Yasuko Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 J'explique rapidement : j'ai un élève de CM1 qui a un an d'avance (il est entré au CP à 5 ans). Je l'ai déjà eu en CP et il était déjà plus mature que ses camarades de 6 ans et rien ne semblait lui poser de problème. En CM1, je constate la même chose, il fait tout avec facilité (dans toutes les disciplines), travaille vite, a toujours presque tout juste du premier coup, etc. Ensuite, je lui donne du boulot en plus, quelquefois niveau CM2 (sans lui dire) et ça passe. J'ai un double niveau CM1/CM2. Pensez-vous qu'il soit judicieux de lui faire suivre les apprentissages de CM2 après la Toussaint par exemple pour être sûre qu'il soit prêt et de l'envoyer au collège l'année prochaine? Ou pensez-vous que deux ans d'avance c'est trop? Personnellement, je ne vois pas l'intérêt de lui enseigner des choses qu'il semble déjà maîtriser... De plus, ses parents ne le poussent pas à la maison, ils semblent plutôt désemparés face à cette situation, cet enfant a donc des facilités "naturelles". Merci de vos avis!
sihaya Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Nous l'avons fait aussi pour une petite fille, elle n'a pas fait sa MS. Par la suite, nous lui avons fait sauter son CM1. Actuellement, elle est en 3ème. C'est toujours une aussi excellente élève. Sans aucun problème de maturité, ni de relationnel avec ses copines de collège. Tout roule pour le mieux pour elle....
Breizhonig Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Ce n'est pas une décision à prendre seule: tu devrais demander son avis à la psychologue scolaire, tes collègues qui connaissent cet élève. Si elles sont d'accord avec toi, n'hésite pas
gali Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Sans oublier aussi l'avis des parents et de l'élève. Qu'en pense-t-il ???? Je te pose la question car la maîtresse avait proposé à mon fils de basculer du groupe de CM1 vers le groupe de CM2 et il n'a pas voulu car trop peur de quitter ses copains avant l'entree au collège.
sophsoph Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Si je me rappelle certaines de mes lectures, il s'agit en quelque sorte du cercle vicieux dans lequel se trouve les enfants précoces : ils sautent une classe, puis rapidement ont besoin d'en sauter une autre, et ainsi de suite... sauf qu'ils n'ont pas forcément la maturité affective pour gérer cela et se retrouver avec des enfants plus âgés. Le problème se situe ailleurs: notre école n'est pas adaptée pour ces enfants-là..... Il faudrait déjà demander l' avis du psy, des parents,de l'enfant... Et ensuite voir si toi, tu ne peux pas proposer un travail un peu différent, qui lui donne plus de fil à retordre?
instit62 Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Attention à ne pas faire sauter trop de classe à l'élève en question, il n'aura pas forcément la maturité nécessaire pour l'entrée en 6e. Pose bien le pour et le contre, parles-en avec le rased, la psy , les parents... J'ai moi-meme un enfant précoce qui a un an d'avance (il n'a pas fait son cp), et l'an passé a été horrible pour nous tous : très mauvaise 6e, gros problèmes de comportement, pas de travail donc résultats décevants!!! Et pourtant, la psy qui avait fait son test de QI m'avait dit que concrêtement il pouvait passer toutes les classes qu'on voulait il suivrait toujours!!! Malgré tout cette année, il est quand même passé en 5e (vu sa précocité!) mais nous avons demandé un suivi par un éducateur pour nous épauler! Et pourtant je suis instit!!! Je trouve que le système n'est pas du tout adapté aux gamins comme cela et qu'en tant qu'enseignant mais aussi en tant que parents nous sommes complètement démunis!!! Maintenant, fais toi aider pour ta décision, mon cas n'est pas forcément un modèle, il doit y avoir d'autres enfants pour qui cela a réussi, mais je voulais donner mon avis. Bon courage pour ta décision. Tiens nous au courant.
Thema Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Mon expérience est différente, mon ainé est rentré en TPS à 2 ans 1/2, ma collègue a voulu le faire passer en MS l'année suivante mais nous avons refusé. Même chose l'année suivante on nous a proposé de le passer en GS et donc de sauter la MS, nouveau refus de notre part et...depuis nous ne cessons de nous en mordre les doigts ! Par notre refus imbécile de lui faire sauter une classe dès le départ (alors que son décalage était évident) nous l'avons conduit à se refermer sur lui même à se "cacher", il a totalement changé de comportement à l'école et le début de la phobie scolaire est arrivée. Résultat des courses nous nous sommes retrouvés avec un gamin de 5 ans en dépression et les psy ont posé un diagnostique d'automutilation intellectuelle dû à la non reconnaissance et prise en compte de sa précocité. La seule solution qui nous a été proposée a été un saut de classe que nous avons accepté en désespoir de cause. Mais ça a été une galère innommable et depuis on rame toujours alors qu'il vient de rentrer en 6e car il n'a plus aucune confiance en lui et est persuadé d'être nul Alors avec le recul je dirais que si cet enfant se sent bien dans ses baskets et qu'il a envie de sauter et bien pas d'hésitation à avoir parce que le maintenir en "sous régime" pourrait être source de beaucoup de problèmes par la suite. Mais le faire sauter s'il ne se sent pas prêt là aussi ça pourrait poser des problèmes par la suite. donc je te conseillerais de voir avec le psy scolaire et surtout surtout avec l'enfant. Et je rejoins Instit62 je confirme que nous sommes totalement démunis à la fois en tant que parent mais aussi en tant qu'enseignant. Je dirais même qu'être enseignant rend la situation de parent d'EIP encore plus difficile à vivre.
machicoulis Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Il y a deux ans, j'avais une élève super douée. A la Toussaint, la maman prend rendez-vous avec moi parce que l'élève en question s'ennuyait, elle en pouvait plus du présent, des additions, des soustractions. Sauf que j'avais commencé les fractions et ça l'avait enthousiasmé. Bref, on a convenu toutes les deux de la laisser dans sa classe et de suivre le programme de CM1 pour ne pas qu'elle se retrouve dans la même situation au CM2 et aussi parce qu'on la trouvait pas assez mure pour sauter une classe (elle croyait encore au Père Noël). L'année suivante, même topo, on discute avec les parents le psy scolaire pour trouver une solution avec même un mi-temps au collège, la possibilité qu'elle aille dans un collège privé qui pratique les classes de niveau, etc... Cette élève n'a pas voulu sauter de classe et elle a préféré aller dans le petit collège du village pour rester avec ses copines. En ce début d'année, elle est venue nous voir et elle est super heureuse et épanouie de faire sa 6ème avec ses copains. Dans la même classe, j'avais un élève qui avait sauté une classe et on ne voyait aucune différence entre lui et les autres mais la maman m'avait confié que ça avait dur de prendre cette décision. Il y a tellement d'histoires différentes et d'enfants différents que c'est difficile de te conseiller sur le cas d'un élève que l'on ne connaît pas du tout.
Thema Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 C'est un souci que l'on rencontre souvent avec les EIP, beaucoup ne veulent pas paraitre différents des copains donc ils ne veulent pas faire des choses différentes des copains (pour ne pas être rejetés) même s'ils en crèvent d'envie. Du style ils s'ennuient, ont envie de faire des choses plus poussées (et même attaquer le programme de l'année suivante) mais ils n'osent pas le faire dans le cadre de la classe pour ne pas être "différents" des copains et risquer d'être exclus. La soupape de sécurité se trouve souvent à la maison. Le fait de vouloir à tout prix rentrer dans le moule a un prix, parfois exorbitant d'un point de vue psychologique,et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des pb des comportement parfois à l'école et à la maison et parfois seulement à la maison, la maison devenant le seul refuge où ils peuvent relâcher la pression. Il parait que les garçons sont beaucoup plus touchés par ce phénomène, les filles apparemment auraient moins de difficultés à se couler dans le moule, elles auraient plus de facilités d'adaptation et donc seraient mieux dans leurs baskets (enfin du moins c'est ce que j'ai entendu de la part de plusieurs psy spécialisés sur le sujet)
Yasuko Posté(e) 13 septembre 2010 Auteur Posté(e) 13 septembre 2010 Tout d'abord, merci pour toutes vos interventions! Tous ces points de vue m'aident à aborder la situation de différentes façons. Bien entendu, je ne suis pas seule, j'en ai déjà parlé à l'équipe, à la psy scolaire (mais elle est déjà tellement surchargée!) mais je pense que de nombreux avis sont toujours bons à lire. J'ai moi aussi ma petite histoire. Mon mari a été dans cette situation également, il a été testé à un QI de presque 150 à 8 ans. En classe, il s'ennuyait à mourir, mettait la classe en l'air, dormait mais obtenait toujours de très hauts scores aux évaluations. Les profs, je suppose, ont dû beaucoup gambergé sur son cas mais c'était il y a quelques années et dans un autre pays donc, je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé. Toujours est-il qu'il n'a jamais sauté de classe parce qu'il dormait dans la classe et qu'il s'est retrouvé en échec scolaire au collège... je me pose donc beaucoup de questions : certes la maturité, les copains, etc. Mais il y a aussi ses compétences! Les parents sont inquiets (ils l'étaient déjà beaucoup lorsqu'il a sauté la GS. ils ne sont pas sûrs eux non plus de la décision à prendre. Il faut encore en parler à l'enfant lui-même mais j'attendais d'être un peu plus avancée sur mon opinion pour mettre la machine en route. N'hésitez pas à continuer de poster vos expériences en tant qu'enseignant, parent ou ex-enfant (!) Tout ce que je lis m'intéresse!
sihaya Posté(e) 14 septembre 2010 Posté(e) 14 septembre 2010 Tout comme ton mari, j'ai eu dans ma classe un petit AXXXXX. Hyper performant. Rapide. Aimant le coriace et le fil à retordre intellectuel. Petit, chétif, nous n'avons pas envisagé de lui faire sauter de classe, pour cause de maturité (parents, rased, famille, psy) Au fil des années, il s'est ennuyé et, monté sur pile électrique, il a chahuté avec toutes les racailles du collège. Heures de colle, décrochement, absentéisme, .... il a redoublé sa seconde et n'envisage pas de changer d'attitude.... Les parents qui avaient toujours refusé le passage anticipé se mordent les doigts car le rejeton n'a aucun souhait d'avenir... C'est une vraie problématique. Bon courage à toi.
nanmeho Posté(e) 14 septembre 2010 Posté(e) 14 septembre 2010 bonjour, un mot en tant que maman (mon expérience d'enseignante est encore ... trop fraîche !), mes 2 aînés ont chacun 2 ans d'avance, le 1er a fait en une seule année la GS/CP et le CE2/CM1 (2 classes différentes à chaque fois mais moitié de l'année dans chaque), la 2ème est rentrée à 2 ans 1/2 (TPS), n'a pas fait de PS, et n'a fait qu'un mois de CP. aujourd'hui 1èreS et 3ème, excellents élèves et la maturité a toujours suivi. ils avaient chacun vu à chaque "saut" la psy scolaire qui avait mesuré leur maturité, donc conseil : faire voir cet élève par la psy scolaire. après si la psy est ok, que lui veut et que vous instits êtes pour (et les parents aussi), ne pas hésiter plus. je dirais aussi que si déjà la demande ne vient pas des parents, c'est que ça a des chances d'être une vraie précocité et pas un gamin qu'on gave ... en tous cas 2 ans d'avance ça peut très bien se passer.
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