Mogwli Posté(e) 11 novembre 2010 Posté(e) 11 novembre 2010 Moi je pense que l'intégration est toujours possibles, Sur quoi te bases-tu pour penser cela ? Et bien je me base sur mon expérience qui m'a montré que des élèves de tout tout petit niveau pouvaient repartir d'une leçon bien au-delà de leurs compétences en ayant compris une petite chose. Que par exemple la biologie concerne les plantes. Que l'histoire ca ne l'interesse pas parce que c'est passé. Qu'il aime voir des tableaux. Et surtout, qu'il a le droit comme tout les autres de suivre une leçon dans la mesure de ses capacités. Je crois que le problème n'est pas les enfants, mais la vision passéiste du métier d'instit ou on enseigne à un type de public qui écoute, qui apprend et qui réussit. Ou on ne différencie pas, ou on ne prend pas en compte les différences individuelles, ou on a les meme objectifs pour tous et si l'enfant ne peut pas les atteindre il n'a pas sa place dans la classe... L'intégration-inclusion est-elle toujours possible ? http://hsera.free.fr/ Parmi les signataires, un certain nombre de parents d'enfants handicapés et, entre autres professionnels, Daniel Calin, qu'on ne présente plus...
Moo Posté(e) 11 novembre 2010 Posté(e) 11 novembre 2010 A chaque lecteur sa lecture, mais selon moi le texte, et donc les signataires, s'opposent davantage à la systématisation de la scolarisation ordinaire, c'est-à-dire à temps plein, qu'à l'inclusion-intégration, qui même si celle-ci vise à terme le temps plein, ne l'atteindra effectivement que dans la mesure du possible. Ils pointent également le manque de moyens donnés à la prise en charge des handicaps. Que l'on s'entende bien, je suis contre la scolarisation à temps plein en milieu ordinaire de tous les enfants porteurs de handicap. Mais en revanche tous ont droit à une scolarisation à la mesure de leurs possiblités, sur un temps adapté, avec les moyens humains et matériels nécessaires et à partir d'un projet élaboré pour eux. Et je pense que cette loi, avec tous ses défauts, a au moins le mérite d'imposer une réflexion et qu'on essaye de se donner les moyens pour y parvenir. Quand je vois, dans l'ITEP où je suis, des enfants qui sont là depuis 5, 6 et même 8 ans et pour lesquels rien n'est projeté vers un après, comment peuvent-ils eux se projeter et donc essayer de grandir si nous, on ne projete par un avenir pour eux ? Et quel avenir projeter, si ce n'est l'insertion dans la société (l'institution représentant selon moi, une mise entre parenthèse de la vie en société, nécessaire mais qui doit rester provisoire) que ce soit par un retour à l'école, même ponctuel, au monde du travail...
Invité mufab Posté(e) 11 novembre 2010 Posté(e) 11 novembre 2010 Et bien je me base sur mon expérience qui m'a montré que des élèves de tout tout petit niveau pouvaient repartir d'une leçon bien au-delà de leurs compétences en ayant compris une petite chose. Que par exemple la biologie concerne les plantes. Que l'histoire ca ne l'interesse pas parce que c'est passé. Qu'il aime voir des tableaux. Oui mais pour ça, as-tu besoin des collègues déjà surchargés par les difficultés "ordinaires", si l'on peut les qualifier ainsi ? L'intégration pour moi, c'est surtout permettre de créer du lien entre les enfants. Je ne pense pas que les "leçons" soient le meilleur moment pour cela.
Moo Posté(e) 11 novembre 2010 Posté(e) 11 novembre 2010 De toutes façons on ne peut trouver un consensus sur la question, tellement elle est vaste et dépasse le cadre même de l'école. Mais c'est un débat très intéressant (et passionné !) Bonne fin de semaine
Tampopo Posté(e) 12 novembre 2010 Posté(e) 12 novembre 2010 Je reprendrais juste ce qu'à dit Moo : je parle de l'intégration d'élèves qui sont à leur place au sein d'une école et non d'élèves qui sont en attente d'une orientation IME ou autre. Les élèves que l'on accueille normalement en clis sont des élèves qui sont censés avoir des compétences sociales et scolaires qui leur permettent de tirer profit de ce qui ce passe dans une école ordinaire. Donc pour moi qui peuvent profiter forcément de temps dans d'autres classes, et par leçon, j'entends aussi leçon d'EPS, musique ou arts plastiques. Si on parle d'élèves qui n'ont pas de compétences sociales et scolaires suffisantes pour profiter de l'enseignement en clis, de la scolarisation en école ordinaire, évidemment je pense pas que l'intégration en classe ordinaire soit pertinente. Je fais bien la différence entre intégration en CLASSE ordinaire et intégration en ECOLE ordinaire. On sait tous qu'il y a des enfants qui restent à l'école pendant des années en attendant une place en établissement spécialisé, et pour eux l'intégration, que ce soit en école ou classe ordinaire ne semble pas pertinente... Par ailleurs je crois qu'il faut aussi rappeler qu'on ne dit plus "handicap" mais "situation de handicap" et que la différence et fondamentale pour moi : intégrer un élève qui est en situation de handicap, ca veut aussi dire qu'on peut aménager les choses pour qu'il ne le soit plus, évidemment quand cela est possible, et ca passe notamment pour moi par des objectifs individualisés. Apprendre à rester à sa place et à lever le doigt dans une situation de classe entière et pour moi un objectif intéressant...
Moo Posté(e) 12 novembre 2010 Posté(e) 12 novembre 2010 En fait, bien sur que grosso modo, ça veut dire la même chose et que dans le discours du quotidien, on dira toujours 'une personne handicapée', et personne ne peut imposer un changement. Sauf que quand on rédige un texte de loi, chaque terme a son importance, car représente une idée, une conception différente. Donc écrire 'une personne handicapée', c'est utiliser 'handicapé' comme définissant la personne, comme si c'était irreversible. Considérer qu'une personne est en situation de handicap, et non pas handicapée, c'est dire que à un moment T par rapport à une action donnée, cette personne n'est pas en mesure de se débrouiller sans mesure compensatroire. Et c'est dire aussi que peut-être un jour, cette mesure compensatoire ne sera plus nécessaire. Cela peut paraître idiot à certains, parce que évident, mais s'il y a eu necessité de l'écrire c'est qu'il y a eu beaucoup de dérives. Dans beaucoup d'institutions, si on y mettait le pied, on n'en sortait plus. Alors c'est sûr que tout ça, c'est que du jargon et qu'au quotidien, aujourd'hui, ça ne change peut-être pas grand chose. Mais je crois que, sans faire de la 'masturbation intellectuelle' (pour citer une collègue), ça a quand même de l'importance dans la réflexion qu'on peut avoir sur la place de ces enfants à l'école, et dans la société. Ensuite, au quotidien, chacun fait comme il peut, avec ce qu'il est et les (maigres) moyens qu'on lui donne...
Invité mufab Posté(e) 12 novembre 2010 Posté(e) 12 novembre 2010 Je ne suis peut-être pas trop futée, mais il y a un truc que je ne comprends pas : l'orientation en CLIS est-elle "réservée" au handicap ? Quand j'ai eu des Ce1-Ce2, 3 de mes élèves ont été orientés en CLIS l'année suivante, et même en cours d'année pour l'un d'entre eux (j'ai donc fait de l'intégration à temps plein pendant un an, mais par anticipation... Ce fut mémorable autant qu'épique). Il s'avère que ces enfants n'avaient pas leur place dans une classe ordinaire, et ce n'était pas faute de les y avoir laissés... sans pour cela, il me semble, être en situation de handicap. Donc tes élèves de CLIS ont certainement connu plusieurs années consécutives le "grand groupe classe". Ils en ont souffert. Cette structure plus aménagée, qui ne les coupe pas cependant du milieu ordinaire, ainsi que les aménagements de leur temps scolaire, ne sont-ils pas justement là pour leur éviter de revivre ces échecs ? Je pense qu'avant de les remettre dans le grand bain sans ceinture, il faut être au contraire très prudents, leur laisser le temps de souffler, de reprendre confiance en eux et de recréer une dynamique d'apprentissage. Cela ne pourra se faire que sereinement, avec l'accord de toutes les parties, après un temps d'observation...
Goëllette Posté(e) 12 novembre 2010 Posté(e) 12 novembre 2010 Hou la la, je suis vraiment d'un autre temps et d'un autre monde, moi, je pense qu'il est plus que temps que je raccroche les wagons, parce que si on ne peut même plus appeler un chat un chat mais un "quadrupède en situation de félin"... On doit être du même temps ! Considérer qu'une personne est en situation de handicap, et non pas handicapée, c'est dire que à un moment T par rapport à une action donnée, cette personne n'est pas en mesure de se débrouiller sans mesure compensatroire. Et c'est dire aussi que peut-être un jour, cette mesure compensatoire ne sera plus nécessaire. ... Ensuite, au quotidien, chacun fait comme il peut, avec ce qu'il est et les (maigres) moyens qu'on lui donne... Je me demande si avec tout ça, je suis handicapée, ou bien si je me trouve en situation de handicap ... Quant au quotidien, il est quand même plus facile pour ces enfants-là, dans un univers qui leur est adapté, en petit effectif. Et je ne parle même pas des autres ! Mais on en revient toujours au même, et il y a déjà eu au moins un post sur le sujet.
Moo Posté(e) 13 novembre 2010 Posté(e) 13 novembre 2010 Après, je suis "en situation d'enseigner", mais ça me semble nettement plus provisoire que le handicap de certains ; "en situation de maternité face à des enfants", ce qui ne saurait sans doute ontologiquement me définir comme mère "par essence", car on ne peut pas me réduire à ça, même si je pense que par contre, c'est à vie ce coup-là ; je suis aussi "en situation d'être de taille peu importante", et je ne saurais tolérer qu'on me définisse comme "une petite" ; je suis "en situation d'avoir légèrement abusé du chocolat", et je me vexerai beaucoup si on me définit comme "une petite grosse" ; je suis en situation d'habiter la capitale de la France, ce qui ne saurait faire de moi "une Parisienne", etc, etc. Oui, c'est ça, tout à fait !!
Moo Posté(e) 13 novembre 2010 Posté(e) 13 novembre 2010 il y a un truc que je ne comprends pas : l'orientation en CLIS est-elle "réservée" au handicap ? Dans la mesure où il faut passer par la MDPH (maison du handicap...), oui. Tout comme les enfants orientés en ITEP, structure dans laquelle je travaille, et pour lesquels la situation de handicap peut n'être que provisoire...
Invité mufab Posté(e) 13 novembre 2010 Posté(e) 13 novembre 2010 il y a un truc que je ne comprends pas : l'orientation en CLIS est-elle "réservée" au handicap ? Dans la mesure où il faut passer par la MDPH (maison du handicap...), oui. Tout comme les enfants orientés en ITEP, structure dans laquelle je travaille, et pour lesquels la situation de handicap peut n'être que provisoire... Merci pour ta réponse . Je savais effectivement que les orientations passaient maintenant par la MDPH, puisque j'ai déjà co-rédigé des dossiers de "demande", mais je m'interrogeais juste sur le lien entre "avis de la MDPH", et reconnaissance d'un handicap, puiqu'il me semble, si mes souvenirs sont bons, que cette instance n'a pas toujours eu ce rôle d'orientation dans le spécialisé.
Moo Posté(e) 13 novembre 2010 Posté(e) 13 novembre 2010 Je savais effectivement que les orientations passaient maintenant par la MDPH, puisque j'ai déjà co-rédigé des dossiers de "demande", mais je m'interrogeais juste sur le lien entre "avis de la MDPH", et reconnaissance d'un handicap, puiqu'il me semble, si mes souvenirs sont bons, que cette instance n'a pas toujours eu ce rôle d'orientation dans le spécialisé. A priori si puisque c'est la loi de 2005 sur le handicap qui impose la création des MDPH.
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