Pas de devoirs: ok

[Invité mufab]

laïque, je la préférerais athée et militante;

Ben déjà "laïque" hein (et c'est pas gagné à l'avenir).

[Macteyss]

Barbotine et Maiden (pour les généralités)> Il est bien entendu que, pour ma part, les devoirs (autorisés, c'est-à-dire, des leçons) ne sont JAMAIS donnés du pour le lendemain. Il y a toujours, au minimum, un mercredi pour les faire, et, la plupart du temps, une semaine. Il me parait aussi essentiel de ne pas trop charger la barque pour un même jour, chose relativement aisée à faire en élémentaire puisque le plus souvent, un seul enseignant se charge de toutes les matières, à la différence du collège. Ceci dit, je sais parfaitement que certains exagèrent mais je me plaçait dans un contexte "normal".

Ah, j'avoue quand même que j'ai précisé à mes élèves et à leurs parents qu'il y a toujours, chaque soir, quelques petits trucs à revoir : tables de multiplications, tableaux de conjugaison, mots invariables. Pas longtemps, 5 minutes maxi, mais régulièrement. Et que si le travail d'un soir dépasse les 30 minutes, on s'arrête, c'est qu'il y a un problème.

(pour les exemples plus particuliers)> Curieusement, dans mon coin (pas spécialement favorisé, origines sociales très diverses), cela ne semble pas poser de problèmes insurmontables à 90% des gens. Faudra que je leur demande comment ils font...

Plus sérieusement, je parle d'élèves de CM2, donc avec un minimum d'autonomie. Le rôle des parents tient plutôt à la vérification ou une aide à l'organisation. Et bien sûr avec pour consigne de m'informer s'il y a un souci (problème d'organisation, incompréhension, ou, comme pour le cas que j'ai eu ce soir, refus du gamin de travailler... Je crois que je l'ai bien remotivé, celui là...) C'est bien sûr tout à fait différent avec des enfants plus jeunes. Mais là, il me semble tout à fait normal qu'il y ait moins de devoirs, hein...

Pour les services sociaux, j'avais plutôt à l'esprit l'exemple d'une gamine de CP (et que j'ai eu de nouveau en CM2...) qui n'avait pas de lit chez elle. Elle dormait soit dans le lit de sa mère, soit, quand le copain de la mère passait pour honorer celle-ci, dans le lit de sa grande sœur... qui avait, elle aussi, à 14 ans, un copain qui "passait" de temps en temps. Auquel cas, la fillette se retrouvait dans le lit de ses frères de 16 ans en compagnie desquels elle regardait des films pornos. Bon, inutile de dire que cette gamine avait d'autres soucis que l'école et que cela me faisait bondir quand les éducateurs sociaux en charge (lourde charge, je le conçois) de cette "famille" venait reprocher à l'école de "mettre l'enfant en échec" en osant exiger d'elle qu'elle fasse sa lecture chaque soir, apprenne les tables d'additions et, de temps à autres, une poésie, alors qu'eux étaient infoutus de faire correctement leur travail et de sortir cette enfant de cette situation.

En ce qui concerne les contraintes liées au rythme trépidant de nos vies modernes, je serais tenté d'évoquer l'Article 22 ("Démerde-toi comme tu peux !") qui constitue l'une des Trois Grandes Lois de l'Univers (avec Le principe de Peter et La loi de Murphy). Mais il me parait quand même curieux que des couples bossant tous les deux en 3/8 parviennent à suivre la scolarité de leurs enfants... et que d'autres n'y parviennent vraiment pas. (Attention, je ne dis pas que le moindre raté soit intolérable, hein. Quand je dis "n'y arrivent vraiement pas", il y a une notion de durée, c'est-à-dire que les devoirs ne sont régulièrement pas faits).

Ou alors, si réellement l'évolution de la société fait qu'il devient impossible de dégager une demi-heure (bon, une heure si on a plusieurs enfants, mais au-delà de 3, c'est qu'on l'a bien cherché ) par jour pour se consacrer à cela, alors oui, sans hésiter, il faut que l'école évolue. Qu'on fasse tout, y compris la révision de leçons en classe, même la table du 5 ou le présent du verbe être au CM2. Qu'on en demande moins aux enfants, aux familles... Par contre, avec les 24 heures d'enseignements qui nous sont allouées par semaine, il faudra être réalistes, pragmatiques, responsables et ne pas s'étonner d'une certaine baisse du niveau. Personnellement, cela ne me pose aucun problème, il faut juste être cohérent.

[barbotinne]

Je rebondis juste pour les 3/8, ici quand mon conjoint les faisait ben il arrivait à suivre les enfants sans problème, parce que justement il commençait tot ou finissait tot, donc était là soit le matin soit le soir.

Certains enfants et parents font les 2/12, 12h pas à la maison 12 heures à la maison, et même le mercredi, les enfants vont au centre de loisirs toute la journée. Et ils les font quand leurs devoirs? ben au même moment que les autres jours de la semaine, tard le soir, bon c'est sur, il y a 2 soirs pour faire les devoirs, le mardi et le mercredi, donc on peut en faire "plus"

Et les devoirs du week end, ben ils nous prennent quasiment tout le samedi après midi ou tout le dimanche après midi, ben oui y a 2 jours pour les faire, donc y en a plus aussi.

Moi aussi je donne d'une semaine sur l'autre, mais à l'arrivée, si on en donne tous les jours d'une semaine sur l'autre ben il y a quand même beaucoup de devoirs tous les soirs (parce que je pense qu'inconsciemment on se dit que si ils ont une semaine pour les faire on peut en donner un petit peu plus)

Je ne critique pas votre façon de faire hein, je voulais juste vous montrer comment ça peut se passer le soir à la maison.

et je ne prendrais pas mon cas d'élève en exemple car je suis désolée, mais d'où que l'on vienne socialement (et je viens plus du bas que du haut) ben si on est là PE c'est qu'on a quand même réussi un bac+3 au minimum donc non on était pas des élèves moyens ou en difficulté, ni des élèves avec une mauvaise relation psy à l'école (sinon on n'aurait pas voulu y finir notre vie, à l'école...) et à notre époque, il y avait l'étude et non pas la garderie....

Ici l'étude ça n'existe plus, c'est le centre de loisirs le soir, donc pas d'aide aux devoirs.

Et je pense que oui, pour certains parents, c'est plus de 30 minutes que ça prend les devoirs. Moi ça va "vite" parce que je maitrise le sujet, les leçons je les connais, je n'ai pas à déjà prendre le temps de lire la leçon essayer de la comprendre. et je rentre "tôt" à la maison, ce qui est bien loin d'être le cas de tous les parents, ce n'est pas pour rien que le centre de loisirs ouvre à 7h le matin et ferme à 19h30 le soir....

[Invité mufab]

Ici l'étude ça n'existe plus, c'est le centre de loisirs le soir, donc pas d'aide aux devoirs.

Alors gros coup de bol par chez moi. Ils ont un petit coin calme "devoirs" avec une animatrice topissime.

Pourquoi ne pas, en ce cas, donner vocation au CDL de permettre aux enfants de faire leurs devoirs. (Et j'entends la réponse : "ils ne sont pas formés", "on ne peut pas contrôler"... Pour les parents pas forcément non plus....)

[barbotinne]

Ah non ma réponse c'est "vois ça avec les mairies "

[Invité mufab]

Ah bon ! Alors je n'ai rien compris à la trilogie gratuite, laïque et obligatoire...

Gratuite, bien qu'un investissement pécuniaire (même modeste), comme en psychanalyse où il montre l'investissement du patient n'est peut-être pas à exclure;

Pure conjecture freudienne. On est quand même loin du service public... Et en psychanalyse c'est souvent loin d'être "modeste".

laïque, je la préférerais athée et militante;

J'ajouterais que la laïcité ne t'empêche pas d'être athée et de le dire. Militante ça dépend pour quoi : intolérance vis-à-vis des croyants ?

obligatoire, mais pas pour ceux qui ne montrent pas la volonté d'en tirer bénéfice et dont la présence incommode.

Les "simples d'esprit" et les "neuneus", comme tu dis, ils ont les mêmes droits que les autres.

En fait, Daiphi, j'ai du mal à voir où commence et où s'arrête la provocation... Faudrait que ça clignote quand c'est ironique... Mince je ne pourrais jamais ouvrir la porte ta classe, même virtuellement.

[Invité mufab]

Ah non ma réponse c'est "vois ça avec les mairies "

Donc pas de solutions ? Même en rêve ?

[Kokoyaya]

L'école n'est pas gratuite : c'est l'enseignement qui l'est.

[barbotinne]

Ah si en rêve y en a plein des solutions..... me faire gagner au loto (là je parle pour moi perso ) ou faire gagner au loto un habitant du village qui ferait comme je ne sais plus où avec la cantine, offrir le centre de loisirs à tous les enfants.

Mais bien sur qu'il y en a des solutions pour que les petits fassent leurs devoirs ailleurs que chez eux si les parents ne peuvent pas le faire que ce soit au niveau logistique ou au niveau connaissances, mais ça ne changera rien à certaines surcharges de travail qu'on trouve dès le primaire, et parfois même dès la maternelle (avec le discours "il faut les preparer au primaire" parce que oui il y a des PE de maternelle qui donnent des devoirs, des leçons à apprendre, des poésies à connaitre...) et le problème dans ce genre de chose c'est comme pour toute règle ou loi, c'est la dérive qui en découle.

Comme il n'y a le droit qu'aux leçons et pas de devoirs écrits ben certaines élèves ont 4 ou 5 leçons chaque soir à connaitre, ou 5 ou 6 pages de lecture, sans compter la poésie, l'autodictée à connaitre (enfin ça pour moi c'est de l'écrit mais bon....)

Alors peut être que en effet quand un IEN dit "pas du tout de devoir" ben ça résout le problème de ces extrêmes là. Car c'est bien le but d'une loi, c'est de palier aux extremes, pas à ceux qui de toute façon utilisaient le système avec intelligence....

[Invité mufab]

L'école n'est pas gratuite : c'est l'enseignement qui l'est.

Laconique, inconstestable, presque sophistique... ça va plaire comme réponse !

Mais moi désolée je n'vois pas la différence fondamentale.

[dhaiphi]

Les "simples d'esprit" et les "neuneus", comme tu dis, ils ont les mêmes droits que les autres.

Grand bien leur fasse.

Et les mêmes "devoirs"... jeu de mots à base de polysémie et on revient au sujet , si ça ce n'est pas la pirouette intellectuelle.

[maiden]

Mufab je crois que Dhaiphi parlait, plus que des neuneus, des "chiants", ceux qu'on en a parfois marre ... de voir. (ouaha, double axel piqué).

A part ça si les "simplets" (pour faire court) ont les mêmes droits, l'enseignant a-t-il pour autant le devoir (et la possibilité !) de leur assurer ces droits dans des classes surchargées, au milieu de parents débordés et d' IEN obsédés par la paperasse, avec des mairies à sec ou radines qui n'assurent pas l'aide aux devoirs ou les études ?