Suppressions de postes dans l'enseignement catholique

[del-120312]

Je pense également qu'il est nécessaire que les enseignants du privé se battent, ce qui ne veut pas dire qu'ils doivent se servir de ceux du public pour faire avancer leur cause.

Comme des grands, ils peuvent se prendre en main et se mettre en grève, faire savoir leur mécontentement.

(Mais oui, suis-je bête, il parait que les parents mettent leurs enfants dans le privé parce que les enseignants, EUX, ne font pas grève et ne s'absentent pas ! Il faut bien que ça ait aussi des inconvénients de failloter ! )

Je suis enseignante dans le privée et la grève je l'ai faite... et je n'étais pas seule... alors ne généralisons pas... oui nous nous battons aussi pour les postes.

J'ai fait 3 ans de suppléances dans l'enseignement privé catholique et à chaque grève, la dirlot m'informait qu'il y avait une grève mais qu'il m'était fortement déconseillé de la faire!!!!

Alors déjà que je n'étais pas titulaire, que je comptais passer les tests d'entrée pour intégrer l'icfp ( iufm du privé) et que dans l'enseignement catho, le piston est très présent, voulant ménager mes relations avec la dirlot pour qu'elle me donne un coup de pouce, je n'ai pas fait les grèves et pourquoi faire?

POur qu'elle me dise à la fin de l'année, qu'à l'écrit, j'avais eu des notes brillantes, mais que le "pion" de l'école lui avait raté et que donc, elle avait passé un coup de fil pour qu'il soit pris.

Ma franchise lors des oraux( comme quoi je n'avais pas fait ma communion) a eu raison de moi, je n'ai pas été sélectionnée, le surveillant pistonné depuis le départ oui l'a été....

DOnc, j'aurais mieux fait de faire grève

[dhaiphi]

Ma franchise lors des oraux

Tu connaissais les règles du jeu pervers des recrutements : tu fais profil bas et tu fais carrière, tu l'ouvres et tu dégages. Simple, non ?

[FannyW]

Je n'ai pas écrit qu'il n'y avait pas d'enseignants du privé qui se battaient, mais simplement qu'ils sont rares, car beaucoup veulent le beurre (leur bonne réputation, leurs élèves triés) et l'argent du beurre (les mêmes conditions que dans le public) et ce dernier, il s'obtient en partie en fouettant le beurre quitte à le faire devenir rance.

Je "plussoie" à 200%...

Et disons que la grève reste très catégorielle dans le privé (c'est à dire quand cela le touche plus ou moins directement).

Donc, je réitère mes propos, cela concerne la gestion privée du privé (et si l'état y gagne, c'est certainement en contrepartie de quelque chose).

Les contreparties, on peut imaginer qu'elles se situent dans l'amendement CARLE, la reconnaissance d'utilité publique de la fondation Saint Mathieu (qui permettrait ainsi de contourner la loi Falloux, ni plus, ni moins!), l'augmentation des postes au concours pour le privé, le non respect du ratio 80%/20% pour les suppressions de postes, etc, mais cela n'est pas sur.

Le pire est peut être encore à venir.

[del-120312]

Ma franchise lors des oraux

Tu connaissais les règles du jeu pervers des recrutements : tu fais profil bas et tu fais carrière, tu l'ouvres et tu dégages. Simple, non ?

NOn, à l'époque,je pensais "naivement" que justement quand on était croyant et qu'on prônait des valeurs comme la sincérité, on pouvait comprendre que mon manque de culture religieuse dans mon enfance ne diminuait en rien ma foi et ma motivation à enseigner. Mais apparemment, il fallait se montrer menteur , voire pistonné pour être pris

Enfin bref, pour revenir aux grèves, on nous déconseillait fortement de les faire pour ne pas dire pratiquemment " interdire".

[kabibi9]

ce qui m'étonne c'est que l'enseignement catho va avoir de gros besoins au niveau du recrutement des enseignants car les profs du privé sont plus vieux que ceux du public ( pour faire court) donc ils vont devoir recruter énormément dans les années à venir.

j'ai lu aussi que le gouvernement voulait casser la barrière entre privé et public car les étudiants passent le même concours et font les mêmes études ( master meef) en gros un enseignant du privé pourra travailler dans le public et vice versa....ce qui veut bien dire qu'il y aura un même contrat de travail pour tout le monde.

En ce qui concerne le recrutement dans le privé, il est clair que son entretien il faut le préparer et dire ce qu'ils veulent entendre quitte à mentir ...mais c'est partout pareil...

avant de passer le concours dans le public j'avais postulé dans le privé, tout était bon, ils me prenaient pour des suppléances sauf qu'à ce moment là j'avais un CDI et je ne pouvais pas lâcher mon boulot pour une suppléance d'une semaine!!! je leur ai demandé d'attendre la prochaine rentrée...ils n'ont rien voulu savoir et pourtant ma mère était directrice dans le privé, elle connaissait beaucoup de monde.

En gros il fallait que je sois à leur disposition ( contrat précaire) pour un salaire de merde...ils m'auraient proposé un CDI je pense qu'à l'époque j'aurais accepté vu que je devais payer un loyer...

[Jaberwocky]

Je ne sais pas où vous avez vu les chefs d'établissement sélectionner les élèves dans le privé ! Nous avons les même élèves que dans le public, des faciles et des moins faciles, mais surtout issus de toutes les classes sociales ...

[blabliblo]

Je ne sais pas où vous avez vu les chefs d'établissement sélectionner les élèves dans le privé ! Nous avons les même élèves que dans le public, des faciles et des moins faciles, mais surtout issus de toutes les classes sociales ...

+1

La sélection c'est bon pour les grandes écoles des grandes villes... mais dans le rural et les petites villes (et j'en suis)... on reçoit tout le monde (surdoués, bons, moyens, en très grande difficulté, handicaps physique, malentendant, malvoyant, comportement violent ou pas, toutes classes sociales...)... Mais bon, quand on parle des écoles privées dans les médias c'est toujours les grandes écoles et encore... toujours les mêmes (c'est à dire très peu d'établissements) et résultat des courses toutes les écoles privées sont mises dans le même panier... et ça, y en a un peu marre. Arrêtez de généraliser ce qui n'est valable que pour quelques établissements !

[dhaiphi]

Je ne sais pas où vous avez vu les chefs d'établissement sélectionner les élèves dans le privé !

Et c'est bien regrettable : nous c'est par obligation et vous pour des raisons financières, je suppose, mais le résultat est le même.

[Goëllette]

Je ne sais pas où vous avez vu les chefs d'établissement sélectionner les élèves dans le privé ! Nous avons les même élèves que dans le public, des faciles et des moins faciles, mais surtout issus de toutes les classes sociales ...

N'importe quoi !!

Même dans la campagne profonde, je caricature, les "cas" vont dans le public et les fils de "bourgeois" du coin vont dans le privé.

Bien sûr, pas à 100 % (quelques % de chaque vont de l'autre côté), mais il n'y a pas photo que le profil des élèves des écoles privées est LARGEMENT plus aisé que celui des écoles privées de même secteur.

Qui pourrait croire le contraire ?

Pourquoi ne pas assumer cela ? Y a-t-il une honte à l'admettre ?

Qu'après, les enfants de bourgeois soient aussi mal élevés que ceux des cas (voir ma caricature), ça ne m'étonne pas, et que les familles qui ont payé agissent en clients pour obtenir ce qu'elles ont acheté, c'est à dire qu'elles soient plus pénibles que celles du public, je le conçois, mais c'est ça qui fait la difficulté, et pas l'origine sociale des élèves.

Et encore, quand l'école privée arrive à garder ses clients, elle n'hésite pas à montrer la porte aux familles d'élèves qui ternissent leur réputation, chose que ne peuvent pas faire les écoles publiques.

[maiden]

Là je crois que tu parles surtout de l'école primaire, parce que dans le secondaire, heureusement que le privé est là quand tu te fais jeter du public, pour comportement ou parce que tu fais tâche dans un établissement de haut niveau. J'en parle en connaissance de cause. C'est grâce au privé que j'ai pu poursuivre de (très) bonnes études.

L'an dernier, sur mes 10 CM2 campagnards, 3 sont partis dans le privé, un seul avait un bon niveau scolaire. Les familles dans les trois cas étaient de la classe moyenne modeste ou du milieu ouvrier.

Le privé est une mosaïque très diverse, on ne peut pas généraliser entre les prestigieux établissements jésuites des grandes villes et les petites écoles rurales de congrégation.

Aujourd'hui le Canard Enchaîné parle de 1600 suppressions de poste à la rentrée prochaine dans le privé, ce qui pourrait entraîner la fermeture d'un bon nombre d'établissements.

[Lady Oscar]

Je n'ai pas honte, pour y avoir été scolarisée et pour avoir des amis dans le public en ZEP, je suis bien consciente qu'il y a plus d'élèves "défavorisés" dans le public mais il ne faut pas caricaturer quand même: je parle de ce que je connais--> je suis dans la campagne "profonde"

Mes parents d'élèves payent 11,70 euros par mois. Ils sont majoritairement exploitants agricoles, ouvriers, employés du supermarché, secrétaire, chomeur, mère au foyer...

Ils ne sont pas dans la misère mais je sais que les fins de mois sont justes avec un seul salaire à la maison (ici il n'y a pas de travail et beaucoup de chomage) --> ça les ferait bien rire d'être catalogués de "bourgeois"!!!

Il n'y a pas d'école publique.

Outre le fait se séparer leur enfant de ses copains de voisinage, ça leur reviendrait plus cher de mettre leur enfant dans le public car ils devraient payer soit la périscolaire, soit le transport en car. Et en plus ça ferait des journées plus longues aux enfants. Certains parents s'arrangent entre eux pour récupérer les enfants le midi et ainsi éviter la cantine, ce qui ne serait pas possible avec l'éloignement.

L'année dernière j'avais deux élèves en situation de handicap, des familles suivies par les services sociaux, des parents qui travaillaient en 3 huit à la seule usine du coin. Et pas d'école publique à moins de 10 km!

[blabliblo]

Je n'ai pas honte, pour y avoir été scolarisée et pour avoir des amis dans le public en ZEP, je suis bien consciente qu'il y a plus d'élèves "défavorisés" dans le public mais il ne faut pas caricaturer quand même: je parle de ce que je connais--> je suis dans la campagne "profonde"

Idem pour ma situation géographique !

Mes parents d'élèves payent 11,70 euros par mois.

Les notres payent entre 12 et 16 euros... (rien à voir avec les grandes écoles dont parlent les médias !)

Ils sont majoritairement exploitants agricoles, ouvriers, employés du supermarché, secrétaire, chomeur, mère au foyer...

Ils ne sont pas dans la misère mais je sais que les fins de mois sont justes avec un seul salaire à la maison (ici il n'y a pas de travail et beaucoup de chomage) --> ça les ferait bien rire d'être catalogués de "bourgeois"!!!

Tient je leur ferai bien savoir moi aux parents de mes élèves... puisque vous êtes dans le privé... vous êtes des bourgeois ! Nos parents sont les mêmes que ceux de Lady Oscar... je ne crois pas avoir vu un seul enfant issu de la classe bourgeoise sur les 90 de l'école !

Il n'y a pas d'école publique. Nous si... et je pense que les enfants qui sont dans l'école publique du village sont des mêmes origines sociales que les notres. Ils se comportent aussi pareillement. Et aucun de l'école publique n'est venu dans l'école privé et vis versa aussi. Ils fréquentent tous la même cantine municipale et au même tarif... idem pour la garderie.

L'année dernière j'avais deux élèves en situation de handicap, des familles suivies par les services sociaux, des parents qui travaillaient en 3 huit à la seule usine du coin. Et pas d'école publique à moins de 10 km!

Idem, et le choix de ces parents c'est souvent plus la proximité (venir à pieds ou en vélo parce qu'ils ne peuvent pas payer le transport et surtout la cantine) que l'école. Les enfants de l'école publique qui vont à la cantine payent plus de 16 euros par mois + le transport pour certains... c'est ce qui fait la différence pour certaines familles qui scolarisent dans le privé et à côté de la maison.