Gribouillette Posté(e) 26 septembre 2010 Auteur Posté(e) 26 septembre 2010 Merci à tous pour vos réponses, je me sens moins seule! J'ai remanié ma lettre pour qu'elle soit un peu plus détaillée et un peu plus "choc". Cette fois-ci, je ne resterai pas à subir toute une année! Je veux que ça bouge! Et vite! Je me permets de vous écrire afin de vous faire part du comportement alarmant d’une de mes élèves de CE1. [...] C'est mieux,non? Par contre, je ne sais pas trop comment terminer.
Invité mufab Posté(e) 26 septembre 2010 Posté(e) 26 septembre 2010 A propos de ton élève Gribouillette, si tu as une suspicion de maltraitance (physique ou mentale), moi je crois que je ferai en plus de tout le reste un signalement. En effet son comportement est inquiétant, et à mon avis il s'agit d'indices qui peuvent laisser penser à de la maltraitance. Bon courage, tout à fait d'accord car en plus on pourrait te reprocher de ne pas l'avoir fait. Si tu préfère tu peux le faire de manière anonyme par téléphone en tant que citoyenne et pas en tant que prof, car là tu soupçonne maltraitance mais du père sur la mère... Il existe aussi un imprimé ("information préoccupante d'un enfant en risque de danger" ou "S2") qui est à adresser à l'IA (Service social en faveur des élèves), et où tu peux décrire ce que tu constates et qui t'inquiètes (sans forcément accuser quiconque). L'enfant sera connue.
kokou Posté(e) 28 septembre 2010 Posté(e) 28 septembre 2010 Pour ma part, je la terminerais en lui sollicitant un entretien car j'estime cela incontournable. Il est de son devoir de te recevoir, de t'écouter et de t'aider. Courage !!
Esther67 Posté(e) 29 septembre 2010 Posté(e) 29 septembre 2010 Oui cela me semble bien. Bon courage et envoie cette lettre au plus vite pour qu'on t'apporte de l'aide à toi ainsi qu'à ton élève qui me semble en très grande souffrance et peut-être (en fait très surement) en danger.
Gribouillette Posté(e) 29 septembre 2010 Auteur Posté(e) 29 septembre 2010 Bonjour à tous, merci de votre soutien! Je n'ai pas encore envoyé ma lettre, ma directrice est malade et j'aurai aimé qu'elle mette le tampon de l'école et qu'elle la signe. Par contre j'ai directement passé un coup de fil à l'inspection lundi soir car la petite nous a fait une crise de niveau 10, on était 4 adultes (3 enseignantes + l'AVS) a essayer de la calmer. Quid de nos classes pendant ce temps là? Hier, le RASED passait dans notre école prendre nos demandes de prises en charges. Chaque maitresse était reçue une à une. La zilienne de l'école assurait l'intérim. La pauvre, je lui ai laissé ma classe déchainée, plus la petite. Elle était contente d'être venue: Elle s'est pris des coups de pieds et tout, la gamine a démonté le coin regroupement et a balancé les cartables dehors... C'est le moment qu'à choisit le conseiller péda pour se pointer (il avait eu mon message de la veille) et il a vu la petite en pleine action. Quand il m'a vu, il m'a dit "Ah, bah tu vas pouvoir te reconvertir dans l'enseignement spécialisé!" (car j'ai déjà donné avec un affreux qui m'a pourri toute mon année dernière). Donc tout le monde est au courant, ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas. Après, au niveau aide, c'est plutôt décevant. Je n'ai eu aucun conseil pour gérer les crises. La seule chose qu'on m'aie dite, c'est de rencontrer les parents (Ah, bon?). J'ai répondu que je parlais avec la maman 1/2 tous les soirs ou presque. On m'a dit qu'il fallait une rencontre plus formelle, assis avec la directrice et tout. J'avais déjà pris le RV pour jeudi. La psy a dit qu'au RV je donne son numéro aux parents, et ce sont eux qui l'appelleront ou pas, et qu'après on verra. (On verra? ) En attendant, le seule solution pour eux c'est de réquisitionner l'EVS de l'école pour moi toute seule, ce qui 1) n'est pas très bien vu par certaines de mes collègues qui trouvent bien pratique de l'avoir pour les ateliers par exemple et 2) ne résoudra rien, ce sera elle qui lui courra après, c'est tout. Bref, très déçue du RASED qui n'apporte aucune solution, mais j'aurai du le savoir, j'ai l'habitude depuis l'an dernier. C'est finalement à midi, en conseil des maitres improvisé, qu'on a cherché des solutions concrètes avec mes collègues. Qu'on a testé dès l'après-midi. Notre idée: Ne pas courir après ni la sortir des toilettes de force pour rentrer en classe. Donc je lui ai dit qu'elle devait rentrer comme tout le monde, et que si elle se sauvait j'appellerai les gendarmes. On avait fermé les 3 portails à clé (mais elle peut facilement escalader) et la collègue zil surveillait de loin, ainsi que moi par la fenêtre. Elle est restée dehors presque 1 heure, mais a fini par rentrer d'elle même. Ouf! Après la récré de l'après-midi, idem, elle s'est cachée derrière le mur, je suis rentrée avec les élèves comme si de rien était, et 10 minutes après elle était dans la classe. Petite victoire, donc. Mais je sens que mon année va être un combat, tous les jours, et pour avoir déjà vécu ça l'an dernier, je sais à quel point c'est usant, à quel point ça bouffe de l'énergie, et à quel point ça démotive. A quoi bon préparer? ma séance va être foutue en l'air par une seule gamine!
del230112 Posté(e) 29 septembre 2010 Posté(e) 29 septembre 2010 Bonjour à tous, merci de votre soutien! Je n'ai pas encore envoyé ma lettre, ma directrice est malade et j'aurai aimé qu'elle mette le tampon de l'école et qu'elle la signe. Par contre j'ai directement passé un coup de fil à l'inspection lundi soir car la petite nous a fait une crise de niveau 10, on était 4 adultes (3 enseignantes + l'AVS) a essayer de la calmer. Quid de nos classes pendant ce temps là? Hier, le RASED passait dans notre école prendre nos demandes de prises en charges. Chaque maitresse était reçue une à une. La zilienne de l'école assurait l'intérim. La pauvre, je lui ai laissé ma classe déchainée, plus la petite. Elle était contente d'être venue: Elle s'est pris des coups de pieds et tout, la gamine a démonté le coin regroupement et a balancé les cartables dehors... C'est le moment qu'à choisit le conseiller péda pour se pointer (il avait eu mon message de la veille) et il a vu la petite en pleine action. Quand il m'a vu, il m'a dit "Ah, bah tu vas pouvoir te reconvertir dans l'enseignement spécialisé!" (car j'ai déjà donné avec un affreux qui m'a pourri toute mon année dernière). Donc tout le monde est au courant, ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas. Après, au niveau aide, c'est plutôt décevant. Je n'ai eu aucun conseil pour gérer les crises. La seule chose qu'on m'aie dite, c'est de rencontrer les parents (Ah, bon?). J'ai répondu que je parlais avec la maman 1/2 tous les soirs ou presque. On m'a dit qu'il fallait une rencontre plus formelle, assis avec la directrice et tout. J'avais déjà pris le RV pour jeudi. La psy a dit qu'au RV je donne son numéro aux parents, et ce sont eux qui l'appelleront ou pas, et qu'après on verra. (On verra? ) En attendant, le seule solution pour eux c'est de réquisitionner l'EVS de l'école pour moi toute seule, ce qui 1) n'est pas très bien vu par certaines de mes collègues qui trouvent bien pratique de l'avoir pour les ateliers par exemple et 2) ne résoudra rien, ce sera elle qui lui courra après, c'est tout. Bref, très déçue du RASED qui n'apporte aucune solution, mais j'aurai du le savoir, j'ai l'habitude depuis l'an dernier. C'est finalement à midi, en conseil des maitres improvisé, qu'on a cherché des solutions concrètes avec mes collègues. Qu'on a testé dès l'après-midi. Notre idée: Ne pas courir après ni la sortir des toilettes de force pour rentrer en classe. Donc je lui ai dit qu'elle devait rentrer comme tout le monde, et que si elle se sauvait j'appellerai les gendarmes. On avait fermé les 3 portails à clé (mais elle peut facilement escalader) et la collègue zil surveillait de loin, ainsi que moi par la fenêtre. Elle est restée dehors presque 1 heure, mais a fini par rentrer d'elle même. Ouf! Après la récré de l'après-midi, idem, elle s'est cachée derrière le mur, je suis rentrée avec les élèves comme si de rien était, et 10 minutes après elle était dans la classe. Petite victoire, donc. Mais je sens que mon année va être un combat, tous les jours, et pour avoir déjà vécu ça l'an dernier, je sais à quel point c'est usant, à quel point ça bouffe de l'énergie, et à quel point ça démotive. A quoi bon préparer? ma séance va être foutue en l'air par une seule gamine! De tout coeur avec toi, même si cela ne t'apporte pas grand chose. pour avoir vécu cette situation pendant deux ans, je sais ce que tu endures. Mes seuls moments de paix était quand le CMP le prenait. C'est vrai que nous sommes démunis et que la hiérarchie ne fait pas grand chose. Quels conseils te donner à part couvre toi au maximum. C'est déjà ce que tu as commencé à faire en avertissant toutes les instances et éventuellement comme une collègue te l'avait conseillé, contacte l'autonome pour les informer. Bon courage. (Maigre consolation, après être passé avec de tels élèves, on est capable de faire face à beaucoup de situations.)
kokou Posté(e) 29 septembre 2010 Posté(e) 29 septembre 2010 Je trouve cela incroyable !! Incroyable que l'on laisse une petite fille si perturbée démonter la classe ainsi que sa maitresse. Il est clair qu'elle doit être placée autre part, pour le bien de tous ! Ma seconde classe était un CM2 en ZEP, avec un groupe de 8-9 élèves difficiles mené par un petit "caïd"... Je l'ai signalé dès le début, il nous a pourri l'année, y compris 15 jours de classe transplantée à la montagne... (le directeur du centre voulait le remettre dans le train, il lui a même collé une claque !). J'ai craqué vers la fin du mois de mai, me semble-t-il (cela remonte à une quinzaine d'année). J'avais fait un stage d'une semaine début mai et mon remplaçant avait été maltraité, il pleurait en salle des maitres... Les élèves avaient mis la classe à sac, griffonné ou arraché l'affichage, fêlé une vitre en envoyant une boule de billard à la tête du maitre... Bref, tout le monde était assez content de mon retour! Quelques temps plus tard, en reprenant ma voiture à la sortie des classes, je me suis retrouvée pleurant à chaudes larmes à un feu rouge... Direction doc, arrêt d'une semaine. A mon retour, les collègues m'ont dit que le remplaçant ne travaillait en classe que le matin. L'après-midi, il restait avec les élèves dans la cour : les garçons jouaient au foot, lui avec sa guitare et les filles ne faisaient rien... Ne me sentant absolument pas capable de terminer l'année dans ces conditions "pourries" (caïd nous menaçant de faire intervenir le GIA, rackettant les gouters des plus faibles dans la cour, se montrant insolent, suffisant, brutal, etc... + directrice totalement passive), j'ai pris la directrice entre 4 yeux et lui ai dit : "soit tu m'aides enfin, soit je n'aurai aucune difficulté à me faire placer en arrêt maladie et cela jusqu'à la fin de l'année et tu sais ce que cela donne quand je suis remplacée...". Elle en a re-parlé avec l'inspecteur (qui avait été prévenu dès le 1er trimestre). Celui-ci a dé-scolarisé momentanément l'élève(1 semaine ou 10 jours)avant de le re-scolariser dans l'école prout-prout qui se trouvait un peu plus loin. Quant à la directrice, ainsi qu'à mes collègues, qui ne m'avaient guère aidé depuis le début, elles m'ont proposé de placer le caïd n°2 dans le CM1 pour le mois restant. J'ai prévenu le caïd n°3 qu'il bougeait un cil et il changeait de classe définitivement jusqu'aux grandes vacances et cela lui a suffi (il était entrainé par les 2 autres). La classe n'était plus la même, ça a été incroyable !! J'ai découvert des élèves !! Bref, je ne dis pas que c'est un exemple, je veux simplement te faire comprendre que si tu ne secoues pas le cocotier, rien ne tombera !! Petite question collégiale : ne pourrait-elle utiliser son droit de retrait ?
Gribouillette Posté(e) 30 septembre 2010 Auteur Posté(e) 30 septembre 2010 Merci de ton témoignage, ça me rappelle mon affreux de l'an dernier, heureusement je n'en avais qu'un mais c'était assez pour mettre pas classe en l'air. Et je me suis beaucoup trop laissée faire, je n'ai eu aucun soutien de mes collègues et de ma directrice, j'ai fini l'année complètement à bout de forces, à bout de nerf, à la limite de l'arrêt (je pleurais tous les soirs ou presque!) Mais cette année, je ne compte pas me laisser faire! Je sais très bien que rien ne va bouger si je n'insiste pas, et si je ne "harcèle" pas le RASED et l'inspection. Alors, pas le choix, je vais m'y mettre...
doubleR Posté(e) 30 septembre 2010 Posté(e) 30 septembre 2010 Bon courage Gribouillette !! mais je ne comprends pas pour quoi il n'y a pas une équipe éducative urgente !! Il te fait une AVS !!! Nous avons une AVS à temps plein dans l'école pour des enfants beaucoup plus gérable de ca ! Le cas que tu décris, je l'entends dans d'autres écoles, l'enfant n'est alors scolarisé que si l'AVS est présente !
Gribouillette Posté(e) 30 septembre 2010 Auteur Posté(e) 30 septembre 2010 En fait, il y a déjà une EVS dans l'école, pour un petit de CP (il n'a besoin d'elle que ponctuellement). Du coup, mes collègues lui ont fait un emploi du temps et se la sont "partagées" pour leurs ateliers et autres. Le conseiller péda m'a dit d'oublier tout de suite l'idée d'avoir une AVS pour ma poulette, qu'il fallait que je réquisitionne celle de l'école, puisqu'il y en avait déjà une. Sauf que 1) mes collègues ne sont pas chaudes pour abandonner ce confort et 2) l'EVS n'est pas très à l'aise avec l'élève en question (quand elle est en crise, il faut quand même la maitriser physiquement, la plaquer au sol, etc... et l'EVS n'ose pas) et 3) ça ne résoudrait pas le problème : la petite continuerait à se sauver, à ne rien faire et à piquer des crises. La seule différence, c'est que moi pendant ce temps là je pourrais faire classe... mais ça c'est la théorie! Parce que une EVS au fond de la classe en train de maitriser un monstre en furie, c'est pas non plus tip-top pour que les élèves se concentrent... Je me vois bien faire classe en essayant de parler plus fort pour couvrir le bruit...
doubleR Posté(e) 1 octobre 2010 Posté(e) 1 octobre 2010 Oui mais une EVS n'est pas une AVS, une AVS est nommée pour un seul enfant et ne peut se partager entre les classes, et cela c'est suite à une équipe éducative que tu dois exiger.
masapa Posté(e) 1 octobre 2010 Posté(e) 1 octobre 2010 En fait, il y a déjà une EVS dans l'école, pour un petit de CP (il n'a besoin d'elle que ponctuellement). Du coup, mes collègues lui ont fait un emploi du temps et se la sont "partagées" pour leurs ateliers et autres. Le conseiller péda m'a dit d'oublier tout de suite l'idée d'avoir une AVS pour ma poulette, qu'il fallait que je réquisitionne celle de l'école, puisqu'il y en avait déjà une. Sauf que 1) mes collègues ne sont pas chaudes pour abandonner ce confort et 2) l'EVS n'est pas très à l'aise avec l'élève en question (quand elle est en crise, il faut quand même la maitriser physiquement, la plaquer au sol, etc... et l'EVS n'ose pas) et 3) ça ne résoudrait pas le problème : la petite continuerait à se sauver, à ne rien faire et à piquer des crises. La seule différence, c'est que moi pendant ce temps là je pourrais faire classe... mais ça c'est la théorie! Parce que une EVS au fond de la classe en train de maitriser un monstre en furie, c'est pas non plus tip-top pour que les élèves se concentrent... Je me vois bien faire classe en essayant de parler plus fort pour couvrir le bruit... Si tes collègues ne sont pas chaudes pour t'aider , propose que la gamine aille dans leur classe à tour de rôle pour que tes élèves puissent travailler de temps en temps: cela va les calmer ! Evidemment elles perdent du confort, mais elles peuvent comprendre!! Et l'équipe éducative? Tu as une date? Ta directrice est déchargée parfois? Elle peut la garder dans son bureau de temps en temps si elle refuse de t'aider.... Pour ton inspecteur, envoie ta lettre si tu ne l'as pas encore fait: les écrits restent et ont un certain poids!!Tu peux appeler l'autonome et le syndicat pour qu'ils t'aident à revoir la lettre, si tu veux (je la trouve très directe mais très bien), ou pour te donner des conseils pour secouer le cocotier. Si rien de concret ne se passe, tu peux aussi demander à ne plus être responsable des conséquences de cette situation si rien n'est fait: si c'est l'inspecteur qui se sent responsable (s'il y a un problème, tu as prévenu, ce n'est plus toi....), peut-être prendra-t-il ses repsonsabilités! Il y a des inspecteurs très peu courageux qui ne font quelque chose que s'ils ont peur pour eux . Sinon, vas vers le recteur ou utilise ton droit de reserve. A voir avec le syndicat et l'autonome dont c'est le boulot. Il devrait y avoir quelque chose de mis en place même temporairement même en attendant l'équipe éducative, puisque ce n'est pas vivable! Bon courage.....
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