Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Ah, mais une "inclusion en sens inverse", ça s'appelle une "exclusion", et c'est pas bien, ça ! C'est mauvais, l'exclusion ! Pourtant, si je permets à certains de mes élèves en situation de difficulté -allez, disons une petite dizaine- de bénéficier de 2 ou 3 heures par semaine d'un enseignement spécialisé, ça fait triple bénéf. Et pour les miens, qui se trouvent bien encadrés, et pour ceux de CLIS, qui dès lors sont portés vers le haut, et aussi pour le groupe que je garde, avec qui je peux étudier du Ronsard. Non, je plaisante, il n'y a pas de textes pour ça.
boubiz Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Lorsqu'on touche à un sujet aussi délicat que le handicap, rien n'est simple! Dans mon école, j'accueille pour les arts visuels des CM1/CM2 ravis d"être en inclusion dans la CLIS. Ils apprécient les séances et se mélangent sans aucune gêne avec mes élèves. C'est plutôt agréable et mes élèves se sentent de ce fait mis en valeur: ce n'est pas eux qu'on "accueille" mais eux qui accueillent.
Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Vu sous cet angle, le moindre mal est alors effectivement de remettre les nazouilles dans des classes ordinaires. Mais c'est vrai que très personnellement, j'ai un tout petit petit peu de mal avec les enfants qui se tapent la tête contre les murs ou qui sautent de table en table quand j'ai l'exigence de leur demander très aimablement d'écrire la date.
Mogwli Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Je crois que ce n'est pas un hasard si ce sujet de l'inclusion est un sujet très "sensible" qui peut vite donner lieu à polémique. D'un côté, on a des collègues de CLIS qui essaient de faire au mieux avec leurs élèves, tout en ayant pour consigne de mettre en place le plus possible d'inclusions, de l'autre côté on a des collègues de classes ordinaires qui essaient eux aussi de faire au mieux avec leur élèves, dans des conditions qui se dégradent d'année en année. Et puis, au milieu de tout ça, des élèves (des "ordinaires" sans souci, des "ordinaires" fragiles, des "en situation de handicap", des parents...) Et puis au-dessus de tout ça, on a des décideurs qui, en dépit des beaux discours, ne raisonnent pas selon les critères de "faire au mieux pour les élèves", d'instruction, d'éducation, de respect de l'humain... mais selon des critères de coupes budgétaires, de suppression d'un poste de fonctionnaire sur deux etc. Les dés sont donc pipés dès le départ. Les classes de CLIS devraient normalement recevoir des élèves qui ne relèvent pas d'établissements spécialisés voire d'internat et qui, sans pouvoir être, à un moment X de leur vie, scolarisés à temps plein dans une classe ordinaire, peuvent y être scolarisés sur certains temps. Or certains élèves sont orientés en CLIS alors qu'ils ont besoin de soins multiples dans le cadre d'une prise en charge beaucoup plus lourde mais surtout coordonnée qui n'existe actuellement que dans les établissements spécialisés. D'autres, qui auraient eu le profil, y sont orientés beaucoup trop tard, après plusieurs années en classe ordinaire, et les "dégâts" sont alors plus difficiles à rattraper... Sans parler du fait que sont souvent nommés sur les CLIS des collègues sans formation ASH ou avec peu d'expérience dans ce domaine, alors que, de l'avis de collègues spécialisés, ces classes sont souvent plus difficiles à gérer que des classes en établissement spé (je pense en particulier à tout ce qui relève de l'option D). Et de l'autre côté, année après année, les classes ordinaires qui sont censées accueillir ces élèves en inclusion sont... de moins en moins ordinaires. Car on y trouve en nombre de plus en plus important des élèves en attente de place pour des ITEP en particulier, d'autres pour lesquels des décisions d'orientation n'ont pas été prononcées car les procédures traînent pour X raisons, d'autres pour lesquels rien ne bouge car les familles sont dans le déni, d'autres enfin pour lesquels on "découvre" qu'il y a un problème (en général dans les "petites" classes")... Si bien que de plus en plus de classes ordinaires comprennent de fait, sans que cela soit dit, une sorte de pseudo-CLIS souterraine et totalement "hétéroclite". Sans parler des élèves avec des dossiers MDPH scolarisés de manière tout ce qu'il y a de plus officielle, avec un accompagnement de X heures par un AVS... sauf que des AVS, l'Inspection académique n'en a plus en "stock"... Bref, "on" nous prend tous autant que nous sommes (enseignants ordinaires et spé, élèves "en situation de handicap", élèves "ordinaires"... pour LIBRE A VOUS DE COMPLÉTER ! P.S. Ah, je dois être de mauvaise volonté, parce que j'ai oublié de dire que dans les classes ordinaires, en fait, nous avons LA solution miracle : ça s'appelle... les PPRE !
Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 +1 également pour Mogwli ! Toujours une question de soupape sans laquelle la cocotte minute ne saurait tenir le choc bien longtemps... (non, je ne mets aucun dessin, ne vous inquiétez pas). Si cela intéresse néanmoins certains, je peux vous donner le lien.
Goëllette Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Une question Racasse : Pendant l'inclusion de tes élèves, tu fais quoi, toi ? les élèves ne sont pas tous inclus en même temps, il nous reste toujours un groupe avec lequel travailler... enfin chez moi c'est comme ça que ça marche. Idem évidemment ! Je ne sais pas si c'est si évident que ça pour tout le monde et si ça se passe vraiment comme ça partout. Je sens que Goëlette ferait bien une inclusion en sens inverse, mais qu'elle n'ose pas le dire... Tiens pourquoi pas d'ailleurs ? Euh ... En général, j'écris ce que je pense, non ? Au risque de me faire lyncher, même lorsque j'écris ce que beaucoup pensent aussi. Ce qui me gêne avec toutes les belles paroles sur l'inclusion (et il y a eu l'an dernier un post sur le sujet où le débat a également été intense), c'est qu'on oublie que tout ça a été créé uniquement pour des raisons économiques, puisqu'une journée en établissement spécialisé coûte BIEN plus cher qu'une journée en CLIS qui elle-même coûte BIEN plus cher qu'une journée en classe banale, même avec un AVS payé au lance-pierre pour faire semblant qu'on fait quelque chose pour le gamin. Alors tout n'était certes pas génial avant pour les élèves handicapés (désolée, mais les "en situation de", je ne saisis pas vraiment ce que c'est, en vrai), mais ce qui est certain, c'est que le système permettait d'avoir des classes banales un peu moins explosives. Je n'oublie pas qu'à mes débuts, il y avait des classes de perfectionnement, les SEGPA de l'élémentaire, en quelque sorte, et des classes d'adaptation, qui accueillaient les élèves accusant un retard ponctuel (ça pouvait être une absence longue pendant laquelle l'élève n'avait pas pu étudier normalement) mais point de CLIS, dans les écoles. Et il y avait déjà des échanges entre ces classes et les classes banales (d'ailleurs, si je ne m'abuse, les classes d'adaptation étaient ouvertes). J'ai le souvenir, enfant, d'être allée travailler avec le maître de la classe de perfectionnement et d'avoir vu certains de ses élèves en cours avec moi. Et dans les classes banales, j'y ai vu des handicapés sensoriels. Puis on a créé les CLIS (par transformation de certaines classes de perfectionnement) en y faisant venir des élèves jusque là scolarisés dans des établissements spécialisés. Je m'en souviens, c'était au début de ma carrière, et même si la classe était fermée, il y avait des échanges. Mais certains de ses élèves posaient des problèmes dans les écoles, et il y a eu des soucis avec les élèves fréquentant précédemment les classes de perfectionnement, ayant déjà des difficultés eux-mêmes, et qui se retrouvaient scolarisés au milieu d'enfants très différents. Et tout cela a créé un glissement vers les classes banales, et à mon avis l'inclusion n'est qu'un moyen à court terme de définitivement y scolariser les élèves de CLIS actuelles, et ce qui est ahurissant, c'est que tout le monde fasse comme s'il ne s'en rend pas compte, allant même jusqu'à trouver des bénéfices pour tout le monde à cette situation ! Et comme à côté de ça, il y a une montée en puissance de la médicalisation de la difficulté scolaire, même les élèves autrefois "banaux" ne le sont plus tous, et les classes "banales" deviennent explosives, d'où les réactions de leurs enseignants (ici ou dans les écoles) qui sont moins, à mon avis, de l'intolérance et une peur de la différence, qu'une prise de conscience des dégâts que cette situation amplifie. Une question Racasse : Pendant l'inclusion de tes élèves, tu fais quoi, toi ? Je n'ai qu'un ou deux élèves inclus en même temps, au maximum! (un élève inclus en art plastique ne va être absent de la CLIS q'une heure par semaine, pas plus...). Je continue donc mon cours habituel avec les 9 ou 10 autre élèves toujours présents dans la clis... Merci. Je comprends mieux. Ah, mais une "inclusion en sens inverse", ça s'appelle une "exclusion", et c'est pas bien, ça ! C'est mauvais, l'exclusion ! Pourtant, si je permets à certains de mes élèves en situation de difficulté -allez, disons une petite dizaine- de bénéficier de 2 ou 3 heures par semaine d'un enseignement spécialisé, ça fait triple bénéf. Et pour les miens, qui se trouvent bien encadrés, et pour ceux de CLIS, qui dès lors sont portés vers le haut, et aussi pour le groupe que je garde, avec qui je peux étudier du Ronsard. Non, je plaisante, il n'y a pas de textes pour ça. Les échanges les plus positifs que j'ai pu voir dans les écoles avec des CLIS, c'est lorsqu'il y a un décloisonnement une fois (ou deux) par semaine sur tout un cycle, en éveil ou en sport, et qu'on mélange les élèves de toutes les classes, CLIS comprise. Chaque maître, y compris celui de CLIS (et parfois le maître E, ou G ), s'occupe d'une matière ou d'un atelier, et ça fait des groupes plus petits. Lorsqu'on touche à un sujet aussi délicat que le handicap, rien n'est simple! Dans mon école, j'accueille pour les arts visuels des CM1/CM2 ravis d"être en inclusion dans la CLIS. Ils apprécient les séances et se mélangent sans aucune gêne avec mes élèves. C'est plutôt agréable et mes élèves se sentent de ce fait mis en valeur: ce n'est pas eux qu'on "accueille" mais eux qui accueillent. Voilà une initiative qui me semble être intéressante pour tout le monde et rejoint ce que j'évoque plus haut.
Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Euh ... En général, j'écris ce que je pense, non ? Au risque de me faire lyncher, même lorsque j'écris ce que beaucoup pensent aussi. OK. Je ne lirai plus entre les lignes. Ce n'était d'ailleurs absolument pas dans cet esprit. Toutes mes confuses.
Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Dans mon école, j'accueille pour les arts visuels des CM1/CM2 ravis d"être en inclusion dans la CLIS. Ils apprécient les séances et se mélangent sans aucune gêne avec mes élèves. C'est plutôt agréable et mes élèves se sentent de ce fait mis en valeur: ce n'est pas eux qu'on "accueille" mais eux qui accueillent. Ben voilà. C'est exactement ce que j'évoquais sans même savoir que ce fût possible. Et les autres élèves de Cm1-Cm2, que font-ils pendant qu'un groupe est dans ta classe ?
Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Euh ... En général, j'écris ce que je pense, non ? Au risque de me faire lyncher, même lorsque j'écris ce que beaucoup pensent aussi. OK. Je ne lirai plus entre les lignes. Ce n'était d'ailleurs absolument pas dans cet esprit. Toutes mes confuses. Surtout qu'il n'y en avait qu'une, je ne sais pas comment je me suis débrouillée. Trop Forte.
Invité mufab Posté(e) 14 novembre 2010 Posté(e) 14 novembre 2010 Dans mon école, j'accueille pour les arts visuels des CM1/CM2 ravis d"être en inclusion dans la CLIS. Ils apprécient les séances et se mélangent sans aucune gêne avec mes élèves. C'est plutôt agréable et mes élèves se sentent de ce fait mis en valeur: ce n'est pas eux qu'on "accueille" mais eux qui accueillent Bon je continue, tant pis pour le lynchage. J'ai fait un rapide calcul : si je me trouve une école avec 8 classes de CLIS, en faisant des groupes de 3, je me réserve le créneau "inclusion" de 13h30 à 14h30. Je pourrais ainsi éviter de manger avec un lance-pierres.
Goëllette Posté(e) 15 novembre 2010 Posté(e) 15 novembre 2010 Euh ... En général, j'écris ce que je pense, non ? Au risque de me faire lyncher, même lorsque j'écris ce que beaucoup pensent aussi. OK. Je ne lirai plus entre les lignes. Ce n'était d'ailleurs absolument pas dans cet esprit. Toutes mes confuses. Surtout qu'il n'y en avait qu'une, je ne sais pas comment je me suis débrouillée. Trop Forte. Tu es toute pardonnée !
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