sophsoph Je n'avais pas vu ta réponse. Pour avoir bossé au sein d'un labo puis en étant PE maintenant, je me permets de dire : la recherche et le terrain doivent s'alimenter mutuellement. Et pas rejeter la faute l'un sur l'autre... Oserais-je répondre : oui, tu en fais trop?
Boogie44 Posté(e) 20 septembre 2010 Posté(e) 20 septembre 2010 par ailleurs (désolé mais) ça m'agace de lire "le terrain" versus "la recherche" voilà bon j'en fait trop probablement m'enfin cordialement sophsoph Je n'avais pas vu ta réponse. Pour avoir bossé au sein d'un labo puis en étant PE maintenant, je me permets de dire : la recherche et le terrain doivent s'alimenter mutuellement. Et pas rejeter la faute l'un sur l'autre... Oserais-je répondre : oui, tu en fais trop? Ah oui, c'est un de mes travers. Mais tout dépend du point de vue d'où l'on se place, toujours. Ce qui fait que généralement, dans le doute, je fonce. Quant au jeu en effet stérile "chacun jette la faute sur l'autre", il ne me semble pas du tout que mes propos soient concernés. Ce qui fait que je suis bien d'accord avec toi. Seulement, si éviter ce travers signifie faire l'économie de tenter d'identifier ce qui, de part et d'autres, peut faire obstacle, à une "alimentation" réciproque, alors je ne suis plus d'accord. Il ne faut pas confondre "rejeter la faute sur l'autre" et "tenter d'identifier les mécanismes qui construisent des cloisons inutiles". Oserai-je dire que je n'en dis pas assez ? Non quand même.
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