enviedespoir Posté(e) 20 septembre 2010 Posté(e) 20 septembre 2010 - les prénoms sont d'origine très diverses (y compris bien sûr ceux d'enfants de parents français "de souche" si je peux utiliser cette expression) donc dans de très nombreux cas leur lecture ne répond pas aux règles de lecture du français. on parlait d'écriture et non de lecture, non? En MS, capital d'imprimerie ou cursive, pour la majorité des enfants ça n'a pas grand chose à voir avec la lecture. Et le principe alphabétique et la lecture ça leur passe loin au-dessus des cheveux. Que le prénom respecte le code ou non... J'avais signalé que je reviendrais apporter ma réponse à la dernière question de Miramar. Comme tu as fait cette objection sur la lecture pendant que je rédigeais ma réponse, tu ne l'as pas encore vue, alors je la remets ci-dessous et je fais le lien en quelques mots avec notre échange sur la lecture. Pour moi, s'il n'y a pas de lien à l'oral ( donc potentiellement de lecture), il n'y a pas d'écriture ; ce n'est que, au mieux de la copie, au pire du dessin de lettres. Ce que je dénonce, c'est bien justement que, beaucoup trop souvent on ne présente pas à l'enfant l'écriture ( du prénom ou d'autre chose ) comme renvoyant à l'oral : en réalité le mot écrit ne représente pas l'objet, il ne renvoie pas à l'objet, il renvoie à l'oral. Si je dis Blacky, je sais que je parle de mon chien, mais je dois savoir aussi que "Blacky" ne représente pas mon chien, c'est seulement la façon de consigner par écrit ce que je dis lorsque je le nomme. Donc lorsque l'enseignant écrit au tableau devant les enfants (plutôt que d'avoir tout écrit en leur absence) il est important qu'il lise au fur et à mesure ce qu'il écrit par syllabe , bien sûr (les consonnes n'étant audibles que parce qu'elle sonnent avec les voyelles qui les accompagnent - d'où leur nom consonne/cum-sonnare - et qui, elles portent la voix - d'où leur nom voyelles). Les enfants sont parfaitement aptes à comprendre qu'il existe un lien entre écrit et oral bien qu'ils ne sachent pas encore eux-mêmes construire ce lien. C'est d'ailleurs un avantage de la méthode que je propose d'enseigner : peu à peu le principe de la combinatoire se met implicitement en place puisque l'écrit correspond toujours à l'oral à chaque étape de l'écriture de l'enseignant et de l'écriture de l'enfant (cette écriture étant très modique au départ puisqu'elle n'est formée que de lettres que l'enfant connaît + la lettre nouvelle). très intéressant. Enviedespoir peux tu détailler le "geste graphique" s'il te plait? J'ai écrit "le geste graphique" pour ne pas écrire "le geste d'écriture", mais tu as bien compris, semble-t-il qu'il s'agissait de cela. On trouve parfois l'expression "le geste de l'écriture" qui dérive encore dans l'expression "les gestes de l'écriture". "Les gestes de l'écriture " n'a rien à voir avec "le geste d'écriture". Dans le 1er cas (les gestes ou le geste de l'écriture) on est censé parler des gestes à faire pour écrire. En réalité on part de l'idée qu'il y a des formes à reproduire et on va les faire reproduire par l'enfant et essayer de lui faire mémoriser les gestes qu'il a fait. Ce n'est pas économique et, bien souvent on alourdit encore le processus en faisant décrire au fur et à mesure la trajectoire à suivre. Lorsqu'il procède ainsi, on fait appel à la mémoire sémantique de l'enfant pour tracer l'écriture, si j'ose dire ("je pars de ..., je monte vers..., jusqu'à... " etc. )ce qui ne lui permet pas de penser à ce qu'il écrit. Si, au contraire, on était parti de l'enseignement du geste on aurait mis en oeuvre la mémoire procédurale (celle des savoir-faire, celle qui est mise en oeuvre lorsqu'on apprend à faire du vélo) qui permet à l'enfant d'utiliser en même temps sa mémoire sémantique pour se référer au contenu de l'écrit, au sens de l'écrit. Dans le 2ème cas, "le geste d'écriture" (on pourrait dire, en linguistique, "l'aspect matériel du procès d'écriture" mais cela obligerait à expliquer ce qu'est un procès ce qui nous aménerait trop loin, je le signale juste pour celles -ceux - qui savent ce qu'est un procès) le mot "geste" doit être pris au sens large, je dirais au sens abstrait, c'est à dire qu'il inclut tout ce qui est impliqué dans l'acte d'écriture que ce soit au sens de "trace graphique" ou au sens de "valeur sémantique". La préparation à l'écriture inclut donc tout ce qui va techniquement permettre de réaliser l'acte d'écriture on pourrait, du coup, être tenté de dire "les gestes de l'écriture" mais, à ce moment là on aurait tendance à percevoir ces gestes comme des juxtapositions alors que là, il s'agit d'un ensemble de compétences intimement imbriquées. Par exemple, lorsqu'on apprend à placer la main dans l'axe de l'avant bras et plier les doigts pour que le crayon laisse une trace le résultat est la réalisation de petits traits qui descendent. Cet apprentissage là fait aussi que les traits sont verticaux et de longueur sensiblement analogue. En même temps on a appris par diverses manipulations et collages à assurer le contrôle visuel qui permettra que l'écriture soit régulière. En même temps aussi, en atelier musical on a appris à frapper le tempo de comtines chantées. Tout cela converge pour que l'enfant soit capable d'écrire d'une belle écriture en capitales sous la direction de l'enseignant. Le geste d'écriture répond donc à la définition suivante de l'écriture : "« L’écriture est le produit d'un geste qui gère l'espace pour laisser sur un support des formes codifiées non symboliques dont l’agencement en lettres puis en mots constitutifs de phrases ou isolés permettra au lecteur qui connaît le code de saisir le sens de l’écrit.» (cf. Le geste d’écriture – 2ème édition – Chapitre 2 – Qu’est-ce que l’écriture – Modélisation de son apprentissage - page 13) Tu peux mieux encore en percevoir la complexité mais aussi voir toute la richesse de ce qui peut être apporté à l'enfant dans la modélisation que j'ai publiée pour la 1ère fois en 2003 (cf. ici page 3). Tronquer cette modélisation en en supprimant des colonnes comme je l'ai vu sur certains sites la dénature et ne peut être que le fait d'une incompréhension fondamentale du geste d'écriture. On ne peut ni faire l'économie d'une colonne dans la compréhension du mécanisme, ni penser que les compétences de base sont des acquisitions successives : elles sont simultanées. Voila l'essentiel du "Geste d'écriture", en fait, non, voila le tout du geste d'écriture. Mais ce tout peut être développé pour être explicité (c'est l'objet du livre ; c'est aussi l'objet des cahiers de maternelle). Il ne faut pas oublier que dans ce tout il y a "l'accès à la fonction sémantique de l'écriture". Cela signifie que l'écrit doit faire sens dès le départ, autrement dit que l'enfant doit être appelé à réfléchir à ce qu'il écrit dès le départ, autrement dit encore supprimer la réflexion pour remplacer l'écriture par de la copie serait ("est", car je l'ai vu) une déviation dommageable par rapport à mes propositions pédagogiques. Voila , c'est un peu long ; c'est un peu ardu quand on n'a pas l'habitude, mais comme c'est écrit on a la possibilité de le lire et le relire pour mieux comprendre.
sourimimi Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 Certes, mais la "foultitude" d'enfants qui écrivaient entre 5 et 6 ans ans après-guerre et le nombre encore non négligeable d'enfant de 5 à 6 ans qui écrivent normalement autorisent à mettre un bémol sur la tendance qu'on pourrait avoir à en déduire qu'on ne peut pas faire écrire un enfant avant 6 / 7 ans. Attention, je ne dis pas "on doit faire écrire les enfants en maternelle" je dis qu'on peut facilement, c'est à dire sans leur mettre de pression, amener chaque enfant au niveau optimum de ses possibilités et que les constats qui peuvent être fait montrent que des enfants peuvent accéder à un geste d'écriture structuré et suffisamment fluide entre 4 et 6 ans. :D Ce que je citais n'était pas pour dire, tu l'as bien compris, qu'il "fallait" attendre l'âge de 6 ou 7 ans pour faire écrire les enfants mais pour rappeler qu'il fallait être vigilant au développement différent de chaque enfant et que vouloir aller directement à l'écriture cursive pour ne pas perdre de temps n'était peut-être pas la bonne voie. MCD nb/ Je suis un pur produit de l'écriture précoce et je ne suis pas certaine d'avoir appris la sémantique en même temps que le geste lorsque je faisais mes pages de lignes de lettres à 3 ans avec ma vilaine patte droite qui ne comprenait rien ! J'en suis sortie ambidextre mais pas totalement indemne !!! Donc...
enviedespoir Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 Certes, mais la "foultitude" d'enfants qui écrivaient entre 5 et 6 ans ans après-guerre et le nombre encore non négligeable d'enfant de 5 à 6 ans qui écrivent normalement autorisent à mettre un bémol sur la tendance qu'on pourrait avoir à en déduire qu'on ne peut pas faire écrire un enfant avant 6 / 7 ans. Attention, je ne dis pas "on doit faire écrire les enfants en maternelle" je dis qu'on peut facilement, c'est à dire sans leur mettre de pression, amener chaque enfant au niveau optimum de ses possibilités et que les constats qui peuvent être fait montrent que des enfants peuvent accéder à un geste d'écriture structuré et suffisamment fluide entre 4 et 6 ans. :D Ce que je citais n'était pas pour dire, tu l'as bien compris, qu'il "fallait" attendre l'âge de 6 ou 7 ans pour faire écrire les enfants mais pour rappeler qu'il fallait être vigilant au développement différent de chaque enfant et que vouloir aller directement à l'écriture cursive pour ne pas perdre de temps n'était peut-être pas la bonne voie. MCD nb/ Je suis un pur produit de l'écriture précoce et je ne suis pas certaine d'avoir appris la sémantique en même temps que le geste lorsque je faisais mes pages de lignes de lettres à 3 ans avec ma vilaine patte droite qui ne comprenait rien ! J'en suis sortie ambidextre mais pas totalement indemne !!! Donc... Oh oui !!! je suis bien d'accord avec toi. Je l'avais bien compris mais il me semblait qu'il n'était pas inutile de l'expliciter. Je suis d'accord aussi : "vouloir aller directement à l'écriture... " et je m'arrêterais même à "écriture" sans dissocier ici cursives et capitales "vouloir aller directement à l'écriture" sans préparation peut causer des dégats (étant précisé que des lignes de lettres ou des "fiches de graphisme" sont assimilables à l'écriture à ce sujet)
ayla Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 Bon j'étais pas complètement à côté de la plaque me voilà rassurée, contente de lire ton avis Enviedespoir
enviedespoir Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 Bon j'étais pas complètement à côté de la plaque me voilà rassurée, contente de lire ton avis Enviedespoir
mimimar Posté(e) 21 septembre 2010 Auteur Posté(e) 21 septembre 2010 merci pour toutes ces précisions, je suis en train de lire le site d'envie d'espoir mais je ne pourrais vraiment le faire que ce soir ou demain quand mes loulous m'en laisseront le temps. j'ai une moyenne section avec manifestement un niveau très faible en presque tout (voir tout) (certains petits sont meilleurs que beaucoup de mes moyens cette année). du coup je sais pas trop comment m'y prendre. surtout que parallèlement aux élèves en très grande difficulté j'en ai 4 en gros qui écrivent leur prénom en capital sans modèle, dont une qui s'amuse à tracer des lignes avec une règle et à écrire entre les deux son nom et celui des copines. (même sans modèle en s'aidant de la prononciation, mais avec quelques erreurs,: il n'y a pas de A dans ton prénom Thivedika (oups)) quelles sont les étapes, les séances à prévoir pour leur amener ce geste d'écriture (si possible avec le sens bien entendu). les prénoms de la classe c'est exclu il y en a beaucoup à consonance étrangère qui ne se prononce pas du tout comme ils s'écrivent. et comment apprendre du sens à l'écriture quand l'enfant ne comprend pas le français?
sourimimi Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 merci pour toutes ces précisions, je suis en train de lire le site d'envie d'espoir mais je ne pourrais vraiment le faire que ce soir ou demain quand mes loulous m'en laisseront le temps. j'ai une moyenne section avec manifestement un niveau très faible en presque tout (voir tout) (certains petits sont meilleurs que beaucoup de mes moyens cette année). du coup je sais pas trop comment m'y prendre. surtout que parallèlement aux élèves en très grande difficulté j'en ai 4 en gros qui écrivent leur prénom en capital sans modèle, dont une qui s'amuse à tracer des lignes avec une règle et à écrire entre les deux son nom et celui des copines. (même sans modèle en s'aidant de la prononciation, mais avec quelques erreurs,: il n'y a pas de A dans ton prénom Thivedika (oups)) quelles sont les étapes, les séances à prévoir pour leur amener ce geste d'écriture (si possible avec le sens bien entendu). les prénoms de la classe c'est exclu il y en a beaucoup à consonance étrangère qui ne se prononce pas du tout comme ils s'écrivent. et comment apprendre du sens à l'écriture quand l'enfant ne comprend pas le français? :D Le meilleur chemin est encore de t'offrir les livres de Danièle D (enviedespoir) MCD
mimimar Posté(e) 21 septembre 2010 Auteur Posté(e) 21 septembre 2010 je les avais achetés (je crois qu'il y en a 3) mais je les ai prêté à une collègue de cp pour un enfant en difficulté et comme ils ont fait depuis des travaux dans l'école ils ont disparu. par contre je voyais pas trop comment procéder dans une classe avec tous les élèves sans pouvoir acheter un livret par élève. ça demande pas mal de matériel type gomettes et autres il me semble. (enfin c'est vieux ça fait 4 ans que je les avais survolés).
*Gaëlle* Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 bonjour, Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais je suis dans le privé hors contrat avec des GS de 2ans et quelques ( beaucoup n'ont pas 3ans) et je suis obligée de leur apprendre à écrire directement en Cursive... C'est une catastrophe ! Ils sont bien trop petits pour intégrer l'endroit où on commence la lettre, dans quel sens on tourne et la plupart n'a tout simplement pas le développement physique ( myélinisation) nécessaire aux gestes que nécessite l'écriture cursive. Je suis sûre qu'on pourrait aller 10 fois plus loin si j'avais le droit de passer par l'écriture en capitale. Du coup, ils passent dans la classe supérieure et ma collègue me dit " ils ne savent pas écrire leur prénom" ... ben non ils ont 3 ans et n'ont expérimenter que la cursive j 'en pleurerais !
calia Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 bonjour, Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais je suis dans le privé hors contrat avec des GS de 2ans et quelques ( beaucoup n'ont pas 3ans) et je suis obligée de leur apprendre à écrire directement en Cursive... Pas compris là... Si tu parles de PS, tu peux travailler la préparaion à la cursive et la gestion de l'espace sans forcément commencer directement les lettres! Et je ne vois pas en quoi ça interdit l'écriture en majuscules...
mimimar Posté(e) 21 septembre 2010 Auteur Posté(e) 21 septembre 2010 j pense que je vais acheter un des livres. lequel serait le mieux pour avoir rapidement des billes sur des situations concrètes à mener en classe de MS. j'ai l'impression que l'apprentissage des lettres capitales n'est prévu qu'en GS et que la MS il y a plus un travail sur le corps et le positionnement. j'ai pas mal d'enfants demandeur d'écrire des "choses" et plusieurs parents poussent leur enfant à écrire leur prénom (et pas toujours de la bonne manière), je préférerais donc le faire moi pour éviter les mauvaises habitudes.
enviedespoir Posté(e) 21 septembre 2010 Posté(e) 21 septembre 2010 merci pour toutes ces précisions, je suis en train de lire le site d'envie d'espoir mais je ne pourrais vraiment le faire que ce soir ou demain quand mes loulous m'en laisseront le temps. j'ai une moyenne section avec manifestement un niveau très faible en presque tout (voir tout) (certains petits sont meilleurs que beaucoup de mes moyens cette année). du coup je sais pas trop comment m'y prendre. surtout que parallèlement aux élèves en très grande difficulté j'en ai 4 en gros qui écrivent leur prénom en capital sans modèle, dont une qui s'amuse à tracer des lignes avec une règle et à écrire entre les deux son nom et celui des copines. (même sans modèle en s'aidant de la prononciation, mais avec quelques erreurs,: il n'y a pas de A dans ton prénom Thivedika (oups)) quelles sont les étapes, les séances à prévoir pour leur amener ce geste d'écriture (si possible avec le sens bien entendu). les prénoms de la classe c'est exclu il y en a beaucoup à consonance étrangère qui ne se prononce pas du tout comme ils s'écrivent. et comment apprendre du sens à l'écriture quand l'enfant ne comprend pas le français? Les séances ? Tu peux suivre les progressions proposées dans mes cahiers. Je t'envoie un MP dans un instant. Pour ce qui est du prénom, je te suggère de faire une recherche dans mes messages, tu vas trouver mes arguments sur le sujet.
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