boumbo Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Bonjour tout le monde, ce débat est très "passionné" et j'ai envie d'y apporter ma très faible contribution. Je n'ai pas autant d'expérience que beaucoup d'entre vous, cela n'est que ma 4eme année de direction d'école à 4 classes, dont une passée en tant qu'interim de direction. Oui j'ai la chance d'être déchargé une journée par semaine... Enfin "chance" c'est un bien grand mot... Les trois premières années, j'étais déchargé par des PE2...Et sur les 3 que j'ai eu au cours de ces 3 ans, deux avaient tout vu, tout fait et passaient plus de temps à tout critiquer plutot qu'à s'investir vraiment dans la vie de l'école... Si j'avais pu, j'aurais préféré avoir ma classe à plein temps et ne pu avoir à les supporter une journée par semaine... Est ce utile de parler du temps nécessaire à la direction ? Tout le monde le sait, je ne compte plus mes heures... Mes vacances sont nettement raccourcies, mes journées sont indéfiniment rallongées, les mercredis ne sont jamais chômés, et les weekends sont rarement sans dossier à traiter... Les parents ? une source intarissable de soucis, de galères, de problèmes... Heureusement il y en a quelques uns de sympa qui réchauffent le coeur, et qui nous font temporairement oublier le représentant de parent d'élève qui menace un autre parent à la barrière... Ah oui par contre, ce poste m'a permis d'ouvrir les yeux sur quelque chose... Disons le clairement, pour de plus en plus de parents, l'école n'est qu'un moyen de se débarrasser de son ou ses gamins, et avoir la paix, peu importe que les conditions d'accueil de l'enfant ne soient pas bonnes, qu'on ne pourra pas travailler pour X ou Y raisons, non certains parents veulent avoir la paix, faire le gamin oui, s'en occuper jusqu'à l'age adulte non... les profs sont payés pour ca, déjà qu'ils ne foutent rien, et sont toujours en vacances/maladie/greve, alors ils peuvent bien s'en occuper... La mairie ? Je n'ai pas à m'en plaindre... Le maire est à l'écoute, sympa, ouvert, et les affaires scolaires sont géniales... Bon les gars du service technique font en 2h à 4 ce que n'importe qui avec les memes outils ferait seul en 15mn, et mettent souvent 5 mois à répondre à nos demandes mais bon... Et puis il faut bien les accueillir sur le temps scolaire pour installer le tableau, parce qu'ils ont les memes horaires que nous, et ils ne vont pas faire d'heures sup eux... Mes élèves ? adorables... Alors clairement quand je dois gérer des parents qui font un scandale pour rien, les livraisons parce que je ne peux pas dire aux transporteur de revenir en dehors des heures de classe, le téléphone parce que l'IEN tient à ce qu'on lui réponde toujours, et ne comprends pas qu'un dirlo ne soit pas pendu au téléphone, la collègue qui a oublié machin/truc/bidule qui doit être reglé en urgence et tous les impondérables, il arrive que je ne sois pas dans la classe et ils en patissent un peu... Un peu car j'ai une ATSEM en or, avec qui je m'entends très bien et qui s'occupe de faire tourner la classe et de gerer ce qu'il faut quand il le faut... Les atsems ? il faut les gérer car il y a toujours quelque chose qui ne va pas, mais elles sont gentilles quand meme... Les collègues ? gentilles, mais pas trop... Elles ont toujours un baton pour taper sur le dirlo qui fait ce qu'il peut, mais rarement un remerciement ou des félicitations pour ce qu'il fait de bien, ou pour les fois ou il leurs sauve la mise... Elles savent crier parce qu'il n'y a pas assez de réunions à leur gout, et quand je les multiplie pour elles, elles n'écoutent pas, n'appliquent pas ce qui y est dit, et le travail d'équipe n'est qu'une belle utopie... Les collègues sont vraiment le pire obstacle que j'ai eu et que j'ai encore après ces 4 années de direction... Mon boulot de prof-dirlo ou dirlo-prof ou gars-qui-fait-ce-qu'il-peut-pour-gerer-tout-et-rattraper-les-bourdes-de-ses-collegues-sans-peter-un-cable ? c'est un boulot qui me plait sinon j'en serais parti depuis longtemps.. J'aime mon boulot d'instit, et J'AIME mon boulot de dirlo, et je le crie haut et fort, c'est pleins de galeres, pleins d'emmerdes, du temps et toujours plus de temps, surtout quand on en avait deja plus, mais j'aime ca ! Un statut ? OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII, car j'aime ce boulot, et je ne veux pas le faire en vain... Ne pas vouloir un statut, c'est selon moi déjà une désillusion par rapport à ce métier, et donc par rapport à son propre rôle... Marre de n'être rien d'autre que le mec sur qui l'on tape, quitte à me faire taper dessus, autant en avoir le titre qui va avec... Et qui sait, avec ca un peu de reconnaissance, d'encouragement et de motivation pour les mauvais jours !!!! Et pour revenir au message d'origine, accroche toi, ce sont les petites victoires du quotidien qui font avancer, ce sont les grosses victoires après les grosses galères qui nous rappellent pourquoi on fait ce boulot et qui nous prouvent qu'on a bien fait de ne rien lacher !
gihem Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Pourrait-on avoir plus de précisions sur le statut que vous réclamez? Serait-ce celui de chef d'établissement comme dans le secondaire?
sammy63 Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Cela pourrait s'en rapporcher, mais avec cependant une différence notable. Pour les plus de 2000 membres de l'association nationale des directeurs d'écoles (le GDID: dirlo.org): Nous ne souhaitons pas être supérieur hiérarchique (dans le sens d'être celui qui note). Ce côté doit clairement resté au niveau des IEN.
Trompette Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Alors pour l'instant, je rentre à 17 h tous les soirs, n'y vais plus le mercredi, ni le samedi, ni le dimanche depuis un bon mois environ, de temps en temps une petite heure en plus, comme ce soir car je dois rédiger le CR du CE et que je ne serais pas là ce WE, mais sinon, faut pas pousser mémé, je me fatigue pas plus que nécessaire MAIS je peux le faire car j'ai une assistante au bureau qui passe les coups de fil pour moi et envoie les courriers et d'autres services encore qui vraiment me font gagner un temps fou.Sinon, je n'ai toujours pas envoyé certains CR et comme on me les réclame pas, ben je vais pas faire du Zèle hein? j'ai 8 classes et donc un quart de décharge.J'essaie de m'occuper des personnes en priorité(élèves, enseignantes, atsems, parents) avant toute paperasserie.
hamster Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Un enfant qui parle et ... je suis en décharge 2 demi journées J'ai rencontré la mère sur le temps de midi, j'ai rédigé le compte rendu demandé urgemment par l'IEN... sur le temps de classe de mes élèves, l'après-midi.. pendant qu'ils étaient en contrôle sous la surveillance d'un assistant d'éducation compétent et efficace. Fallait-t-il attendre vendredi après-midi pour finir ce qui était entamé? Ce matin, j'ai contacté le médecin scolaire sur le temps de classe de mes élèves, surveillés par une porte ouverte et ma collègue d'à côté. Que faisaient mes élèves? "Rien!" Cet après-midi, j'ai rencontré enfants/ parents/ médecin scolaire, sur le temps de midi et la première partie de l'après-midi, sur le temps de classe de mes élèves, qui faisaient un contrôle, surveillés par une EVS... A la récré, j'ai tenté de joindre les parents de "l'autre" enfant... Pareil, sur la dernière heure de classe, coupée par la rédaction du 3ème compte-rendu pour cette même affaire... Évidemment, mes élèves ont sans doute eu des contrôles perturbés, et coup de bol! L'affaire se passe sur une semaine de contrôles... En parallèle,aujourd'hui, le gars de la mairie est venu pour internet, l'EVS est venue pour une histoire d'occupation des locaux, le gars de la garderie est venu pour la même histoire d'occupation des locaux... J'ai rencontré les parents du 2ème enfant sur la pause avant le soutien. Soutien qui a démarré avec 15 minutes de retard... parce que la maman, ben je ne pouvais pas la larguer comme ça! Oui, les élèves de la classe du directeur trinquent plus que les autres. Oui, je veux du temps supplémentaire pour gérer mes 7 classes, et ne pas courir après la paperasse en urgence. Oui, faire du mi-temps pour 7 classes serait déjà un bon début. Et si ça passe par un statut, que nous avons déjà de fait, aux yeux des parents, de la mairie et de ceux qui nous appellent, alors va pour un statut!
sammy63 Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Voila qui fait plaisir (pas ton histoire Hamster....) de voir que les collègues directeurs en ont assez et souhaitent voir leur travail, leur métier reconnu et avoir les moyens de le faire correctement. Ces bouts d'histoire, de directeurs et de directrices, le nez dans le guidon, qui parlent de leurs soucis et qui malheureusement sont parfois les punching-ball de service (des parents, des collègues, de l'IEN, de la mairie..), mais qui tiennent car ils y croient. Et dire que ce sont ceux-là qui se font régulièrement traiter de petits chefs, de caporaux, de chef d'entreprise (?) par les syndicats. C'est quand les élections professionnelles au fait ?
gihem Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Le statut de chef d'établissement dans le secondaire s'obtient après la réussite au concours de personnels de direction. Une fois obtenu, le lauréat change de corps et n'est plus enseignant. Il n'y a pas de retour possible (sauf à démissionner et repasser le concours de prof). Les chefs d'établissement ont une obligation de mobilité, pour l'instant géographique, et probablement bientôt au sein de la fonction publique. Leur métier se rapproche du management de personnels. Faut-il donc comprendre que tous les directeurs d'école primaire qui réclament un statut de ce genre sont prêts à passer un concours et à renoncer à leur carrière d'enseignant?
sammy63 Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Le statut de chef d'établissement dans le secondaire s'obtient après la réussite au concours de personnels de direction. Une fois obtenu, le lauréat change de corps et n'est plus enseignant. Il n'y a pas de retour possible (sauf à démissionner et repasser le concours de prof). Les chefs d'établissement ont une obligation de mobilité, pour l'instant géographique, et probablement bientôt au sein de la fonction publique. Leur métier se rapproche du management de personnels. Faut-il donc comprendre que tous les directeurs d'école primaire qui réclament un statut de ce genre sont prêts à passer un concours et à renoncer à leur carrière d'enseignant? Un certain nombre a déjà d'ailleurs passer ce concours de chef d'établissement (et n'ont pas voulu revenir dans le primaire, parent pauvre de l'E.N.). Les autres sont enseignants chargés de direction. Ils souhaiteraient devenir directeur (reconnu) sans obligatoirement délaisser le côté enseignant. Encore une fois, il vaut mieux que les directeurs soient issus de l'enseignement que d'un concours administratif. Changer d'école (avec un minimum de 5 ans et un maximum de 10 ans) ne me semble pas une contrainte, mais plutôt un renouvellement nécessaire. Management de personnels ? peut-être en partie, mais surtout avoir le temps de traiter au quotidien tous les problèmes de l'école, toutes les actions éducatives, tous les projets pour les élèves.
gihem Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Le statut de chef d'établissement dans le secondaire s'obtient après la réussite au concours de personnels de direction. Une fois obtenu, le lauréat change de corps et n'est plus enseignant. Il n'y a pas de retour possible (sauf à démissionner et repasser le concours de prof). Les chefs d'établissement ont une obligation de mobilité, pour l'instant géographique, et probablement bientôt au sein de la fonction publique. Leur métier se rapproche du management de personnels. Faut-il donc comprendre que tous les directeurs d'école primaire qui réclament un statut de ce genre sont prêts à passer un concours et à renoncer à leur carrière d'enseignant? Assez réducteur comme analyse... Et même un peu - trop - critique... Les directeurs réclament un "statut" afin de voir mis en adéquation leurs responsabilités réelles - pour ne pas dire évidentes - et leurs possibilités d'action sur ceux qui engagent la responsabilité directoriale (qu'ils n'ont pas d'ailleurs, c'est tellement plus facile de prqtiquer l'illégalité en impliquant pricipalement la responsabilité du directeur et peu voire pas la sienne). Ensuite, ce "statut pourrait définbir avec précision leur champ d'action, ce dernier n'étant déterminé que vaguement par le décret 89-122 tant de fois cité sur le forum. Vu sous cet angle, tu penses toujours que les directeurs sont des chéfaillon en puissance ou des collègues qui voudraient ne plus avoir à assumer des responsabilités que des adjoints ont prises mais simplement celles qu'ils ont librement acceptées? Ce n'est pas une analyse mais une description du statut de chef d'établissement assortie d'une question pour éclairer ce désir de statut dans le premier degré. Il n'y a pas d'intention malveillante contrairement à ce que tu laisses croire. Ceci dit, il me paraît important de définir exactement quel statut les directeurs réclament et corollaire: qui pourra l'obtenir et comment.
sammy63 Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Ceci dit, il me paraît important de définir exactement quel statut les directeurs réclament Ma réponse personnelle est 2 posts plus haut qui pourra l'obtenir les directeurs en poste.(merci pour ceux qui voudront se précipiter dessus alors que se seront les autres qui auront gérer avec difficulté avant) et comment Premièrement, il faudra des expérimentations pour voir ce qui marche le mieux. Ensuite, les réponses seront certainement différentes selon les écoles et les milieux (urbain/rural; petite/grosse école...) Par la suite, il faudra définir des critères objectifs permettant de définir les compétences nécessaires à ce métier. Alors, les directeurs en poste pourront être intégrés dans ce nouveau statut. Par la suite, les nouveaux directeurs devront plus logiquement passer par un concours.
gihem Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 Je me pose des questions sur le fait d'intégrer automatiquement les directeurs en poste dans ce nouveau statut (qui n'est qu'hypothétique pour le moment). S'il se rapproche, comme tu le suggères, de celui de chef d'établissement dans le second degré, il nécessitera des compétences et surtout un positionnement institutionnel que beaucoup de directeurs n'ont pas.
francoise02 Posté(e) 2 décembre 2010 Posté(e) 2 décembre 2010 bonsoir, je me retrouve à travers ce post, ça fait du bien, je me sens moins seule et moins nulle car nous rencontrons tous plus ou moins les mêmes soucis.Je suis directrice de la même école maternelle (4 classes)depuis septembre 1987. Durant tout ce temps,cette fonction a évolué, je ne pense pas dans le bon sens: il faut de plus en plus rendre des comptes: bilans, compte-rendus...Les collègues, eux aussi ont changé, comme la société, ils sont de plus en plus individualistes: du moment qu'ils ont une classe pas trop mauvaise, avec tout ce qu'il faut,surtout pas moins que le collègue voisin! Alors je prends ce qui reste: niveau de classe, élèves, matériel...: ces 4 dernières années, j'ai eu: classe de grands, classe de moyens-grands, classe de petits-grands(12 grands avec des difficultés diverses!!!ingérable!!!) et cette année, petits-moyens changements qui impliquent déménagements de tables, chaises, matériel éducatif... Il est vrai que l'on court toujours après le temps et quand j'ai eu droit à 1/4 de décharge et une aide à la direction, je me suis dit que cela irait mieux c'était compter sans l'augmentation exponentielle de la paperasserie! de toute façon dans l'Education Nationale nous offrir quelque chose n'est jamais gratuit et l'on paie ses "cadeaux" au prix fort!...un statut de directeur, certes, en échange de quoi?
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant