enfant qui veut "lire"

[atina]

Bonjour,

Je poste ici en tant que maman et non en tant que PE. Voilà, ma fille (bientôt 3 ans inscrite en TPS) a toujours aimé les livres (et nous aussi). On lui lit beaucoup d'histoires et elle commence à avoir une bibliothèque bien remplie! Depuis quelques semaines elle nous dit : "mais je sais pas lire moi!!Je fais comment?" ou "Je veux lire ça moi!". Au début je me disais qu'elle voulait nous imiter lorsqu'on lui lit des histoires. Je lui ai donc proposé de me "lire" un livre à son tour (c'est à dire de me réciter une histoire qu'elle connaît en tournant les pages ...). Elle le fait maintenant régulièrement mais cela ne semble plus la contenter. Elle contemple avec béhatitude tout ce qui contient un texte écrit (et le remet à l'endroit lorsque celui ci est à l'envers)...

Je m'adresse donc ici aux parents et collègues (de maternelle surtout mais les autres aussi), avez vous vécu la même chose avec vos enfants ? Si oui qu'avez vous fait?

C'est ma première fille et je pensais naïvement que cette envie apparaissait plus tard. De plus, n'ayant pas beaucoup pratiqué le cycle 1, je suis un peu larguée...Je me demande donc s'il est judicieux de répondre à ses attentes ou s'il vaut mieux la "faire patienter".

Merci

Atina

[JulieMarmotte]

Bonjour,

Je poste ici en tant que maman et non en tant que PE. Voilà, ma fille (bientôt 3 ans inscrite en TPS) a toujours aimé les livres (et nous aussi). On lui lit beaucoup d'histoires et elle commence à avoir une bibliothèque bien remplie! Depuis quelques semaines elle nous dit : "mais je sais pas lire moi!!Je fais comment?" ou "Je veux lire ça moi!". Au début je me disais qu'elle voulait nous imiter lorsqu'on lui lit des histoires. Je lui ai donc proposé de me "lire" un livre à son tour (c'est à dire de me réciter une histoire qu'elle connaît en tournant les pages ...). Elle le fait maintenant régulièrement mais cela ne semble plus la contenter. Elle contemple avec béhatitude tout ce qui contient un texte écrit (et le remet à l'endroit lorsque celui ci est à l'envers)...

Je m'adresse donc ici aux parents et collègues (de maternelle surtout mais les autres aussi), avez vous vécu la même chose avec vos enfants ? Si oui qu'avez vous fait?

C'est ma première fille et je pensais naïvement que cette envie apparaissait plus tard. De plus, n'ayant pas beaucoup pratiqué le cycle 1, je suis un peu larguée...Je me demande donc s'il est judicieux de répondre à ses attentes ou s'il vaut mieux la "faire patienter".

Merci

Atina

Je ne suis pas PE, mais en tant que maman, je suis passée par là deux fois. Je n'ai aucune recette, mais je peux toujorus dire comment j'ai fait avec deux enfants différents :

- la grande m'a demandé, à tout juste 4 ans : "comment ça fonctionne, la lecture ?". Réponse donnée sur un coin de table en un quart d'heure : "p-a fait pa, donc p-a-p-a fait papa ..." Nous nous sommes amusées un peu avec des mots très simples et très "pipi caca", et elle a laissé tombé. Du moins le croyais-je. Un an plus tard, je me suis rendu compte qu'elle savait lire (ouch !).

- le petit, lui, s'est lancé à trois ans (pas encore scolarisé). Apprentissage des lettres majuscules avec sa soeur en une semaine, et des minuscules d'imprimerie deux semaines plus tard. Puis, il s'est mis à épeler tout ce qu'il voyait, à nous demander ce que ça signifiait et à l'apprendre par coeur. Au premier trimestre de petite section, grâce aux affichages de classe, il a compris que d-i faisait di (jours de la semaine) et il est parti dans la combinatoire quasiment seul. En revanche, contrairement à l'aînée, on a pu le voir évoluer, car il n'hésitait pas à lire à voix haute et à demander confirmation quand il n'était pas sûr de lui.

Le point commun entre les deux, c'est que je me suis contentée de répondre à leurs questions sans les anticiper, et sans en rajouter une couche. A 3 ou 4 ans, je ne me voyais pas leur imposer une méthode et un rythme qui ne leur auraient pas forcément convenu. Je leur ai fait confiance, en considérant que la lecture pouvait être un apprentissage aussi naturel que celui de la parole.

De toute manière, à cet âge, soit ils sont prêts à faire cet apprentissage, et ils y arrivent très bien "tout seuls" (si tant est qu'on leur lise des histoires et qu'on réponde ponctuellement à leurs questions), soit ils ne sont pas prêts, et forcer ne sert à rien, si ce n'est à risquer de les dégoûter (ce qui serait fort dommage !).

[oursbleu]

Bonjour,

J'ai empêché ma fille d'apprendre les lettres à 2 ans et demi par crainte que cela lui fasse échouer à l'école. (Ma grand-mère instit avait appris à ma tante à lire quand elle avait 2 ans et ensuite cette dernière s'est ennuyée à l'école et a été en échec scolaire. Dans la famille, tout le monde s'est dit que la grand-mère était une enseignante hors pair. Ce n'est que soixante ans plus tard qu'on se dit maintenant que ma tante était une petite fille hors norme, qui aurait de toute façon eu du mal à trouver sa place en classe...)

Tout cela pour dire que je regrette d'avoir stoppé ma fille. Quand mon petit a manifesté de l'intérêt pour les lettres, j'ai pris les alphas. A 3 ans et demi, il avait compris que f+o = Fo et je me souviens de son émerveillement quand il a vu un jour au centre commercial qu'il y avait des "alphas" partout.

Si ta fille a envie d'apprendre, apprends lui! Sans hésiter!

[Moustache]

Il y a beaucoup de différences entre :

- stopper l'envie de lire

- répondre aux questions des enfants quand elles se présentent

- se précipiter sur une méthode (alpha ou autre) à la moindre envie manifestée par l'enfant.

La deuxième solution me parait la plus sensée.

Dire qu'il n'y a pas à hésiter face à ce genre de situation me parait un peu dangereux, surtout lorsqu'on ne connait pas l'enfant.

Pas forcément nécessaire de se précipiter dans le premier aéroclub venu si le gamin a envie de faire du parachutisme !!!

[genireves]

Réponse sensée de Moustache...

Je n'ai pas de réponse toute prete. Quand mon fils m'a demandé de lui apprendre à lire, au départ, je lui ai dit non, que c'était à sa maitresse de lui apprendre.

Mais il a insisté, m'a mis en demeure (si, si)de lui aprendre parce que "c'est pas juste: tous les copains, leurs papas et leurs mamans, ils leurs apprennent à lire et toi qui est maitresse, tu ne veux pas m'apprendre!!!" Bref, je suis partie de ce qu'il savait dejà : p et a ça fait pa, m et a ça fait ma... et puis ensuite, je lui ai dit que je n'en ferai pas plus. Le soir, dans son lit, il s'entrainait à lire et de temps en temps, j'entendais un "maman, ça fait quel son le o et le u?" Auquel cas, je répondais "ou". Pas plus, et ça lui suffisait. Il dechirrait des titres, des mots, ça lui plaisait.

Bref, cet année, il est au CP, il est content (pour l'isntant) et c'est ce qui compte.

Quand j'avais des CP, j'ai été confronté à un/deux gamins à qui leurs parents avaient appris à lire. Mais le problème, c'est que le reste (maths, ecriture) ne suivait pas et je ne pouvais pas les faire passer au CE1. Je devais donc leur faire lire des trucs de CE1 mais écrire compter du CP... Pas top ni pour eux, ni pour moi. Et au final, au CM2, il n'y avait plus de différence avec les copains: leur différence s'était estompée.

[oursbleu]

Bonjour,

Pour l'utilisation des alphas, ça dépend ce qu'on en fait. J'avais les petites figurines et le DVD. Mon bonhomme a regardé le DVD quand il avait envie et joué avec les petites figurines. Il a appris leur nom comme ça.

C'est vrai que c'est important de respecter le rythme d'apprentissage de l'enfant et de le connaître.

Mais s'il est curieux de tout, s'il a envie, je ne vois pas de raison de lui empêcher d'apprendre.

[Moustache]

(...) Mais s'il est curieux de tout, s'il a envie, je ne vois pas de raison de l'empêcher d'apprendre.

Je ne serai pas aussi affirmatif

Les apprentissages se font par étape, en fonction des capacités réelles de l'enfant et non de ses envies.

je vais prendre un autre exemple que le parachute (certes un peu caricatural ) : l'écriture.

Si un gamin a envie d'écrire, il est nécessaire, indispensable qu'il soit en mesure de le faire. On sait que le geste est directement dépendant des capacités physiologiques de l'enfant. Mobilité suffisante des articulations : épaule, coude, poignet... dans le cas contraire on court droit vers la prise de mauvaises habitudes.

Si l'apprentissage de la lecture a été fixé dans les programmes aux alentours de 6 ans, ce n'est pas un hasard, voir http://fr.wikipedia....e_de_la_lecture

Tout ça pour dire que certes, l'envie d'un enfant pour apprendre est un élément important à prendre en compte, mais qu'il n'est pas suffisant, et peut même être néfaste.

Bien sur, on trouvera toujours des exemples et contre exemples, mais ce que tu exposes comme une vérité, mérite d'être nuancé en fonction de chaque enfant.

[Betba]

Moi je dirais qu'il faut différencier envie de savoir et envie d'apprendre à lire.

A 3 ans, un enfant qui a vraiment envie de lire, il n'y a rien à faire et il va se débrouiller tout seul, en posant de temps en temps une question.

Par contre, il peut avoir envie de savoir sans forcément se donner les moyens d'apprendre, consciemment ou inconsciemment.

Mais de toute façon, on ne peut pas empêcher un enfant d'apprendre, par contre, on n'est pas obligé de formaliser et de scolariser tout les apprentissages, surtout pour les petits.

[Moustache]

L'âge de 6 ans pour la lecture est l'âge où la très grande majorité des enfants sont prêts, même les plus lents, ce qui signifie aussi que certain sont prêts avant.

Chacun voit midi à sa porte.

Il ne me semble pas que quelqu'un ait ici prétendu le contraire...

[atina]

Je vous remercie pour toutes ces réponses.

Je pense donc que je vais continuer à regarder ma fille jouer avec ses lettres et ses livres. Je répondrai à ses questions si elle m'en pose toujours et on verra bien ou tout cela nous mène...

Merci à tous