celine1405 Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Bonjour à tous, une situation délicate se présente dans mon école et je souhaitais avoir des avis. Nous avons un élève, scolarisé en moyenne section, qui souffre de gros troubles du comportement (proche de l'autisme). Nous ne savons pas encore ce qu'il a, mais il se met en transe, se roule par terre, crie, s'échappe...bref ! Il lui faut tout le temps quelqu'un sauf qu'il n'a pas d'AVS (on ne sait pas si il en aura malgré la demande.) Sa maîtresse n'en peut plus, l'ATSEM est obligé de sortir de la classe quand il est en crise. Mais voilà qu'aujourd'hui, notre collègue de MS, nous propose (pour la soulager) de prendre chacune cet enfant dans notre classe à tours de rôle (comme ça elle ne l'aurait qu'un jour par semaine.) Personnellement, je suis déboussolée car j'ai 29 PS avec une ATSEM disponible seulement de 8h30 à 10h30 (c'est comme ça à Marseille) Je me vois mal en plus de ça assumer cet enfant (surtout qu'il monopoliserait un adulte, et donc j'estime que ça porterait préjudice à mes élèves de PS encore peu autonomes...) Les autres collègues sont tout aussi réticentes, et nous nous réunissons dans une semaine pour un conseil des maîtres extraordinaires. J'ai un peu peur car notre collègue de MS (ainsi que sa décharge) comptent sur notre solidarité. Mais hélas ce projet me semble fort délicat. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà rencontré une situation similaire ? Merci d'avance
magali2208 Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Lors de ma PE2, j'étais en stage filé tous les lundis dans une classe avec un élève très difficile( qui depuis a été orienté en itep). Pour me soulager et soulager la titulaire de la classe, cet élève faisait le tour des classes de l'école suivant un planning bien défini ( par exemple lundi jusqu'à la récré du matin chez untel, puis de la récré à midi chez un autre etc...). C'était un réel soulagement pour moi de savoir que je pourrais travailler sans que cet élève perturbe toute la classe, surtout qua dans les autres classes, il se tenait à peu près bien... Je précise que c'était dans un école élémentaire avec 8 classes et qu'en plus comme il était suivi avec le sessad il y avait des moments où il était pris en charge par des éducateurs dans et en dehors de l'école. Bon courage ce n'est jamais facile quand on a un élève comme ça dans une classe...
leolol Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 je pense que tu as tort de refuser et j'espère de tout coeur que tu auras un gamin aussi comme cela à partager...
Kahlan Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Bonsoir, L'urgence est je pense de faire avancer le dossier mdph de cet enfant. Il a besoin d'être traité, et le fait de le "répartir" entre vous ne lui sera pas du tout utile bien au contraire. Je comprends tout à fait que sa présence soit peu supportable pour une seule enseignante, j'enseigne en ITEP cette année... Néanmoins je pense important qu'une orientation ITEP ou l'attribution d'une AVS soit envisagée au plus vite. Ensuite dès lors que le dossier MDPH est traité, vous pourrez ré-envisager la situation pour soulager la collègue éventuellement (pourquoi pas en lieu et place d'un décloisonnement en accord avec votre ien). De plus je pense très important de se mettre en contact avec un conseiller pédagogique ASH qui peut se révéler d'une grande aide. En attendant pour la collègue quelques conseils intéressants. Bon courage,
nanou69 Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 je pense que tu as tort de refuser et j'espère de tout coeur que tu auras un gamin aussi comme cela à partager... Je te trouve un peu dure. Néanmoins, cette collègue cherche effectivement un soulagement et il me semble normal d'essayer de trouver des solutions à son souci. Il est possible d'organiser une équipe éducative très rapidement en convoquant l'inspecteur pour qu'il soit présent à cette équipe et demander une descolarisation une partie de la journée. Après c'est clair qu'un AVS, ça devient de plus en plus compliqué d'en obtenir pour les troubles du comportements. Ceci-dit, s'il présente une forme d'autisme et que le handicap peut être reconnu ça se tente... Tout ça pour dire, qu'avoir un enfant présentant de graves troubles de comportement dans sa classe, c'est très dur. Je trouve normal aussi qu'elle cherhce auprès de vous des moments de repis.
Mouette29 Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Lors de ma PE2, j'étais en stage filé tous les lundis dans une classe avec un élève très difficile( qui depuis a été orienté en itep). Pour me soulager et soulager la titulaire de la classe, cet élève faisait le tour des classes de l'école suivant un planning bien défini ( par exemple lundi jusqu'à la récré du matin chez untel, puis de la récré à midi chez un autre etc...). C'était un réel soulagement pour moi de savoir que je pourrais travailler sans que cet élève perturbe toute la classe, surtout qua dans les autres classes, il se tenait à peu près bien... J'ai vu la même chose dans ma première école avec un élève de CM2 particulièrement terrible (après départ en dépression d'un collègue et une dizaine de remplaçant(e)s successifs car aucun ne voulait rester dans ces conditions !) Mais c'était par demie -demie journée (soit 4 classes par jour) parce que plus, il pétait un cable (et nous aussi du coup !) Il me semble qu'une journée par classe, ça fait beaucoup, peut-être essayer par demie-journée ?
POUCI Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Bonsoir, L'urgence est je pense de faire avancer le dossier mdph de cet enfant. Il a besoin d'être traité, et le fait de le "répartir" entre vous ne lui sera pas du tout utile bien au contraire. Je comprends tout à fait que sa présence soit peu supportable pour une seule enseignante, j'enseigne en ITEP cette année... Néanmoins je pense important qu'une orientation ITEP ou l'attribution d'une AVS soit envisagée au plus vite. Ensuite dès lors que le dossier MDPH est traité, vous pourrez ré-envisager la situation pour soulager la collègue éventuellement (pourquoi pas en lieu et place d'un décloisonnement en accord avec votre ien). De plus je pense très important de se mettre en contact avec un conseiller pédagogique ASH qui peut se révéler d'une grande aide. En attendant pour la collègue quelques conseils intéressants. Bon courage, merci pour ce lien !! il est vrai que cela peut être utile !!
JBB Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Il me semble important qu'avant de "partager" cet adorable bambin en le supportant collectivement, il faudrait connaître le point de vue de l'Institution en l'informant et en "l'invitant" à une équipe éducative... Des solutions doivent être prises à long terme, mais la manifestation de la bonne volonté de l'équipe risque de conforter l'Institution dans des constats du type "Nous sommes bien démunis, votre compagnonnage nous apporte une solution à peu de frais"... En dernier recours, les parents mécontents pétionneront si la situation dans la classe devient intenable pour leurs enfants... JBB
celine1405 Posté(e) 24 septembre 2010 Auteur Posté(e) 24 septembre 2010 je pense que tu as tort de refuser et j'espère de tout coeur que tu auras un gamin aussi comme cela à partager... Où ai-je marqué que je refusais ?? Je m'interroge juste par rapport à la gestion de cet élève ! Merci de ne pas déformer mes propos. Il me semble que c'est tout à fait légitime d'être inquiet par rapport à ça, et même au niveau de la sécurité et de tout ce que cela implique. Voilà pourquoi je demande votre avis et je remercie les personnes qui m'ont répondu sans me juger à la hâte ! J'avais pensé proposer à la demi_journée également, en dehors de mes ateliers, comme ça tout le monde y trouve son compte. Après il va falloir composer avec les autres collègues car nous sommes 6 en tout. Kahlan, en effet nous essayons de faire avancer son dossier. Déjà nous avons contacté le médecin scolaire pour parler de ces crises. Hélas la famille ne coopère pas des masses apparemment. Merci encore de vos réponses !
maiden Posté(e) 24 septembre 2010 Posté(e) 24 septembre 2010 Dans ta situation, je refuserai clairement et nettement le "partage des tâches". 29 PS et 2h d'ATSEM plus un TDC ? Les intégrations à tout crin pourrissent la vie de toute une classe, tu n'as pas à en faire les frais.Dans ma circonscription des collègues se sont rebiffées et l'IEN elle-même a conclu par une déscolarisation en équipe éducative + réorientation en établissement spécialisé. De même quand je bossais en ASH on venait me prendre des gamins parfaitement heureux en IME pour les "intégrer" en ordinaire où ils se sentaient très mal (les TDC en tout cas) et où il ne recevaient pas la prise en charge appropriée (la maîtresse avait d'autres chats à fouetter). Arrêtons de nous culpabiliser avec le handicap, tous les gamins ne sont pas intégrables et on n'en est pas responsables.
celine1405 Posté(e) 25 septembre 2010 Auteur Posté(e) 25 septembre 2010 Merci Maiden de ta réponse ! Nous sommes aussi persuadées que cet enfant n'a rien à faire dans notre école car il a besoin de soins et d'une structure adaptée. Il ne peut suivre aucune activité comme les autres (à part la motricité et encore...) Je précise que cet enfant n'est pas simplement un terrible qui a envie d'embêter son monde. Il est quasiment sûr qu'il souffre de troubles envahissants du comportement mais on ne sait pas encore quoi exactement. Il n'est pas méchant du tout. En fait il a constamment besoin de quelqu'un, il ne parle qu'en répétant les phrases prononcées par l'adulte et dés qu'il est frustré, il se roule par terre, pleure, crie et tente de partir. Notre IEN vient mardi pour une inspection, je crois qu'il faut absolument lui en parler, et ne pas faire cette intégration en douce.
aukama Posté(e) 25 septembre 2010 Posté(e) 25 septembre 2010 Bonjour, Je n'ai pas tout lu, mais il me semble que personne n'a mentionné les parents. Or, la demande pour un dossier MDPH ne peut émaner que des parents. Il faudrait donc peut être commencer par là. Certains parlent de troubles du comportement, ce qui constitue donc un handicap qui doit être reconnu. Vous ne parlez pas de l'attitude de cet élève l'an passé. Une personne parle d'un ITEP pendant que l'enseignante évoque des troubles envahissants du développement. Les deux ne sont pas compatibles. Donc faîtes les choses pour le mieux et avant tout pour le bien de cet élève. Eclater davantage son environnement, si c'est un élève effectivement TED et qui a besoin de repères, ça va être terrible pour lui et pour tout le monde. Alors réunissez très vite une équipe éducative (avez les parents), exposez la situation, essayez de comprendre ce qui se passe, ce qui déclenche les crises que vous décrivez et en fonction de ça, vous aviserez. Il y a aussi un gros travail à effectuer avec les parents (sauf s'il a déjà été fait et que l'enfant est suivi par le CMASP, par exemple). Certains troubles du comportement peuvent être totalement inhérents à l'âge de nos élèves et font partie de leur construction (je ne sais pas si c'est le cas, car je ne suis pas médecin). Surtout à cet âge-là. J'ai déjà vu des enfants se rouler par terre, hurler, sans pour autant qu'ils soient handicapés. Ils se confrontaient seulement à la dure réalité de la vie et notamment à la frustration. Voilà. Tout ça pour dire que, malgré la difficulté que certaines situations engendrent, vous devez rester prudents. Si cet élève a des TED, ils ne sont pas arrivés comme ça , en MS. Traiter les choses dans l'urgence peut s'avérer tout aussi dangereux que laisser traîner une situation. Pour l'élève, en tous les cas. Il ne s'agit pas de se "débarrasser" d'un élève pour se soulager (ce qui est par ailleurs tout à fait entendable), il s'agit bien de trouver une solution adaptée aux besoins d'un élève. Ce que vous préconisez ne peut-être en aucun cas une solution à l'année. Or, même si les parents font une demande auprès de la MDPH, l'élève ne sera pas orientée forcément dans le mois qui suit. Certains ITEP n'accueillent pas les élèves avant un certain âge. Les hôpitaux de jour ont des listes d'attente assez importantes... Alors un conseil, prenez le temps de faire les choses dans l'ordre. Et si vous estimez que cet enfant n'est pas scolarisable de cette manière, que c'est une trop grande souffrance pour lui et que rien n'est fait du côté des parents, saisissez votre IEN. Mais avec de solides arguments. Ayez aussi toujours à l'esprit que des parents peuvent être dans le déni pendant un long moment et que sans leur accord, rien ne peut se faire. Sauf une déscolarisation, mais qui ne peut être décidée que par l'IA et qui doit rester rarissime. Bon courage en tous les cas. Et bon week-end.
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